Ecrire sans parapluie...

Prologue

Tout recommencer encore une fois. J'en étais où déjà ? Une file de gens en gris ou une fille en rose, je ne savais plus très bien. Depuis que j'avais abandonné les terrasses des blogs pour les forums d'écriture, j'avais cette impression étrange de passer mon temps à faire et défaire mon ouvrage.

- « L'écriture n'est pas assez soignée ! »
- « Les délires ne sont pas assez canalisés ! »
- « Ca ne manque pas d'idées mais l'écriture c'est un désastre ! »

Seulement j'avais envie que ma petite file avance, cette petite file qui emportait celui que j'aime vers cette humanité à laquelle je ne comprenais jamais rien.

Je reprenais invariablement ma pose dans cette petite ruelle sombre, où il s'apprêtait à disparaître pendant que moi juchée sur un mouton...

- « Comment ça un mouton ? C'est un peu naif comme idée ! »
- « Le souci c'est qu'assise sur le capot d'une jaguar ça perdait tout son sens puisque l'héroine vivait à « compter les moutons », troisième royaume en partant du sommeil ! Peut-être que je pouvais tricoter un pull à ma jaguar du coup y aurait peut-être une idée à creuser, mais toujours un style à travailler ... »
- « un peu facile j'aurais tendance à dire... »
- « ah ! ». Je restais sans voix mais je parvenais quand même à taper deux lettres.

Je baissais les bras mais juste au second degré et je me remontais les manches au premier degré, pas facile d'écrire quand on a des idées mais pas de pétrole, quand on a les manches trop longues qui claquent sur le clavier.

Souvent je me mettais à lire des heures durant des textes dans l'espoir de comprendre ce qu'il est bon de faire ou de ne pas faire. Je voulais « goûter » de l'écrivain. Je lisais des jolies proses que je ne comprenais pas toujours et je m'endormais souvent. L'écriture était belle. Le contenu manquait cruellement de folie. L'écrivain est rarement une nourriture pimentée, par contre elle a de la cuisse, de la jambe et s'accomode bien avec le melon. A défaut d'écrire, y avait peut-être moyen de se mettre à la cuisine...

Me voilà à nouveau dans la ruelle sombre de la ville de Parlat. Je m'étais dit que Parici ferait un jeu de mots idiot avec « les moulineaux » et je n'ai jamais trop su ce que pouvait être un « moulineau ».

Je suis aux aguets. Je ne ne sais plus bien si « je serais triste » ou si « je prendrais un air dépité » , si il « partira » ou si il « empruntera une file », tout ce que je vois c'est qu'il me quitte ce soir pour la vraie vie et que je préfère imaginer que je suis une « compteuse de moutons », parfois un peu « conteuse pour les moutons » plutôt qu'une fille ordinaire un peu schyzophrénique qui fera jamais un bon écrivain.

J'écrirais mon histoire, elle ne devrait d'ailleurs pas tarder à commencer. Le pop corn n'est pas compris dans le prix mais vous êtes dans la ruelle et moi aussi, devant vous une file de gens en gris qui avance sur des pavés usés. Je crois que c'est Parlat, j'en suis même certaine. Il y avait un écriteau à l'entrée de la ville...

***

Je cherche un début un peu original. Ce n'est que cela. Et j'ai vu des fautes après coup désolé !

camille d. a écrit:Je cherche un début un peu original. Ce n'est que cela. Et j'ai vu des fautes après coup désolé !

je te les corrige, y en a vraiment pas beaucoup ! ;-)

Donc ça serait l'intro de Sheep 1 si j'ai bien compris ?

Island a écrit:Donc ça serait l'intro de Sheep 1 si j'ai bien compris ?

apparemment

J'ai aimé l'humour... beaucoup se reconnaîtront dans cette intro (dont moi!) ;-)

Concernant l'écriture, elle est simple (que c'est bon la simplicité!) ET c'est un plaisir à lire. Des images, des idées mais aussi une plume qui a des facilités pour remanier, à sa sauce, des expressions existantes. Tu leur offres de l'espace...et à nous aussi par la même occasion...

J'ai parcouru en vitesse ton deuxième texte...Il me semble moins travaillé... j'y retourne!

en vitesse signifie: les 5 premières lignes...Je précise on ne sait jamais. ;-)

Plaisir à te lire camille, pour la simplicité et la sincérité de tes mots, pour leur humour aussi, leur fluidité et le clin d'oeil qu'ils adressent à l'un ou l'autre, ici et là.
Il y a un beau sens de la dérison, qu'elle soit auto ou non.

J'aime beaucoup, entre autres, ce passage:
Comment ça un mouton ? (...)Je restais sans voix mais je parvenais quand même à taper deux lettres

c'est vrai que c'est plaisant à lire, mais quel boulot pour arranger tout ça, la prose c'est pas pour moi, je suis trop paresseux

Souvent je me mettais à lire des heures durant des textes dans l'espoir de comprendre ce qu'il est bon de faire ou de ne pas faire. Je voulais « goûter » de l'écrivain. Je lisais des jolies proses que je ne comprenais pas toujours et je m'endormais souvent. L'écriture était belle. Le contenu manquait cruellement de folie. L'écrivain est rarement une nourriture pimentée, par contre elle a de la cuisse, de la jambe et s'accomode bien avec le melon. A défaut d'écrire, y avait peut-être moyen de se mettre à la cuisine...

Savoureux!
Je ne sais pas pourquoi je me suis dit alors que le chou chinois au chorizo m'allait bien au teint ... Rire jaune ;-(

J'ai aimé, frais, modeste, humoristique, inabouti aussi, c'est, sans doute, une partie de son charme.
Le genre de charme qui n'enchante qu'une fois. Mais, j'imagine, tu dois avoir bien d'autres cordes à ton arc.
Tiens, ça me fait repenser(alors, je te les offre, en remerciement) à ces deux vers superbes de Melon-Degras:
"J'avais à mon carquois/ les flèches de tout possible"