EDIFIANT : A la tienne Papa !
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EDIFIANT : A la tienne Papa !
Un peu en avance mais je risque de ne pas être là sinon....
Les faire part avaient été envoyés deux jours après la cérémonie, une fois tout bouclé.
Officiellement, Paul avait voulu éviter de déplacer la famille d'aussi loin," ça vous évite une corvée, ma pauvre chérie et ça ne change rien, hélas."
A ce détail près, il avait bien fait les choses : cercueil chêne clair, profusion de fleurs, même si ça emmerde le funérarium pour la crémation, il ne voulait pas se donner l'impression d'enterrer son père à la sauvette. Olivia, récemment officialisée, l'accompagnait. Parfaite. La classe.
"Kitsch à mort!"
Un rire enfoui dans la gorge et l'œil professionnel, il notait la salle froide habillée vidéo : barque-s'éloignant-au-couchant-sur-mer-calme. Avec oiseaux.
Le Miserere de Purcell qu'il avait choisi ne suffisait pas à faire paraître moins interminables ces vingt minutes devant le cercueil, seul avec Olivia.
Pas de doute, les chuchotements, toussotements, reniflements plus ou moins éplorés d'une assemblée de parents et d'amis aident à faire passer le temps. Il s'était demandé ce qu'Olivia pensait de cette cérémonie, si brève et qui n'en finissait pas.
Pas de larmes. Vacant. Un instant il chercha qui aurait pleuré, s'il avait convié la famille. Personne ?… Quoiqu'on ne sache jamais vraiment avec les tantes et cousines de province ! Il eut un petit frisson en imaginant la rencontre entre Olivia et la tante Odette boudinée dans la gabardine noire de "ces occasions"!
Même sa jolie (enfin, l'était-elle encore ? Il ne l'avait pas vue depuis…oui, dix neuf ans! ) cousine Victoire, la plus présentable de la famille, avait démontré au téléphone son irréductible provincialisme en s'offusquant qu'il n'ait pas sacrifié à la traditionnelle veillée funéraire autour du corps. En 2008 !
Choisissant la crémation, il était certain d'avoir opté pour la meilleure solution : propre, discret, rapide. Moderne.
Mais après ça, il avait changé de petit déj : enfourner son panini congelé avait cessé d'être un geste anodin.
Il n'attendit plus Olivia pour se mettre à table : elle n'avait pas modifié ses habitudes alimentaires, elle, et il se serait senti ridicule en évoquant ses hantises.
Un surcroit de boulot justifierait ce changement de tempo, voilà tout : il se raserait pendant qu'elle ferait griller son pain. Il prit l'habitude de partir vingt minutes plus tôt, ce qui lui permit de faire un peu de marche. Tout-à-fait salutaire à son âge. Le long du cimetière de l'Est.
Chaque fois qu'il arrivait à hauteur de la grille, il imaginait la famille l'attendant en cortège, et se félicitait d'avoir échappé à ça. Voir sur les autres visages les années décalquées, ne pas reconnaître Victoire, lui dire "Tu n'as pas changé, et entendre : "Oh …Toi qui avais de si beaux cheveux !..."
"Pas de corps. Pas de trace. Pas de délit!" Tiens, c'était une phrase à son père, ça ! Toute une carrière chez les flics, une belle épitaphe…
Mais sans pierre tombale, pas d'épitaphe.
Le soulagement, c'était de ne pas avoir d'endroit assigné où être en deuil. Les contraintes de fleurissement hideux, d'entretien, et zut, il avait toujours trouvé ça insupportable. Une urne et basta, on peut la mettre n'importe où, c'est pratique si on déménage à l'autre bout du monde…
Sauf que cette urne si discrète… il ne savait pas où la mettre. Provisoirement dans son bureau, Olivia ayant opposé un veto définitif à l'idée d'une étagère du salon. Ce n'était pas l'idéal : il ne parvenait plus à se concentrer. Les idées fuyaient, et dans la pub ça ne pardonne pas !
