Petit exercice de la semaine : Ellipse
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Les portes de l'abbaye baîllent.
Un curé, ça fout le noir. Mais sept ! Quand, en plus ils sont en soutane, tu te pinces, ça fait cauchemar à la Almodovar, tu cherches la caméra… Mais non, pas de caméra, ils sont bien là en vrai ; tu évites de les dévisager, mais, même du coin de l'œil, t'as pas pu faire autrement que de remarquer : ils ont des tronches, comment dire ? Tu convoques Opus Dei, Ku Klux Klan, Le Nom de la Rose et quelques autres références pour échantillonner, non, ça ne suffit pas.
Tu entres dans une boulangerie décorée de citrouilles. Tu achètes un sacristain, par association d'idées, et puis c'est vachement bon et t'as besoin de te réconforter, putain, ça te poursuit encore !
Avant de ressortir, tu profites de l'abri de la vitrine pour les mater. Ils ont pas tous une sale gueule, y'en a deux qui sont pas vieux du tout.
En fait, ce qui fout le plus les boules, c'est ce pas régulier, inexorable. On dirait qu'ils savent où ils vont.
T'as les mains moites, les miettes du sacristain collent, tu voudrais te laver. Ce soir, tu donnerais n'importe quoi pour avoir une copine qui t'attendrait à la maison.
En sens inverse, une bande de gamins déguisés hulule sur le trottoir, se partage les bonbons de la collecte, file droit dans les jupons noirs.
Tu te détournes, tu rentres chez toi. Peut-être écouter un peu de Moussorgski. Une nuit sur le Mont Chauve.
Tu entres dans une boulangerie décorée de citrouilles. Tu achètes un sacristain, par association d'idées, et puis c'est vachement bon et t'as besoin de te réconforter, putain, ça te poursuit encore !
Avant de ressortir, tu profites de l'abri de la vitrine pour les mater. Ils ont pas tous une sale gueule, y'en a deux qui sont pas vieux du tout.
En fait, ce qui fout le plus les boules, c'est ce pas régulier, inexorable. On dirait qu'ils savent où ils vont.
T'as les mains moites, les miettes du sacristain collent, tu voudrais te laver. Ce soir, tu donnerais n'importe quoi pour avoir une copine qui t'attendrait à la maison.
En sens inverse, une bande de gamins déguisés hulule sur le trottoir, se partage les bonbons de la collecte, file droit dans les jupons noirs.
Tu te détournes, tu rentres chez toi. Peut-être écouter un peu de Moussorgski. Une nuit sur le Mont Chauve.
Invité- Invité
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
C'est vrai qu'il y a le nain Simplet à Paname (tu avais dit Paname), mais c'est pas le même que dans ton texte.
Charles, tu ne manques pas d'air ! (et de ressource !)
Charles, tu ne manques pas d'air ! (et de ressource !)
Invité- Invité
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
Oups, je précise que ce commentaire concerne le texte de Yali.Island a écrit:C'est vrai qu'il y a le nain Simplet à Paname (tu avais dit Paname), mais c'est pas le même que dans ton texte.
Charles, tu ne manques pas d'air ! (et de ressource !)
Invité- Invité
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
Ben, tiens ! Ce job a au moins un avantage !coline Dé a écrit:On dirait qu'ils savent où ils vont.
Joli texte Coline, drôle et grinçant à la fois.
Invité- Invité
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
Je comprends rien, c'est une ellipse ?Island a écrit:C'est vrai qu'il y a le nain Simplet à Paname (tu avais dit Paname), mais c'est pas le même que dans ton texte.
Coline, t'as oublié de refermer l'éclipse. Mais t'as trop de sujets pour ça :-)
Charles, si on applique la règle des tiers sur ton image, on s'y retrouve.
Yali- Nombre de messages : 8624
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Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
Comment on referme une eclipse ? Suis pas outillée, moi !
Invité- Invité
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
et moi mon cerveau est en grève du siècle :-) Help! Expliquez-moi svp :-)coline Dé a écrit:Comment on referme une eclipse ? Suis pas outillée, moi !
