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Itinéraires ordinaires : Évacuations

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Message  Loupbleu Mer 26 Nov 2008 - 22:36



Itinéraires ordinaires : Évacuations




Avec cette chaleur, je donnerais n’importe quoi pour ne pas le porter, ce blouson. Je préfère le garder.
Il y a de quoi !
C’est que calé sous mes lombaires, maintenu par la ceinture du jeans, caché sous mon cuir, il y a un flingue.
Et alors, je pouvais le mettre où, sinon ?
Un flingue et pas n’importe lequel, le genre de calibre qui vous estampille plutôt grand banditisme que petite délinquance.
Le bout du canon appuie sur mon coccyx.
C’est pas franchement agréable.
Et puis je sue à grosses gouttes, sue jusqu’aux sourcils, dégouline, poisse.
Ça me rend nerveux cette situation, il faut bien dire.
Ça et ce con de soleil de juin.
Ça et la chaleur étouffante du métro parisien.
Et aussi cette vague inquiétude que je pourrais, à chaque instant, intempestivement, à la faveur d’un faux mouvement, suite à un choc imprévisible, me retrouver avec une balle logée dans le gras des fesses. Le port d’arme, ce n’est pas qu’une histoire de permis, c’est aussi une question d’habitude.

Je suis sorti du métro, me suis assis sur le premier banc venu. Le soleil tape tellement que même sous le marronnier du square, on dirait qu’il n’y a pas d’ombre. Ça sent l’ozone et la poussière. Il va falloir trouver un endroit tranquille, tranquille et sûr pour s’en débarrasser, de ce revolver... Et tranquille, ici, ça ne l’est pas : on dirait qu’aujourd’hui les gens ont préféré aller s’ennuyer dehors. Une mamie à éventail soupire ; plus loin, un gamin, cornet en main pleurniche tandis que sa boule de glace coule sur le gravier et ses sanglots sont couverts par les pétarades d'un scooter dont le conducteur porte le casque au coude. Et même si ce petit monde n’est pas très attentif, il y a toujours les agents qui paradent au carrefour, les policiers qui draguent les jeunes femmes seules au volant, les flics qui contrôlent tout ce qui pourrait ressembler à un sans-papier.
Il faut reprendre son souffle, se re-concentrer.
C’est que je viens de l’échapper belle !
Tout à l’heure, dans une rame bondée et puante, je fixais l’affiche publicitaire du bout de wagon, en essayant d’en faire un minimum, de ne pas dépenser d’énergie, à peine respirer histoire qu’on m’oublie. Je cuisais quand même. Sur le panneau en face de moi, il y avait écrit : “La sélection révèle le talent”. Puis, on m’a demandé de laisser ma place, on m’a mis sous les yeux – je ne sais pas – une carte de personne âgée, d’invalide, de femme enceinte, de mutilé de guerre... J’ai pas bougé d’un poil, j’ai même refusé de regarder. Il y avait trop de chances pour que debout dans la cohue je me fasse repérer. Après, ça s’est envenimé. La rame s’est arrêtée entre deux stations. Le pépé assis en face a fini par céder sa place.
– Attendez, moi je vais vous le faire dégager !
– Laisse-le moi, je peux pas saquer ce genre de mecs...
Deux gars surgis de nulle part se sont mis à se disputer le droit de me bastonner. Contre aucun des deux, j’aurais fait le poids. Je n’avais pas détourné le regard, il y avait un mince espoir qu’on me prenne pour sourd. Mince.
– Laisse-le moi, t’as vu ta taille, petit ?
– Je vous fais remarquer poliment que suis ceinture noire d’art martiaux, alors ça m’embêterait d’avoir à vous déglinguer !
– Ah ouais ? Ben je demande à voir...
Je me suis demandé lequel des deux talents j’allais éliminer. Sélection perso. Réellement. J’ai failli dégainer pour que tout ça cesse. La rame a redémarré. Ils n’ont pas osé se battre, sans doute parce qu’il y avait le pépé entre eux. À la station d’après, je suis sorti en bousculant la moitié du wagon. In extremis.

