EDIFIANT : Saint Saturnin

A Saint Saturnin, chaque année, le troisième samedi de juin est dédié aux spectacles des écoles. J’apprécie cette journée et me plie au rituel avec autant de plaisir que mes trois enfants.

En général, les parents veulent bien sacrifier un peu de leur temps pour acheter aux gosses trois tickets de la kermesse réglementaire, puis venir s’entasser dans ce complexe sportif chauffé à blanc, et enfin essayer de capter quelques mots de la pièce de théâtre répétée un mois durant par nos enfants. Voir les têtes congestionnées par la chaleur, dans l’attente fébrile du passage sur scène de mes rejetons, fait partie de mes plaisirs taquins. Chacun prend des photos bien sûr. Nos enfants sur scène dans les effets Larsen nous attendrissent sincèrement : comme on se surprend à les aimer, alors, comme on les trouve beaux ! On vibre d’un élan de foi et d’espérance en l’avenir. Oui, belle journée, pense-t-on.

Mais nombreux sont ceux qui abdiquent ensuite et ne poussent le zèle jusqu’à la soirée repas avec tombola intégrée. L’amour parental se heurte parfois à la limite du supportable et cela malgré les supplications des enfants larmoyants : mais je veux rester ! Il y aura tous mes meilleurs copains, allez s’il vous plaît !
Certains sont alors subtils et efficaces : ils programment une soirée famille au Mac Do. Happy Big Mac quand tu nous tiens par la barbichette. Il peut être certain que les enfants dormiront bien ce soir-là.
Les parent de Lucy responsabilisent : leur soirée se passe à la maison entre amis, ils laissent la grande à la soirée organisée, ainsi chacun se trouve satisfait. Lucy étant la meilleure amie de notre cadette, je me plais à imaginer leurs conciliabules affairés, cela me rappelle mes propres souvenirs d’enfance…
Je connais une mère dont je tairai le nom. Nous nous sommes fréquentées pendant un temps mais je me suis rapidement aperçue d’une certaine dureté égocentrique en elle, et cela ne me convient pas. Par exemple, aujourd’hui encore, elle oppose un non sans ménagement aux prières des enfants : vous savez très bien que tout cela me gonfle, on rentre à la maison et je ne veux rien entendre. Et s’il te plaît, Jules, retire moi ce doigt de ton nez, il ne t’a rien fait.
Et ils repartent chez eux, dans un chœur de vociférations assourdies. Ceux qui ont entendu alentour détournent pudiquement les oreilles, le cœur serré par tant de brutalité, mais l’on n’a pas à se mêler de ce qui…. Son mari ne dit rien comme d’habitude. Je sais des choses sur leur vie intime assez choquantes, mais je sais également me taire. Il est si facile de créer des réputations par ici…
Cette année encore, sitôt le dernier applaudissement terminé, sitôt les enfants et les enseignants félicités, une bonne moitié des parents quitte donc le navire, emportant leur progéniture en bandoulière.

Je fais partie, avec Gérard mon mari, et d’autres voisins du lotissement, de ceux qui restent à la soirée. Par goût, parce que nous serons entre connaissances. Alors que la journée fraîchit à petit feu, nous nous installons sur l’herbe et nous papotons agréablement. Et pendant ce temps les enfants vivent leur vie d’enfants, cette idée là me plaît.

