EDIFIANT : Retour difficile
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EDIFIANT : Retour difficile
Mon téléphone sonne.
Je me réveille en sursaut. Tapote mes poches.
A l’instar de David Vincent « qui prit un raccourci qu’il ne trouva jamais », j’ai choisi la voie la plus longue pour rentrer chez moi, celle du : « Il s’endormit comme un con dans un train de banlieue et se retrouva vautré sur une banquette au terminus ».
J’avais passé une longue nuit, les minutes rythmées par les coudes levés ; raté le dernier train ; raté le premier et quelques autres.
- Allo…
- Mais t’es où ?
- Dans le train…
- T’aurais pu m’appeler !
Ma femme raccroche. Fin de la conversation.
Pas un mot de plus. Rien. Mais le ton est là.
Je ne vais pas pouvoir m’affaler si facilement dans mon lit.
Putain de cuite ! Putain de trains de banlieue !
Ça ne m’était pas arrivé depuis mes 17 ans. A cette époque, c’est ma mère qui m’aurait appelé si les téléphones portables avaient existé.
En fait, je me serais juste pris une baffe en rentrant.
Pas de nostalgie en repensant à mon enfance.
J’essaye de me souvenir de ce que c’était d’avoir dix-sept ans…
Un âge où tout est « trop » parce qu’on n’a pas la mesure des choses.
C’était penser en majuscule, Amour, Justice, Liberté.
J’avais déjà un gros souci avec les valeurs morales dominantes, avec les grands mots, les grandes idées. J’avais déjà compris que les grandes Idées faisaient les Causes perdues.
J’adorais, par exemple, la série anglaise « Le prisonnier », cet ex-agent secret qu’on mettait au rencard dans un village-retraite pour l’empêcher de communiquer les secrets qu’il détenait. Je l’adorais, mais au fond de moi, j’avais du mal à comprendre pourquoi ce type ne profitait pas de tous les avantages du village qui regorgeait de filles canons, où les mecs passaient leur journée à se lancer des « bonjour chez vous », à jouer aux échecs, à bouquiner, à se balader, à siroter des bières en terrasse… Je ne comprenais pas l’ambition, l’attachement à la Liberté, l’attachement aux valeurs majuscule. Pour moi, la Liberté c’était un peu le village. Je ne comprenais pas pourquoi ce mec qui s’était battu pour que son pays puisse avoir une société idéale - le village était somme toute, une forme de cet idéal -, continuait à vouloir retourner au combat.
Ça me déprimait pas mal. J’avais le Sens de la Vie en cul de sac.
Aujourd’hui, je suis pour le bonheur simple, sans majuscule.
Ma femme, mon évidence, et mes enfants, ces bonheurs minuscules.
Je suis « le prisonnier », et j’ai choisi d’apprécier ma cage dorée.
Hier, je me suis juste échappé un peu.
Je m’étire, me frotte les yeux.
Autour de moi, les codes couleurs de la SNCF tournent.
Je me demande ce que le designer a fait comme mélange pour obtenir ce rouge merdique, ce jaune pisseux et ce vert qui n’en est pas un.
Je vois sur la vitre, juste au-dessus de ma tête, à l’envers, dans une bulle gravée, avec une flèche qui pointe vers moi, un texte court, sûrement pas une œuvre. J’essaye de le lire.
Je me souviens des ingénieurs qui s’étaient vantés, à l’époque, d’avoir trouvé la solution contre les graffitis avec leurs peintures lavables. Les cons. Les graffiteurs gravent maintenant. Il y a toujours des solutions. Toujours.
Je réussis à comprendre le message sur la vitre :
« je suce ! »
Le train s’arrête en gare. Le quai est gris. Ma ville donne l’impression de s’être couchée sans passer par la douche.
Il est 8 heures du mat et, pour les gens sur le quai… Je suce.
Je pense à rajouter : « et pas que de la glace », mais je me ravise. J’aurais du mal à expliquer à ma femme comment je me suis retrouvé en garde à vue pour avoir vandalisé une propriété publique.
Je saute du train. Trébuche lamentablement. Je suis encore ivre et n’ai plus 17 ans.
Je dévale les escaliers en m’accrochant à la rampe, m’engouffre dans une rue à l’haleine matinale.
