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Message  Halicante Ven 9 Jan 2009 - 16:15

Le chemin aux limbes


« Ne corrige pas le mauvais, mon serviteur,
Mais augmente le bon
»
(Dialogues avec l’ange)

Tacatac… Tacatac… Tacatac…
Wilfried était au volant de son fourgon diesel sur une route qui traversait la forêt est-allemande. A l’arrière du véhicule s’entassaient des cartons de médicaments, de vêtements et de denrées non périssables pour le peuple polonais. On était en plein dans l’ère Solidarnosc, et cette route de transit entre Berlin et Varsovie était la seule qu’un convoi humanitaire avait le droit d’emprunter pour rallier la capitale polonaise, une route bordée d’une forêt dense qui ne laissait rien voir de l’Allemagne de l’Est. Cette route était faite d’un revêtement constitué de plaques de béton qui émettaient ce bruit monotone, régulier comme un métronome… Tacatac… Tacatac… Tacatac…

Tout à coup, une voix vint briser ce rythme :
« Vos billets, s’il vous plaît ! »
Wilfried s’éveilla d’un bond. Derrière la vitre du train défilait un paysage morne et pluvieux, un paysage campagnard, champs, clôtures, champs, clôtures, champs… Ça s’accordait bien avec le bruit que faisait ce vieux tortillard, comme n’en circulent plus guère qu’entre les villages reculés, si du moins ceux-ci ont la chance d’avoir conservé une ligne ferroviaire en bon état. C’était ce « Tacatac… Tacatac… Tacatac… » qui avait ramené Wilfried à une autre époque de sa vie, du temps où, encore étudiant, il accompagnait des convois humanitaires en Europe de l’Est, quelques années avant la chute du mur. Il s’y était rendu avec quelques membres d’une association étudiante.
Une fois que le contrôleur eut inspecté les billets des passagers du compartiment, Wilfried se replongea dans ses souvenirs :
Il se rappela le gros douanier qui avait ouvert les cartons et découvert un flacon de Maalox, demandant ce que c’était à Wilfried et à ses compagnons, en prononçant « Maaaaaaaaaalox ! » comme s’il se fût agi d’une formule magique. Une autre fois, il s’était retrouvé en prison à Varsovie, parce qu’il avait eu le malheur de photographier un monument historique devant lequel était posté un policier. C’est à cette occasion qu’il avait appris qu’on n’avait pas le droit de photographier les forces de l’ordre. Après une nuit en prison et un interrogatoire en règle sur ses activités et ses liens avec Solidarnosc (il n’en avait pas, puisque les membres de son association étaient hébergés dans un monastère durant leur séjour), il fut relâché mais ne put jamais récupérer ses photos.

Wilfried était impatient. Il allait retrouver ses camarades de fac, qu’il n’avait pas revus depuis dix ans. Curieusement, ces dix années lui semblaient être passées très vite et, pourtant, il avait l’impression qu’il s’était écoulé une éternité. Durant une réunion de l’association étudiante, il avait rencontré Marion. Il avait hâte de revoir celle qui avait hanté ses nuits solitaires alors qu’ils étaient tous deux étudiants, hâte de savoir ce qu’elle avait fait de sa vie et de ses aspirations. À l’époque, Marion était en couple avec un étudiant en histoire de l’art. Wilfried avait une trop haute idée de l’amour – du véritable amour – pour tenter sa chance avec la belle rousse aux yeux bleus. Pour lui, l’amour devait demeurer désintéressé et surtout pas possessif. Il fallait laisser l’être aimé s’épanouir en toute liberté… C’est ce qu’il avait fait avec Marion.
À l’issue des quatre années d’université, qui s’étaient déroulées dans un climat de joyeuse camaraderie, tous les étudiants de l’association qui terminaient leur cursus cette année-là s’étaient juré de se retrouver dix années plus tard. Ce jour-là était venu.

Une heure plus tard, le taxi déposa Wilfried chez Nicolas, qui avait invité tous les anciens de l’association dans sa propriété dans un petit village de l’est de la France. Nicolas était marié à Marthe, qu’il avait connue à l’université. Il n’avait pas changé, à part peut-être quelques cheveux gris et de petites rides au coin des yeux quand il souriait, mais il semblait n’avoir pas vieilli durant les dix années écoulées depuis la fac – du moins pas en apparence.
Wilfried était le premier arrivé dans la grande propriété de Marthe et Nicolas, une belle villa sur trois étages, dans laquelle les quinze invités pourraient loger pour la nuit.

