LOISEAU : Le sale air de l'acteur

Un début qui peine un peu à s'installer, on sent qu'il a fallu le temps que tu te glisses vraiment dans la peau de Loiseau, puis ça se met en place, de la grande qualité, rien à redire (voir mes précédents commentaires pour les détails).
L'histoire au théâtre, les suicides sur scène, ça me plaît, parce que c'est bien écrit, parce que c'est rempli des pensées de Loiseau, parce que les monologues sont excellents et puis aussi parce qu'il y a du glauque et du noir admirablement bien traités.
Arrive la fin, la Wanda je bousille tout et là, mon enthousiasme se tempère. La secrétaire-amante-un peu cruche a tout compris et dézingue à tout va. Suis un peu sceptique, je ne la voyais pas comme ça et en même temps, ça se termine de manière brute et sèche, c'est pas si mal, on est marqués. Juste une impression d'écrit non pas trop vite, mais trop "obligé", parce qu'il fallait trouver une fin, parce que tu en aurais bien encore écrit une dizaine de chapîtres Loiseau, parce que t'as commencé à vraiment aimer ça, oui mais voilà, fallait bien arrêter, alors t'as cherché un moyen, tu l'as trouvé et tu l'as traité comme tu l'as senti mais peut-être pas comme tu l'aurais fait si Loiseau était un vrai personnage de roman, sans contraintes de temps pour poster, sans contraintes de signes, bref sans aucun contrainte, si ce n'est celle de la démangeaison de la plume qui prend quand ça lui prend et ne supporte pas d'être commandée.
Loiseau, c'est un personnage qui pourrait faire l'objet d'un roman à part entière sous tes doigts, pas simplement d'un exo.

Kill, tu as une immense capacité à tourner ton regard vers l'autre, et c'est une caractéristique de ton écrit qui m'est chère. S'oublier, se lancer dans l'écrit en y intégrant cette empathie curieuse, cet intérêt avide pour les gens. Cette subtilité qui jamais ne se départit d'un brin de dérision tendre.
J'aime beaucoup. Sincèrement.
Dans ce Loiseau, tu t'es installé comme on s'installe à une table d'un café, on flâne un peu, on laisse traîner son regard histoire de s'imprégner du décor. On croise les regards, on attrape une expression. On définit les contours.
Une fois à l'aise, on se laisse aller à la rêverie, on s'y plait, on rêve éveillé.
Et puis l'heure est là pour nous rappeler qu'il faut y aller.
C'est comme ça que j'ai vécu ton Loiseau. Pour le fond, j'ai ressenti un décalage à la sortie du théatre, mais pour le style, pas de doute, tout est perception réaliste, transposition "poétique" des choses, des événements, des ressentis. Quand je dis "poétique", c'est bien sûr pour ce sens de l'image qui nous rend tout plus proche.
Que dire de plus si ce n'est: t'es vraiment doué, mon grand. :o)

Un bon texte, vraiment. C’est prenant, saisissant même, écrit avec une plume acérée, percutante qui pointe souvent là où il faut. L’enquête est là, même sous ses airs de prétextes ; elle part peut-être juste un peu faiblement... L’histoire de la secte a mis du temps à m’emballer et puis finalement tu parviens à l’ancrer dans le récit, lui donner une vraie dimension.
Ce que je reprocherais à ce texte, c’est sa densité : tu multiplies les personnages, cherches à les rendre palpables, tu veux instaurer un vrai décor, tout en construisant une intrigue solide et en y intégrant en permanence des réflexions de portée plus générale. Ça fait beaucoup d’autant que la forme est au moins aussi dense que le fond. J’ai souvent eu l’impression que tu voulais trop en faire : tu multiplies les phrases chocs, les effets rythmiques, tu cherches sans cesse l’aphorisme. Parfois ça fonctionne bien, tu scotches, coupes le souffle, sauf qu’à la fin du texte j’étais presque au bord du malaise tellement j’en pouvais plus ! T’as un peu le goût du trop et finalement tu finis presque par noyer le lecteur.
Ça n’empêche que j’ai aimé, le texte est intelligent, bien pensé et bien écrit. Tu as une belle manière d’observer le monde et de le retranscrire.