À deux ou trois rues du square, il y a un café. La terrasse est bondée, je me suis installé dans la salle où il n’y a presque personne, juste cette vieille femme avec son chow-chow qui lape une écuelle d’eau posée à même la table. À travers la vitre, deux jolies filles discutent. De l’angle où je suis, un rai de soleil transperce le tissus opalescent d’un léger haut au travers duquel apparaît la bretelle plus sombre d’un soutien-gorge. J’ai fini une bière d’un trait, en ai commandé une seconde dans la foulée. Je la joue profil bas. C’est dommage, ces filles sont vraiment mignonnes. Quoique... C’est peut-être dans ces situations impossibles que ça arrive, les rencontres ?
Avec Alice, par exemple.
C’est un mauvais exemple.
Alice, nous nous étions trouvés sur internet, vus dans un café, embrassés au cinéma.
Et quittés il y a deux semaines.
Je vais quand même tenter ma chance. Ne serait-ce que pour reprendre un peu de poil de la bête. Je ne suis pas présentable, c’est pas grave, je fais passer un mot, mon numéro, un poème, n’importe quoi... C’est en cherchant dans la poche de mon blouson que je m’en rends compte. Je n’ai pas un sou sur moi. Le serveur se rapproche, j’ai l’impression qu’il va me demander de régler l’addition, je fouille encore mes poches, non, rien, je panique, il n’est plus qu’à trois mètres, deux mètres, je me lève, j’essaie de dire quelque chose, rien, enfin je me précipite vers les toilettes. En bas de l’escalier en colimaçon mes jambes tremblent encore et j’ai déjà oublié les filles de la terrasse. Pas tout à fait, une des deux ressemblait à Alice.
Il y a peut-être une solution.
Une issue, une porte dérobée, une bouche d’aération à dévisser, comme on voit dans les films.
Non.
Je me passe le visage sous l’eau, trois fois. Sortir en courant. Braquer le bar. Rester là. J’entends des pas, quelqu’un descend l’escalier. Je me réfugie dans les WC. Il n’y a que ça à faire. Ca sent atrocement mauvais. On essaie d’entrer, on frappe à la porte, bien sûr.
- Il y a quelqu’un ?
Je suis assis sur les chiottes, le canon entre les mains. Je réponds pas. Comment je me suis fourré là-dedans ? Ça a commencé comment ?

C’était il y a deux semaines. C’était le début des beaux jours.
- Tu vas où ? ne m’avait pas demandé Alice, ce matin ; j’avais bien vérifié qu'elle était encore endormie et j’avais claqué doucement la porte derrière moi.
C’était notre appartement, on commençait à y prendre nos habitudes, on venait d’y faire l’amour. J’aurais presque pris les joggeurs matinaux dans les bras, il faisait si beau, j’aurais voulu les arrêter, les convaincre que ça ne servait à rien de se presser pour aller nulle part dans l’objectif de mourir en bonne santé. J’étais entré au bar du coin de la rue.
- Un express, j’avais commandé au comptoir en ajoutant, mais c'est bon, tu peux prendre ton temps pour me le faire couler !
- Je viens juste de nettoyer la machine. Je te le fais quand même ?
Le patron avait déjà pris ses habitudes avec moi. A croire que les amoureux inspiraient la sympathie. Je m’étais souvenu de l'arrière-goût de javel mêlé au Robusta.
- Non, c'est pas grave, file-moi juste un verre d'eau.
- Ou alors je te mets autre chose ? Un demi ? Je viens de mettre un fût neuf. Allez, c’est la maison qui offre.
Je n’avais rien dit, pensant qu’il faudrait quand même que je me brosse les dents en rentrant.
Une heure plus tard, j’avais ramené une demi-douzaine de croissants pour le petit-déjeuner, j’en avais déjà mangé deux en douce pour éviter de me faire traiter de goinfre ; Alice aurait encore diagnostiqué qu’il fallait que je fasse de l'exercice plus souvent. Du jogging, pourquoi pas ?
C’est ce jour là, de retour à la maison, que nous nous étions disputés.

