Journal d'Aubrac

Dans mon journal d’Aubrac
Je veux que retentissent en cornemuses
Lozériennes
L’élasticité du fleuve
Qui s’enroule sur lui-même comme du sang
Oppressé
La saveur du fromage
Qui diffuse son encens dans la place
Au blé
L’encombrement occis
Total parlé écrit joué par les villes
Dépouillées
Les livres sur la face
Du bureau-arbre et du cadre indistinct
Protecteur
L’épouvantail qui dort
Surpris par le froid d’une fin d’Octobre
Blanche
La rancœur bovine
La puce à l’oreille de l’abandon des rails
Décadence
L’hirondelle qui déserte
Et ne reviendra plus même sous des menaces
De glace
L’arbre généalogique de la mer
Depuis une chapelle où l’unique morte
Est une feuille
Mille siècles désavoués
Gardez l’ancestral il redeviendra
Modernité
La bête charmée par sa légende
Qui ne vit plus que de ferraille
Et de clichés
L’électricité paysanne
Qui retentit sur la route comme une promesse
Sans fête

Je suis restée à côté du chemin ce coup-ci.

les rails e l'Aubrac je garderais celà....

Des images qui restent :

Je veux que retentissent en cornemuses
Lozériennes
L’élasticité du fleuve
Qui s’enroule sur lui-même comme du sang
Oppressé

L’épouvantail qui dort
Surpris par le froid d’une fin d’Octobre
Blanche

et ma préférée :

une chapelle où l’unique morte
Est une feuille

Cependant, l'absence de ponctuation ne facilite pas la lecture, n'apporte rien de significatif au texte.

Il me semble que la longueur du texte et ce besoin de vouloir jouer la carte du détail atténue la force du récit et des images qu'il dessine. Quelques éléments sortent du lot mais assez peu, finalement, c'est dommage.

Tout ça dégage un charme certain. Et pourquoi pas une prose plus explicative ? Ton histoire implose devant le lieu et l'image. J'ai trouvé ça dommage.

On dirait dans ce texte que tu veux bien donner mais point trop n'en faut. Un peu comme par instinct de propriété: Faudrait quand même pas que tous les Véliens débarquent dans le même buron et commencent à déclamer leurs proses devant un public d'imperturbables Aubrac!
Et ben c'est raté, on viendra quand même!