Dans cinq minutes, je serai chez moi. Mon havre de paix. Un endroit où j’ai mis ma foi, mes espérances, où il n’est pas question de charité, mais simplement d’amour.
Où je risque de passer quelques heures difficiles.
Ma rue, encore quelques mètres…
Ma femme est sur le perron de la maison, notre espace fumeur. Elle ne tourne pas la tête quand je pousse le portail grinçant du jardin.
- J’arrive à temps pour les biberons ?
Elle ne dit rien.
Je dois trouver un truc.
Si je pouvais citer Milton, je déclamerais :
« En cette saison printanière de l'année, quand l'air est doux et plaisant, ce serait une injure à la nature et vraiment dommage de ne pas aller dehors voir sa magnificence et partager sa façon de relier le ciel et la terre.»
Mais je n’ai jamais lu Milton.
Je dis :
- Si on allait cueillir des pommes aujourd’hui ?
Ça fait des semaines qu’elle en a envie.
Elle me regarde :
- Ok !... Mais tu réalises que ça ne va pas suffire.
Je réalise. Je m’assois en face d’elle, essaye de sourire.
- Pardon !
J’entends derrière, dans la cuisine, les bips stridents du micro-onde. Les biberons sont chauds.
Je sais tout ce qui va se passer dans la prochaine demi-heure.
L’habitude.
Mes bébés.
Les grands sourires qui, comme chaque jour, me retournent le cœur.
Et les couches qui, aujourd’hui, vont me retourner le cœur.
Si elle n’est édifiante que pour moi, cette histoire est vraie.
C’était le samedi 27 novembre. J’avais passé la nuit avec krys, socque, lucy, kazar , loup et yali, mes amis, je l’espère, et j’avais dans le cœur plein de belles choses.
Je me réveille en sursaut. Tapote mes poches.
A l’instar de David Vincent « qui prit un raccourci qu’il ne trouva jamais », j’ai choisi la voie la plus longue pour rentrer chez moi, celle du : « Il s’endormit comme un con dans un train de banlieue et se retrouva vautré sur une banquette au terminus ».
J’avais passé une longue nuit, les minutes rythmées par les coudes levés ; raté le dernier train ; raté le premier et quelques autres.
- Allo…
- Mais t’es où ?
- Dans le train…
- T’aurais pu m’appeler !
Ma femme raccroche. Fin de la conversation.
Pas un mot de plus. Rien. Mais le ton est là.
Je ne vais pas pouvoir m’affaler si facilement dans mon lit.
Putain de cuite ! Putain de trains de banlieue !
Ça ne m’était pas arrivé depuis mes 17 ans. A cette époque, c’est ma mère qui m’aurait appelé si les téléphones portables avaient existé.
En fait, je me serais juste pris une baffe en rentrant.
Pas de nostalgie en repensant à mon enfance.
J’essaye de me souvenir de ce que c’était d’avoir dix-sept ans…
Un âge où tout est « trop » parce qu’on n’a pas la mesure des choses.
C’était penser en majuscule, Amour, Justice, Liberté.
J’avais déjà un gros souci avec les valeurs morales dominantes, avec les grands mots, les grandes idées. J’avais déjà compris que les grandes Idées faisaient les Causes perdues.
J’adorais, par exemple, la série anglaise « Le prisonnier », cet ex-agent secret qu’on mettait au rencard dans un village-retraite pour l’empêcher de communiquer les secrets qu’il détenait. Je l’adorais, mais au fond de moi, j’avais du mal à comprendre pourquoi ce type ne profitait pas de tous les avantages du village qui regorgeait de filles canons, où les mecs passaient leur journée à se lancer des « bonjour chez vous », à jouer aux échecs, à bouquiner, à se balader, à siroter des bières en terrasse… Je ne comprenais pas l’ambition, l’attachement à la Liberté, l’attachement aux valeurs majuscule. Pour moi, la Liberté c’était un peu le village. Je ne comprenais pas pourquoi ce mec qui s’était battu pour que son pays puisse avoir une société idéale - le village était somme toute, une forme de cet idéal -, continuait à vouloir retourner au combat.
Ça me déprimait pas mal. J’avais le Sens de la Vie en cul de sac.
Aujourd’hui, je suis pour le bonheur simple, sans majuscule.
