L'empreinte du diable
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Arielle
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Deoxys 2
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L'empreinte du diable
Chapitre 1
Sally se promenait dans le quartier de Main Street. Elle tourna au coin de Downing Record, puis longea le boulevard qui s'étendait éperduemment devant elle. Ses chaussures à talons, qu'elle avait achetées la veille, résonnait de leur monotone claudiquement sur le macadam. Ses cheveux voltigeaient derrière elle au rythme de ses pas, et ses yeux vifs scrutaient la file de voiture inninterrompue dont le scintillement au soleil gênaient ses fragiles pupilles, plus accoutumées à la lumière tamisée de son appartement qu'a l'éblouissante clarté de Chicago. Rien sur son visage encore enfantin ne laissait cependant paraître une quelconque anxiété. Sally aimait être sur le qui-vive, se laissant guider par son instinct, à l'affut de toute source d'ironie ou d'amusement dont elle aimait profiter.
Elle arriva bientôt à destination. Elle s'arrêta devant le magasin. SON magasin. Elle poussa la lourde porte de chêne. Déjà elle sentait cette odeur si particulière qu'elle apréciait tant, subtil mélange de senteurs de renfermé, de poussière, mais aussi d'autre chose qu'elle n'arrivait pas à qualifier. Cela lui rappelait ses souvenirs d'enfance, quand elle coupait du bois avec son père dans la forêt et que l'air sentait la résine et l'écorce fraiche, ou encore le pain d'épice encore tiède que sa grand-mère sortait du four.. Peu à peu, les yeux de Sally s'habituèrent à l'obscurité perenne du magasin et elle put distinguer ce qu'elle était venue chercher : la silhouette du meuble en pin qu'elle convoitait depuis plusieurs mois se découpait en ombre chinoise dans la clarté de la porte restée ouverte. Ce meuble ancien l'attirait sans qu'elle ne puisse expliquer pourquoi. Une sorte de lien mystique l'unissait à cet ouvrage. La première fois qu'elle était venue, cette attirance lui avait fait peur, elle ne comprenait pas d'où elle venait et s'en méfiait... Puis peu à peu, l'envie de revoir ces scultures étranges taillées dans le bois, l'envie de découvrir ce qu'il y avait à l'intérieur du coffre s'empara cependant d'elle et elle décida de revenir au magasin... Sally s'approcha...
« -Miss Lincoln ? Je ne vous avais pas entendue entrer.
-Oh, bonjour Mr Li-Nang ! »
Elle observa attentivement le viel homme. Malgré le nombre de fois important qu'elle venait visiter son magasin, la jeune femme n'arrivait jamais à savoir ce qu'il pensait ou ressentait. Du visage de l'asiatique, marqué par les rides et les aléas de la vie, n'émanait aucune émotion.
« Vous souhaitez la même chose que les autres fois ? L'achetez-vous enf...
Que se passait-il ? Sally n'entendait plus la voix grave et puissante de l'antiquaire... Quelle était cette sonnerie qui lui vriait les tympans ? La jeune femme ouvrit les yeux. Les chiffres digitals du réveil, dont émanaient une lumière verte phosphorescente, indiquaient sept heures du matin. ..
Sally se promenait dans le quartier de Main Street. Elle tourna au coin de Downing Record, puis longea le boulevard qui s'étendait éperduemment devant elle. Ses chaussures à talons, qu'elle avait achetées la veille, résonnait de leur monotone claudiquement sur le macadam. Ses cheveux voltigeaient derrière elle au rythme de ses pas, et ses yeux vifs scrutaient la file de voiture inninterrompue dont le scintillement au soleil gênaient ses fragiles pupilles, plus accoutumées à la lumière tamisée de son appartement qu'a l'éblouissante clarté de Chicago. Rien sur son visage encore enfantin ne laissait cependant paraître une quelconque anxiété. Sally aimait être sur le qui-vive, se laissant guider par son instinct, à l'affut de toute source d'ironie ou d'amusement dont elle aimait profiter.
Elle arriva bientôt à destination. Elle s'arrêta devant le magasin. SON magasin. Elle poussa la lourde porte de chêne. Déjà elle sentait cette odeur si particulière qu'elle apréciait tant, subtil mélange de senteurs de renfermé, de poussière, mais aussi d'autre chose qu'elle n'arrivait pas à qualifier. Cela lui rappelait ses souvenirs d'enfance, quand elle coupait du bois avec son père dans la forêt et que l'air sentait la résine et l'écorce fraiche, ou encore le pain d'épice encore tiède que sa grand-mère sortait du four.. Peu à peu, les yeux de Sally s'habituèrent à l'obscurité perenne du magasin et elle put distinguer ce qu'elle était venue chercher : la silhouette du meuble en pin qu'elle convoitait depuis plusieurs mois se découpait en ombre chinoise dans la clarté de la porte restée ouverte. Ce meuble ancien l'attirait sans qu'elle ne puisse expliquer pourquoi. Une sorte de lien mystique l'unissait à cet ouvrage. La première fois qu'elle était venue, cette attirance lui avait fait peur, elle ne comprenait pas d'où elle venait et s'en méfiait... Puis peu à peu, l'envie de revoir ces scultures étranges taillées dans le bois, l'envie de découvrir ce qu'il y avait à l'intérieur du coffre s'empara cependant d'elle et elle décida de revenir au magasin... Sally s'approcha...
« -Miss Lincoln ? Je ne vous avais pas entendue entrer.
-Oh, bonjour Mr Li-Nang ! »
Elle observa attentivement le viel homme. Malgré le nombre de fois important qu'elle venait visiter son magasin, la jeune femme n'arrivait jamais à savoir ce qu'il pensait ou ressentait. Du visage de l'asiatique, marqué par les rides et les aléas de la vie, n'émanait aucune émotion.
« Vous souhaitez la même chose que les autres fois ? L'achetez-vous enf...
Que se passait-il ? Sally n'entendait plus la voix grave et puissante de l'antiquaire... Quelle était cette sonnerie qui lui vriait les tympans ? La jeune femme ouvrit les yeux. Les chiffres digitals du réveil, dont émanaient une lumière verte phosphorescente, indiquaient sept heures du matin. ..
Re: L'empreinte du diable
Il ne se passe pas grand-chose dans le texte, mais vous réussissez à installer une ambiance, et ça c'est agréable. J'ai envie de connaître la suite.