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
S’il n’y a que deux sujets (Il peut y en avoir davantage et davantage de thèmes) :
Contexte/Sujet 1 renvoyant au thème A/Sujet 2 découlant du sujet 1 renvoyant au thème B/fusion du thème A et B créant le thème C/Fusion des sujets 1 et 2 en sujet 3 sur la base du thème C = fermeture de l’ellipse :-P
Contexte/Sujet 1 renvoyant au thème A/Sujet 2 découlant du sujet 1 renvoyant au thème B/fusion du thème A et B créant le thème C/Fusion des sujets 1 et 2 en sujet 3 sur la base du thème C = fermeture de l’ellipse :-P
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
Bien pour ça que j'enseigne pas la littérature mais l'image :-)Island a écrit:C'est clair comme une éclipse !!
Yali- Nombre de messages : 8624
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Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
Et moi la philo, donc les trucs pas clairs, ça devrait être clair mais hum, rien à faire :-(
Bon, je vais prendre les choses tranquillement et réfléchir à tout cela, je dois être en phase (longue la phase, hein...) d'éclipse cérébrale :-)
Bon, je vais prendre les choses tranquillement et réfléchir à tout cela, je dois être en phase (longue la phase, hein...) d'éclipse cérébrale :-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
Voilà ce que c'est de se fourrer au fond près du poêle : on ne suit pas !
Invité- Invité
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
L'ellipse est à mon sens, un objet presque plat, qui tourne en rond sans bouger. Du surplace en quelque sorte. Appliquant au pied de la lettre l'omission d'élément de phrase, je tente l'exercice, histoire de participer. Si je suis hors sujet (ce que je crains) je classerai le texte dans ...
Gare routière de Montréal 7 octobre 2008
Brasse monde... un groupe se pend au même panneau lumineux... individualité du routard accroché à son sac à dos... habitués passifs hors du temps évitent ainsi de renseigner les perdus... couple rassemblé dans leur maison de bras serrés... un grand noir, survêtement et parka imprimés de logo, allonge ses jambes fortes sur son sac grande marque... le couloir déplace l'air de ceux qui se pressent devant les portes enfin ouvertes... le sportif dévore plus qu'il n'avale, un hamburger comme lui, géant... annonces de messages préventifs au micro largement articulés dans une langue incompréhensible... puis d'un autre, mention dernier appel... définitif... des feux clignotent en face de nous, invitent à un jeu de hasard : deux dollars... entre ses larges mains, l'homme long boule son papier d'emballage, vise la poubelle... le PINADE se réveille régulier, éclaire un fourbi de peluches toutes souriantes, entassées, prêtes à être capturées par une griffe qui se commande pour trois dollars seulement... un papier roulé atterrit au centre de la poubelle sans toucher ni mur ni parois... je sais qui l'a lancé. Je plisse ma lèvre droite d'un rictus admiratif...
Les filles reviennent nous souhaiter bonne route... dernières photos... un quêteux chevelu propose un magazine pour les sans-abri l'itinéraire... mon billet destination Hudson douze heures... casquette sur les yeux le basketteur se repose à demi-glissé sous le siège d'en face... la liste des stations parait. Hudson n'est pas indiqué... l'employé anglophone de la compagnie Greyhound (1) rectifie : No ! Pas Youston ! Hudson ! Yes ! Porte 13... les haut-parleurs bavent un prélude de Bach... dollar canadien contre dollar américain... je ne comprends rien... devant son père l'enfant maladroit ne parvient pas à crocheter un lapin bleu... en s'agitant à l'intérieur de son bocal l'agent de change compte deux fois la liasse... étrange il ne neige pas, seuls pleuvent les billets vilains... retour à côté du numéro 13... places assises pour trois heures d'attente... mon fils trouve à manger, moi une revue avec beaucoup d'images, c'est plus facile pour comprendre les langues étrangères... les roulettes des valises se chargent de grincer au contact du faux marbre... l'internationalisme de l'itinérant se révèle dans son comportement d'attente ou de recherche de la bonne porte d'embarquement...
