Emballez, c'est pesé !

Un petit texte sans prétention, histoire d'essayer de vous faire sourire =-)

Emballez, c'est pesé !

Et si je décidais que j'en ai marre, juste une fois pour voir ? Hein ? Allez.

Mon rêve se réalisait il n'y a pas deux minutes, ça allait se passer là, sous mes yeux ! Je l'avais, Bon sang ! Ma grille de loto (ô fidèle grille) remplie comme à l'accoutumée des même nombres – de mes nombres.

Voyez plutôt. Je suis dans la cuisine en train de me préparer un sandwich au saumon, lorsque j'entends le magnétoscope se mettre en marche. Tiens, c'est l'heure du loto, pensé-je. Notez : trente ans de jeu quotidien sans ne jamais rien gagner, ça vous apprend le maintien.
J'attrape une baguette de pain, un couteau dans l'autre main, elle n'a aucune chance : un seul va et viens, zip-zap, et la malheureuse est amputée de moitié, dont l'une s'apprête à endurer une éventration en règle. (Notez aussi que malgré trente ans d'ignorance quotidienne de la part de la jolie blonde qui présente le tirage, votre cœur semble toujours manquer un battement lorsque les premières notes du générique de la Française des Jeux vibrent dans vos tympans. Frisson.)

Tandis que je sifflote les triolets du générique à la perfection, je risque un regard par la porte entrebâillée. Au stade où j'en suis, dis-je tout haut à l'intention de la télévision, tu peux annoncer cocotte, je m'en fous ! Et c'est le drame. Un, deux, trois numéros dans l'ordre. Ma main gauche se relâche d'elle-même, le pain tranché m'échappe et s'écroule misérablement sur le carrelage blanc. La gravité n'a plus de sens, je flotte quelque part dans les ondes, priant de tout mon être. Quatre... Quatre oui, cinq ! La liste continue. Le 10 vient de sortir, sous mes yeux, dans mes oreilles et jusqu'au plus profond de mon cœur qui à nouveau manque un battement. Alors mon autre main se relâche. Puis cette douleur dans le bras, et le couteau à pain qui tombe, et ma vision qui se brouille et... Et le carrelage blanc, peu à peu teinté de ce rouge épais qui circule lentement entre les carreaux, le long des jointures.

Et puis plus rien. J'ai froid.
Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé, mais je suis à nouveau debout. Mon cœur ne bat plus du tout, et tandis que j'essaye de saisir mon ticket de loto, l'imbécile ne bouge pas du rebord de l'évier en inox. Je flotte encore, dans les ondes peut-être, mais au-dessus de mon cadavre assurément. Alors si ça ! ce n'est pas une bonne raison d'être en rogne, qu'on me le dise et qu'on m'explique : POURQUOI DEVRAIS-JE GARDER MON CALME ?!

La chute est marrante, ouais. Mais la description de la confection du sandwich m'a gonflée...

rigolo, oui
mais pas trop compris pourquoi le sang par terre après une crise cardiaque... allô Kazar ? ;-)

ou alors, en plus, il s'est planté le couteau dans un pied :-)))

Sans plus... Le sujet je crois, plus qu'autre chose...

Note (Notez !) : un seul va-et-vient

trente ans de jeu quotidien sans ne jamais rien gagner,

Birarre formulation...

Sinon, bien aimé l'humour noir !

Oui, la chute est plutôt marrante... à force d'attendre, le cœur devient fragile :-)


J'ai bien aimé la rapidité du ton dans le deuxième gros paragraphe ("tandis que je sifflote..."), on sent que tout s'accélère, sans doute au même rythme que ses battements cardiaques.

Après, il y a tout de même quelque chose d'assez banal dans les évènements décrits.

Dernière chose : à la place de "maintien" (dans la phrase : "Notez : trente ans de jeu quotidien sans ne jamais rien gagner, ça vous apprend le maintien"), j'aurai peut-être préféré le mot "régularité", j'ai l'impression que ça sonne mieux. Mais c'est un avis perso quoi... :-)

Comme Mentor, le coup du sang par terre avec une crise cardiaque m'a interpellée mais peut-être le couteau dans le pied oui ou alors la tête qui a cogné contre le rebord de la table... Bref, détail, mais ça détourné mon attention.
J'ai aimé ce texte, qui ne se prend en effet pas trop au sérieux mais offre un joli moment de tension, celle qu'on devrait ressentir en pareil cas. Quelques observations finement croquées sur le générique ou la blonde de service. Pas inoubliable, mais pas désagréable à lire du tout !

Un détail, le loto n'est pas journalier...heureusement pour les cardiaques !
Sinon bonjour les hectolitres de résiné répandus sur des carreaux de cuisine sans avenir !

Il manque juste la série de numéros pour mon pauvre cœur malade...