Aux vacances suivantes, ils partirent vers une ile grecque avec le voilier. Il emporta l'urne, subrepticement, et, un peu ému, un matin très tôt, se moquant de son propre romantisme, il entreprit une petite cérémonie pour lui tout seul : donner à son père la mer entière comme sépulture. Façon élégante de se débarrasser de l'obsession d'un cadavre calciné dans le placard, et de régler une fois pour toute la question que la famille lui avait déjà posée avec insistance" Où peut-on aller se recueillir ?"
Se recueillir !
− Cueillez vous d'abord, bande d'empesés du souvenir! Mon père repose dans la mer qui l'a vu naitre."
Voilà. Une formule qui leur clouerait le bec ! Il détestait le reproche (oh inexprimé, mais quand même !) perçu dans leur question. C'était son père, n'est-ce pas ? Il avait bien le droit de prendre les dispositions qu'il voulait quant à ses obsèques, non ? Ils lui auraient presque donné mauvaise conscience…
C'était mon père. Je l'aimais…? Bien sûr, dans mon métier, on n'exhibe pas un père, surtout quand il est flic. Ca casse un profil. Mais je l'aimais.
J'aurais dû lui demander à lui ce qu'il voulait. Il s'en foutait, j'en suis sûr. Quand même…
Mais là, si j'arrive à ouvrir l'urne…
J'aimerais bien y arriver avant qu'Olivia se lève…Putain, ils l'ont scellée ou quoi ?
Avec un couteau, c'était tout de suite moins romantique.
Il y parvint, rouge et de mauvais poil, entreprit d'un geste large de répandre une poignée. Mais Olivia et le vent se levaient, et il se trouva couvert de pellicules grises qui le firent tousser. Il planqua l'urne sous un bout, résigné à la rapporter à la maison.
Vingt minutes plus tard Olivia lui demanda d'un ton acide si son père serait désormais de tous leurs déplacements.
Pff ! Il avait besoin de vacances, décidément !
Mais il était en vacances…
Il suivit Olivia, visita quantité d'endroits magnifiques, ne vit que les cimetières et les mausolées, avec un sentiment croissant de manquement. Ce n'était guère l'humeur adaptée à des vacances avec une jolie nouvelle compagne. Il constata qu'elle s'éloignait de lui et en fut froissé : juste au moment où il aurait eu besoin de sa compréhension.
Il revint seul. Son Olivia était restée sous un olivier. Besoin de faire le point.
Il rentra donc avec son urne. S'aperçut qu'il lui faisait la conversation, le soir surtout.
Et qu'il se justifiait.
L'horreur.
Mais il ne cèderait pas ; quand même ! Sortir de cette glu petit bourgeoise, se créer une personnalité, tout ce boulot effectué… il n'allait pas enterrer son père pour souscrire aux traditions dont il avait eu tant de mal à se défaire !
Se l'extirper de la tête, se débarrasser de ce père encombrant. Une fois pour toutes.
Il acheta une caisse d'un magnifique Mouton Rotschild et l'honora d'un verre de cristal.
Admira la robe somptueuse, le gras…
Huma tendrement.
Y délaya une cuillerée de cendres.
A raison d'un verre par soir il lui faudrait sans doute presque l'année.
Brièvement, il regretta de ne pas pouvoir trinquer avec son père.
Les faire part avaient été envoyés deux jours après la cérémonie, une fois tout bouclé.
Officiellement, Paul avait voulu éviter de déplacer la famille d'aussi loin," ça vous évite une corvée, ma pauvre chérie et ça ne change rien, hélas."
A ce détail près, il avait bien fait les choses : cercueil chêne clair, profusion de fleurs, même si ça emmerde le funérarium pour la crémation, il ne voulait pas se donner l'impression d'enterrer son père à la sauvette. Olivia, récemment officialisée, l'accompagnait. Parfaite. La classe.
"Kitsch à mort!"
Un rire enfoui dans la gorge et l'œil professionnel, il notait la salle froide habillée vidéo : barque-s'éloignant-au-couchant-sur-mer-calme. Avec oiseaux.
Le Miserere de Purcell qu'il avait choisi ne suffisait pas à faire paraître moins interminables ces vingt minutes devant le cercueil, seul avec Olivia.
Pas de doute, les chuchotements, toussotements, reniflements plus ou moins éplorés d'une assemblée de parents et d'amis aident à faire passer le temps. Il s'était demandé ce qu'Olivia pensait de cette cérémonie, si brève et qui n'en finissait pas.