Mozart en sonate occupe la partie acoustique du fond sonore... une affiche représente deux anciens modèles de transport en commun des années noir et blanc, des années Kérouac... sur la robe tailleur bleu-nuit de cette femme africaine, sont imprimées des étoiles et des colombes qui nous invite aux journées de la Femme africaine du 31 juin au 31 juillet... Congo, Algérie, sa fesse est au Centre Afrique, ses chevilles en Côte d'Ivoire... elle se déhanche, j'aperçois son Lesotho, je penche la tête pour deviner le sigle PAWO : Pan American Women's Organisation (2) au milieu du dos... restent emmanchés le Butswana... le Southafrica, les Comores, le Mali, l'Algérie, non déjà dit... Érythrée... les mêmes roulettes repassent derrière un homme tiraillé d'inquiétude rivant son nez sur la destination des prochains départs... le Cap-Vert j'avais pas vu, sous l'aisselle... un portable à l'oreille de chaque piquet vivant qui, dans la file, forme une barrière d'inconnus devant nous... une heure encore... le cellulaire offre une présence, une existence, une aventure à partager avec l'extérieur de ce lieu de transit... je retourne aux toilettes, le bus n'en contient surement pas... j'insère les devises vertes dans ma ceinture... la multiplicité des faciès représentés dans la file d'attente, révèle si besoin était la destination New-Yorkaise des voyageurs...
Toujours pas de Hudson affiché dans le menu déroulant... j'ai confiance... Yohann s'interroge un instant puis prolonge sa nuit... pour vingt dollars petit déjeuner non compris, cette Auberge de jeunesse fut la pire des adresses testées... Jeunes ou non les uns chargés comme bourriques, les autres du peu d'objets que peuvent contenir les poches de leurs vêtements chauds... nos matelas gonflables de la veille, épousaient de près les planches de lits... le thermomètre extérieur stagne sur les onze degrés, ce qui confirme l'emprise de l'automne... j'ai des clous tatoués dans le dos... ce soir, nous dormirons chez Trévor à Hudson, un adepte du site hospitality club (3)... son père libraire, n'a pas connaissance de l'arrivée de ce bus... avec lui nos réservations pour le train de New York le lendemain sont facilitées par internet... j'ai le code, le numéro du dossier bien pliés dans le porte-feuille...
Trente personnes sont rangées entre les bandes fluorescentes que le préposé de la gare a tendues... l'heure circule avec les pas rapides des retardataires... l'air s'engouffre à contre-courant du flot montant... Passeport en main, les trois volets du ticket pour Hudson apparents, nous regardons le propriétaire des roulettes couiner à nouveau... en sueur il se range à la queue... contrôle... Hudson ? Toi et toi montez avec sac... les préssés ne le sont plus... restez dans la file, vous êtes comptés... doigts écartés, je me peigne... Javier Bardem n'est pas mon frère... pourtant le rétroviseur me renvoie sa coupe de cheveux... prochaine étape : le passage de la frontière américaine... je n'ai pas regardé la carte, j'imagine que Montréal ne doit pas en être très éloigné... si j'en crois les informations inscrites sur mon billet, dans vingt minutes nous y sommes...
Notre bus s'oriente vers l'ouest, quitte l'autoroute... au bord de la bretelle le chauffeur stoppe et crie Hudson... confirmation auprès dudit conducteur : Yes ! Hudson wouane Kilométeur... j'ai un doute... c'est la campagne... surement un poste frontière isolé que l'on doit franchir à pied... ils sont fous ces Américains... pas de mirador ni de barbelés... un bon quart d'heure de marche sur le chemin emprunté par de lourds véhicules suivis de leur van... les premières maisons n'ont pas plus l'air de cabines de douaniers que les baraques bâties entre la France et la Belgique... le stop ne marche pas... normal si près, les gens ne prennent pas... y sont méfiants ces Américains... le doute s'installe lorsque j'aperçois l'enseigne d'un dépanneur... surement une zone franche, avec des produits sans taxes... je ne fume ni ne bois ni ne me parfume... mon doute se concrétise sous la pancarte Hudson 3... des mails peut-être, c'est plus longs que les kilomètres ?
Je reste planté là... Yohann s'informe auprès d'une motarde prête à chevaucher sa belle mécanique... de loin, j'observe ce bras tendu dans la direction opposée au panneau indicateur... hart en main, je cingle le vent... je n'ai plus de doute... Yohann revient, sourire jusqu'aux oreilles m'annonce les quatre heures de route à parcourir en voiture si le pouce va bien... nous rions... il existe Hudson Québec royaume du cheval... Hudson état de New York... je n'ai pas faim...