- Marthe ne restera pas longtemps parmi nous ce soir, dit Nicolas. Elle a été gravement malade et doit encore se reposer.

Wilfried n’avait eu aucune nouvelle de ses anciens camarades jusqu’à l’invitation de Nicolas.

- Mais… Est-ce qu’elle va bien, maintenant ? demanda-t-il.
- Les médecins parlent de rémission. En fait, quand le cancer a été diagnostiqué et qu’ils ont commencé la chimio, Marthe et moi on s’est dit que le plus important était de ne pas lâcher prise, qu’on allait se battre ensemble contre la maladie. Mais mon travail ne me permettait pas d’être à ses côtés autant que je le voulais, et le traitement n’avait aucun effet. Marthe était si malade et si affaiblie qu’elle a commencé à me parler de sa mort prochaine, pour m’y préparer… C’est ce qu’elle disait…

Nicolas marqua une pause. Ils étaient installés dans le séjour qui donnait sur le jardin. La baie vitrée était ouverte, et l'on entendait l’eau d’une fontaine ruisseler. Le temps semblait glisser, se faufiler parmi les gouttes d’eau, insaisissable. Wilfried écoutait, attendant que Nicolas, perdu dans ses souvenirs douloureux, revienne à son récit.

- C’est alors que j’ai entendu parler d’une méthode pour soulager la douleur, qui n’est pas vraiment reconnue par la médecine traditionnelle en occident, mais j’étais prêt à tout tenter pour Marthe. Elle a suivi plusieurs séances d’hypnose et, au cours de l’une d’elles, elle a tenu un discours tout à fait incroyable… Elle a dit qu’elle ne pouvait pas se battre pour tuer les cellules cancéreuses, qu’elle était incapable de tuer parce que ses parents lui avaient inculqué le respect de toute vie… Tu te rends compte ? Son subconscient avait refusé le combat d’emblée !
- Ça semble inconcevable, en effet… Mais j’ai déjà entendu parler de la force de l’esprit dans la guérison… Je suis même convaincu que presque toutes les maladies sont un moyen pour notre subconscient de se décharger de conflits que nous n’avons pas résolus…
- Eh bien tu vois, aujourd’hui, je suis prêt à le croire ! s’exclama Nicolas. Toujours est-il que, pour Marthe, cette prise de conscience a permis à son organisme de reprendre le dessus. La chimio a commencé à être efficace… Ça fait maintenant plusieurs mois que les métastases ont disparu, et…