C’est une voix de vieille femme qui insiste, probablement celle que j’ai aperçue en salle. Elle sait que je suis là.
- Monsieur, s’il vous plaît, c’est pressé !
- C’est occupé.
- Mais ça presse, monsieur !
Je ne sais plus bien de quel côté de la porte se trouve l’enfer. Un dernier espoir de rédemption, j’ouvre. De ma voix la plus lénifiante, en me mettant presque à genoux – c’est vrai qu’elle est pas grande – je commence :
– S’il vous plaît madame, est-ce que vous pourriez me prêter de l’argent. J’ai oublié mon porte-monnaie...
– Ah non ! Et pourquoi jeune homme ? Pour vous saouler ?
– J’ai... J’ai juste oublié mon porte-monnaie ! Prêtez moi dix euros, je vous en supplie, si vous me donnez votre adresse, je vous jure, que je vous les renvoie par la poste !
– Je vous ai dit non, si vous continuez, j’appelle !
– Je vous en prie...
– J’appelle, je vous dis !
– Juste dix euros...
– Au secours ! Il a un monsieur qui...
Je lui laisse pas finir sa phrase. Je dégaine le calibre, lui ai retiré son minuscule chien des mains, et je pose le canon sur son museau. Je commence à avoir peur que le chow-chow se mette à uriner sur mon cuir. Cet abruti de chien lèche le bout du canon.
– Le tuez pas, je vous en prie !
– Je vais pas tuer votre chien.
– Tuez pas mon Daniel !
– Hein ? Vous avez dit qu’il s’appelle comment ?
– Tuez-moi, laissez-le en vie, tuez-moi ! Il est encore jeune, lui ! C’est injuste, il a rien fait !
La pauvre vieille pleure, ce sont des vraies larmes qui coulent dans les rigoles de ses rides. Ca risque de mal finir. J’écarte mon arme, doucement, la remets dans ma poche. Je prends le cabot dans les bras, je lui fais quelques caresses, il jappe.
– Regardez, je lui fais pas de mal. Regardez. Il aboie, il est content !
– Il aboie, c’est parce qu’il a peur.
– Mais non, il remue la queue !
– Si, il a peur ! Je le connais mieux que vous !
Je repose la bestiole par terre, doucement, la laisse vadrouiller.
– Voilà, vous voyez, je lui fais pas de mal. Donnez-moi dix euros s’il vous plaît...
La vieille se penche pour le récupérer, elle ne m’écoute même plus. Son sac à main en bandoulière... Je ne lui arrache même pas, je l’ouvre – en la suivant alors qu’elle essaye d’attraper son pauvre toutou – je fouille, trouve enfin son porte-monnaie et en sors dix euros. Je tends le billet en l’air, au bout du bras:
– Regardez, juste dix euros. Je vous les renvoie par la poste ! Je vous le jure !
Mais elle ne tourne même pas les yeux vers moi, la pauvre femme pleurniche, assise dans un coin, portant son chow-chow au visage pour qu’il lui lèche les joues.

Dix euros sur la table, tant pis pour le pourboire. Je prends les petites rues pour vite m’éloigner, je cours un peu, m’essouffle vite. Assez pour regretter de ne pas faire de jogging de matin. Le temps qu’elle reprenne ses esprits, qu’elle prévienne... Qu’on se mette à me courser ? Ça me laisse quelle marge ? Ça doit être facile à pister, un mec dans mon genre, le seul à la ronde qui se trimballe en cuir.
Ce blouson.
Je donnerais n’importe quoi pour ne pas le porter.
Je préfère le garder.
Et puis : Daniel. Franchement, quoi...

Les petites rues s’enchaînent, quelques impasses. La Seine, j’aurais dû y penser plus tôt, là, d’un pont... Le flingue doit porter mes empreintes. Le laisser tomber dans le fleuve, comme ça, il y a peu de chance qu’on le retrouve. J’y suis presque, encore une centaine de mètres...
Mais il y a un vrai problème
J’en peux plus.
Il faut que j’aille absolument aux toilettes.
La chance, enfin, je vois un mec tout juste surgir d’une sanisette, presqu’un miracle ! Il ne me reste pas un sou. Alors je me précipite, me faufile, en profite pour rentrer à l’oeil sans rien demander.
Je me soulage.
Je reste comme ça, assis, à écouter du Vivaldi.
Tout ça sera bientôt fini.
Je tente de sortir.
Pas moyen.
Je force.
Sans résultat.
Je file un coup de latte pas possible dans la porte.
En vain.
Je me rassois, prostré.
Littéralement, c’est ce qu’on peut appeler une journée de chiottes.
Ça ne me fait pas rire !
Je peux faire quoi, franchement ? A part continuer à écouter écouter en boucle les quatre saisons ? Il ne peut plus rien arriver.
Au bout de cinq minutes peut-être, la lumière et la musique s’éteignent, il ne reste qu’une loupiote rouge et une ambiance de fin du monde.