Pas de larmes. Vacant. Un instant il chercha qui aurait pleuré, s'il avait convié la famille. Personne ?… Quoiqu'on ne sache jamais vraiment avec les tantes et cousines de province ! Il eut un petit frisson en imaginant la rencontre entre Olivia et la tante Odette boudinée dans la gabardine noire de "ces occasions"!
Même sa jolie (enfin, l'était-elle encore ? Il ne l'avait pas vue depuis…oui, dix neuf ans! ) cousine Victoire, la plus présentable de la famille, avait démontré au téléphone son irréductible provincialisme en s'offusquant qu'il n'ait pas sacrifié à la traditionnelle veillée funéraire autour du corps. En 2008 !
Choisissant la crémation, il était certain d'avoir opté pour la meilleure solution : propre, discret, rapide. Moderne.
Mais après ça, il avait changé de petit déj : enfourner son panini congelé avait cessé d'être un geste anodin.
Il n'attendit plus Olivia pour se mettre à table : elle n'avait pas modifié ses habitudes alimentaires, elle, et il se serait senti ridicule en évoquant ses hantises.
Un surcroit de boulot justifierait ce changement de tempo, voilà tout : il se raserait pendant qu'elle ferait griller son pain. Il prit l'habitude de partir vingt minutes plus tôt, ce qui lui permit de faire un peu de marche. Tout-à-fait salutaire à son âge. Le long du cimetière de l'Est.
Chaque fois qu'il arrivait à hauteur de la grille, il imaginait la famille l'attendant en cortège, et se félicitait d'avoir échappé à ça. Voir sur les autres visages les années décalquées, ne pas reconnaître Victoire, lui dire "Tu n'as pas changé, et entendre : "Oh …Toi qui avais de si beaux cheveux !..."
"Pas de corps. Pas de trace. Pas de délit!" Tiens, c'était une phrase à son père, ça ! Toute une carrière chez les flics, une belle épitaphe…
Mais sans pierre tombale, pas d'épitaphe.
Le soulagement, c'était de ne pas avoir d'endroit assigné où être en deuil. Les contraintes de fleurissement hideux, d'entretien, et zut, il avait toujours trouvé ça insupportable. Une urne et basta, on peut la mettre n'importe où, c'est pratique si on déménage à l'autre bout du monde…
Sauf que cette urne si discrète… il ne savait pas où la mettre. Provisoirement dans son bureau, Olivia ayant opposé un veto définitif à l'idée d'une étagère du salon. Ce n'était pas l'idéal : il ne parvenait plus à se concentrer. Les idées fuyaient, et dans la pub ça ne pardonne pas !
Aux vacances suivantes, ils partirent vers une ile grecque avec le voilier. Il emporta l'urne, subrepticement, et, un peu ému, un matin très tôt, se moquant de son propre romantisme, il entreprit une petite cérémonie pour lui tout seul : donner à son père la mer entière comme sépulture. Façon élégante de se débarrasser de l'obsession d'un cadavre calciné dans le placard, et de régler une fois pour toute la question que la famille lui avait déjà posée avec insistance" Où peut-on aller se recueillir ?"
Se recueillir !
− Cueillez vous d'abord, bande d'empesés du souvenir! Mon père repose dans la mer qui l'a vu naitre."
Voilà. Une formule qui leur clouerait le bec ! Il détestait le reproche (oh inexprimé, mais quand même !) perçu dans leur question. C'était son père, n'est-ce pas ? Il avait bien le droit de prendre les dispositions qu'il voulait quant à ses obsèques, non ? Ils lui auraient presque donné mauvaise conscience…
C'était mon père. Je l'aimais…? Bien sûr, dans mon métier, on n'exhibe pas un père, surtout quand il est flic. Ca casse un profil. Mais je l'aimais.
J'aurais dû lui demander à lui ce qu'il voulait. Il s'en foutait, j'en suis sûr. Quand même…
Mais là, si j'arrive à ouvrir l'urne…
J'aimerais bien y arriver avant qu'Olivia se lève…Putain, ils l'ont scellée ou quoi ?