Un bruit de pas dans l’escalier… Nicolas laissa sa phrase en suspens. Marthe s’avançait vers eux d’un pas assuré, le sourire aux lèvres… Elle ouvrit les bras pour accueillir Wilfried, qui lui rendit chaleureusement son accolade. Wilfried était heureux de retrouver ses deux anciens camarades. Il leur parla de sa femme et de ses enfants, puis ils évoquèrent leurs souvenirs communs, leurs virées humanitaires dans les pays de l’Est.
Aujourd’hui, même les associations humanitaires utilisaient des méthodes de marketing pour récolter de l’argent, réduisant les donateurs à de simples bailleurs de fonds. « Vous êtes bien plus que des consommateurs », aurait voulu dire Wilfried à ses semblables, « votre valeur ne s’évalue pas au montant que vous donnez aux associations caritatives, elle est en chacun de vous, au fond de votre cœur. Vous pouvez agir ! C’est dans l’action que vous retrouverez la part d’âme que vous croyez perdue ! » Réhumaniser le genre humain : c’est ce que Wilfried aurait souhaité accomplir. En fait, il aurait fait un bon prédicateur. À ceci près qu’il ne prêchait pour aucune Église. En attendant, il s’était lancé dans une série de conférences sur les bouleversements climatiques. Il voulait alerter les populations de la nécessité de changer de mode de vie, car seule une baisse significative de la consommation d’énergie pouvait inverser la tendance. Pour cela, il prônait la décroissance. Certains ne voyaient en cette idée qu’une culpabilisation de l’occident, mais Wilfried n’était pas de cet avis : les humains s’étaient fourvoyés, certes, mais il était encore temps de faire machine arrière. Et c’est parce qu’il aimait profondément ses frères humains qu’il était prêt à leur donner le meilleur de lui-même.
C’est donc tout naturellement que Wilfried en était venu à son métier actuel, qui consistait à développer des programmes informatiques capables de modéliser l’évolution du climat sur Terre, en prenant en compte tous les facteurs connus. Il espérait ainsi contribuer à aider l’humanité à sortir de l’impasse dans laquelle elle s’était engagée. Le problème, c’était qu’arrivé au fond d’une impasse, on n’avait plus guère qu’une vision partielle des choses : on avait ainsi pointé du doigt le trou dans la couche d’ozone, puis le dérèglement climatique, puis la pénurie de pétrole, alors que ces différents aspects étaient les facettes d’un seul et même prisme qui se fissurait en plusieurs endroits. Du fond de leur impasse, les humains ne voyaient qu’une seule face à la fois, là où ils auraient dû considérer le prisme dans son entier. Pour Wilfried, les choses étaient simples : toutes les âmes étaient une, et l’univers formait un tout dans lequel les particules divines évoluaient. Il se devait donc de prendre soin à la fois des humains – du pire des criminels au plus humble des indigents – de la planète, et de tous les êtres vivants. Tous frères, tous égaux. Tel était son credo.

Alors que Wilfried exposait sa philosophie à ses hôtes, on sonna à la porte. C’était Anna, autrefois étudiante en théologie. Wilfried avait eu avec elle de longues discussions sur la foi et sur la façon donc celle-ci influe sur nos actes. Anna, à l’inverse de Wilfried, cherchait sans cesse à justifier sa foi – elle croyait au dieu des catholiques – et énonçait mille raisons qui pouvaient expliquer ce qu’elle appelait son état de grâce.
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Message  Halicante Ven 9 Jan 2009 - 16:16

Selon Wilfried, toutes les religions et toutes les croyances étaient des manifestations d’une seule et même réalité. Les textes sacrés avaient simplement été interprétés de travers car mal traduits. Le simple fait de désigner un dieu lui semblait aberrant, puisque pour lui toute créature vivante était une partie de dieu et que celui-ci était éparpillé dans l’univers, et ce n’était qu’en considérant l’univers comme un tout indivisible que l’on pouvait appréhender l’idée de dieu.

Pendant que leurs hôtes s’affairaient à la préparation de la soirée et après l’exposé rapide de leurs vies respectives durant les dix dernières années, Anna et Wilfried reprirent leur discussion comme s’ils s’étaient quittés la veille :

- Alors, Anna, où en es-tu aujourd’hui ? Toujours en état de grâce ? lui demanda Wilfried pour la taquiner.
- Bah, tu sais, je me suis rendu compte qu’il était vain d’avoir la foi si l’on ne s’en sert pas pour agir… Alors j’ai réfléchi à la meilleure façon d’aider mes semblables. L’action humanitaire telle qu’on l’avait pratiquée avec l’association m’avait laissé une impression d’incomplétude, comme si la relation humaine n’avait pas été assez valorisée… On rassemble des denrées, on les charge dans un camion, on fait la route et on les décharge, mais au final, on ne voit que peu les gens à qui cette aide est destinée… Bref, du coup j’ai préféré me consacrer à donner de ma personne : je me suis lancée dans la formation aux premiers secours, j’ai ma carte de donneur d’organes, et je suis bénévole dans une association d’aide aux femmes victimes de violences… J’ai conscience que c’est bien peu de choses, mais je tente d’être à l’écoute de mon prochain, simplement… Et toi, ta foi indéfectible ne t’a toujours pas quitté ?
- Eh bien non, au contraire ! Je me suis même mis à la méditation ! (il mima la position du lotus pour blaguer.) Tu sais que j’ai toujours cru en la réincarnation. Les âmes, pour évoluer, ont besoin de s’incarner dans un corps de chair afin de vivre des expériences qui leur permettent de grandir. Et, tant qu’elles ne sont pas parvenues au terme de cette évolution, elles reviennent sur Terre, autant de fois que nécessaire. Pour moi, c’est un fait avéré. D’ailleurs, je n’y crois pas, je sais ! s’exclama-t-il en levant les bras au ciel dans un geste volontairement exagéré. Moi, ça me donne une force incroyable, une confiance totale en la vie. J’ai foi en mon destin comme probablement tous les vrais croyants, de quelque religion que ce soit. Tu le sais, Anna, la foi est un guide infaillible dans les ténèbres de l’existence…