Retour sur Montréal en stop... le train bon aventure gare du centre est à neuf heures demain matin... les filles se tordent les côtes... au téléphone Trévor entre ses hoquets de rire, nous donne rendez-vous à l'angle de la vingt troisième rue et... de quoi ? En plus de grésiller en mauvais français, sa ligne est interrompue... sans dollars canadiens zéro crédit... l'auberge de jeunesse Maëva est la meilleure adresse payante de tout le voyage... j'ai confiance... New York est une ville comme une autre... non ?
Gare centrale de Montréal 8 octobre 2008.
1) http://www.greyhound.ca/
2) http://craigeisele.wordpress.com/2007/08/03/pan-african-womens-organization-pawo-outlines-challenges-to-develop-africa/
3) http://francais.hospitalityclub.org/indexfra.htm
Bonne ou mauvaise adresse.
Gare routière de Montréal 7 octobre 2008
Brasse monde... un groupe se pend au même panneau lumineux... individualité du routard accroché à son sac à dos... habitués passifs hors du temps évitent ainsi de renseigner les perdus... couple rassemblé dans leur maison de bras serrés... un grand noir, survêtement et parka imprimés de logo, allonge ses jambes fortes sur son sac grande marque... le couloir déplace l'air de ceux qui se pressent devant les portes enfin ouvertes... le sportif dévore plus qu'il n'avale, un hamburger comme lui, géant... annonces de messages préventifs au micro largement articulés dans une langue incompréhensible... puis d'un autre, mention dernier appel... définitif... des feux clignotent en face de nous, invitent à un jeu de hasard : deux dollars... entre ses larges mains, l'homme long boule son papier d'emballage, vise la poubelle... le PINADE se réveille régulier, éclaire un fourbi de peluches toutes souriantes, entassées, prêtes à être capturées par une griffe qui se commande pour trois dollars seulement... un papier roulé atterrit au centre de la poubelle sans toucher ni mur ni parois... je sais qui l'a lancé. Je plisse ma lèvre droite d'un rictus admiratif...
Les filles reviennent nous souhaiter bonne route... dernières photos... un quêteux chevelu propose un magazine pour les sans-abri l'itinéraire... mon billet destination Hudson douze heures... casquette sur les yeux le basketteur se repose à demi-glissé sous le siège d'en face... la liste des stations parait. Hudson n'est pas indiqué... l'employé anglophone de la compagnie Greyhound (1) rectifie : No ! Pas Youston ! Hudson ! Yes ! Porte 13... les haut-parleurs bavent un prélude de Bach... dollar canadien contre dollar américain... je ne comprends rien... devant son père l'enfant maladroit ne parvient pas à crocheter un lapin bleu... en s'agitant à l'intérieur de son bocal l'agent de change compte deux fois la liasse... étrange il ne neige pas, seuls pleuvent les billets vilains... retour à côté du numéro 13... places assises pour trois heures d'attente... mon fils trouve à manger, moi une revue avec beaucoup d'images, c'est plus facile pour comprendre les langues étrangères... les roulettes des valises se chargent de grincer au contact du faux marbre... l'internationalisme de l'itinérant se révèle dans son comportement d'attente ou de recherche de la bonne porte d'embarquement...
Mozart en sonate occupe la partie acoustique du fond sonore... une affiche représente deux anciens modèles de transport en commun des années noir et blanc, des années Kérouac... sur la robe tailleur bleu-nuit de cette femme africaine, sont imprimées des étoiles et des colombes qui nous invite aux journées de la Femme africaine du 31 juin au 31 juillet... Congo, Algérie, sa fesse est au Centre Afrique, ses chevilles en Côte d'Ivoire... elle se déhanche, j'aperçois son Lesotho, je penche la tête pour deviner le sigle PAWO : Pan American Women's Organisation (2) au milieu du dos... restent emmanchés le Butswana... le Southafrica, les Comores, le Mali, l'Algérie, non déjà dit... Érythrée... les mêmes roulettes repassent derrière un homme tiraillé d'inquiétude rivant son nez sur la destination des prochains départs... le Cap-Vert j'avais pas vu, sous l'aisselle... un portable à l'oreille de chaque piquet vivant qui, dans la file, forme une barrière d'inconnus devant nous... une heure encore... le cellulaire offre une présence, une existence, une aventure à partager avec l'extérieur de ce lieu de transit... je retourne aux toilettes, le bus n'en contient surement pas... j'insère les devises vertes dans ma ceinture... la multiplicité des faciès représentés dans la file d'attente, révèle si besoin était la destination New-Yorkaise des voyageurs...
