Ni la mort, ni la vie...
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Sahkti
Kilis
karen
7 participants
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Ni la mort, ni la vie...
Ni la mort, ni la vie…
Au réveil on la lave, on la coiffe, on l’habille ;
elle se laisse faire ainsi qu’une poupée.
Au petit déjeuner on lui dit que sa fille
viendra la voir, avant la fin de la journée.
Regard dans le vague et la tête inclinée,
ses lèvres figées en un pâle sourire,
elle est assise là, toute la matinée ;
il est de meilleur sort, mais il en est de pire…
Tel un enfant dolent caressant son doudou
d’un geste machinal elle lisse sa jupe.
Aucun pli n’apparaît pourtant sur ses genoux ;
ce geste inhabité étrangement l’occupe.
Rien ne semble l’atteindre en son monde isolé.
Parfois sa main se lève, mouvement incertain ;
au bord de sa paupière une larme a perlé.
Est-ce le souvenir d’un quelconque chagrin ?
Et lorsqu’une lueur traverse son esprit,
traversant en éclair ses pauvres yeux fanés,
stupéfait, incrédule, attentif on se dit :
« elle va s’exprimer » alors l’espoir renaît !
En effet, impromptu, elle sort du silence,
s’adressant au hasard à un fantôme errant,
les mots sont hésitants, propos sans cohérence,
puis le regard s’éteint, redevient comme avant.
Elle fut jeune et belle et elle aima la vie.
Comment croire qu’un jour son esprit a chuté ?
Elle mange, elle dort, elle est là, son corps vit
mais si peu, démuni d’intérieure clarté.
Soudain, elle se lève et très déterminée,
va vers la porte, l’ouvre, s’engage dans la rue.
Sa précipitation et ses grands pas pressés
en désaccord avec son regard éperdu
elle va, ne sait où, mais marche d’un bon pied !
L’infirmière, à ses trousses a du mal à la suivre.
L’escapade, chez elle est un fait coutumier ;
un sursaut de l’instinct, pour l’aider à survivre ?
embellie
Au réveil on la lave, on la coiffe, on l’habille ;
elle se laisse faire ainsi qu’une poupée.
Au petit déjeuner on lui dit que sa fille
viendra la voir, avant la fin de la journée.
Regard dans le vague et la tête inclinée,
ses lèvres figées en un pâle sourire,
elle est assise là, toute la matinée ;
il est de meilleur sort, mais il en est de pire…
Tel un enfant dolent caressant son doudou
d’un geste machinal elle lisse sa jupe.
Aucun pli n’apparaît pourtant sur ses genoux ;
ce geste inhabité étrangement l’occupe.
Rien ne semble l’atteindre en son monde isolé.
Parfois sa main se lève, mouvement incertain ;
au bord de sa paupière une larme a perlé.
Est-ce le souvenir d’un quelconque chagrin ?
Et lorsqu’une lueur traverse son esprit,
traversant en éclair ses pauvres yeux fanés,
stupéfait, incrédule, attentif on se dit :
« elle va s’exprimer » alors l’espoir renaît !
En effet, impromptu, elle sort du silence,
s’adressant au hasard à un fantôme errant,
les mots sont hésitants, propos sans cohérence,
puis le regard s’éteint, redevient comme avant.
Elle fut jeune et belle et elle aima la vie.
Comment croire qu’un jour son esprit a chuté ?
Elle mange, elle dort, elle est là, son corps vit
mais si peu, démuni d’intérieure clarté.
Soudain, elle se lève et très déterminée,
va vers la porte, l’ouvre, s’engage dans la rue.
Sa précipitation et ses grands pas pressés
en désaccord avec son regard éperdu
elle va, ne sait où, mais marche d’un bon pied !
L’infirmière, à ses trousses a du mal à la suivre.
L’escapade, chez elle est un fait coutumier ;
un sursaut de l’instinct, pour l’aider à survivre ?
embellie
Invité- Invité
Re: Ni la mort, ni la vie...
Touchée...Par un texte sans détour qui me fait violemment penser à une aînée qui me manque beaucoup.
karen- Nombre de messages : 33
Age : 49
Localisation : lille
Date d'inscription : 13/12/2008
Re: Ni la mort, ni la vie...
