Flamme rouge

Arielle Mar 21 Oct 2008 - 15:03

O flamme rouge de la vigne
Léchant le mur de la maison
Flèche le flanc de la saison
Bête forcée charmant sa peur
Sur les brisées mornes du temps

Clameur de ton embrasement
Quand tout s'éteint
Que tout s'achève
Quand se révèle sous la sève
Et se dévoile sous le sang
Le béton gris
Muet
Si froid

T'arrachant
Un à un les ongles
Et te rongeant déjà les doigts
L'hiver
Ce barbon cacochyme
T'accule à ton ultime peine
Te crucifiant
Privée de voix
Maigre fantôme de toi-même!

Ole Touroque Mar 21 Oct 2008 - 15:16

Sans nouveauté pour moi, déjà le "Ô" du tout début me bloque. Pourquoi ne pas réinventer une admiration poétique, "G" ou encore "Dïm" ?
Sans ça, les images ne m'ont guère imposé de petits films sur l'écran de mes paupières or c'est là que réside POUR MOI la réussite d'un poème.

Invité Mar 21 Oct 2008 - 16:30

J'aime beaucoup les deux premières strophes dont je trouve les sonorités très bien choisies ; pour moi l'ambiance s'installe très à l'aise, notamment avec
"Bête forcée charmant sa peur
Sur les brisées mornes du temps".

Je suis en revanche beaucoup moins convaincue par la troisième. L'hiver en "barbon cacochyme", c'est quand même la tarte à la crème, et la fin
"Privée de voix
Maigre fantôme de toi-même!" sent aussi le cliché pour moi...

Invité Mar 21 Oct 2008 - 16:46

Pas trop fan de l'apostrophe induite par "Ô" et pas fan non plus du thème trop connu, même si je reconnais qu'il est plutôt bien traité, avec d'intéressantes sonorités, en particulier :

Léchant le mur de la maison
Flèche le flanc de la saison

Evanescent Mar 21 Oct 2008 - 18:06

Sympathique, joli, mais banal ; un peu trop pour moi.

Tristan Mar 21 Oct 2008 - 18:22

J'ai beaucoup aimé, surtout le second paragraphe. Et le "ô" ne m'a pas choqué, au contraire, c'est le "ô" presque incantatoire, celui des premiers écrits. Non, ça colle très bien à ce texte.
bémol pour :

Flèche le flanc de la saison
Bête forcée charmant sa peur
Sur les brisées mornes du temps

Et

Maigre fantôme de toi-même!

Et là

Quand se révèle sous la sève
Et se dévoile sous le sang
Le béton gris
Muet
Si froid

T'arrachant
Un à un les ongles
Et te rongeant déjà les doigts

chapeau bas !

Kilis Mer 22 Oct 2008 - 8:27

J'ai la même impression que pour "Insectes de nuit".

Invité Jeu 23 Oct 2008 - 12:46

j'ai particulierement aime cela:

Sur les brisées mornes du temps

Un vers bonjours les degats.
J'ai moyennement apprecie la coesion de l'ensemble, chaque partie etant au seuil de la rupture avec ses collegues. Je n'ai pas fait de recherche sur phacocheres machyne. Le coeur du poeme ne m'en a pas donne le coeur.
ce qui n'enleve rien a ton talent. C'est juste pour celui-ci.

Sahkti Jeu 30 Oct 2008 - 13:17

Le Ô donne le ton, ai-je envie de dire; on va vers quelque chose de presque lyrique, grandiloquent et classique. Ce n'est pas déplaisant mais il me semble que tu n'as pas réussi totalement à te défaire de ce moule et que dès lors, ton texte se sent un peu prisonnier de ton sujet.
Il y a des sonorités plaisantes mais une rigueur que j'aime moins.

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