Elle reste aussi, comme chaque année.
L’amour maternel existe, je le constate au moins une fois par an et cela est rassurant. Je possède en effet un chapelet personnel à égrener en cas de morosités, une sorte d’album pour me réconcilier pendant un temps avec le monde, et cette femme y figure en première page.
Elle s’appelle Marielle, me semble-t-il, mais je ne pourrais en jurer. Il y a trois ans elle a racheté la maison des Turcs, juste en face de l’école. Son fils, Mattias croise le mien à la maternelle. On la voit peu par ici, elle se fait discrète. Mais immanquablement on peut tabler sur sa présence lors des soirées country, des lotos interminables, des sapins de Noël bancals, bref tout ce qui sera organisé par l’association des parents d’élèves. Ce samedi de juin, du matin jusqu’au soir dédié aux spectacles de fin d’année, ce samedi-là, ne déroge pas à la règle immuable.
Robe aux genoux et sac à main, accompagnée de ses deux enfants, elle fait partie du décor, de mes repères. Elle reste, pour la grande et le petit dernier, leur donne cette journée, ils n’en perdront pas une miette, ainsi en a-t-elle décidé. Pendant qu’ils s’ébattent, se roulent dans l’herbe, collent de la pâte à prout dans la doublure du bermuda, elle les regarde et masque sous un sourire lointain son ennui profond. Elle habille sa solitude de quelques bonjours, de vagues échanges de circonstance. Il est étonnant de la voir ainsi isolée. Chacun ici a du moins pris ses précautions pour l’occasion : un conjoint, des grands-parents ravis de venir, des amis. Alors pourquoi ne fait-elle pas de même, elle semble pourtant sociable… Je la soupçonne de vouloir éviter ces soirées un brin populaires à ses proches. Dans son esprit admirable peut être serait-ce sinon faire offense à l’amitié véritable.
Parfois pour tromper son désœuvrement, elle propose son aide aux organisateurs. Buvette, découpage en bonne et due forme de gâteaux faits maison, monnaie rendue, sourires, quelques mots.

Je pourrais l’inviter à notre table. Oui je pourrais. Mais elle possède cette beauté redoutable de celles qui ne cherchent pas à s’afficher. Je pourrais l’inviter mais il y a Gérard et son regard lorsqu’il imagine ma tête tournée. Chacune pourrait dépasser le stade de ces bonjours que Marielle cherche à percer. Chacune tient peu ou prou à sa vie, à son Gérard malgré tout.
Alors Marielle tient son rôle de mère, son sourire impersonnel aux lèvres. De ces sourires qui font mal aux joues et que l’on décolle en se lavant les dents. Elle essuie tendrement la bouche chocolatée de son fiston. C’est la journée des enfants, ainsi en a-t-elle décidé.

Il est vingt-deux heures passées, gestes mécaniques et regard clair, Marielle voit défiler les assiettes, le flot des visages : elle sert avec application une saucisse, une merguez, un morceau de lard, puis une autre assiette, une saucisse, une merguez, un morceau de lard. Son sourire sincère croise le mien alors qu’un morceau de lard, un énième, se pose dans mon assiette.

Gérard me trompe depuis des années, il aime saisir l’occasion si possible. Chacun ici le sait. Depuis quelques temps il parvient moins bien à me mentir. Je suis la femme de sa vie m’a-t-il maintes fois juré. Je tiens à lui, et c'est tout.

Elle finit son dessert, glisse un regard discret vers la table hilare des instituteurs. Est-il humain de laisser quelqu’un manger seul ainsi ? L’année prochaine, je lui proposerai de se joindre à nous. Et tant pis pour Gérard. Et tant mieux pour la charité.

J'ai trouvé le texte intéressant bien que le sujet m'indiffère a priori, mais pas très édifiant puisqu'on apprend en fait que chacun vit avec des secrets pas bien propres...

socque a écrit:J'ai trouvé le texte intéressant bien que le sujet m'indiffère a priori, mais pas très édifiant puisqu'on apprend en fait que chacun vit avec des secrets pas bien propres...

comme sujet édifiant, difficile de faire plus dégoulinant !
intéressante cette remarque sur les secrets, cela ne m'était pas encore apparu...

L'idée est bonne.
Ah là là ! les kermesses avec les chamboulles tout, la barbapapa, le spectacle sous la pluie ou sous la canicule (si, ça existe en Bretagne). Ceux qui viennent, ceux qui font semblant de venir, ceux qui ne viennent pas. Et les enfants dans tout ça.
Seulement, je me suis un peu sentie trimballée : par exemple j'ai eu un peu de mal à comprendre ce que venait faire Lucy dans l'histoire. Et puis ce que dit le mieux ce texte, c'est la difficulté d'aller vers l'autre. Et la raison invoquée ici a toute sa raison d'être. Voilà pourquoi, même si l'année prochaine "on" mange avec "elle" je regrette un peu -pour que ce soit complètement édifiant, que ce ne fut pas cette fois ci.