Avec un couteau, c'était tout de suite moins romantique.
Il y parvint, rouge et de mauvais poil, entreprit d'un geste large de répandre une poignée. Mais Olivia et le vent se levaient, et il se trouva couvert de pellicules grises qui le firent tousser. Il planqua l'urne sous un bout, résigné à la rapporter à la maison.
Vingt minutes plus tard Olivia lui demanda d'un ton acide si son père serait désormais de tous leurs déplacements.
Pff ! Il avait besoin de vacances, décidément !
Mais il était en vacances…
Il suivit Olivia, visita quantité d'endroits magnifiques, ne vit que les cimetières et les mausolées, avec un sentiment croissant de manquement. Ce n'était guère l'humeur adaptée à des vacances avec une jolie nouvelle compagne. Il constata qu'elle s'éloignait de lui et en fut froissé : juste au moment où il aurait eu besoin de sa compréhension.
Il revint seul. Son Olivia était restée sous un olivier. Besoin de faire le point.
Il rentra donc avec son urne. S'aperçut qu'il lui faisait la conversation, le soir surtout.
Et qu'il se justifiait.
L'horreur.
Mais il ne cèderait pas ; quand même ! Sortir de cette glu petit bourgeoise, se créer une personnalité, tout ce boulot effectué… il n'allait pas enterrer son père pour souscrire aux traditions dont il avait eu tant de mal à se défaire !
Se l'extirper de la tête, se débarrasser de ce père encombrant. Une fois pour toutes.
Il acheta une caisse d'un magnifique Mouton Rotschild et l'honora d'un verre de cristal.
Admira la robe somptueuse, le gras…
Huma tendrement.
Y délaya une cuillerée de cendres.
A raison d'un verre par soir il lui faudrait sans doute presque l'année.
Brièvement, il regretta de ne pas pouvoir trinquer avec son père.
Invité- Invité
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
Hahahaha!
Coline ! Vraiment dans le genre décalé...Ce texte est une réussite. Pour être franche, je me suis un peu ennuyée au début (mais je me suis dit "la faute à la contrainte" et j'ai continué), et je n'ai pas immédiatement saisi quel problème tracassait le narrateur (je suis peut-être longue à la détente^^). Mais finalement j'ai été complètement emportée à partir de "Pas de corps. Pas de trace. Pas de délit" ! Et dès cet instant, je me suis bien marrée !
Mais es-tu sûre que ce texte est vraiment "édifiant" ?? A part le sujet (l'histoire du deuil), je ne trouve rien de "classique" ou de ruisselant de bons sentiments, dans ce texte. On sent une vrai personnalité, un vrai style. Le personnage est, certes, pathétique (mention spéciale pour l'urne qui ne s'ouvre pas et la fin inattendue, j'étais pliée et horrifiée à la fois), mais il y a cette pointe d'humour grinçant, ce côté je-m'en-fou-mais-en-fait-non, qui nous le rend presque sympathique et surtout, pas du tout "cliché"...En fait, si tu n'avais pas écrit "édifiant", je n'aurais pas tilté...(après je ne sais pas quel était exactement ton parti-pris !)
En dehors de ces détails (qui sont relatifs à la contrainte plus qu'au texte en lui-même) je suis vraiment fan ! ;-)
Une question seulement :
Coline ! Vraiment dans le genre décalé...Ce texte est une réussite. Pour être franche, je me suis un peu ennuyée au début (mais je me suis dit "la faute à la contrainte" et j'ai continué), et je n'ai pas immédiatement saisi quel problème tracassait le narrateur (je suis peut-être longue à la détente^^). Mais finalement j'ai été complètement emportée à partir de "Pas de corps. Pas de trace. Pas de délit" ! Et dès cet instant, je me suis bien marrée !
Mais es-tu sûre que ce texte est vraiment "édifiant" ?? A part le sujet (l'histoire du deuil), je ne trouve rien de "classique" ou de ruisselant de bons sentiments, dans ce texte. On sent une vrai personnalité, un vrai style. Le personnage est, certes, pathétique (mention spéciale pour l'urne qui ne s'ouvre pas et la fin inattendue, j'étais pliée et horrifiée à la fois), mais il y a cette pointe d'humour grinçant, ce côté je-m'en-fou-mais-en-fait-non, qui nous le rend presque sympathique et surtout, pas du tout "cliché"...En fait, si tu n'avais pas écrit "édifiant", je n'aurais pas tilté...(après je ne sais pas quel était exactement ton parti-pris !)