Oui, un texte dur, simple, efficace. Je trouve qu'il mérite une forme plus accomplie et, comme j'ai l'impression que vous avez voulu écrire en dodécasyllabes classiques, je me permets de vous signaler ci-dessous les vers qui, si on compte les syllabes selon les règles de la prosodie française classique, n'en sont pas :
Re-gard-dans-le-va-gue et-la-tê-te in-cli-née (11 syllabes)
ses-lè-vres-fi-gées-en-un-pâ-le-sou-rire (11)
Par-fois-sa-main-se-lè-ve-mou-ve-ment-in-cer-tain (13)
va-vers-la-por-te-l’ou-vre-s’en-ga-ge-dans-la-rue (13)
L’in-fir-miè-re à-ses-trou-sses-a-du-mal-à-la-suivre (13)
Re-gard-dans-le-va-gue et-la-tê-te in-cli-née (11 syllabes)
ses-lè-vres-fi-gées-en-un-pâ-le-sou-rire (11)
Par-fois-sa-main-se-lè-ve-mou-ve-ment-in-cer-tain (13)
va-vers-la-por-te-l’ou-vre-s’en-ga-ge-dans-la-rue (13)
L’in-fir-miè-re à-ses-trou-sses-a-du-mal-à-la-suivre (13)
Invité- Invité
Re: Ni la mort, ni la vie...
Beaucoup de douceur pour exprimer cette fatalité qui nous déroute.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Ni la mort, ni la vie...
Je crois qu'on a tous dans un coin de notre vie quelqu'un "comme ça", comme le poème le raconte, de façon sensible et vraiment touchante.
Il est possible que le poème gagne à être retravaillé, qu'on puisse en améliorer la forme, cependant tel qu'il nous est livré il remplit déjà bien son rôle.
Il est possible que le poème gagne à être retravaillé, qu'on puisse en améliorer la forme, cependant tel qu'il nous est livré il remplit déjà bien son rôle.
Invité- Invité
Re: Ni la mort, ni la vie...
Pas aimé cette construction du tout; une prose massacrée on ne sait au juste pourquoi, pour le joli des lignes en ligne et surtout par manque de courage probablement.
Invité- Invité
Re: Ni la mort, ni la vie...
Et bien je suis restée ue bonne partie du sujet sur le côté.
Non par manque de connaissance de quelqu'un qui... on a tous quelqu'un qui.
Ni parce que pas d'émotion, elel est là et on ressent tout ça.
Mais cette émotion me semble justement un brin facile et, de surcroît, tu l'expose dans une poésie presque prosée qui ne lui rend guère hommage. Avis perso bien sûr mais tout ceci me paraît trop mécanique, pas assez fluide à mon goût.
Une autre fois, sans doute, désolée.
Non par manque de connaissance de quelqu'un qui... on a tous quelqu'un qui.
Ni parce que pas d'émotion, elel est là et on ressent tout ça.
Mais cette émotion me semble justement un brin facile et, de surcroît, tu l'expose dans une poésie presque prosée qui ne lui rend guère hommage. Avis perso bien sûr mais tout ceci me paraît trop mécanique, pas assez fluide à mon goût.
Une autre fois, sans doute, désolée.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Ni la mort, ni la vie...
Voilà que se profile un avenir déambulatoire...Brrr
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Ni la mort, ni la vie...
Bonjour Embellie,
Je trouve que les mots restent bien au bord de... c'est un compliment, enfin une qualité pour le poème plutôt, il y a même un peu d'humour alors que la mémoire, que ce soit l'oubli ou l'obsession, c'est pas un sujet pour ça, ni en poésie, ni ailleurs.
Je trouve que les mots restent bien au bord de... c'est un compliment, enfin une qualité pour le poème plutôt, il y a même un peu d'humour alors que la mémoire, que ce soit l'oubli ou l'obsession, c'est pas un sujet pour ça, ni en poésie, ni ailleurs.
Re: Ni la mort, ni la vie...
C'est un texte que je verrais mieux en prose. Tel quel je parlerais plutôt de versification que de poésie. Désolée d'être si abrupte parce que le sujet me touche évidemment mais ...
Re: Ni la mort, ni la vie...
je le trouve un peu long, le sujet ne m'à pas trop touché, je m'en excuserai presque, je pense que c'est une question de goût, les sujets (d'actualité) m'irritent en poésie..
je tenais seulement à souligner l'écriture qui est belle
je tenais seulement à souligner l'écriture qui est belle
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