Wilfried avait découvert la plénitude alors qu’il était encore enfant, lors d’une opération des amygdales qui avait mal tourné. Il avait perdu tellement de sang que les médecins avaient craint de le perdre. Son cœur s’était arrêté de battre, et le petit Wilfried s’était « réveillé », regardant son corps sur la table d’opération qu’il voyait d’en haut. Il s’était senti tellement léger, tellement loin de ce corps ! C’était comme s’il se fût dissous dans la pièce. L’hémorragie avait nécessité une transfusion, qui l’avait finalement ramené à la vie.
Il retrouvait parfois ce sentiment de dissolution dans ses rêves, lorsqu’il rêvait qu’il volait au-dessus du monde, mais jamais il n’était parvenu à le recréer en état d’éveil. Cette sensation de plénitude, que Freud nommait « sentiment océanique », il ne pouvait que l’approcher lors d’excursions dans la nature. À Jokulsarlòn en Islande, en apnée dans le lagon de Huahine ou devant le spectacle d’une mer déchaînée, c’est là qu’il retrouvait cette sensation d’appartenance à l’univers, à un tout dans lequel il se fondait comme si lui, Wilfried, n’avait jamais existé, et que seul son être profond - ou son âme - avait la capacité de pénétrer tout en se laissant submerger par lui. C’était comme si son âme et l’univers s’interpénétraient. Wilfried savait aussi qu’il était possible de retrouver cette pureté de l’âme en chaque être humain, certes souvent dissimulée sous des strates égotiques, mais toujours présente. C’était ce noyau de pureté que Wilfried s’attachait à découvrir en chaque être qu’il rencontrait.

Chez Marion, cette pureté de l’âme affleurait. Dès qu’elle fit son entrée dans la pièce, il reconnut son regard limpide, ses traits réguliers et le velouté de sa peau qu’il avait tant de fois rêvé de caresser… Elle s’installa à ses côtés alors qu’Anna, Nicolas et Marthe discutaient de la meilleure façon de préparer le punch. Wilfried l’écouta raconter brièvement les événements qui avaient marqué les dix années écoulées.
Marion avait rencontré Benjamin, son futur mari, peu de temps après la fin du cursus universitaire. La première fois où elle l’avait vu, elle avait eu la certitude de le connaître déjà. Ils avaient tous les deux eu l’impression de se retrouver alors qu’ils se rencontraient pour la première fois. Ensuite, tout était allé très vite : ils avaient vécu ensemble dès le lendemain de leur rencontre et ne s’étaient plus quittés…

« On a eu une fille, Sahra, qui a six ans aujourd’hui.
Le regard de Marion se perdit dans le vague quand elle poursuivit :
- Sahra avait deux ans quand Ben a eu cet accident… Un camion lui a foncé dessus… Il est mort sur le coup.

Marion plongea les yeux dans ceux de Wilfried. Il y vit la force, la détermination, le courage qu’on peut lire dans le regard de ceux qui ont affronté la mort. Marion poussa un profond soupir. Wilfried ne trouvait pas les mots. « Je suis désolé », « Comme tu as dû souffrir »… Tout cela lui semblait trop convenu. Alors il la prit dans ses bras, la serra très fort. Il savait qu’elle avait fermé les yeux. Il savait aussi que leur étreinte en resterait là. Leur amour existait au-delà de la chair, et il en serait toujours ainsi.