En dehors de ces détails (qui sont relatifs à la contrainte plus qu'au texte en lui-même) je suis vraiment fan ! ;-)
Une question seulement :
Est-il normal que les paroles (ou pensées) du narrateur soient présentées ainsi, sans les différencier de la narration ? Cela a un peu gêné ma lecture.C'était mon père. Je l'aimais…? Bien sûr, dans mon métier, on n'exhibe pas un père, surtout quand il est flic. Ca casse un profil. Mais je l'aimais.
J'aurais dû lui demander à lui ce qu'il voulait. Il s'en foutait, j'en suis sûr. Quand même…
Mais là, si j'arrive à ouvrir l'urne…
J'aimerais bien y arriver avant qu'Olivia se lève…Putain, ils l'ont scellée ou quoi ?
Avec un couteau, c'était tout de suite moins romantique.
Il y parvint,
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
Belle histoire, bien amenée ! Il y a même de l'édifiant, en revanche vous n'avez pas résisté au renversement horrifique...
Invité- Invité
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
un petit long au début, le temps de mettre les choses en place, de situer le personnage et surtout son entourage, mais une fois la vitesse de croisière enclenchée on se balade en bonne compagnie. Et quand ça s'arrête, ce n'est ni trop tôt ni trop tard, c'est la fin d'un édifiant voyage !
Invité- Invité
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
Mais Socque, ce n'est pas horrifique, c'est juste édifiant...
Merci de vos commentaires.
Heureusement que j'ai coupé dans le début : c'était encore plus long !!
Il faut dire que j'ai des modèles. Mortellement édifiants. C'est difficile de résister. Mais je n'arrive pas à croquer assez dur !
Merci de vos commentaires.
Heureusement que j'ai coupé dans le début : c'était encore plus long !!
Il faut dire que j'ai des modèles. Mortellement édifiants. C'est difficile de résister. Mais je n'arrive pas à croquer assez dur !
Invité- Invité
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
parmi ce que je préfère :
"Il rentra donc avec son urne. S'aperçut qu'il lui faisait la conversation, le soir surtout.
Et qu'il se justifiait.
L'horreur. "
féroce...et malgré tout édifiant.
"Il rentra donc avec son urne. S'aperçut qu'il lui faisait la conversation, le soir surtout.
Et qu'il se justifiait.
L'horreur. "
féroce...et malgré tout édifiant.
lilicub- Nombre de messages : 147
Age : 52
Date d'inscription : 18/11/2008
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
J'ai été un peu déçu.
C'est plaisant, certes, mais...
(Sortir de cette glu petit bourgeoise? "petite-bourgeoise", sans doute?)
C'est plaisant, certes, mais...
(Sortir de cette glu petit bourgeoise? "petite-bourgeoise", sans doute?)
mouss- Nombre de messages : 208
Age : 51
Date d'inscription : 27/11/2008
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
Petite bourgeoise, en effet, merci.
Mouss, je regrette... la prochaine fois j'essaierai un autre cru. Un Gruau-Larose et un peu de crêpe...
Mouss, je regrette... la prochaine fois j'essaierai un autre cru. Un Gruau-Larose et un peu de crêpe...
Invité- Invité
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
tu as le sens de l'édifiant déficiant ma chère, et c'est ce que j'aime.
Ce que je déteste, c'est ce genre de phrase : "... si brève qui n'en finissait pas", parce que j'aurais du l'écrire avant toi.
un plaisir ton texte, on y retrouve un peu des frères cohen avec le vent dans les cendres, et pas mal de baudelaire, puisqu'à l'instar du grand homme, tu as su "faire du vin un linceul"
Ce que je déteste, c'est ce genre de phrase : "... si brève qui n'en finissait pas", parce que j'aurais du l'écrire avant toi.
un plaisir ton texte, on y retrouve un peu des frères cohen avec le vent dans les cendres, et pas mal de baudelaire, puisqu'à l'instar du grand homme, tu as su "faire du vin un linceul"
grieg- Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
J'ai trouvé ton texte plutôt cynique qu'édifiant (je viens de revoir la définition dans le dico, du coup : "qui porte à la vertu, à la piété"), et là je n'ai rien trouvé de tel. En revanche, j'ai aimé le style, l'aisance, un texte agréable à lire.