Cela dit, il y a à mon avis dans ce que vous avez écrit quelques maladresses que je me permets de vous signaler ; pour ne rien vous cacher, j'ai failli décrocher au début, vous verrez pourquoi.
Bienvenue sur Vos Ecrits, à vous lire bientôt !
Sally se promenait dans le quartier de Main Street. Elle tourna au coin de Downing Record, puis longea le boulevard qui s'étendait éperdument (c'est là que j'ai failli arrêter ma lecture ; à quoi ça correspond, un boulevard qui s'étend de manière éperdue devant quelqu'un ?) devant elle. Ses chaussures à talons, qu'elle avait achetées la veille, résonnaient de leur monotone claudiquement sur le macadam. Ses cheveux voltigeaient derrière elle au rythme de ses pas, et ses yeux vifs scrutaient la file de voiture ininterrompue (un seul "n") dont le scintillement au soleil gênaient ses fragiles pupilles (le qualificatif "fragile" ici est un peu bizarre, je trouve), plus accoutumées à la lumière tamisée de son appartement qu'à l'éblouissante clarté de Chicago. Rien sur son visage encore enfantin ne laissait cependant (pourquoi "cependant" ? Ce mot indique une contradiction apparente ; en quoi le fait que le visage soit encore enfantin rend étonnant qu'aucune anxiété n'y paraisse ?) paraître une quelconque anxiété. Sally aimait être sur le qui-vive, se laissant guider par son instinct, à l'affût de toute source d'ironie ou d'amusement dont elle aimait profiter.
Elle arriva bientôt à destination. Elle s'arrêta devant le magasin. SON magasin. Elle poussa la lourde porte de chêne. Déjà elle sentait cette odeur si particulière qu'elle apréciait tant, subtil mélange de senteurs de renfermé, de poussière, mais aussi d'autre chose qu'elle n'arrivait pas à qualifier. Cela lui rappelait ses souvenirs d'enfance, quand elle coupait du bois avec son père dans la forêt et que l'air sentait la résine et l'écorce fraîche, ou encore le pain d'épice encore tiède que sa grand-mère sortait du four... (Ce passage me plaît bien.) Peu à peu, les yeux de Sally s'habituèrent à l'obscurité pérenne (le qualificatif "pérenne" est vraiment bizarre pour une obscurité ; vouliez-vous dire "persistante" ?) du magasin et elle put distinguer ce qu'elle était venue chercher : la silhouette du meuble en pin qu'elle convoitait depuis plusieurs mois se découpait en ombre chinoise dans la clarté de la porte restée ouverte. (Quand quelque chose se découpe en ombre chinoise, c'est à contre-jour ; or là, le personnage est entré par la porte qui est derrière elle : c'est elle qui, par rapport au meuble, est en ombre chinoise) Ce meuble ancien l'attirait sans qu'elle (je pense que le "ne" explétif que vous avez mis ici n'est pas utile, peut-être pas correct) puisse expliquer pourquoi. Une sorte de lien mystique l'unissait à cet ouvrage. La première fois qu'elle était venue, cette attirance lui avait fait peur, elle ne comprenait pas d'où elle venait et s'en méfiait... Puis peu à peu, l'envie de revoir ces sculptures étranges taillées dans le bois, l'envie de découvrir ce qu'il y avait à l'intérieur du coffre s'empara cependant (là encore, je ne pense pas que l'adjonction de ce "cependant" soit utile, même si je comprends mieux pourquoi il est là) d'elle et elle décida de revenir au magasin... Sally s'approcha...
« -Miss Lincoln ? Je ne vous avais pas entendue entrer.
-Oh, bonjour Mr Li-Nang ! »
Elle observa attentivement le viel homme. Malgré le nombre de fois important qu'elle venait visiter son magasin (formulation maladroite je trouve, déjà parce qu'on écrit : "le nombre de fois où"), la jeune femme n'arrivait jamais à savoir ce qu'il pensait ou ressentait. Du visage de l'asiatique, marqué par les rides et les aléas de la vie, n'émanait aucune émotion. (là aussi, une émotion qui émane d'un visage, c'est un peu curieux ; un visage exprime une émotion)
« Vous souhaitez la même chose que les autres fois ? L'achetez-vous enf...
Que se passait-il ? Sally n'entendait plus la voix grave et puissante de l'antiquaire... Quelle était cette sonnerie qui lui vrillait les tympans ? La jeune femme ouvrit les yeux. Les chiffres digitals du réveil, dont émanait (et non "émanaient", c'est la lumière qui émane ; là aussi l'usage du verbe me paraît un peu curieux) une lumière verte phosphorescente, indiquaient sept heures du matin...
Cela dit, il y a à mon avis dans ce que vous avez écrit quelques maladresses que je me permets de vous signaler ; pour ne rien vous cacher, j'ai failli décrocher au début, vous verrez pourquoi.
Bienvenue sur Vos Ecrits, à vous lire bientôt !
Sally se promenait dans le quartier de Main Street. Elle tourna au coin de Downing Record, puis longea le boulevard qui s'étendait éperdument (c'est là que j'ai failli arrêter ma lecture ; à quoi ça correspond, un boulevard qui s'étend de manière éperdue devant quelqu'un ?) devant elle. Ses chaussures à talons, qu'elle avait achetées la veille, résonnaient de leur monotone claudiquement sur le macadam. Ses cheveux voltigeaient derrière elle au rythme de ses pas, et ses yeux vifs scrutaient la file de voiture ininterrompue (un seul "n") dont le scintillement au soleil gênaient ses fragiles pupilles (le qualificatif "fragile" ici est un peu bizarre, je trouve), plus accoutumées à la lumière tamisée de son appartement qu'à l'éblouissante clarté de Chicago. Rien sur son visage encore enfantin ne laissait cependant (pourquoi "cependant" ? Ce mot indique une contradiction apparente ; en quoi le fait que le visage soit encore enfantin rend étonnant qu'aucune anxiété n'y paraisse ?) paraître une quelconque anxiété. Sally aimait être sur le qui-vive, se laissant guider par son instinct, à l'affût de toute source d'ironie ou d'amusement dont elle aimait profiter.