La nuit était maintenant tombée et les convives presque tous arrivés. Wilfried s’éloigna un peu du groupe pour voir de plus près le jardin luxuriant. Il leva les yeux vers le ciel et aperçut la constellation d’Orion, qui avait toujours été sa constellation, d’une part parce que c’était la seule qu’il reconnaissait à coup sûr, d’autre part pour la symbolique qu’il y voyait : là où tout le monde se représentait un guerrier avec sa ceinture et son couteau, Wilfried voyait une flèche formée par les étoiles… Cette flèche indiquait une direction, un chemin à suivre dans les ténèbres de l’existence, et il savait que tous les êtres humains suivraient cette voie un jour. Observant le ciel étoilé, il pensa à Nicolas, à son dévouement pour sa femme, au courage de celle-ci pour affronter la maladie, à la volonté d’Anna d’aider ses semblables, et à Marion qui avait dû surmonter sa souffrance et élever sa fille seule. Ces gens le bouleversaient par leur simple humanité, et il se dit qu’il n’attendrait pas dix ans avant de les revoir après cette soirée. La maison et le jardin étaient maintenant pris d’assaut. Il jeta un dernier regard à Orion et se dirigea vers la lumière, rejoignant Marion et les autres.
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Message  Invité Ven 9 Jan 2009 - 16:40

Du bel édifiant taillé dans la masse, pour sûr !

J'ai relevé une petite maladresse : "il n’attendrait pas dix ans avant de les revoir après cette soirée."

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Message  Invité Ven 9 Jan 2009 - 16:45

Halicante, c'est profondément édifiant comme texte. Contraintes parfaitement respectées ( t'as même adopté le "dix ans après" !)
Pourquoi on n'y croit pas ? Ca existe ( j'en connais !), pourquoi on se pince ? Ca me rend schizo, ce genre de truc : à la fois, je trouve ça formidable, et formidablement normal,et en même temps ça suscite une envie terrible de secouer un peu ...
Tu as lu Theillard, je pense ?

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Message  Roz-gingembre Ven 9 Jan 2009 - 17:42

Fort bien écrit! Et c'est vrai que ces personnages édifient à merveille un monde de vertus.
Et puis là, tu nous as rempli la coupe!

Je suis cependant restée un peu détachée des personnages et je pense que c'est parce que tu nous les décris très peu; du coup l'empathie ne s'installe pas. Maintenant, vu le nombre de personnages et la taille de la nouvelle, vraiment je trouve que ce texte est un bel exploit.
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Message  grieg Ven 9 Jan 2009 - 20:28

Je ne sais pas si ce texte est édifiant, mais tes personnages édifiants le sont.
Je l’ai lu avec plaisir, même si j’aurais aimé les connaître plus ces gens, eux, plutôt que leurs philosophies.

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Message  Invité Ven 9 Jan 2009 - 20:50

Je suis partagée. D'un côté je reconnais et admire -sincèrement- tout le travail fourni et bien fourni. D'un autre, ça m'embête de dire que je trouve le récit étouffant, trop dense. D'ailleurs ça m'a amusée cette densité pour un texte qui tourne quand même pas mal autour de la spiritualité sous une forme ou une autre. Et puis j'ai trouvé que les personnages successifs étaient introduits un peu trop ...successivement, un peu comme un défilé : au suivant !
J'aurais préféré plus ramassé mais plus concentré sur la personnalité de chacun que sur leurs croyances et leurs exploits humano-humanitaires ; mais alors, le texte aurait sûrement été hors sujet !

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Message  Yali Sam 10 Jan 2009 - 8:30

Je rejoins tout à fait le commentaire ci-dessus, c'est tellement dense, que le lecteur que je suis a eu du mal à se frayer un chemin. Dommage, parce que l'écriture fonctionne bien !

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Message  Anne Veillac Sam 10 Jan 2009 - 8:58

Oui, un texte vraiment édifiant. Bravo.
Je suis rentrée totalement dans la première partie et pas dans la deuxième. Il faut dire que mon mari est venu me parler pendant ma lecture et ça m'a un peu déconcentrée. Je crois aussi qu'il y a trop de choses dans ce texte. Cela conviendrait à un roman, pas à un texte si court. Le cancer de son amie, c'est déjà très dense, très fort, très beau, le reste paraît collé à côté.
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Message  kazar Sam 10 Jan 2009 - 15:05

J'ai eu un peu de mal parce que très fourni, très long - mal rasé, en somme.