Toujours pas de Hudson affiché dans le menu déroulant... j'ai confiance... Yohann s'interroge un instant puis prolonge sa nuit... pour vingt dollars petit déjeuner non compris, cette Auberge de jeunesse fut la pire des adresses testées... Jeunes ou non les uns chargés comme bourriques, les autres du peu d'objets que peuvent contenir les poches de leurs vêtements chauds... nos matelas gonflables de la veille, épousaient de près les planches de lits... le thermomètre extérieur stagne sur les onze degrés, ce qui confirme l'emprise de l'automne... j'ai des clous tatoués dans le dos... ce soir, nous dormirons chez Trévor à Hudson, un adepte du site hospitality club (3)... son père libraire, n'a pas connaissance de l'arrivée de ce bus... avec lui nos réservations pour le train de New York le lendemain sont facilitées par internet... j'ai le code, le numéro du dossier bien pliés dans le porte-feuille...
Trente personnes sont rangées entre les bandes fluorescentes que le préposé de la gare a tendues... l'heure circule avec les pas rapides des retardataires... l'air s'engouffre à contre-courant du flot montant... Passeport en main, les trois volets du ticket pour Hudson apparents, nous regardons le propriétaire des roulettes couiner à nouveau... en sueur il se range à la queue... contrôle... Hudson ? Toi et toi montez avec sac... les préssés ne le sont plus... restez dans la file, vous êtes comptés... doigts écartés, je me peigne... Javier Bardem n'est pas mon frère... pourtant le rétroviseur me renvoie sa coupe de cheveux... prochaine étape : le passage de la frontière américaine... je n'ai pas regardé la carte, j'imagine que Montréal ne doit pas en être très éloigné... si j'en crois les informations inscrites sur mon billet, dans vingt minutes nous y sommes...
Notre bus s'oriente vers l'ouest, quitte l'autoroute... au bord de la bretelle le chauffeur stoppe et crie Hudson... confirmation auprès dudit conducteur : Yes ! Hudson wouane Kilométeur... j'ai un doute... c'est la campagne... surement un poste frontière isolé que l'on doit franchir à pied... ils sont fous ces Américains... pas de mirador ni de barbelés... un bon quart d'heure de marche sur le chemin emprunté par de lourds véhicules suivis de leur van... les premières maisons n'ont pas plus l'air de cabines de douaniers que les baraques bâties entre la France et la Belgique... le stop ne marche pas... normal si près, les gens ne prennent pas... y sont méfiants ces Américains... le doute s'installe lorsque j'aperçois l'enseigne d'un dépanneur... surement une zone franche, avec des produits sans taxes... je ne fume ni ne bois ni ne me parfume... mon doute se concrétise sous la pancarte Hudson 3... des mails peut-être, c'est plus longs que les kilomètres ?
Je reste planté là... Yohann s'informe auprès d'une motarde prête à chevaucher sa belle mécanique... de loin, j'observe ce bras tendu dans la direction opposée au panneau indicateur... hart en main, je cingle le vent... je n'ai plus de doute... Yohann revient, sourire jusqu'aux oreilles m'annonce les quatre heures de route à parcourir en voiture si le pouce va bien... nous rions... il existe Hudson Québec royaume du cheval... Hudson état de New York... je n'ai pas faim...
Retour sur Montréal en stop... le train bon aventure gare du centre est à neuf heures demain matin... les filles se tordent les côtes... au téléphone Trévor entre ses hoquets de rire, nous donne rendez-vous à l'angle de la vingt troisième rue et... de quoi ? En plus de grésiller en mauvais français, sa ligne est interrompue... sans dollars canadiens zéro crédit... l'auberge de jeunesse Maëva est la meilleure adresse payante de tout le voyage... j'ai confiance... New York est une ville comme une autre... non ?