Ma femme, mon évidence, et mes enfants, ces bonheurs minuscules.
Je suis « le prisonnier », et j’ai choisi d’apprécier ma cage dorée.
Hier, je me suis juste échappé un peu.
Je m’étire, me frotte les yeux.
Autour de moi, les codes couleurs de la SNCF tournent.
Je me demande ce que le designer a fait comme mélange pour obtenir ce rouge merdique, ce jaune pisseux et ce vert qui n’en est pas un.
Je vois sur la vitre, juste au-dessus de ma tête, à l’envers, dans une bulle gravée, avec une flèche qui pointe vers moi, un texte court, sûrement pas une œuvre. J’essaye de le lire.
Je me souviens des ingénieurs qui s’étaient vantés, à l’époque, d’avoir trouvé la solution contre les graffitis avec leurs peintures lavables. Les cons. Les graffiteurs gravent maintenant. Il y a toujours des solutions. Toujours.
Je réussis à comprendre le message sur la vitre :
« je suce ! »
Le train s’arrête en gare. Le quai est gris. Ma ville donne l’impression de s’être couchée sans passer par la douche.
Il est 8 heures du mat et, pour les gens sur le quai… Je suce.
Je pense à rajouter : « et pas que de la glace », mais je me ravise. J’aurais du mal à expliquer à ma femme comment je me suis retrouvé en garde à vue pour avoir vandalisé une propriété publique.
Je saute du train. Trébuche lamentablement. Je suis encore ivre et n’ai plus 17 ans.
Je dévale les escaliers en m’accrochant à la rampe, m’engouffre dans une rue à l’haleine matinale.
Dans cinq minutes, je serai chez moi. Mon havre de paix. Un endroit où j’ai mis ma foi, mes espérances, où il n’est pas question de charité, mais simplement d’amour.
Où je risque de passer quelques heures difficiles.
Ma rue, encore quelques mètres…
Ma femme est sur le perron de la maison, notre espace fumeur. Elle ne tourne pas la tête quand je pousse le portail grinçant du jardin.
- J’arrive à temps pour les biberons ?
Elle ne dit rien.
Je dois trouver un truc.
Si je pouvais citer Milton, je déclamerais :
« En cette saison printanière de l'année, quand l'air est doux et plaisant, ce serait une injure à la nature et vraiment dommage de ne pas aller dehors voir sa magnificence et partager sa façon de relier le ciel et la terre.»
Mais je n’ai jamais lu Milton.
Je dis :
- Si on allait cueillir des pommes aujourd’hui ?
Ça fait des semaines qu’elle en a envie.
Elle me regarde :
- Ok !... Mais tu réalises que ça ne va pas suffire.
Je réalise. Je m’assois en face d’elle, essaye de sourire.
- Pardon !
J’entends derrière, dans la cuisine, les bips stridents du micro-onde. Les biberons sont chauds.
Je sais tout ce qui va se passer dans la prochaine demi-heure.
L’habitude.
Mes bébés.
Les grands sourires qui, comme chaque jour, me retournent le cœur.
Et les couches qui, aujourd’hui, vont me retourner le cœur.
Si elle n’est édifiante que pour moi, cette histoire est vraie.
C’était le samedi 27 novembre. J’avais passé la nuit avec krys, socque, lucy, kazar , loup et yali, mes amis, je l’espère, et j’avais dans le cœur plein de belles choses.
grieg- Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: EDIFIANT : Retour difficile
des phrases qui font mouche, par exemple :
"C’était penser en majuscule, Amour, Justice, Liberté."
"J’avais le Sens de la Vie en cul de sac."
et puis surtout un personnage, une histoire, un regard sur le monde dans lesquels l'on se retrouve.
"C’était penser en majuscule, Amour, Justice, Liberté."
"J’avais le Sens de la Vie en cul de sac."
et puis surtout un personnage, une histoire, un regard sur le monde dans lesquels l'on se retrouve.
lilicub- Nombre de messages : 147
Age : 52
Date d'inscription : 18/11/2008
Re: EDIFIANT : Retour difficile
C'est à la fois édifiant et sans illusion, plein d'une sagesse désabusée... J'ai beaucoup aimé.