Elle arriva bientôt à destination. Elle s'arrêta devant le magasin. SON magasin. Elle poussa la lourde porte de chêne. Déjà elle sentait cette odeur si particulière qu'elle apréciait tant, subtil mélange de senteurs de renfermé, de poussière, mais aussi d'autre chose qu'elle n'arrivait pas à qualifier. Cela lui rappelait ses souvenirs d'enfance, quand elle coupait du bois avec son père dans la forêt et que l'air sentait la résine et l'écorce fraîche, ou encore le pain d'épice encore tiède que sa grand-mère sortait du four... (Ce passage me plaît bien.) Peu à peu, les yeux de Sally s'habituèrent à l'obscurité pérenne (le qualificatif "pérenne" est vraiment bizarre pour une obscurité ; vouliez-vous dire "persistante" ?) du magasin et elle put distinguer ce qu'elle était venue chercher : la silhouette du meuble en pin qu'elle convoitait depuis plusieurs mois se découpait en ombre chinoise dans la clarté de la porte restée ouverte. (Quand quelque chose se découpe en ombre chinoise, c'est à contre-jour ; or là, le personnage est entré par la porte qui est derrière elle : c'est elle qui, par rapport au meuble, est en ombre chinoise) Ce meuble ancien l'attirait sans qu'elle (je pense que le "ne" explétif que vous avez mis ici n'est pas utile, peut-être pas correct) puisse expliquer pourquoi. Une sorte de lien mystique l'unissait à cet ouvrage. La première fois qu'elle était venue, cette attirance lui avait fait peur, elle ne comprenait pas d'où elle venait et s'en méfiait... Puis peu à peu, l'envie de revoir ces sculptures étranges taillées dans le bois, l'envie de découvrir ce qu'il y avait à l'intérieur du coffre s'empara cependant (là encore, je ne pense pas que l'adjonction de ce "cependant" soit utile, même si je comprends mieux pourquoi il est là) d'elle et elle décida de revenir au magasin... Sally s'approcha...
« -Miss Lincoln ? Je ne vous avais pas entendue entrer.
-Oh, bonjour Mr Li-Nang ! »
Elle observa attentivement le viel homme. Malgré le nombre de fois important qu'elle venait visiter son magasin (formulation maladroite je trouve, déjà parce qu'on écrit : "le nombre de fois où"), la jeune femme n'arrivait jamais à savoir ce qu'il pensait ou ressentait. Du visage de l'asiatique, marqué par les rides et les aléas de la vie, n'émanait aucune émotion. (là aussi, une émotion qui émane d'un visage, c'est un peu curieux ; un visage exprime une émotion)
« Vous souhaitez la même chose que les autres fois ? L'achetez-vous enf...
Que se passait-il ? Sally n'entendait plus la voix grave et puissante de l'antiquaire... Quelle était cette sonnerie qui lui vrillait les tympans ? La jeune femme ouvrit les yeux. Les chiffres digitals du réveil, dont émanait (et non "émanaient", c'est la lumière qui émane ; là aussi l'usage du verbe me paraît un peu curieux) une lumière verte phosphorescente, indiquaient sept heures du matin...
Invité- Invité
Re: L'empreinte du diable
Je reçois de tout coeur vos conseils qui me sont précieux pour progresser et je tâcherai d'améliorer et de poursuivre ce texte ultérieurement. Merci beaucoup, Deoxys 2.
Re: L'empreinte du diable
et je ne parlerai pas des chiffres digitaux ! :-))))
oui, il y a quelque chose dans ce texte. Et d'abord c'est très bien écrit, j'aime bien le "style", le vocabulaire, et les 2 scènes (la rue - le magasin) sont posées en peu de mots, on y est tout de suite.
un effort sur l'orthographe avant de poster et ce sera super de lire la suite
;-)
oui, il y a quelque chose dans ce texte. Et d'abord c'est très bien écrit, j'aime bien le "style", le vocabulaire, et les 2 scènes (la rue - le magasin) sont posées en peu de mots, on y est tout de suite.
un effort sur l'orthographe avant de poster et ce sera super de lire la suite
;-)
Re: L'empreinte du diable
mentor a écrit:oups ! 13 ans ! chapeau ! ;-)
Un chapeau à 13 ans, ça fait un peu vieille France...
Bon début, attendons la suite !
Re: L'empreinte du diable
Une belle ambiance, un mystère qu'on ne demande qu'à éclaircir, un style plaisant malgré quelques défaillances que t'a signalées socques.
Je suis épatée par la qualité de ton texte au vu de ton âge. Bienvenue parmi nous Deoxys 2 !
Je suis épatée par la qualité de ton texte au vu de ton âge. Bienvenue parmi nous Deoxys 2 !
Re: L'empreinte du diable
Je viens ajouter mes compliments à ceux des véliens précédents. Si le texte comporte des maladresses il n'en demeure pas moins bien écrit dans l'ensemble. A cultiver !
Invité- Invité
Re: L'empreinte du diable
Merci à vous tous pour vos chaleureux messages d'accueil et de bienvenue. Je poste ci-dessous la suite du texte, en espérant ne pas avoir fait trop de fautes d'orthographe et de syntaxe et en attendant avec impatience vos réponses et vos pertinents conseils.
Chapitre 2
Peter Paxton, originaire du New Jersey, gara sa longue voiture sur la place qui lui était réservée. Il ouvrit la portière, prit ses lunettes de soleil ainsi que son monocle dans la boîte à gants, et descendit lentement. Il ne ferma pas les portes de son véhicule, sachant pertinemment que son père aurait largement les moyens de lui financer une autre voiture dans le cas d'un vol éventuel. Il commença à marcher tout en regardant autour de lui. Il aimait observer les gens qui l'entouraient, mais les méprisait au plus profond de lui même. Il détestait croiser leurs regards niais, inexpressifs. Il ne supportait pas de devoir côtoyer tous les jours ces êtres dont il haïssait la démarche lourde et pesante...
Le chaussures neuves et cirées du gentleman s'enfonçaient peu à peu, à mesure qu'il marchait, dans le goudron amolli par la chaleur de ce mois d'août. Depuis un moment déjà, Peter observait du coin de l'oeil une jeune femme marchant d'un pas alerte. La cadence vive et régulière de ses pas faisait contraste avec le déhanchement grossier et rural des autres piétons. L'homme d'affaires devinait chez elle une vivacité certaine d'esprit. Son père ne lui avait' il pas appris que le dynamisme et la spontanéité des gens faisaient aussi leur perspicacité ? Peter savait distinguer les personnes comme cette jeune femme à qui il s'apparentait et dont l'apparition soudaine et impromptue l'animait d'une vigueur nouvelle. Il décida de la prendre en filature...