Gare centrale de Montréal 8 octobre 2008.
1) http://www.greyhound.ca/
2) http://craigeisele.wordpress.com/2007/08/03/pan-african-womens-organization-pawo-outlines-challenges-to-develop-africa/
3) http://francais.hospitalityclub.org/indexfra.htm
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
Sûrement pas une ellipse au sens strict mais quelle bouffée d'air, sinon frais du moins autre ; ça fait du bien. On suit bien les péripéties et on s'y voit presque à patienter puis à douter pour enfin rebrousser chemin !
J'ai souri à :
Ici : des mails peut-être, c'est plus longs que les kilomètres ?
je pense qu'il s'agit de "miles", petit seconde d'incompréhension dans ma lecture.
J'ai souri à :
Bien aimé aussi le quêteux chevelumoi une revue avec beaucoup d'images, c'est plus facile pour comprendre les langues étrangères...
Ici : des mails peut-être, c'est plus longs que les kilomètres ?
je pense qu'il s'agit de "miles", petit seconde d'incompréhension dans ma lecture.
Invité- Invité
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
Ellipse de lune (hors sujet)
Pour cette ellipse elle s'excusa:
"L'exercice n'est pas pour moi,
alléga-t-elle,
j'ai omis d'ajouter la géométrie
à la liste des jeux pervers
qui bouleversent mon univers!"
Et en roulant elle s'éclipsa.
Pour cette ellipse elle s'excusa:
"L'exercice n'est pas pour moi,
alléga-t-elle,
j'ai omis d'ajouter la géométrie
à la liste des jeux pervers
qui bouleversent mon univers!"
Et en roulant elle s'éclipsa.
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
Arielle a écrit:Ellipse de lune (hors sujet)
Pour cette ellipse elle s'excusa:
"L'exercice n'est pas pour moi,
alléga-t-elle,
j'ai omis d'ajouter la géométrie
à la liste des jeux pervers
qui bouleversent mon univers!"
Et en roulant elle s'éclipsa.
Très joli! Et ça m'a fait sourire :-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
Participation hors sujet également, juste histoire de s'amuser. Et conclusion qui ne savait pas conclure !
L'église est noire de monde à l'intérieur et à l'extérieur. Un vol de corbeaux a décidé de faire halte sur le toit de l'église où une congrégation de prêtres en soutane est venue s'élever l'âme en direction des sombres cieux de ce matin d'automne.
Chacun son rôle. Les prêtres chantent et les corbeaux croassent ou le contraire. Les voix, à défaut des âmes, s'élèvent. Les corbeaux font du chantage au salut divin.
Quelques longs ramages plus tard... La sombritude s'égaie, prêtres et corbeaux s'envolent vers d'autres lieux. Procession vers La Coupole pour les uns, pélerinage en direction des poubelles de Paname pour les autres.
Je les regarde passer tous et me dis que faute de distinguer les uns des autres, on sait qu'on a de toute façon affaire à une bande de charognards ...
L'église est noire de monde à l'intérieur et à l'extérieur. Un vol de corbeaux a décidé de faire halte sur le toit de l'église où une congrégation de prêtres en soutane est venue s'élever l'âme en direction des sombres cieux de ce matin d'automne.
Chacun son rôle. Les prêtres chantent et les corbeaux croassent ou le contraire. Les voix, à défaut des âmes, s'élèvent. Les corbeaux font du chantage au salut divin.
Quelques longs ramages plus tard... La sombritude s'égaie, prêtres et corbeaux s'envolent vers d'autres lieux. Procession vers La Coupole pour les uns, pélerinage en direction des poubelles de Paname pour les autres.
Je les regarde passer tous et me dis que faute de distinguer les uns des autres, on sait qu'on a de toute façon affaire à une bande de charognards ...
Invité- Invité
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
et moi qui avais peur de choquer !! :-)))
dites, avant que je ne commente les autres, quelqu'un peut me dire au moins si j'étais en ou hors sujet, et si hors, pourquoi, en quoi ?
Yali ?
dites, avant que je ne commente les autres, quelqu'un peut me dire au moins si j'étais en ou hors sujet, et si hors, pourquoi, en quoi ?