Les idées de ton héros sont très proches des miennes et donc m'ont parlé.

J'ai trouvé le texte dans son ensemble un peu niais (désolé, c'est fort, comme terme).

Un peu cul-cul (c'est pas mieux ^^)

Gentillet, quoi.

Un peu sectaire, en fait.

L'écriture n'est pas en cause (oh non) mais plus les traits des persos.
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Message  Kilis Sam 10 Jan 2009 - 15:15

Je reconnais que ton texte répond tout à fait au thème et aux contraintes et que ton écriture est limpide pour ce qui est du fond. Cependant, je l’avoue, je me suis un peu ennuyée dans ce récit.
Je veux dire : je n’ai été surprise à aucun moment. C’est un peu trop « sérieux », un peu trop « conforme » tout ça pour moi.
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Message  Lucy Lun 12 Jan 2009 - 23:53

Et voilà, j'ai gardé ma petite Halicante tu sais, je ne fais qu'un mètre cinquante-six, moi ^^ pour la fin : quand même, hein !

Voilà un texte super édifiant !

Jamais eu envie de ce rendez-vous dans dix ans avec une grosse gagne mais en petit comité, je ne dis pas non. Plus des personnes au cas par cas... avec une certaine appréhension. Cela ressemble, un peu, à une première rencontre.

Puis on s'apprivoise, on se reconnaît, on se retrouve, en d'autres termes.

Je partage un peu l'avis général sur la longueur du texte et, en même temps, j'ai envie de dire que cela ne peut s'en tenir là.

Un beau travail, Halicante !
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Message  mentor Mer 14 Jan 2009 - 16:32

Je dois avouer avoir trouvé ce texte bien verbeux et beaucoup trop long. Chacun se retrouve et on apprend plein de choses sur leur vie, leur idées, et puis ? Ca ne m’a semblé mener nulle part. Bref, désolé, je n’aime pas dire ça mais je me suis ennuyé. Mais je reconnais le travail. ;-)

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Message  Halicante Mer 14 Jan 2009 - 16:58

Merci à tous pour vos commentaires.
Moi aussi je me suis ennuyée à écrire ce texte, à le relire, à essayer d'en faire quelque chose de bien. Pourtant, j'avais la matière, mais je n'y arrive pas, n'y arrive plus, perdu quelque chose de moi quelque part, les mots restent froids à l'intérieur, ne résonnent plus comme avant.
Non, Coline, je n'ai pas lu de Chardin.
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Message  Lonely Mer 14 Jan 2009 - 17:11

Bonsoir à vous,

Bon... ceci est mon premier message dans un sujet, aussi j'espère que vous m'excuserez si je ne sais pas critiquer de façon "constructive". Je vais juste donner mon ressenti après avoir lu.

Tout d'abord, c'est quoi cette histoire d'"édifiant" ? J'ai vu que ça revenait dans certains sujets.

Ensuite, et pour en revenir au texte proprement dit, j'ai trouvé qu'il y avait un côté "impersonnel" en quelques sortes, comme si le récit ne servait qu'à mettre en avant des réflexions (personnelles, elles) sur la spiritualité et ses différentes conceptions culturelles.

Ce texte servirait de véhicule pour aborder ces idées, mais l'histoire racontée n'est pas le "nerf" qui a motivé son auteur. D'où une certaine désincarnation en quelques sortes (sans jeu de mot avec le texte).

Voila, excusez-moi si je suis trop naïf ou déplacé, c'est la première fois que je m'essaie à cet exercice.
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Message  Krystelle Dim 18 Jan 2009 - 14:30

Lonely a écrit:Tout d'abord, c'est quoi cette histoire d'"édifiant" ? J'ai vu que ça revenait dans certains sujets.
Le terme "édifiant" correspond à la contrainte principale de l'appel à textes suite auquel Halicante a posté ceci. Tu trouveras les contraintes ici.

Concernant le texte, je le trouve bien écrit, bien construit et donc agréable à suivre. A aucun moment je ne me suis perdue dans tes personnages et les morceaux de vie que tu retranscris ici.
Néanmoins, j'ai regretté que ces personnages n'interagissent pas davantage entre eux.
Tu aurais pu tisser des liens pour leur donner corps, créer une atmosphère qui aurait permis aux chemins vie que tu décris de trouver un sens au delà de l'énumération de parcours individuels.