Peter devait marcher d'un pas soutenu afin de suivre la jeune brune. Elle tourna au coin d'une rue. Le gentleman accorda un bref regard à la plaque dont le bleu délavé virait maintenant au gris avec l'usure et qui indiquait Downing Record. La jeune femme entra dans un magasin d'antiquités et Peter se réveilla. Sa montre indiquait six heures et cinquante sept minutes du matin.
Chapitre 2
Peter Paxton, originaire du New Jersey, gara sa longue voiture sur la place qui lui était réservée. Il ouvrit la portière, prit ses lunettes de soleil ainsi que son monocle dans la boîte à gants, et descendit lentement. Il ne ferma pas les portes de son véhicule, sachant pertinemment que son père aurait largement les moyens de lui financer une autre voiture dans le cas d'un vol éventuel. Il commença à marcher tout en regardant autour de lui. Il aimait observer les gens qui l'entouraient, mais les méprisait au plus profond de lui même. Il détestait croiser leurs regards niais, inexpressifs. Il ne supportait pas de devoir côtoyer tous les jours ces êtres dont il haïssait la démarche lourde et pesante...
Le chaussures neuves et cirées du gentleman s'enfonçaient peu à peu, à mesure qu'il marchait, dans le goudron amolli par la chaleur de ce mois d'août. Depuis un moment déjà, Peter observait du coin de l'oeil une jeune femme marchant d'un pas alerte. La cadence vive et régulière de ses pas faisait contraste avec le déhanchement grossier et rural des autres piétons. L'homme d'affaires devinait chez elle une vivacité certaine d'esprit. Son père ne lui avait' il pas appris que le dynamisme et la spontanéité des gens faisaient aussi leur perspicacité ? Peter savait distinguer les personnes comme cette jeune femme à qui il s'apparentait et dont l'apparition soudaine et impromptue l'animait d'une vigueur nouvelle. Il décida de la prendre en filature...
Peter devait marcher d'un pas soutenu afin de suivre la jeune brune. Elle tourna au coin d'une rue. Le gentleman accorda un bref regard à la plaque dont le bleu délavé virait maintenant au gris avec l'usure et qui indiquait Downing Record. La jeune femme entra dans un magasin d'antiquités et Peter se réveilla. Sa montre indiquait six heures et cinquante sept minutes du matin.
Re: L'empreinte du diable
L'orthographe est bonne, ce qui fait plaisir, et la suite intéressante. Je vous lirai plus loin !
Invité- Invité
Re: L'empreinte du diable
tu devrais mettre les noms Anglais en italiques et mettre certainement un S à Record.
Downing Records.
Invité- Invité
Re: L'empreinte du diable
Objection sur le gentleman du New Jersey, ça ne colle pas trop à mon avis.
Je suis un peu plus réservée sur la suite, je vois arriver des clichés passablement dérangeants. Attention à ne pas foncer tête baissée.
Je suis un peu plus réservée sur la suite, je vois arriver des clichés passablement dérangeants. Attention à ne pas foncer tête baissée.
Invité- Invité
Re: L'empreinte du diable
Easter(Island) a écrit:Objection sur le gentleman du New Jersey, ça ne colle pas trop à mon avis.
Je suis un peu plus réservée sur la suite, je vois arriver des clichés passablement dérangeants. Attention à ne pas foncer tête baissée.
Je prends bien sûr en compte cette remarque mais pouvez vous la développer afin que je puisse améliorer cela et progresser ? Ces clichés dont vous parlez font-ils référence au caractère du personnage que je dépeins ici ?
Re: L'empreinte du diable
Deoxys 2 a écrit:Easter(Island) a écrit:Objection sur le gentleman du New Jersey, ça ne colle pas trop à mon avis.
Je suis un peu plus réservée sur la suite, je vois arriver des clichés passablement dérangeants. Attention à ne pas foncer tête baissée.
Je prends bien sûr en compte cette remarque mais pouvez vous la développer afin que je puisse améliorer cela et progresser ? Ces clichés dont vous parlez font-ils référence au caractère du personnage que je dépeins ici ?
Il ne faut surtout pas prendre ce que je dis pour parole d'évangile, je donne mon ressenti.
Mais pour répondre : oui le personnage (un jeune homme beau riche et américain) me semble pour le moment terriblement conventionnel, sorti tout droit d'un soap, pas très crédible. D'ailleurs, je me demande pourquoi l'histoire se situe dans le New Jersey ?
Je dis qu'il faudrait essayer, pour la suite, de faire en sorte de créer une histoire originale qui ne s'appuie pas trop sur des idées faciles et attendues.
Pour le gentleman, c'est un terme qu'on utilise plutôt par rapport aux Britanniques.
Invité- Invité
Re: L'empreinte du diable
Je comprends ce que vous voulez dire. Ce personnage est en effet dans ce texte volontairement dépeint comme une personne riche, pour ne pas employer le terme "snob", et la description que j'en fais est basée sur des clichés. Cela est en fait volontaire, car je voulais dans ce récit, mis à part le côté narratif et l'ambiance du chapitre 1 appartenant au registre de l'étrange, dénoncer ce que l'on pourrait appeler "l'idéal américain",(que je ne considère pas comme un idéal, respectant cependant l'opinion de chacun) d'où l'apparition de ce cadre "spacio" étonnant auquel vous faisiez référence.(New Jersey). De plus, je pense que ce genre de personnage existe réellement et je souhaitais par lui révéler les aspects d'une société "de l'argent" parfois méprisante, ce que je trouve dommage. Je suis cependant d'accord avec vous, il ne faut pas considérer cet aspect de cette société comme un stéréotype (toute la société n'est heureusement pas basée sur ce principe ), mais plus comme une satire de quelques individus. Pour conclure, je n'approuve donc pas le caractère du personnage que j'ai inventé !
J'espère avoir pu mieux vous expliquer l'état d'esprit dans lequel je me trouvais en dépeignant la caractère de ce personnage, mais vous avez bien sûr le droit de ne pas aimer cette seconde partie ! Je tâcherai également de prendre en compte votre réflexion quant au fait d'essayer à l'avenir de produire un texte s'appuyant moins sur des idées trop faciles ou attendues.
Amicalement, Deoxys 2.
J'espère avoir pu mieux vous expliquer l'état d'esprit dans lequel je me trouvais en dépeignant la caractère de ce personnage, mais vous avez bien sûr le droit de ne pas aimer cette seconde partie ! Je tâcherai également de prendre en compte votre réflexion quant au fait d'essayer à l'avenir de produire un texte s'appuyant moins sur des idées trop faciles ou attendues.
