Butterfly©

Je place la poche dans son encoche, tubulure installée. Fais de jolis rêves en pagaille, je presse les ailes du butterfly. Tumeurs en été, décès en janvier, les papillons s’éteignent et je t’envoie les filer. Je ne fais pas de détail, j’enfonce l’aiguille du butterfly.

La perfusion coule et crache son potassium, il faudra du temps avant le liquide t’assomme. Je range soigneusement le matériel et repense à notre vie tout juste éclose : celle de petit être niché au creux d’un cocon, loin, bien loin de ces papillons ; à ce jour où le diagnostic a déchiré nos parois. Ce savoir me hante depuis ce qui semble une éternité. Poussés hors du nid, nous nous sommes envolés d’hôpitaux en hôpitaux butinant des chimio et toujours je les voyais te piquer avec ces aiguilles glaciales que l’on nomme butterfly.

Je ne crois plus en nous, je ne veux plus de ces heures prostrée à ton chevet attendant que tu touches enfin le fond et que tu remontes…peut-être. Je ne te demande pas de me comprendre mais simplement de couper la ligne de vie qui me relie à toi. J’arrête là, d’ailleurs la poche se vide, tu as perdu la bataille, je retire le dard du butterfly.


Plus les années passent, plus les défauts de ce texte me sautent au yeux. Je n'arrive cependant pas à trop y toucher. Je le mets quand même ici, pour voir. Je retravaillerai peut-être quelque chose de plus posé sur le sujet, à l'époque j'étais encore le nez dedans.

J'ai adoré "Poussés hors du nid, nous nous sommes envolés d’hôpitaux en hôpitaux butinant des chimio et toujours je les voyais te piquer avec ces aiguilles glaciales que l’on nomme butterfly." et l'idée centrale de ces aiguilles "butterfly", les associations que ce mot évoque ; en revanche, "Je ne te demande pas de me comprendre mais simplement de couper la ligne de vie qui me relie à toi." me paraît rompre l'équilibre du texte...

Je ne saurais te dire ce que j'ai le plus apprécié tellement j'ai été scotché au texte. Je n'ai rien à formuler de précis mais juste, que tes mots m'ont touchés.
Alors je te dis bravo !

socque a écrit: "Je ne te demande pas de me comprendre mais simplement de couper la ligne de vie qui me relie à toi." me paraît rompre l'équilibre du texte...

Oui c'est essentiellement ça qe je trouve un peu pataud.

Merci.

Je bute sur :
à ce jour où le diagnostic a déchiré nos parois. je dirais, "crevé"
et ici :
Poussés hors du nid, nous nous sommes envolés d’hôpitaux en hôpitaux , d'hôpital en hôpital (un à la fois) ?

Je trouve intéressant tout le travail autour du mot "butterfly", d'autant qu'il pouvait être tentant d'en faire trop, ça a failli avec "celle de petit être niché au creux d’un cocon", mais tu t'es arrêté avant de déborder.

Easter(Island) a écrit:Je bute sur :
à ce jour où le diagnostic a déchiré nos parois. je dirais, "crevé"

J'aime bien la déchirure, c'est plus long, ça peu continuer à s'étendre. Un crevaison c'est comme un coup de tonnerre, ensuite c'est plat et plus rien ne se passe.

et ici :
Poussés hors du nid, nous nous sommes envolés d’hôpitaux en hôpitaux , d'hôpital en hôpital (un à la fois) ?

Quand on commence à vraiment être malade il n'est pas rare de faire plusieurs hôpitaux dans la journée entre la consultation par ci, la médecine nucléaire ou radio par là... J'ai donc groupé.

Lehnerd a écrit:

Easter(Island) a écrit:Je bute sur :
à ce jour où le diagnostic a déchiré nos parois. je dirais, "crevé"

J'aime bien la déchirure, c'est plus long, ça peu continuer à s'étendre. Un crevaison c'est comme un coup de tonnerre, ensuite c'est plat et plus rien ne se passe.

et ici :
Poussés hors du nid, nous nous sommes envolés d’hôpitaux en hôpitaux , d'hôpital en hôpital (un à la fois) ?

Quand on commence à vraiment être malade il n'est pas rare de faire plusieurs hôpitaux dans la journée entre la consultation par ci, la médecine nucléaire ou radio par là... J'ai donc groupé.

d'accord avec la première remarque, sauf que "crever" rend bien la brutalité du diagnostic.
Pour ce qui est du pluriel à "hôpital", l'écriture doit-elle refléter expressément la réalité ? Je maintiens qu'à l'oreille "d'hôpital en hôpital" passe beaucoup mieux. Voilà pour moi :-)

Impossible de commenter un texte qui aborde des thèmes aussi durs de façon aussi réaliste, comme une sombre anecdote que l'auteur semble raconter malgré lui. Y'a des fautes, on en a soulevé quelques unes je crois. Au-delà de ça, je ne m'aventure pas.

Je ne te demande pas de me comprendre mais simplement de couper la ligne de vie qui me relie à toi. J’arrête là

Ça, je l'ai entendu, vécu, alors je ne peux commenter, désolée.
Ton texte me touche au vrai creux de moi Lehnerd et juste pour ça, merci.