J'ai beaucoup aimé ce Loiseau et voici quelques raisons :

- Parce qu'on peut lire : "Ça me rend de si bonne humeur que j'évite les clochards de peur d'avoir envie de leur filer tout mon blé." et des dizaines d'autres trucs aussi bons.

- Parce qu'on le souligne pas assez, mais c'est plein d'humour (mention spéciale pour les titres de chapitre), et ça me fait rire.

- Parce que tu joues avec les clichés, et que tu le raconte comme il se passe(rait) dans la vraie vie. A ce titre, le passage dans l'asile est très bon, et le moment avec l'indic par exemple est grand.

- Parce que l'histoire est déroulée naturellement, et qu'on te suit partout. Et pourtant, il n'y a pas deux lignes quasiment sans une trouvaille, un truc, une idée.

Et j'en arrive à ce qui me plait moins :

Tu arrives à caser plein de choses en faisant avancer ton récit, sans qu'on décroche. J'aime assez que tu ne te contentes pas d'une idée par chapitre, pour être sûr qu'on comprenne bien :-) mais ça perd en efficacité. Aussi, cette densité est parfois un peu "gratuite", anarchique.

Ce qui ne me semble pas abouti, c'est qu'il y a beaucoup de choses qui n'ont pas de cohérences entre elles. Par exemple, j'aime le passage de la vieille femme du métro, mais elle est dans le texte comme un interlude extérieur.

Pour résumer, tout est bon, et ça peut être amélioré dans la façon de placer et de lier les différentes choses.

Pour la fin, je trouve que tu nous y amènes un peu trop brutalement, mais à mon avis, c'est une question de temps pour écrire.

Voilà, j'ai vraiment aimé ce texte !

Ca y est ! je l'ai lu !! et je suis soufflé !!! soufflé parce que c'est dense, rempli d'anecdotes, de détails, de personnages qui donnent du relief à Loiseau et Wanda. Soufflé par l'humour omniprésent et qui fait très souvent mouche. Mes préférés :

"Je sens que je vais me faire une amie ! .... Tu veux ma photo, fils de pute !"
et
j'adore le coup de la "gifle à la Lino Ventura" et du détective qui sort du bistrot sans renseignement, sans sa bière, sans même une bousculade !

Soufflé par le style, le vocabulaire ... qui colle totalement au genre ! D'ailleurs, assez rapidement, j'ai oublié de faire attention à tout ça tant j'étais pris dans l'histoire. Juste le plaisir et ça, c'est signe que ça fonctionne bien, très bien.

Bref, ça part vraiment très fort cette série ! Faudrait que notre admin trouve une idée pour valoriser un peu plus tout ça : fuseau spécial, titres en couleur, .... j'en sais rien mais je crois vraiment que ça vaut le coup !

Bravo Kill ! Bravo

Eh hop, je remonte ce texte d'un auteur qui ne nous écrit pas assez souvent, mais quand il s'y met... Vous pouvez picorer dans ce Loiseau, c'est du bonheur !

Ouahou ! ça décoiffe !
Rien à redire, tout à relire... d'ici quelques temps.
J'ai pas eu l'temps d'souffler, un bien bel engrenage.
Just'un truc qui m'dérange, c'est le café renversé dans la bagnole de Hassan. Moi quand je prends un café de nuit dans une station service et qu'il faut que je file comme une envie de pisser que je viens pourtant de soulager, je me brûle la gueule avant de jeter le gobelet dans la poubelle à côté de laquelle je suis garé.
Je sais trop bien qu'on ne trimbale pas du café en roulant, sauf dans ces caisses à option où y a le petit anneau prévu pour, le café où la canette, à côté ou à la place du cendrier.
Là, Loiseau, c'est un grand manque de professionnalisme !
Cette Wanda, tout de même !
Vous voyez quelqu'un, dans le rôle ? Ou c'est à chacun de se démerder en faisant l'inventaire de ses connaissances appétissantes ?
Je n'ai pas épluché les commentaires, il y en a trop long, et il faut garder du temps pour la vraie vie...
Dommage.