Tout à fait dégoulinant... mais un peu trop pour moi, justement.
Bien réussi mais je n'arrive pas à aimer. La faute aux contraintes.

L'ambiance kermesse est bien rendue ("Nos enfants sur scène dans les effets Larsen nous attendrissent sincèrement "), mais le côté édifiant n'est illustré que par le personnage qui apparaît vers le milieu du texte. J'ai trouvé bien le fait que le trait ne soit pas trop forcé sur le côté vertueux de la dame (car je n'ai pas trouvé d'indice indiquant qu'elle aurait des secrets à cacher.)

Maintenant que j'y repense, j'aurais bien vu un ou deux vrais dialogues pour aérer, casser le rythme un peu.

Bien vu , le contexte ! Je ne crois pas qu'on puisse trouver cadre plus édifiant (sauf un hôpital)
En revanche je me pose la question concernant Marielle : édifiante ? Peut-on être vraiment édifiant quand on cherche tant à le paraitre ...
et la narratrice ne sera édifiante que l'année prochaine... Recalée pour l'édification Lilicub ! )) Reste un texte agréable, qui pourrait être un peu élagué.

Ah ! Les kermesses de fin d’années !
Il y a peu, je pensais ne plus jamais avoir l’occasion de porter les colliers de nouilles pour participer à ces longues journées pleines de rires et de drames, puis la cigogne m’a apporté des jumeaux pour se foutre de moi…
Merci de me remettre dans le bain, et de le faire bien.
Récit bien écrit et évocateur, plus réaliste qu’édifiant, mais fort plaisant.

Je n'ai jamais eu l'occasion de fréquenter ce genre de festivité et j'avoue qu'à la lecture de ceci, ça me fout un peu les jetons, c'est à désespérer de l'humanité : les tromperies, les acceptations, les mensonges, les regards…
Pour ce qui est du texte, je rejoins Coline, faudrait couper de ci de là pour qu'il fonctionne tout à fait, mais lecture agréable.

Les kermesses, les spectacles de fin d'année, je connais. Je suis mère et instit'. Alors...
C'est bien vu. C'est plein de petits détails amusants, plein de portraits intéressants comme cette mère rigide qui ne participe à aucune kermesse.
Mais le texte prend un autre relief, je trouve, à partir du moment où arrive Murielle. Ce personnage est très fort. Ce personnage et ce qu'il suscite. Et puis, je trouve que la fin est bonne La narratrice n'est pas allée vers elle, elle est restée avec ses regrets. On en a tant des regrets de ce genre. Et j'imagine Murielle qui ne pouvait savoir ce qu'il y avait dans la tête de la narratrice et, si elle avait su, ce serait trouvée moins seule. Il y a plein de ces petites incompréhensions dans la vie.

Hé ! Hé ! Mais je la connais cette fameuse Marielle, la tourne-tête des maris trompeurs, car si ton personnage la remarque, c'est surement bien après les hommes qui eux, l'espèrent.
Ton texte me plait tel quel.

Un peu de mal.
De bien belles idées, bien retranscrites, mais un peu perdues dans un entrelacs de choses qui ne m'ont pas vraiment touché.

Une lecture agréable mais me manque quelque chose, une note de fantaisie, un truc plus perso, je ne sais pas.
Quant à l'"édifiance"... j'ai déjà dit ce que j'en pensais sous le texte d'Anne Veillac.

J'ai eu un peu de mal à comprendre où tu nous emmenais et même si tu nous emmenais quelque part.
La description du début a un aspect presque "documentaire" pas déplaisant puisque bien observé et agréablement retranscrit mais qui s'éternise peut-être un peu.
Et puis arrive Marielle, le texte prend d'un coup une autre tournure et cela donne à l'ensemble un rythme inégal.
Ainsi, le tout n'est pas déplaisant à lire mais la construction de l'ensemble pourrait, je crois, gagner en efficacité.