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
grieg a écrit:tu as le sens de l'édifiant déficiant ma chère, et c'est ce que j'aime.
Ce que je déteste, c'est ce genre de phrase : "... si brève qui n'en finissait pas", parce que j'aurais du l'écrire avant toi.
un plaisir ton texte, on y retrouve un peu des frères cohen avec le vent dans les cendres, et pas mal de baudelaire, puisqu'à l'instar du grand homme, tu as su "faire du vin un linceul"
Déficient, sans doute, mon cher Krieg ?
mouss- Nombre de messages : 208
Age : 51
Date d'inscription : 27/11/2008
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
contente-toi de commenter les textes plutôt que de faire ton mickey, mouss
grieg- Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
Bon, d'accord, la consigne est pas vraiment respectée... plutôt contournée :-) mais ça n'enlève pas le plaisir de lire. J'ai trouvé aussi du cynisme dans ce texte mais en même temps une certaine tendresse.
Je n'avais pas remarqué que les pensées du narrateur n'étaient pas différenciées de la narration. Pour moi, la lecture a été limpide.
Je n'avais pas remarqué que les pensées du narrateur n'étaient pas différenciées de la narration. Pour moi, la lecture a été limpide.
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
Au contraire, je l'avais pris dans le sens "bons sentiments partout... même quand le personnage lui-même ne croit et ne veut pas en avoir". Et ça c'est très très édifiant.Anne Veillac a écrit:Bon, d'accord, la consigne est pas vraiment respectée... plutôt contournée :-)
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
grieg a écrit:contente-toi de commenter les textes plutôt que de faire ton mickey, mouss
Comment taire ?
C'est plus fort que moi, Krieg...
mouss- Nombre de messages : 208
Age : 51
Date d'inscription : 27/11/2008
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
grieg a écrit:contente-toi de commenter les textes plutôt que de faire ton mickey, mouss
Moi, les donneurs d'ordre, ça me fait marrer. (Et pas taire, en tous cas.... Surtout quand, par ailleurs, ils se permettent des remarques bêtement agressives, n'est-ce pas ?)
Surtout ceux qui commettent de petites fautes et qui, au lieu de les reconnaître, montrent les dents.
Bisou.
C'est pas si grave, tout ça.
mouss- Nombre de messages : 208
Age : 51
Date d'inscription : 27/11/2008
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
grieg a écrit:tu as le sens de l'édifiant déficiant ma chère, et c'est ce que j'aime.
Ce que je déteste, c'est ce genre de phrase : "... si brève qui n'en finissait pas", parce que j'aurais du l'écrire avant toi.
un plaisir ton texte, on y retrouve un peu des frères cohen avec le vent dans les cendres, et pas mal de baudelaire, puisqu'à l'instar du grand homme, tu as su "faire du vin un linceul"
J'ai dit la même chose ou presque en lisant de nombreux textes de toi !!
Je suis contente que la tendresse ait été perçue, je n'ai pas l'impression d'avoir mis le moindre cynisme dans ce texte. De la tendresse accompagnée d'une dose de dérision...ce que je trouve être de bons sentiments, édifiants.Me semble que si l'on éprouvait plus souvent ça, on se ferait moins de guerres idiotes ( y en a-t-il d'intelligentes ?)
Invité- Invité
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
Je ne regarderais plus jamais un panini de la même façon. Tout ça ne manque pas d'humour, tout comme la fin : à consommer jusqu'à plus soif.
Plus sérieusement, je me suis demandée au début si les faire parts étaient pour le décès ou pour l'officialisation d'Olivia. Il m'a fallu relire, (sans trouver réponse) mais en me disant que ce ne devait pas être si grave. Ensuite ce poulet qui colle aux basques est franchement attendrissant.