Chapeau bas... Un Loiseau qui mérite largement de revenir en tête de gondole...
Beaucoup de plaisir à sa lecture.

J'ai bien aimé, même si je trouve qu'il en manque un peu du côté de l'embrigadement pour qu'on avale les suicides sur scène sans sourciller... Mais bon, c'est bien ficelé tout d'même. Peut-être que tu forces un peu sur le rôle de Wanda "la nettoyeuse" ? Elle a du mordant, c'est certain, elle éclipserait presque Loiseau.
Mais ce que je préfère c'est ça :

killgrieg a écrit:« Je vous aime ! C'est un peu tôt ? ».

Ça c'est vraiment un truc comme on rêverait d'avoir l'occasion de le dire.

Whaouw! (vindieu) whaouw! je vais devoir vider l'encre de mon imprimante pour m'atteler à tout ça! 6 chapitres de lus, je fais une pause en prévision des suivants, tout en étant déjà impatient de les lire, ce qu'une vulgaire fatigue oculaire m'empêche de faire présentement.
il est bon ce Loiseau, le sale air de l'acteur me plait beaucoup, le style est agréable et on rentre sans peine dans l'intrigue, avec des moments d'anthologie, les "Je vous aime ! C'est un peu tôt ?" , les "Je sens que je vais me faire une amie ! .... Tu veux ma photo, fils de pute !" le coup de Lardieu etc..
merci loup de nous avoir remis ce drôle d'oiseau en tête de file!

Il y aurait trop de passages à citer et, comme je l'ai lu direct de l'écran, je n'ai pas le courage de recommencer. Les yeux explosés par une lecture intensive, je dirai seulement que ce Loiseau m'a énormément plu.
J'ai cette impression qu'on a basculé du côté des hard boiled guys dans la dernière partie du récit avec une fin un peu déconcertante. C'est bien glauque, tout ça, ce qui n'est pas pour me déplaire.
En gros, wahou ! C'est du texte !

C'est pas pour cirer des pompes (bien que ceci soit le deuxième texte que j'extirpe des entrailles de VE...du même auteur chevelu) mais je réponds.

D'une part pour que les Véliens (plus néo que moi encore) gardent bien à l'esprit qu'ici, on joue ensemble. On apprend ensemble. Il y a un esprit VE (tous les exercices le prouvent...) qu'il serait bon d'entretenir.

Et comme dirait l'autre, ce qui est dit est dit ! ;-)




Je me suis tapé tous les Loiseau, bien sûr, et j'ai un gros coup de coeur pour celui-là.

A cela, plusieurs raisons.

L'écriture est fluide, maîtrisée avec arrogance tant elle ne bouge pas d'un iota. Il y a la technique, il y a l'humour, les idées, la cohérence, l'univers, une touche perso.

Il y a de grands moments (le réveil, le théâtre, la fin) et du rythme.

Putain (pan, la cagnotte), c'est bon.

Les enfilages de mouches : une fin somme toute un peu abrupte, mais qui dépeint une toute autre version de Wanda. Comme à chaque fois, c'est rempli.

Allez les autres, au boulot !

Désolé de remonter ce texte, mais je ne pouvais pas m'empêcher de complimenter l'auteur. Je suis tout nouveau ici mais je pense pouvoir déjà dire que tu fais partie des quelques écrivains qui forcent l'humilité.

en pleine écriture du mien, je me dis tiens je vais voir un peu les autres.

j'aurais pas dû.
Mon texte ne sera qu'un soubresaut morbide de ton Loiseau.

Tu aurai fait un malheur chez le poulpe. Je me suis longtemps demandé ou tu nous emmenais, j'ai trouver la fin qui ne s’embarrasse pas de fioriture plutôt couillu.