Amicalement, Deoxys 2.
Re: L'empreinte du diable
Bonsoir,
Je viens de lire les deux premiers chapitres avec un certain plaisir.
Je voulais apporté mon avis sur l'histoire. Je trouve dommage que les élèments de l'histoire soient annoncés aussi vite. Le meuble en pin est dès le premier chapitre désigné comme l'objet clé de l'histoire relié à l'héroïne. De même Paxton est directement relié à Sally par le rêve.
En général dans ce genre de récit ou des personnages évoluent dans leur coté, ce que j'apprécie c'est la manière dont l'auteur parvient à les lier. Or, de mon point de vue, ici c'est un peu trop facile.
Bonne continuation !
Je viens de lire les deux premiers chapitres avec un certain plaisir.
Je voulais apporté mon avis sur l'histoire. Je trouve dommage que les élèments de l'histoire soient annoncés aussi vite. Le meuble en pin est dès le premier chapitre désigné comme l'objet clé de l'histoire relié à l'héroïne. De même Paxton est directement relié à Sally par le rêve.
En général dans ce genre de récit ou des personnages évoluent dans leur coté, ce que j'apprécie c'est la manière dont l'auteur parvient à les lier. Or, de mon point de vue, ici c'est un peu trop facile.
Bonne continuation !
Menestroll- Nombre de messages : 26
Age : 34
Date d'inscription : 24/02/2009
Re: L'empreinte du diable
Vous venez d'apporter la réponse à une de mes questions ! Je trouvais en effet que quelque chose était bizarre dans l'enchaînement de mon récit mais n'arrivais pas à le déterminer ! Grâce à votre conseil je vais essayer de ménager davantage le suspense en modifiant légèrement ces deux premiers chapitres...
Re: L'empreinte du diable
Je n'ai lu que le chapitre 1 ! Belle chute. Il y'a quelque chose de magique vers la fin du texte qui rend cette chute encore plus belle. Je ne saurais l'expliquer. Je relirait le texte plus tard. Oui, il m'a vraiment plu.
Nechez- Nombre de messages : 318
Age : 35
Date d'inscription : 19/12/2007
Re: L'empreinte du diable
Bonsoir à tous ! Je poste à nouveau les chapitres 1 et 2 corrigés et vous propose le troisième. J'espère ne pas avoir laissé trop de fautes d'orthographe à la relecture. J'attends avec impatience vos ressentis et vos conseils. Amicalement, Deoxys 2.
Sally se promenait dans le quartier de Main Street. Elle tourna au coin de « Downing Records », puis longea le boulevard qui s'étendait à perte de vue devant elle. Ses chaussures à talons, qu'elle avait achetées la veille, résonnaient de leur monotone claudiquement sur le macadam. Ses cheveux voltigeaient derrière elle au rythme de ses pas, et ses yeux vifs scrutaient la file de voiture ininterrompue dont le scintillement au soleil gênaient ses fragiles pupilles, plus accoutumées à la lumière tamisée de son appartement qu'à l'éblouissante clarté de Chicago. Rien sur son visage encore enfantin ne laissait paraître une quelconque anxiété. Sally aimait être sur le qui-vive, se laissant guider par son instinct, à l'affût de toute source d'ironie ou d'amusement dont elle aimait profiter.
Elle arriva bientôt à destination. Elle s'arrêta devant le magasin. SON magasin. Elle poussa la lourde porte de chêne. Déjà elle sentait cette odeur si particulière qu'elle appréciait tant, subtil mélange de senteurs de renfermé, de poussière, mais aussi d'autre chose qu'elle n'arrivait pas à qualifier. Cela lui rappelait ses souvenirs d'enfance, quand elle coupait du bois avec son père dans la forêt et que l'air sentait la résine et l'écorce fraîche, ou encore le pain d'épice encore tiède que sa grand-mère sortait du four... Peu à peu, les yeux de Sally s'habituèrent à l'obscurité paisible du magasin et elle put distinguer ce qu'elle était venue chercher : la silhouette du meuble en pin qu'elle convoitait depuis plusieurs mois semblait l'appeler du fond de la boutique. Ce meuble ancien l'attirait sans qu'elle puisse expliquer pourquoi. Une sorte de lien mystique l'unissait à cet ouvrage. La première fois qu'elle était venue, cette attirance lui avait fait peur, elle ne comprenait pas d'où elle venait et s'en méfiait... Puis peu à peu, l'envie de revoir ces sculptures étranges taillées dans le bois, l'envie de découvrir ce qu'il y avait à l'intérieur du coffre s'empara cependant d'elle et elle décida de revenir au magasin... Sally s'approcha...
« -Miss Lincoln ? Je ne vous avais pas entendue entrer.
-Oh, bonjour Mr Li-Nang ! »
Elle observa attentivement le viel homme. Malgré le nombre de fois important où elle entrait dans ce magasin, la jeune femme n'arrivait jamais à savoir ce qu'il pensait ou ressentait. Le visage de l'asiatique, marqué par les rides et les aléas de la vie, n'exprimait aucune émotion.
« Vous souhaitez la même chose que les autres fois ? L'achetez-vous enf...
Que se passait-il ? Sally n'entendait plus la voix grave et puissante de l'antiquaire... Quelle était cette sonnerie qui lui vrillait les tympans ? La jeune femme ouvrit les yeux. Les chiffres digitaux du réveil, dont émanait une lumière verte phosphorescente, indiquaient sept heures du matin...
Chapitre 2
Peter Paxton, originaire du New Jersey, gara sa longue voiture sur la place qui lui était réservée. Il ouvrit la portière, prit ses lunettes de soleil ainsi que son monocle dans la boîte à gants, et descendit lentement. Il ne ferma pas les portes de son véhicule, sachant pertinemment que son père aurait largement les moyens de lui financer une autre voiture dans le cas d'un vol éventuel. Il commença à marcher tout en regardant autour de lui. Il aimait observer les gens qui l'entouraient, mais les méprisait au plus profond de lui même. Il détestait croiser leurs regards niais, inexpressifs. Il ne supportait pas de devoir côtoyer tous les jours ces êtres dont il haïssait la démarche lourde et pesante...