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Message  bertrand-môgendre Lun 19 Jan 2009 - 2:36

Un vrai roman pour ce texte court.
Les personnages nombreux ont besoin de vivre ailleurs leur aventure singulière ébauchée comme pour nous donner l'envie de lire autre chose de toi.
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Message  Charles Mer 21 Jan 2009 - 11:17

D'avance, pardon !

j'ai trouvé l'ensemble plat, ennuyeux. pas réussi à m'interesser

et puis, en arrivant à
Elle a dit qu’elle ne pouvait pas se battre pour tuer les cellules cancéreuses, qu’elle était incapable de tuer parce que ses parents lui avaient inculqué le respect de toute vie… Tu te rends compte ? Son subconscient avait refusé le combat d’emblée !
- Ça semble inconcevable, en effet… Mais j’ai déjà entendu parler de la force de l’esprit dans la guérison… Je suis même convaincu que presque toutes les maladies sont un moyen pour notre subconscient de se décharger de conflits que nous n’avons pas résolus

je pense à marc levy sur fond de patrick bruel... et après, je rame pour poursuivre ma lecture et je lis et je lis et je me dis que ça ne m'intéresse toujours pas ...

et là :

Wilfried avait découvert la plénitude alors qu’il était encore enfant, lors d’une opération des amygdales qui avait mal tourné. Il avait perdu tellement de sang que les médecins avaient craint de le perdre. Son cœur s’était arrêté de battre, et le petit Wilfried s’était « réveillé », regardant son corps sur la table d’opération qu’il voyait d’en haut. Il s’était senti tellement léger, tellement loin de ce corps ! C’était comme s’il se fût dissous dans la pièce. L’hémorragie avait nécessité une transfusion, qui l’avait finalement ramené à la vie.

je me dis "au secours", un texte condensé de clichés ... enfin, pour le coup, c'est très très édifiant ! c'est bien écrit mais je ne parviens pas à aimer ton texte.

je dis tout ça de manière assez brutale mais si je te le dis, ce n'est pas pour te froisser, ni pour t'attaquer, c'est juste mon ressenti personnel à la lecture de ton texte. Ca ne veut pas dire que j'ai raison de dire ça, peut être que ça vient de moi... c'est juste un avis franc, pour éventuellement t'aider à améliorer ...
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Message  Halicante Mer 21 Jan 2009 - 19:12

Pas grave, Charles, le principe c'est bien que chacun donne son avis, n'est-ce pas ?! Merci en tous cas d'avoir pris des pincettes, je te pardonne donc pour ta critique très critique (surtout en ce moment, j'aime bien qu'on prenne des pincettes, c'est TRES sensible une femme enceinte !) :-)))
Pour ce qui est de l'absence d'interaction entre les personnages et de l'impression qu'on a qu'ils défilent tous les uns après les autres, je suis d'accord, je ne l'ai pas assez travaillé. Il faudrait que je le reprenne pour donner plus de corps aux différents personnages et éviter le côté "désincarné", "impersonnel"... (Lonely : ta critique n'est ni naïve ni déplacée, et je pense que tu as bien cerné le problème de ce texte.)
J'avais oublié de remercier socque pour sa remarque sur ma maladresse : dans la phrase "il n’attendrait pas dix ans avant de les revoir après cette soirée.", il faut remplacer "avant" par "pour."
Merci encore à tous d'avoir pris la peine de lire et de commenter ce texte !
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Message  Sahkti Ven 20 Fév 2009 - 17:39

C'est édifiant à souhait (purée d'exercice quand on y pense !) et tu restes dans le bon ton du début à la fin. Tout ça pue le bon sentiment :-)
J'ai aimé cette histoire, sa progression. Je déplore cependant que cela ne soit pas un peu plus interactif, que tout se déroule de manière presque passive; je n'ai pu qu'être spectatrice sans jamais m'immiscer dans le récit. Qui est bien écrit, je le répète.
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Message  Lucy Ven 20 Fév 2009 - 23:27

Et où es-tu Halicante ? Et la petite ?Désolée de faire remonter le texte...
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