Bravo pour
"Si je pouvais citer Milton, je déclamerais :
« En cette saison printanière de l'année, quand l'air est doux et plaisant, ce serait une injure à la nature et vraiment dommage de ne pas aller dehors voir sa magnificence et partager sa façon de relier le ciel et la terre.»
Mais je n’ai jamais lu Milton."
Bravo pour
"Si je pouvais citer Milton, je déclamerais :
« En cette saison printanière de l'année, quand l'air est doux et plaisant, ce serait une injure à la nature et vraiment dommage de ne pas aller dehors voir sa magnificence et partager sa façon de relier le ciel et la terre.»
Mais je n’ai jamais lu Milton."
Invité- Invité
Re: EDIFIANT : Retour difficile
Là, tu as pris une groooossse longueur d'avance sur tout le monde, je crois !
Mais c'est de la criche de faire une histoire vraie, et qui concerne de près les autres texteurs !!
Bravo, Grieg, c'est ...du toi !
Mais c'est de la criche de faire une histoire vraie, et qui concerne de près les autres texteurs !!
Bravo, Grieg, c'est ...du toi !
Invité- Invité
Re: EDIFIANT : Retour difficile
J'ai eu un peu de mal au tout début à accrocher les wagons et puis c'est parti, et bien parti. Avec même un éclat de rire quand tu ne cites pas Milton pour cette raison là http://www.pharmaservices.fr/cgi-local/affiche_resume.pl?adherent=1&Detail=1686&Famille=206&HTMLPage=/accessoires_bebes/enfants.htm
Quand même, c'est bien les copains. Hein!
Et que dire des mômes
Voilà c'est ça en fait : ce texte fait mouche.
Quand même, c'est bien les copains. Hein!
Et que dire des mômes
Voilà c'est ça en fait : ce texte fait mouche.
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 61
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: EDIFIANT : Retour difficile
J'ai bien aimé ton texte, à la fois drôle et tendre, et puis les phrases "qui font mouche", déjà relevées plus haut.
J'ai trouvé bien vu de parler de l'édifiant en expliquant ce que le narrateur en pensait autrefois et ce qu'il en est aujourd'hui dans sa vie.
Un grand BRAVO en majuscules !
J'ai trouvé bien vu de parler de l'édifiant en expliquant ce que le narrateur en pensait autrefois et ce qu'il en est aujourd'hui dans sa vie.
Un grand BRAVO en majuscules !
Re: EDIFIANT : Retour difficile
Bravo ! Bravo deux fois ! Trois !
Très beau texte, très juste.
Très beau texte, très juste.
Et ça... Magnifique. Je la garde celle là :-)J’avais le Sens de la Vie en cul de sac.
Re: EDIFIANT : Retour difficile
Je suis resté sur le quai, ne trouvant cette histoire ni édifiante ni intéressante.
(Il est 8 heures du mat et, pour les gens sur le quai… Je suce.) Là, je crois que tu as un souci, de ponctuation, seulement.
(Il est 8 heures du mat et, pour les gens sur le quai… Je suce.) Là, je crois que tu as un souci, de ponctuation, seulement.
mouss- Nombre de messages : 208
Age : 51
Date d'inscription : 27/11/2008
Re: EDIFIANT : Retour difficile
c'est pile le genre de texte qui me fait plaisir, une part de vrai, une part d'utopie, une part de souvenir, une part de gouaille underground, quelques phrases chocs qui soutiennent l'ensemble, un style et… un titre a jeter tellement trop pas assez.
Yali- Nombre de messages : 8624
Age : 59
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: EDIFIANT : Retour difficile
J'aime le regard sans illusions que tu portes sur tes 17 ans, ça change des scies nostalgiques. J'aime la sobriété du texte, une écriture qui confine au dépouillement sans pour autant tenir le lecteur à distance. Heureusement que tu n'as pas lu Milton...
Invité- Invité
Re: EDIFIANT : Retour difficile
:-) J'adore la majuscule à "Cause".J’essaye de me souvenir de ce que c’était d’avoir dix-sept ans…
Un âge où tout est « trop » parce qu’on n’a pas la mesure des choses.
C’était penser en majuscule, Amour, Justice, Liberté.
J’avais déjà un gros souci avec les valeurs morales dominantes, avec les grands mots, les grandes idées. J’avais déjà compris que les grandes Idées faisaient les Causes perdues.