Yali ?
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
T'as pas refermé l'ellipse :-)
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 60
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
S’il n’y a que deux sujets (Il peut y en avoir davantage et davantage de thèmes) :Yali a écrit:T'as pas refermé l'ellipse :-)
Contexte/Sujet 1 renvoyant au thème A/Sujet 2 découlant du sujet 1 renvoyant au thème B/fusion du thème A et B créant le thème C/Fusion des sujets 1 et 2 en sujet 3 sur la base du thème C = fermeture de l’ellipse
ah ok, j'ai compris le truc
mais je saurais pas faire
donc...
pas bon
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
J'ai l'impression qu'on est tous hors sujet. Mais bon sang, que le hors sujet vous va bien !!!
Arielle, cette ellipse n'est pourtant pas un cercle vicieux !
Mentor, je crois que c'est hors ellipse, mais je fais volontiers un bout de chemin avec toi, même s'il faut revenir sur ses pas.
Island,tu as une façon d'appeler un chat un chat, un corbeau un corbeau et un curé un charognard ! (Bien que certains, plus délicats préfèrent les proies vivantes ...)
Arielle, cette ellipse n'est pourtant pas un cercle vicieux !
Mentor, je crois que c'est hors ellipse, mais je fais volontiers un bout de chemin avec toi, même s'il faut revenir sur ses pas.
Island,tu as une façon d'appeler un chat un chat, un corbeau un corbeau et un curé un charognard ! (Bien que certains, plus délicats préfèrent les proies vivantes ...)
Invité- Invité
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
Je tente ma chance :-)
Consolamentum
Les jours d’hiver saisissants, on se promène à Paris écharpe au cou, la goutte au nez et les mouffles dans les poches. Autant dire que quand on s'est mis en tête de draguer, ça ne favorise pas le rapprochement.
– Ah ben regarde les, ceux là ! je lui dis.
Sur le trottoir d’hiver passent quatre Dominicains – à moins que ce ne soient des Franciscains ; ils passent en soutane portant mine triste. Quoique je ne vois pas pourquoi ils ne pourraient pas avoir leur humeur, eux aussi. Qu’untel préfère le cloître à Paris, qu’un autre ne supporte pas le bruit, et que les deux autres aient attrapé une chiasse carabinée... Après tout les virus sont agnostiques. Et contagieux. Alors les Franciscains – ou peut-être s’agit-il de Capucins – font bien la tête qu’ils veulent ou qu’ils peuvent.
– N’importe quoi... je rajoute. Histoire de briser la glace.
Mais elle , elle a le regard tourné légèrement en avance de la marche desdits Capucins –mais qui sont peut-être après tout des Augustins – là où sur le trottoir d’hiver crèche un clochard en anorak bleu fluo, qui se signe au passage des hommes d’Eglise.
Un clodo qui leur tend une pièce.
Le premier cureton – parce qu’il faut bien avouer que j’en sais rien de son ordre, et que j’ai pas fait mon catéchisme ,
le premier hausse les épaules,
le second prend sa pièce,
le troisième lui en donne une autre,
et le dernier lui rend son signe de croix.
Et pendant ce temps, elle a déjà pris dix mètres d’avance.
Et le pire dans tout ça, je me dis, c’est pas de tendre la main, c’est que jamais on ne vous la saisisse.
Consolamentum
Les jours d’hiver saisissants, on se promène à Paris écharpe au cou, la goutte au nez et les mouffles dans les poches. Autant dire que quand on s'est mis en tête de draguer, ça ne favorise pas le rapprochement.
– Ah ben regarde les, ceux là ! je lui dis.
Sur le trottoir d’hiver passent quatre Dominicains – à moins que ce ne soient des Franciscains ; ils passent en soutane portant mine triste. Quoique je ne vois pas pourquoi ils ne pourraient pas avoir leur humeur, eux aussi. Qu’untel préfère le cloître à Paris, qu’un autre ne supporte pas le bruit, et que les deux autres aient attrapé une chiasse carabinée... Après tout les virus sont agnostiques. Et contagieux. Alors les Franciscains – ou peut-être s’agit-il de Capucins – font bien la tête qu’ils veulent ou qu’ils peuvent.