J’étais pas parti pour ça, ce matin.
J’ai passé la nuit dernière dans le petit meublé minable que j’ai trouvé après qu’Alice m’a quitté. Meublé, c’est exagéré. Il y a une chaise, une table, un matelas posé à même le sol et dans un coin une télé. Je l’ai regardée toute la nuit, cette télé, chaîne-info en boucle. Crise financière, faits divers, grèves... Fabrication artisanale de charentaise. Re-crise financière. Le directeur de l’usine de charentaises interviewé avait vraiment une tête de pied. Je l’ai vu trois fois. Il paraît que le silence des charentaises tue plus que les armes à feu.
Autour du poste, le papier peint à fleurs partait en lambeaux. Dans le coin, une vieille valise contenait quelques affaires. C’était rien. J’étais là fasciné par les chiffres des cours de bourse qui défilaient en bandeau sous l’écran. Hypnotisé, toute la nuit. À force, je me disais qu’un jour, il faudrait bien que ça change. Que ça ne changerait jamais. Un peu comme tout le monde, je crois.
Bref, j’ai passé toute la nuit à ne pas penser à elle. Enfin, à essayer.
A sept heures du matin je suis descendu prendre un café, disons, plutôt cinq ou six. Quand je suis revenu, il y avait une mare d’eau dans la cuisine. J’ai épongé. Je ne protestais même pas, j’épongeais, j’entendais toujours les infos de la télé en bruit de fond.
J’ai essayé de voir d’où ça venait, cette fuite. C’est comme ça que j’ai regardé sous l’évier.
Il était là, fixé par du scotch marron, comme dans un mauvais film noir scénarisé sans imagination.
Je suis resté désemparé un bon moment.
J’ai passé mon cuir.
Je suis sorti vers midi.
Je me suis dit qu’avec un flingue pareil, je pourrais bien faire quelque chose...

Et maintenant, je ne vois pas d’autres solutions.
Je sors le flingue, lentement, mets le doigt sur la détente, colle l’autre main contre mon oreille.
Je tire. Je tire le chargeur entier, contre la serrure.
Ça a fait un bruit incroyable. Je suis dehors, terrassé, aveuglé, en vie.
J’ai à peine le temps de déciller les yeux, un flic se précipite vers moi, je laisse faire – que faire d’autre ? Il me saute dessus, me renverse au sol. Le revolver valdingue sous le choc. J’attends qu’on me passe les menottes. Juste à ce moment, un jeune téméraire ramasse le flingue tombé un mètre plus loin et pique un sprint. Le policier qui l’a vu me lâche et part le courser.
Je me lève, hébété. Plaqué deux fois en deux semaines. Il ne va pas falloir traîner...
Je prends la première à gauche, rentre sous le porche du numéro 63 dont je connais le code, et je sonne à l’interphone.
– Alice ?
Il va falloir que j’explique tout, les charentaises à la télé, la fuite de l’évier...
– Alice ?
– C’est toi ?
Le blouson en cuir, les publicités de la RATP, les séances de jogging forcé...
– Oui, c’est moi...
Daniel le chow-chow, les quatre saisons dans les sanisettes, comment on m’a arrêté...
– Monte, je t’ouvre !
Et ce flingue portant mes empreintes qu’un petit voyou doit trimballer dans Paris.
Et alors !
Avec cette chaleur, j’allais quand même pas, en plus, porter des gants ?
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Message  Lucy Mer 26 Nov 2008 - 23:42

Un bon moment de lecture dynamique après une rude journée.

Un petit bémol, cependant, pour l'histoire du chien. Drôle mais un petit peu poussée.

Me rappelle " Une journée de merde " avec Berry qu'on aurait remplacé, au casting, par un certain Vincent Cassel.Me fait tellement suer de pas pouvoir voir ces films... ça a pas de bon sens !

Bon itinéraire, Monsieur Loupbleu !
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Message  Invité Jeu 27 Nov 2008 - 7:00

C'est excellent ! J'ai adoré cet itinéraire de paumé, les touches d'humour qui parsèment le texte, la manière inéluctable et aberrante dont tout s'enchaîne, et la chute. Belle réussite.