Ça va, tu te souviens pas trop mal ^^
Re: EDIFIANT : Retour difficile
Je n'avais pas vu ton texte tout à l'heure. Donc, il me restait un dernier texte édifiant. Et quel texte !
Super.
Je ne veux pas faire de paraphrase. Je souscris à tout ce qui a été dit de positif par les autres.
Super.
Je ne veux pas faire de paraphrase. Je souscris à tout ce qui a été dit de positif par les autres.
Re: EDIFIANT : Retour difficile
Avoir de telles valeur avec des majuscules en tête à 17 ans, est le signe édifiant d'une éducation rondement menée.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: EDIFIANT : Retour difficile
Le style, d'accord.
Les images, toujours d'accord.
La banalité sublimée, encore plus.
Les Grandes Idées, je dis oui.
L'humour, le tien, j'achète. Fin, affûté, tranchant.
Et puis, pour les souvenirs, la boule dans le ventre, les mots (et quels mots !), merci, mon ami.
On te voit bientôt ?
Les images, toujours d'accord.
La banalité sublimée, encore plus.
Les Grandes Idées, je dis oui.
L'humour, le tien, j'achète. Fin, affûté, tranchant.
Et puis, pour les souvenirs, la boule dans le ventre, les mots (et quels mots !), merci, mon ami.
On te voit bientôt ?
Re: EDIFIANT : Retour difficile
grieg, je cherche un truc original à te dire... et je trouve que dalle.
Sinon:
J'adore ton texte, ta pensée, ta manière. Tu parviens toujours à atteindre, à émouvoir et souvent là où on s'y attend pas. Tu te planques dans une encoignure — ouais comme les filles belles — et tu chopes ton lecteur.
Ben, c'est ça écrire, non ?
Sinon:
J'adore ton texte, ta pensée, ta manière. Tu parviens toujours à atteindre, à émouvoir et souvent là où on s'y attend pas. Tu te planques dans une encoignure — ouais comme les filles belles — et tu chopes ton lecteur.
Ben, c'est ça écrire, non ?
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: EDIFIANT : Retour difficile
^^
OUI, c'est édifiant. J'ai le sourire, dis donc. Pis, ça me rappelle un bon souvenir.
Merci Grieg !
C'était pas " un raccourci que jamais il ne trouva " ? On sortait ça à tout bout de champ : Papa était le pro pour ce type de raccourcis à la mort-moi-le... à la noix, disons.A l’instar de David Vincent « qui prit un raccourci qu’il ne trouva jamais »
OUI, c'est édifiant. J'ai le sourire, dis donc. Pis, ça me rappelle un bon souvenir.
Merci Grieg !
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 46
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: EDIFIANT : Retour difficile
Sauf que ça pouvait pas être en Novembre... ^^
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 46
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: EDIFIANT : Retour difficile
Oui, ça me plait bien.
Visuel, sincère, un mélange de lucidité (si, si !) et de tendresse, ça sentait le vécu dès le début moi je dis ;0)
De l'humour, plein de bonnes choses.
Je retiens ça :
Ma ville donne l’impression de s’être couchée sans passer par la douche
Entre autres.
Un bon texte !
Mais d'accord aussi, titre à revoir
Visuel, sincère, un mélange de lucidité (si, si !) et de tendresse, ça sentait le vécu dès le début moi je dis ;0)
De l'humour, plein de bonnes choses.
Je retiens ça :
Ma ville donne l’impression de s’être couchée sans passer par la douche
Entre autres.
Un bon texte !
Mais d'accord aussi, titre à revoir
Re: EDIFIANT : Retour difficile
j'apprécie toujours autant ton écriture ... et puis, forcément, la femme, les bébés, les biberons, la seule ambition que d'en profiter ... aucune difficulté à m'identifier au narrateur ! j'ai l'impression d'avoir un jumeau sur VE (sauf que tu bois beaucoup plus :-))) et que tu es un exubérant et bavard :-)))) enfin, il parait ;-)
Charles- Nombre de messages : 6288
Age : 48
Localisation : Hte Savoie - tophiv@hotmail.com
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: EDIFIANT : Retour difficile
Je ne crois pas que cette histoire ne soit édifiante QUE pour toi. Tu as précisé que c’était du vécu mais c’était presque inutile tant ça sent le vrai et l’édifiant saute au cœur. Que le mec qui n’a jamais fait ce coup là se pointe, on pourra le traiter de menteur. Excellent, Grieg.