J'ai bien aimée.
Je supporte difficilement ces ambiances kermesses, saucisses et sono qui marchent pas avec toute l'hypocrisie qui en découlent. J'ai pu alors grommeler avec délice tout le long du texte.
Je suis déçue que ton personnage n'ose finalement rien faire, je l'imaginais déjà rendre la pareil à Gérard....peut-être pour l'an prochain...en tout cas pour moi ça ne fait aucun doute.

en effet pour que cela soit plus cohérent, efficace, le texte gagnerait à être amputé en partie du début...mais voilà je n'ai pas pu/su couper un doigt à mon bébé !

je rajouterai le version courte plus tard.

des jumeaux ? chapeau, grieg !

Easter(Island) a écrit:Maintenant que j'y repense, j'aurais bien vu un ou deux vrais dialogues pour aérer, casser le rythme un peu.

merci à toi Easter ainsi qu'à Sakhti pour vos lectures.

Pour l'édifiant, oui avec le personnage de Marielle. Certains passages, avant son apparition, pourraient être réduits voire enlevés.

J'ai particulièrement aimé ce passage : " Je pourrais l’inviter à notre table. Oui je pourrais. Mais elle possède cette beauté redoutable de celles qui ne cherchent pas à s’afficher. Je pourrais l’inviter mais il y a Gérard et son regard lorsqu’il imagine ma tête tournée. Chacune pourrait dépasser le stade de ces bonjours que Marielle cherche à percer. Chacune tient peu ou prou à sa vie, à son Gérard malgré tout. "

Ô combien vrai ! Etayé par ce " malgré tout ".

« la journée fraîchit à petit feu »… drôle d’expression ! :-)) Ce texte n’a en fait d’édifiant que la dernière partie, celle où on commence à parler de Marielle. A mon avis, une bonne part du reste aurait pu être bien simplifiée, même si la mise en place du « décor » a son importance.

version allégée...


Saint Saturnin, bien connu chaque année, pour LE samedi de juin, dédié aux festivités scolaires. Je me plie au rituel avec autant de plaisir que mes trois enfants.

Les parents sacrifient un peu de leur temps pour acheter aux gosses trois tickets de la kermesse réglementaire, puis s’entassent dans ce complexe sportif chauffé à blanc, et enfin essayent de capter quelques mots de la pièce de théâtre répétée un mois durant par nos enfants.
Bonheur ineffable des têtes congestionnées par la chaleur et par l’attente fébrile ! Nos enfants sur scène dans les effets Larsen nous attendrissent sincèrement : comme on se surprend à les aimer, alors, comme on les trouve beaux ! On vibre d’un élan de foi et d’espérance en l’avenir.

Nombreux sont ceux qui abdiquent ensuite et ne poussent le zèle jusqu’à la soirée repas avec tombola intégrée. Sitôt le dernier applaudissement terminé, sitôt les enfants et les enseignants félicités, une bonne moitié des parents remportent leur progéniture en bandoulière.

Une mère, nantie d’un sens du tact à géométrie invariable, oppose un non sans ménagement aux suppliques des enfants :

- Vous savez très bien que tout cela me gonfle, on rentre à la maison et je ne veux rien entendre. Et s’il te plaît, Jules, retire moi ce doigt de ton nez, il ne t’a rien fait !

Et ils repartent chez eux, dans un chœur de vociférations assourdies. Ceux qui ont entendu alentour détournent pudiquement les oreilles de ce qui ne nous regarde pas, le cœur vaguement serré.


Je fais partie, avec Gérard mon mari, et de quelques voisins, de ceux qui restent à la soirée. Par goût.
Alors que la journée fraîchit à petit feu, nous nous installons sur l’herbe et nous papotons agréablement. Et pendant ce temps les enfants vivent leur vie d’enfants.


Elle reste aussi, comme chaque année.

L’amour maternel existe, je le constate au moins une fois par an, c’est rassurant. Je possède en effet un chapelet personnel à égrener en cas de morosités, une sorte d’album pour me réconcilier pendant un temps avec le monde, et cette femme y figure en première page.