Quant à consommer les cendres de son père : n'est-ce pas un retour aux sources?
J'aime ce coté décalé qui sans se prendre trop au sérieux dit quand même des choses essentielles.
Edifiant, non?
Plus sérieusement, je me suis demandée au début si les faire parts étaient pour le décès ou pour l'officialisation d'Olivia. Il m'a fallu relire, (sans trouver réponse) mais en me disant que ce ne devait pas être si grave. Ensuite ce poulet qui colle aux basques est franchement attendrissant.
Quant à consommer les cendres de son père : n'est-ce pas un retour aux sources?
J'aime ce coté décalé qui sans se prendre trop au sérieux dit quand même des choses essentielles.
Edifiant, non?
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 61
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
(Même remarque que grieg) T'as vu Big Lebowski Coline ? Une scène devenue culte ou l'un des personnages balance les cendres d'un pote à la mer, mais face au vent.
T'as pas pu lire un roman ou l'un des personnages, par amour, dilue les cendres de sa défunte femme dans la bière et se les boit au jour le jour, impossible, il est encore dans le fin fond de mon disque dur.
J'adore cette idée et j'aime ce texte
T'as pas pu lire un roman ou l'un des personnages, par amour, dilue les cendres de sa défunte femme dans la bière et se les boit au jour le jour, impossible, il est encore dans le fin fond de mon disque dur.
J'adore cette idée et j'aime ce texte
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 59
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
Pas lu ton disque dur ( dommage...) et pas vu de film du genre, mais en tête beaucoup de références à des cultures où ingérer quelque chose des morts revient à leur rendre hommage et/ou s'approprier leurs qualités
( si on pratiquait ça, on finirait par devenir parfaits. Et oh combien édifiants !)
( si on pratiquait ça, on finirait par devenir parfaits. Et oh combien édifiants !)
Invité- Invité
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
Beaucoup aimé ton texte qui navigue entre cocasserie et amertume sans jamais perdre le cap. Suis d’acc avec la référence aux frères Coen proposée par grieg.
Bien apprécié les petites subtilités. Celle-ci entre autres : « se recueillir / cueillez-vous d’abord »
Un truc que j’ai pas capté : « Il planqua l'urne sous un bout ». Me suis demandé s’il manquait un mot ou si « bout » était un terme de navigation.
Vrai que la solution choisie par ton personnage m'a surprise, vu que j'avais croisé une idée très similaire sur le disque pas si dur de mon ami ;-)
Bien apprécié les petites subtilités. Celle-ci entre autres : « se recueillir / cueillez-vous d’abord »
Un truc que j’ai pas capté : « Il planqua l'urne sous un bout ». Me suis demandé s’il manquait un mot ou si « bout » était un terme de navigation.
Vrai que la solution choisie par ton personnage m'a surprise, vu que j'avais croisé une idée très similaire sur le disque pas si dur de mon ami ;-)
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
Je me permet de répondre Coline
Le bout est le terme utilisé par les marins pour désigner la corde, les, devrais-je dire, toutes celles qui ne portent pas un nom particulier : genre Drisse, Amarre…
Le terme aurait dû apparaitre en italique.
Le bout est le terme utilisé par les marins pour désigner la corde, les, devrais-je dire, toutes celles qui ne portent pas un nom particulier : genre Drisse, Amarre…
Le terme aurait dû apparaitre en italique.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 59
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
C'est une chouille long au début.
Ensuite, ça déroule et la fin : splendide.
Il me manque un peu de pétillement colinien (mais pas beaucoup).
Me suis demandé, en tant que blouse machin, ce que les cendres pouvaient provoquer, ingérées chroniquement...
Ensuite, ça déroule et la fin : splendide.
Il me manque un peu de pétillement colinien (mais pas beaucoup).
Me suis demandé, en tant que blouse machin, ce que les cendres pouvaient provoquer, ingérées chroniquement...
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
Oui, j'ai oublié que les italiques et autres arrangements typo ne franchissaient pas la barrière... le "bout" était initialement en italique.
Pour les cendres, apport en potasse, oui, après, je ne sais pas... mais on ingère bien du charbon !
Je vais essayer de reprendre le début. C'est quand qu'on fait un vrai atelier où on reposte les versions successives pour avis ?