Re: EDIFIANT : Retour difficile
Je continues dans les commentaires qui n'en sont pas, juste pour signaler ce que j'emporte avec moi :
Et le passage sur Milton est...superbe ! :-)
Autour de moi, les codes couleurs de la SNCF tournent.
Je me demande ce que le designer a fait comme mélange pour obtenir ce rouge merdique, ce jaune pisseux et ce vert qui n’en est pas un.
Autour de moi, les codes couleurs de la SNCF tournent.
Je me demande ce que le designer a fait comme mélange pour obtenir ce rouge merdique, ce jaune pisseux et ce vert qui n’en est pas un.
Et le passage sur Milton est...superbe ! :-)
Yaäne- Nombre de messages : 614
Age : 33
Date d'inscription : 11/04/2008
Re: EDIFIANT : Retour difficile
Excellent ! Vraiment très, très agréable à lire, sincèrement.
C'est drôle, précis, bien écrit,... et ça me donne fichtrement envie aussi de narrer des déboires. Les déboires... c'est là une mine sans fond de drôlerie pour tous je crois (ça pourrait être un futur exercice imposé, non ?).
Sinon, je profite de ce message pour lancer un SOS : j'ai beau cherché, j'ai du mal à piger ce que signifie les textes "édifiants". Je sens que je tends sans doute le bâton pour me faire battre mais bon... merci d'une éventuelle réponse :-)
C'est drôle, précis, bien écrit,... et ça me donne fichtrement envie aussi de narrer des déboires. Les déboires... c'est là une mine sans fond de drôlerie pour tous je crois (ça pourrait être un futur exercice imposé, non ?).
Sinon, je profite de ce message pour lancer un SOS : j'ai beau cherché, j'ai du mal à piger ce que signifie les textes "édifiants". Je sens que je tends sans doute le bâton pour me faire battre mais bon... merci d'une éventuelle réponse :-)
Lonely- Nombre de messages : 140
Age : 47
Localisation : Perpilliéraine et montpignanaise.
Date d'inscription : 14/01/2009
Re: EDIFIANT : Retour difficile
C'est bon oui. Sauf peut-être ce qui est édifiant justement, ou ce que tu voudrais ancrer dans une réalité édifiante.
Je peux parler par exemple de cette dernière phrase qui clignote presque comme pour nous dire "attention ceci est vrai", comme pour nous émouvoir davantage.
Oui, ça fonctionne mais dans le fond, on s'en fiche que ce soit vrai, d'ailleurs, ça ne devrait pas être vrai puisque c'est littérature. Ce qui compte c'est que ce soit juste. Et donc tu triches, un peu.
Pour le reste, le patchwork de sensations, de souvenirs, d'idées forment un tableau sensible, habile. J'ai presque envie d'applaudir mais au-delà de ce personnage qui se raconte en majuscules, des phrases gnomiques et du jeu sur l'ancrage dans le vrai, il me manque peut-être un truc qui ferait qu'en reculant un peu, j'aurais une meilleure vue d'ensemble.
Je peux parler par exemple de cette dernière phrase qui clignote presque comme pour nous dire "attention ceci est vrai", comme pour nous émouvoir davantage.
Oui, ça fonctionne mais dans le fond, on s'en fiche que ce soit vrai, d'ailleurs, ça ne devrait pas être vrai puisque c'est littérature. Ce qui compte c'est que ce soit juste. Et donc tu triches, un peu.
Pour le reste, le patchwork de sensations, de souvenirs, d'idées forment un tableau sensible, habile. J'ai presque envie d'applaudir mais au-delà de ce personnage qui se raconte en majuscules, des phrases gnomiques et du jeu sur l'ancrage dans le vrai, il me manque peut-être un truc qui ferait qu'en reculant un peu, j'aurais une meilleure vue d'ensemble.
Re: EDIFIANT : Retour difficile
grieg a écrit:Je réalise. Je m’assois en face d’elle, essaye de sourire.
- Pardon !
Je lis ça et j'entends ta voix. Et aussi ton sourire :-)
Très visuel !
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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