J'ai noté une maladresse :
"Ou alors je te mets autre chose ? Un demi ? Je viens de mettre un fût neuf"

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Message  Invité Jeu 27 Nov 2008 - 8:16

Sûr que ça valait la peine d'attendre :-)
Une lecture qui colle le sourire aux lèvres pour bien commencer la journée. C'est impeccable, fluide, pas un grincement.
Beaucoup aimé la phrase de conclusion.

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Message  Arielle Jeu 27 Nov 2008 - 8:24

Jouissif la poisse qui dégouline comme la sueur entre les omoplates de ce pauvre type sous son blouson!
Un détail :
on dirait qu’aujourd’hui les gens ont préféré aller s’ennuyer dehors.
Du point de vue du narrateur il me semble que les gens ont préféré venir s'ennuyer dehors

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Message  Invité Jeu 27 Nov 2008 - 8:44

Oui, un bel itiné rare, quand même ! Ca cavale bien!
Mais, Loup, c'est quand la dernière fois que tu as vu une vieille dame ? Et un chowchow ? Une frêle vieille dame soulever un chowchow ? Moi qui ne suis ni vraiment vieille ni vraiment frêle, je ne m'y collerais pas volontiers !

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Message  Loupbleu Jeu 27 Nov 2008 - 9:15

Merci pour les premiers commentaires ! Coline tu as raison, d'ailleurs Yali me l'avait signalé, et j'ai oublié de changer : c'est en fait, plus probablement un chihuahua – ça pèse dix fois moins :-)
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Message  Invité Jeu 27 Nov 2008 - 9:53

Et en plus c'est moche, on aurait presque envie qu'il le flingue !

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Message  Invité Jeu 27 Nov 2008 - 11:08

Suis sûre d'avoir lu chihuatruc moi !

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Message  Kilis Jeu 27 Nov 2008 - 12:20

Beaucoup aimé. Très visuel. Un humour subtil. Une construction intelligente.
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Message  Halicante Jeu 27 Nov 2008 - 15:39

J’ai eu l’agréable impression de regarder un film tellement c’est bien déroulé, et puis la scène avec le chien m’a explosée de rire : j’imagine le clébard avec le canon sous le museau qui se met à le lécher, c’est tellement vraisemblable mais aussi tellement décalé de menacer le chien plutôt que la dame… Et ensuite, les sanisettes… La « journée de chiottes »… (ce qui m’a le plus fait rire, là, c’est le « Ça ne me fait pas rire ! »), bref, un bon moment de bidonnage, jusqu’au bout ! Merci !
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Message  Tristan Ven 28 Nov 2008 - 9:03

J'ai adoré ! il y a même des passages où je me suis bien fendu la poire !
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Message  bertrand-môgendre Ven 28 Nov 2008 - 12:56

Loup bleu
. . .C’est que calé sous mes lombaires, maintenu par la ceinture du jeans, caché sous mon cuir, il y a un flingue. . . . contre ?

... J’ai passé la nuit dernière dans le petit meublé minable que j’ai trouvé après qu’Alice m’a quitté... m’ait quitté ?

Non !
Non ! Je ne suis pas d'accord pour ce genre de texte, car dans la consigne de départ il était bien précisé :

I T I N É R A I R E S O R D I N A I R E S
S É R I E S À I N T E R D I R E : N O I R

(les deux points permettent d'enfoncer le I pour bien comprendre la consigne)

Alors Loup bleu, revoit la copie.
J'ai l'impression que tu as évacué un peu vite la contrainte initiale.
(bon, j'espère que tu as de l'humour, loup bleu, pour comprendre que j'aime bien ce texte...)
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Message  grieg Ven 28 Nov 2008 - 21:09

C’est plaisant à lire, original.
Manque peut-être un peu d’absurde – que tu maîtrises si bien –, mais ça le fait.
Tes personnages sont des Clark Kent qui ne se transformeraient jamais en Superman et ça me fait rire.

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Message  Yali Sam 29 Nov 2008 - 10:52

Minutes de détente (OK elle est facile :-)
C'est bien construit, et surtout, c'est un style désormais unique et, savoureux. Je voudrais bien te lire sur du très long Loup.