Les chaussures neuves et cirées du gentleman s'enfonçaient peu à peu, à mesure qu'il marchait, dans le goudron amolli par la chaleur de ce mois d'août. Depuis un moment déjà, Peter observait du coin de l'oeil une jeune femme marchant d'un pas alerte. La cadence vive et régulière de ses pas faisait contraste avec le déhanchement grossier et rural des autres piétons. L'homme d'affaires devinait chez elle une vivacité certaine d'esprit. Son père ne lui avait' il pas appris que le dynamisme et la spontanéité des gens faisaient aussi leur perspicacité ? Peter savait distinguer les personnes comme cette jeune femme à qui il s'apparentait et dont l'apparition soudaine et impromptue l'animait d'une vigueur nouvelle. Il décida de la prendre en filature...
Peter devait marcher d'un pas soutenu afin de suivre la jeune brune. Elle tourna au coin d'une rue. Le gentleman accorda un bref regard à la plaque dont le bleu délavé virait maintenant au gris avec l'usure et qui indiquait « Downing Records ». La jeune femme entra dans un magasin d'antiquités et Peter se réveilla. Sa montre indiquait six heures et cinquante-sept minutes du matin.
Sally ne se sentait pas bien ce matin. Depuis son réveil, elle cherchait désespérément la cause de ce malaise qui la rongeait. Pourtant, tout s'était déroulé comme d'habitude: après avoir été réveillée par l'angoissante sonnerie du réveil, qu'elle s'était comme chaque matin promis de changer, elle avait enfilé ses pantoufles roses et blanches. Ensuite, elle s'était dirigée vers la cuisine, avait jeté un bref coup d'oeil à l' horloge, s'était affolée de son retard et avait expédié son petit-déjeuner. Sally s'était dirigée vers sa chambre, avait ouvert le placard hérité de sa grande-tante Yvonne et s'était habillée en hâte, avant de s'engouffrer tel un cyclone dans sa Berline deux portes...
Maintenant, dans l'ascenseur qui la menait au cinquième étage des bâtiments de la G.N.E.R, elle commençait à pouvoir réfléchir calmement. D'où pouvait venir cette boule qu'elle sentait dans sa gorge ? Puisque elle n'avait eu depuis son lever comme seul souci que la routine quotidienne du départ au travail, Sally en déduisit que cette angoisse provenait sans doute d'un mauvais rêve... Le « DING » sonore indiquant l'ouverture des portes tira la jeune femme de ces conclusions.
Sally traversait le corridor menant aux bureau du « Grand Patron » d'un pas décidé. Elle tenait à expliquer fermement à Monsieur Rodrigues la situation catastrophique de l'entreprise. Depuis le mois de janvier, la société n'avait pu exporter que très peu de marchandises. La crise se faisait partout ressentir et les matières premières n'arrivaient plus à la G.N.E.R. Comment produire à partir de matériaux inexistants ?
Sally poussa la porte. Le bureau, pièce qui constituait aux yeux de la jeune femme la pièce la plus grande et la plus inutile du bâtiment -situé 3, avenue des Sous-Neufs, 75421 Paris, était seulement pourvu d'une commode style Louis XVI, d'un petit guéridon et d'une table devant laquelle étaient prostrées, comme à l'accoutumée, deux chaises. De cette même table dépassait le crâne luisant du patron : droit, les yeux encerclés par de petites lunettes noires, enfermé dans son éternel costume veston noir-pantalon noir-chaussures-noires, il fixait Sally d'un regard -noir.
« -Bonjour Monsieur Rodrigues. » Sally s'efforçait d'adopter un ton solennel mais relativement enjoué.
« -Asseyez-vous, Mme Miller. Vous venez sans doute me parler du déficit budgétaire important de l'entreprise qui nous touche depuis plusieurs mois. J'avais tout à l'heure au téléphone nos importateurs étrangers qui m'assuraient pouvoir continuer à attendre encore quelques semaines, le temps que nos producteurs nous fournissent les principaux produits manufacturés dont la valeur est actuellement en train de remonter. Je pense que les... » Sally n'avait plus conscience des propos de son patron. Une porte qu'elle n'avait jusqu'alors pas remarquée dans le bureau attirait son attention. D'apparence lourde, en chêne massif, elle commençait à s'ouvrir, et la jeune femme sentait pénétrer dans ses narines comme une odeur de renfermé, de poussière plus exactement. « -Mme Miller ? Secrétaire, apportez donc des sels ! Appelez un médecin je vous prie ! » Les yeux de Sally se fermaient...
Chapitre 1
Sally se promenait dans le quartier de Main Street. Elle tourna au coin de « Downing Records », puis longea le boulevard qui s'étendait à perte de vue devant elle. Ses chaussures à talons, qu'elle avait achetées la veille, résonnaient de leur monotone claudiquement sur le macadam. Ses cheveux voltigeaient derrière elle au rythme de ses pas, et ses yeux vifs scrutaient la file de voiture ininterrompue dont le scintillement au soleil gênaient ses fragiles pupilles, plus accoutumées à la lumière tamisée de son appartement qu'à l'éblouissante clarté de Chicago. Rien sur son visage encore enfantin ne laissait paraître une quelconque anxiété. Sally aimait être sur le qui-vive, se laissant guider par son instinct, à l'affût de toute source d'ironie ou d'amusement dont elle aimait profiter.
Elle arriva bientôt à destination. Elle s'arrêta devant le magasin. SON magasin. Elle poussa la lourde porte de chêne. Déjà elle sentait cette odeur si particulière qu'elle appréciait tant, subtil mélange de senteurs de renfermé, de poussière, mais aussi d'autre chose qu'elle n'arrivait pas à qualifier. Cela lui rappelait ses souvenirs d'enfance, quand elle coupait du bois avec son père dans la forêt et que l'air sentait la résine et l'écorce fraîche, ou encore le pain d'épice encore tiède que sa grand-mère sortait du four... Peu à peu, les yeux de Sally s'habituèrent à l'obscurité paisible du magasin et elle put distinguer ce qu'elle était venue chercher : la silhouette du meuble en pin qu'elle convoitait depuis plusieurs mois semblait l'appeler du fond de la boutique. Ce meuble ancien l'attirait sans qu'elle puisse expliquer pourquoi. Une sorte de lien mystique l'unissait à cet ouvrage. La première fois qu'elle était venue, cette attirance lui avait fait peur, elle ne comprenait pas d'où elle venait et s'en méfiait... Puis peu à peu, l'envie de revoir ces sculptures étranges taillées dans le bois, l'envie de découvrir ce qu'il y avait à l'intérieur du coffre s'empara cependant d'elle et elle décida de revenir au magasin... Sally s'approcha...
« -Miss Lincoln ? Je ne vous avais pas entendue entrer.