– N’importe quoi... je rajoute. Histoire de briser la glace.
Mais elle , elle a le regard tourné légèrement en avance de la marche desdits Capucins –mais qui sont peut-être après tout des Augustins – là où sur le trottoir d’hiver crèche un clochard en anorak bleu fluo, qui se signe au passage des hommes d’Eglise.
Un clodo qui leur tend une pièce.
Le premier cureton – parce qu’il faut bien avouer que j’en sais rien de son ordre, et que j’ai pas fait mon catéchisme ,
le premier hausse les épaules,
le second prend sa pièce,
le troisième lui en donne une autre,
et le dernier lui rend son signe de croix.
Et pendant ce temps, elle a déjà pris dix mètres d’avance.
Et le pire dans tout ça, je me dis, c’est pas de tendre la main, c’est que jamais on ne vous la saisisse.
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
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Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
.
Yali : toujours ton style reconnaissable, et comment. Trop ? Oui, ici : « sur trottoir », deux fois l’élision de l’article, mais deux fois sur le même mot, c’est trop. :-)) Style Yali aussi parce que, quoi ? ben : une jolie fille, un bistrot, non ? ;-)
Coline : moi je préfère les pets-de-nonne :-))) Ben toi aussi tu en as une vision bien sombre de ces oiseaux là !
Bertrand : « il existe Hudson Québec royaume du cheval... Hudson état de New York... je n'ai pas faim... » !! Excellent ! Il a fallu que je lise jusque là pour capter ! Et tous tes points de suspension m’ont rappelé Céline. ;-) C’est le seul point (de suspension) commun avec LFC, rassure-toi. Quant à l’ellipse, ma foi…
Island : le mot église qui revient deux fois, un peu proches, dommage. Sinon, c’est bien léché, tes charognards sont très visibles et audibles.
Loupbleu : enfin de quoi sourire ! Je me languissais. Sont sympas les tiens au moins. ;-) C'est plaisant mais je ne sais même pas si tu respectes l'ellipse ?
.
Yali : toujours ton style reconnaissable, et comment. Trop ? Oui, ici : « sur trottoir », deux fois l’élision de l’article, mais deux fois sur le même mot, c’est trop. :-)) Style Yali aussi parce que, quoi ? ben : une jolie fille, un bistrot, non ? ;-)
Coline : moi je préfère les pets-de-nonne :-))) Ben toi aussi tu en as une vision bien sombre de ces oiseaux là !
Bertrand : « il existe Hudson Québec royaume du cheval... Hudson état de New York... je n'ai pas faim... » !! Excellent ! Il a fallu que je lise jusque là pour capter ! Et tous tes points de suspension m’ont rappelé Céline. ;-) C’est le seul point (de suspension) commun avec LFC, rassure-toi. Quant à l’ellipse, ma foi…
Island : le mot église qui revient deux fois, un peu proches, dommage. Sinon, c’est bien léché, tes charognards sont très visibles et audibles.
Loupbleu : enfin de quoi sourire ! Je me languissais. Sont sympas les tiens au moins. ;-) C'est plaisant mais je ne sais même pas si tu respectes l'ellipse ?
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Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
Charles a écrit:
Voici la seule ellipse que je suis capable de fournir en ce moment.
faut dire que j'ai fait des études scientifiques ... personne n'est parfait ;-)
L'ellipse, c'est quand même un truc pour ceux qui tournent pas rond...
Loupbleu- Nombre de messages : 5838
Age : 52
Localisation : loupbleu@vosecrits.com
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
Mentor, je précise que cette hargne concerne seulement les curés en soutanes ( les autres sont beaucoup plus sexy !) parce que si les mecs se mettent en robe ( j'ai rien contre, je suis bien en pantalon...) au moins qu'elles soient agréables à regarder ! Ces pisse-vinaigre intégristes me foutent la gerbe !
Invité- Invité
Re: Petit exercice de la semaine : Ellipse
c'est à en rêver la nuit!Yali a écrit:Contexte/Sujet 1 renvoyant au thème A/Sujet 2 découlant du sujet 1 renvoyant au thème B/fusion du thème A et B créant le thème C/Fusion des sujets 1 et 2 en sujet 3 sur la base du thème C = fermeture de l’ellipse :-P
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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