Elle s’appelle Marielle, me semble-t-il, mais je ne pourrais en jurer.
Il y a trois ans elle a racheté la maison juste en face de l’école. Son fils, Mattias croise le mien à la maternelle. On la voit peu par ici, elle se fait discrète. Mais immanquablement on peut tabler sur sa présence lors des soirées country, des lotos interminables, des sapins de Noël bancals, bref tout ce qui sera organisé par l’association des parents d’élèves. Ce samedi de juin, du matin jusqu’au soir dédié aux spectacles de fin d’année, ce samedi-là, ne déroge pas à la règle immuable.

Robe aux genoux et sac à main, accompagnée de ses deux enfants, elle fait partie du décor, de mes repères. Elle reste, pour la grande et le petit dernier, leur donne cette journée, ils n’en perdront pas une miette, ainsi en a-t-elle décidé. Pendant qu’ils s’ébattent, se roulent dans l’herbe, collent de la pâte à prout dans la doublure du bermuda, elle les regarde et masque sous un sourire lointain son ennui profond. Elle habille sa solitude de quelques bonjours, de vagues échanges de circonstance.
Il est étonnant de la voir ainsi isolée, elle semble pourtant sociable… Je la soupçonne de vouloir éviter ces soirées un brin populaires à ses proches. Dans son esprit admirable peut être serait-ce sinon faire offense à l’amitié véritable.
Parfois pour tromper son désœuvrement, elle propose son aide aux organisateurs. Buvette, découpage en bonne et due forme de gâteaux faits maison, monnaie rendue, sourires, quelques mots.

Je pourrais l’inviter à notre table. Oui je pourrais. Mais elle possède cette beauté redoutable de celles qui ne cherchent pas à s’afficher. Je pourrais l’inviter mais il y a Gérard et son regard lorsqu’il imagine ma tête tournée. Chacune pourrait dépasser le stade de ces bonjours que Marielle cherche à percer. Chacune tient peu ou prou à sa vie, à son Gérard malgré tout.
Alors Marielle tient son rôle de mère, son sourire impersonnel aux lèvres. De ces sourires qui font mal aux joues et que l’on décolle en se lavant les dents. Elle essuie tendrement la bouche chocolatée de son fiston. C’est la journée des enfants, ainsi en a-t-elle décidé.

Il est vingt-deux heures passées, gestes mécaniques et regard clair, Marielle voit défiler les assiettes, le flot des visages : elle sert avec application une saucisse, une merguez, un morceau de lard, puis une autre assiette, une saucisse, une merguez, un morceau de lard. Son sourire sincère croise le mien alors qu’un morceau de lard, un énième, se pose dans mon assiette.

Gérard me trompe depuis des années, il aime saisir l’occasion si possible. Chacun ici le sait. Depuis quelques temps il parvient moins bien à me mentir. Je suis la femme de sa vie m’a-t-il maintes fois juré. Je tiens à lui, malgré tout.

Elle finit son dessert, glisse un regard discret vers la table hilare des instituteurs. Est-il humain de laisser quelqu’un manger seul ainsi ? L’année prochaine, je lui proposerai de se joindre à nous.
Et tant pis pour Gérard. Et tant mieux pour la charité.

Vu que je l'avais lu et commenté avant postage, pas encore commenté ici.
Je l'aime bien ce texte, entre autres parce que le prénom m'avait fait rire quand je l'avais lu la première fois, antagonisme parfait entre cette Marielle face aux kermesses et moi qui les zappe systématiquement (pauvre marsu, suis indigne de lui :-)

Au contraire d'autres, j'ai trouvé cela assez édifiant parce que tu joues du contraste (certes légèrement) entre les bons sentiments de charité chrétienne inspirés par M et puis cette pointe de perfidie et de cruauté dans la tête de la narratrice. Ce sont souvent ceux qui se font passer pour des anges qui ont les pensées les plus moches à l'égard d'autrui, j'ai souvent remarqué cela :-)