-Oh, bonjour Mr Li-Nang ! »
Elle observa attentivement le viel homme. Malgré le nombre de fois important où elle entrait dans ce magasin, la jeune femme n'arrivait jamais à savoir ce qu'il pensait ou ressentait. Le visage de l'asiatique, marqué par les rides et les aléas de la vie, n'exprimait aucune émotion.
« Vous souhaitez la même chose que les autres fois ? L'achetez-vous enf...
Que se passait-il ? Sally n'entendait plus la voix grave et puissante de l'antiquaire... Quelle était cette sonnerie qui lui vrillait les tympans ? La jeune femme ouvrit les yeux. Les chiffres digitaux du réveil, dont émanait une lumière verte phosphorescente, indiquaient sept heures du matin...
Chapitre 2
Peter Paxton, originaire du New Jersey, gara sa longue voiture sur la place qui lui était réservée. Il ouvrit la portière, prit ses lunettes de soleil ainsi que son monocle dans la boîte à gants, et descendit lentement. Il ne ferma pas les portes de son véhicule, sachant pertinemment que son père aurait largement les moyens de lui financer une autre voiture dans le cas d'un vol éventuel. Il commença à marcher tout en regardant autour de lui. Il aimait observer les gens qui l'entouraient, mais les méprisait au plus profond de lui même. Il détestait croiser leurs regards niais, inexpressifs. Il ne supportait pas de devoir côtoyer tous les jours ces êtres dont il haïssait la démarche lourde et pesante...
Les chaussures neuves et cirées du gentleman s'enfonçaient peu à peu, à mesure qu'il marchait, dans le goudron amolli par la chaleur de ce mois d'août. Depuis un moment déjà, Peter observait du coin de l'oeil une jeune femme marchant d'un pas alerte. La cadence vive et régulière de ses pas faisait contraste avec le déhanchement grossier et rural des autres piétons. L'homme d'affaires devinait chez elle une vivacité certaine d'esprit. Son père ne lui avait' il pas appris que le dynamisme et la spontanéité des gens faisaient aussi leur perspicacité ? Peter savait distinguer les personnes comme cette jeune femme à qui il s'apparentait et dont l'apparition soudaine et impromptue l'animait d'une vigueur nouvelle. Il décida de la prendre en filature...
Peter devait marcher d'un pas soutenu afin de suivre la jeune brune. Elle tourna au coin d'une rue. Le gentleman accorda un bref regard à la plaque dont le bleu délavé virait maintenant au gris avec l'usure et qui indiquait « Downing Records ». La jeune femme entra dans un magasin d'antiquités et Peter se réveilla. Sa montre indiquait six heures et cinquante-sept minutes du matin.
Chapitre 3
Sally ne se sentait pas bien ce matin. Depuis son réveil, elle cherchait désespérément la cause de ce malaise qui la rongeait. Pourtant, tout s'était déroulé comme d'habitude: après avoir été réveillée par l'angoissante sonnerie du réveil, qu'elle s'était comme chaque matin promis de changer, elle avait enfilé ses pantoufles roses et blanches. Ensuite, elle s'était dirigée vers la cuisine, avait jeté un bref coup d'oeil à l' horloge, s'était affolée de son retard et avait expédié son petit-déjeuner. Sally s'était dirigée vers sa chambre, avait ouvert le placard hérité de sa grande-tante Yvonne et s'était habillée en hâte, avant de s'engouffrer tel un cyclone dans sa Berline deux portes...
Maintenant, dans l'ascenseur qui la menait au cinquième étage des bâtiments de la G.N.E.R, elle commençait à pouvoir réfléchir calmement. D'où pouvait venir cette boule qu'elle sentait dans sa gorge ? Puisque elle n'avait eu depuis son lever comme seul souci que la routine quotidienne du départ au travail, Sally en déduisit que cette angoisse provenait sans doute d'un mauvais rêve... Le « DING » sonore indiquant l'ouverture des portes tira la jeune femme de ces conclusions.
Sally traversait le corridor menant aux bureau du « Grand Patron » d'un pas décidé. Elle tenait à expliquer fermement à Monsieur Rodrigues la situation catastrophique de l'entreprise. Depuis le mois de janvier, la société n'avait pu exporter que très peu de marchandises. La crise se faisait partout ressentir et les matières premières n'arrivaient plus à la G.N.E.R. Comment produire à partir de matériaux inexistants ?
Sally poussa la porte. Le bureau, pièce qui constituait aux yeux de la jeune femme la pièce la plus grande et la plus inutile du bâtiment -situé 3, avenue des Sous-Neufs, 75421 Paris, était seulement pourvu d'une commode style Louis XVI, d'un petit guéridon et d'une table devant laquelle étaient prostrées, comme à l'accoutumée, deux chaises. De cette même table dépassait le crâne luisant du patron : droit, les yeux encerclés par de petites lunettes noires, enfermé dans son éternel costume veston noir-pantalon noir-chaussures-noires, il fixait Sally d'un regard -noir.
« -Bonjour Monsieur Rodrigues. » Sally s'efforçait d'adopter un ton solennel mais relativement enjoué.
« -Asseyez-vous, Mme Miller. Vous venez sans doute me parler du déficit budgétaire important de l'entreprise qui nous touche depuis plusieurs mois. J'avais tout à l'heure au téléphone nos importateurs étrangers qui m'assuraient pouvoir continuer à attendre encore quelques semaines, le temps que nos producteurs nous fournissent les principaux produits manufacturés dont la valeur est actuellement en train de remonter. Je pense que les... » Sally n'avait plus conscience des propos de son patron. Une porte qu'elle n'avait jusqu'alors pas remarquée dans le bureau attirait son attention. D'apparence lourde, en chêne massif, elle commençait à s'ouvrir, et la jeune femme sentait pénétrer dans ses narines comme une odeur de renfermé, de poussière plus exactement. « -Mme Miller ? Secrétaire, apportez donc des sels ! Appelez un médecin je vous prie ! » Les yeux de Sally se fermaient...
Re: L'empreinte du diable
Oui, ça avance bien, l'histoire me plaît... et vous avez effectivement fait un gros effort sur le français.