Pour les cendres, apport en potasse, oui, après, je ne sais pas... mais on ingère bien du charbon !
Je vais essayer de reprendre le début. C'est quand qu'on fait un vrai atelier où on reposte les versions successives pour avis ?
Invité- Invité
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
On t'a déjà fait la remarque pour The Big Lebowski, alors... ^^
J'ai particulièrement apprécié cette chute : génial. On pourrait la dire édifiante.
J'ai particulièrement apprécié cette chute : génial. On pourrait la dire édifiante.
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 46
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
P**tain ! t’as de ces idées toi ! Quelle horreur de texte édifiant ! Et dire que ça m’a fait rire ! Méchante ! ;-)
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
J'ai été un eu déboussolée par le rythme inégal et ces phrases qui deviennent courtes, comme hachées menues.
Et puis il m'a fallu faire des raccords, relire par moment; mais je ne regrette pas ma peine, le texte vaut le détour !
Et puis il m'a fallu faire des raccords, relire par moment; mais je ne regrette pas ma peine, le texte vaut le détour !
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
mentor a écrit:P**tain ! t’as de ces idées toi ! Quelle horreur de texte édifiant ! Et dire que ça m’a fait rire ! Méchante ! ;-)
Et j'ajoute une couche : vrai que c'est savoureux comme on dit ici.
Mais je culpabilise presque d'avoir ri :-)))))) (j'ai dit presque). Un des plus beaux édifiants...
Yaäne- Nombre de messages : 614
Age : 33
Date d'inscription : 11/04/2008
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
Mince alors ! Excuse moi coline, mais j'ai rigolé tout au long de ma lecture. Je n'ai vu que du comique là-dedans. Pardon.
Respect à l'auteur.
Respect à l'auteur.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
Délectable ! Du Coline grand cru !
Voilà que je regarde d'un oeil concupiscent l'urne qui dort au fond de mon placard. Je n'ai pas vu de date de péromption ... ça devrait aller !
Voilà que je regarde d'un oeil concupiscent l'urne qui dort au fond de mon placard. Je n'ai pas vu de date de péromption ... ça devrait aller !
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
pensé aussi à la scène évoqué par Yali dans the big lebowski
comme Krys, un peu déboussolé par moment. C'est peut être dû à la façon dont tu amène successivement les infos (enterrement, urne récupérée, en vacances ... )
Je n'ai pas vu franchement de cynisme dans tout ça, ni d'horrifique, juste une histoire fondamentale "humaine" ... J'aime bien ton texte même s'il me semble qu'il pourrait gagner en clarté, en efficacité ...
comme Krys, un peu déboussolé par moment. C'est peut être dû à la façon dont tu amène successivement les infos (enterrement, urne récupérée, en vacances ... )
Je n'ai pas vu franchement de cynisme dans tout ça, ni d'horrifique, juste une histoire fondamentale "humaine" ... J'aime bien ton texte même s'il me semble qu'il pourrait gagner en clarté, en efficacité ...
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 48
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: EDIFIANT : A la tienne Papa !
Je commente vraiment tard cet exo, désolée :-( et je le fais au compte-goutte pour ne pas tout faire remonter d'un bloc
J'aime ces petites phrases piquantes qui viennent briser un rythme un brin trop romantique (mais nous sommes dans l'édifiant, je sais), comme par exemple Avec un couteau, c'était tout de suite moins romantique. Ce terre-à-terre est bienvenu.
Et la chute... betch ! Mais quel sourire :-))
Il faut le temps que les choses se mettent en place, c'est par moments laborieux, mais ça n'en rend la chute que plus percutante, donc pourquoi pas. J'ai aimé te lire.
J'aime ces petites phrases piquantes qui viennent briser un rythme un brin trop romantique (mais nous sommes dans l'édifiant, je sais), comme par exemple Avec un couteau, c'était tout de suite moins romantique. Ce terre-à-terre est bienvenu.
Et la chute... betch ! Mais quel sourire :-))
Il faut le temps que les choses se mettent en place, c'est par moments laborieux, mais ça n'en rend la chute que plus percutante, donc pourquoi pas. J'ai aimé te lire.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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