Yali

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Message  Krystelle Dim 30 Nov 2008 - 21:56

Chouette texte, Loup.
J'aime ces touches d'humour qui ponctuent le texte et qui sont ici parfaitement dosées.
J'aime ton personnage, sa maladresse et sa déveine.
J'aime ton écriture et je m'y ferais presque à ce "je" au présent. Presque seulement, parce qu'il y a quand même un côté très artificiel dans la description d'évènements successifs ("je fais ceci, je fais cela..."). Bref, j'ai toujours du mal avec cet aspect monologue rapporté qui ressort ici d'une façon assez vive parce que ton personnage est souvent dans l'action. Cela dit, tu abordes le récit d'une façon non chronologique, avec des retours au passé qui me permettent de souffler, alors finalement, ça passe plutôt pas mal.
Je trouve que l'épisode "mémé - chien", un peu facile, trop insistant, on est là dans un comique de situation déjà vu; j'aime ton écriture quand elle distille un humour plus fin.
Ces réserves n'enlèvent rien à la très belle qualité de ces lignes que j'ai vraiment appréciées.

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Message  Krystelle Dim 30 Nov 2008 - 21:58

Ah j'oubliais : pour le titre, mouais... Pour le coup, pas super fin comme humour :-)

Krystelle

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Message  Roz-gingembre Dim 30 Nov 2008 - 22:15

Ce texte me plait, il se lit avec aisance, ne manque pas d'humour et pousse un peu les péripéties à l'excès pour mieux faire apprécier le coté absurde de la chute. Belle maitrise du récit!
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Message  Sahkti Lun 1 Déc 2008 - 13:07

J'ai aimé le début du texte, le monologue perturbé de ce type qui devient fébrile, sa panique, sa maladresse. Tout cela est écrit avec simplicité et efficacité, c'est bien rendu, c'est visuel.

Puis arrive Alice, la chambre dans laquelle ils ont fait l'amour et là, je trouve que ça retombe d'un cran, plus guimauve, moins percutant.

Retour dans les toilettes et là, ça va mieux (hum... :-)

Le coup du chow-chow, la remarque a été faite et refaite, pas la bonne race de chien.

On revient dans les toilettes puis la fuite et là, ça s'égare un peu, le texte y perd en vitalité et le rythme également, comme si c'était étiré sans trop savoir où aller.

Mais tout ceci ne m'a pas empêchée d'apprécier te lire, j'aime beaucoup ta plume. Tu devrais poster plus souvent!
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Message  Charles Mer 3 Déc 2008 - 13:17

l'ensemble est vivant, agréable et très visuel.

peut être qu'il manque un peu plus de crédibilité à l'ensemble : le flingue scotché découvert par hasard, le flic qui le laisse partir ...
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Message  mentor Ven 5 Déc 2008 - 17:14

pas ordinaire non plus ce type, ni sa vie, du moins du point de vue du lecteur. Mais est-ce que ça lui arrive tous les jours ce genre de rodéo ? non, sans doute, donc pour moi, pas trop dans le thème. N’empêche que j’apprécie beaucoup l’écriture, la construction, l’intérêt de lecture, l’humour, le style, tout quoi. Pas déçu, encore une fois.

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Message  kazar Sam 6 Déc 2008 - 9:32

J'ai bien aimé la petitesse de ton héros, un mec qui veut jouer aux grands et qui se retrouve péteux dans tout ce qu'il fait.
Tin-tiiiin, ouin-ouin-ouinnnnn....Le fantasme du pétard...Des épaules trop petites pour tout supporter...
Et une belle sincérité.

Effectivement, pas très ordianaire à première vue MAIS! finalement, l'ordinaire n'est-il pas difficile à désigner ? N'est-ce pas là l'ordinaire de tous les mal-aimés, mal-aimants, de tous les dépassés par le monde ?
A voir.
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Message  Yaäne Sam 6 Déc 2008 - 23:17

C'est un texte qui me plaît beaucoup et cet itinéraire ordinaire sans être ordinaire est très interessant.
J'ai aimé surtout le côté paumé du bonhomme qui va chercher des croissants pour sa copine puis se balade avec un revolver dans le pantalon. Et une phrase en particulier : " j’aurais voulu les arrêter, les convaincre que ça ne servait à rien de se presser pour aller nulle part dans l’objectif de mourir en bonne santé " .
Merci :-)
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