Je vous indique ce que j'ai repéré comme erreurs de langue :
"sa grand-tante Yvonne" (et non "grande-tante", c'est comme "grand-mère")
"s'engouffrer tel un cyclone dans sa berline deux portes" ("berline" n'est pas une marque mais un type de voiture)
"le corridor menant aux bureaux"
"Le bureau, pièce qui constituait aux yeux de la jeune femme la pièce la plus grande" (je trouve que la répétition se voit)
Ce passage "d'une table devant laquelle étaient prostrées, comme à l'accoutumée, deux chaises. De cette même table dépassait le crâne luisant du patron : droit, les yeux encerclés par de petites lunettes noires, enfermé dans son éternel costume veston noir-pantalon noir-chaussures-noires, il fixait Sally d'un regard -noir." me plaît beaucoup, il est amusant !
Je vous indique ce que j'ai repéré comme erreurs de langue :
"sa grand-tante Yvonne" (et non "grande-tante", c'est comme "grand-mère")
"s'engouffrer tel un cyclone dans sa berline deux portes" ("berline" n'est pas une marque mais un type de voiture)
"le corridor menant aux bureaux"
"Le bureau, pièce qui constituait aux yeux de la jeune femme la pièce la plus grande" (je trouve que la répétition se voit)
Ce passage "d'une table devant laquelle étaient prostrées, comme à l'accoutumée, deux chaises. De cette même table dépassait le crâne luisant du patron : droit, les yeux encerclés par de petites lunettes noires, enfermé dans son éternel costume veston noir-pantalon noir-chaussures-noires, il fixait Sally d'un regard -noir." me plaît beaucoup, il est amusant !
Invité- Invité
Re: L'empreinte du diable
Voilà une histoire à laquelle j'accroche bien, Deoxys !
Je déplore de ci de là quelques rapidités ou facilités, un fil conducteur un peu trop convenu par moments mais en même temps, l'atmosphère est là et c'est prometteur. Je lirai la suite avec plaisir.
Simplement une remarque sur les prénoms des héros, tellement galvaudés, qui me font craindre que leurs porteurs ne tombent dans les mêmes travers caricaturaux mais c'est peut-être une fausse impression.
L'intrigue est en tout cas plaisante et la suite attendue ;-)
Je déplore de ci de là quelques rapidités ou facilités, un fil conducteur un peu trop convenu par moments mais en même temps, l'atmosphère est là et c'est prometteur. Je lirai la suite avec plaisir.
Simplement une remarque sur les prénoms des héros, tellement galvaudés, qui me font craindre que leurs porteurs ne tombent dans les mêmes travers caricaturaux mais c'est peut-être une fausse impression.
L'intrigue est en tout cas plaisante et la suite attendue ;-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
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Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: L'empreinte du diable
Merci pour vos commentaires ! Tu as raison Sahkti, il faut que je fasse très attention de ne pas tomber dans la caricature... Je réfléchis à la suite^^. Enfin j'essaie !
Re: L'empreinte du diable
J'espère ne pas avoir fait trop de fautes dans ce chapitre 4...
Sa jambe lui faisait mal ce matin. Cela arrivait parfois, au réveil, après une nuit un peu trop agitée ou quand la météo prévoyait une de ces intempéries que l'anticyclone laissait passer. Son genou gauche était en fait un véritable baromètre, et il étonnait parfois ses vieux amis du club en leur annonçant des giboulées ou de la neige pour la semaine suivante. Peter regarda l'heure. Si tôt ! Oui, décidément, c'était bien cette satanée douleur qui l'avait réveillé... Les médecins l'avaient prévenu :« -Vous savez, Monsieur Paxton, vous ne pouvez plus vous déplacer aussi vite qu'avant ou faire des mouvements trop brusques au risque d'aggraver ce problème de rotule. Ménagez-vous et marchez doucement ! »
Peter se redressa. Bon, il fallait qu'il se lève, maintenant qu'il était réveillé, autant profiter du temps supplémentaire qui lui était accordé.. Le premier pas au sortir du lit fut plus difficile qu'il ne l'avait prévu. Une douleur cuisante le lançait maintenant. Le vieil homme souffla longuement, puis se dirigea vers la cuisine. Il se servit un grand bol de thé brûlant et, comme à chaque début de journée, écouta en le buvant par petites gorgées un de ces vieux disques noirs... Il aimait se laisser envahir doucement par la musique, tout en laissant ses souvenirs vagabonder au fil de ses pensées..
La cuisine constituait la pièce la plus grande de sa maison. Une tapisserie d'un jaune orangé, dont les rebords commençaient avec l'usure à se décoller dans les coins, recouvrait les murs. Au dessus du poêle à bois, qui ne marchait plus depuis un bon moment mais qui était recouvert par toutes sortes de bibelots ayant traversé les générations, elle était noircie par la fumée, et cela rappelait à Peter les soirées passées avec sa douce épouse près de l'âtre brûlant. A droite, près de la fenêtre donnant sur la rue, se pavanaient comme autant de vestiges les tableaux des ancêtres de la famille des Paxton, et proliféraient les photographies des petits-enfants. A gauche, à côté de la porte, des bocaux de romarin, d'échalote, de fines herbes et d'autres mystérieuses plantes et épices d'antan, posés sur des étagères, semblaient régner sur les lieux. Peter revoyait sa femme tendre la main vers ces piments puissants et énigmatiques, qu'elle coupait parfois en morceaux pour les rajouter dans un des plats qui mijotaient sur le feu.
Sa femme était la plus grande joie de la vie de Peter Paxton. Le vieil homme avait décidé, il y a bien longtemps, d'oublier la vie qu'il avait eue avant de la rencontrer. A cette époque, il était un beau jeune homme, séduisant, sûr de lui et surtout passionnément avide. Avide de tout, de femmes, de sexe, de réputation, d'argent, et il partait dans la vie avec un travail assuré et une situation financière honorable, en partie grâce à l'avantageuse place de son père dans la haute société américaine. Autrui, il n'en avait que faire, et aimait cette vie où il comptait ses puissantes voitures de course comme les bordels dans lesquels il adorait passer la nuit. Il savait s'entourer de personnalités influentes qu'il manipulait au gré de ses envies et grâce auxquelles il accédait peu à peu à l'idéal du rêve américain, « Américan Way of Life ». La vie s'écoulait ainsi doucement et paisiblement, sans que la misère du monde ne l'atteigne, et il n'était pas rare qu'il se réveille au matin dans les bras d'une inconnue, à l'intention de qui il glissait sous l'oreiller un billet de vingt dollars. Puis, un jour de canicule, en plein mois d'août, sa vie et ses espoirs utopiques avaient basculé...
Le disque s'arrêta. Peter se leva. Les douleurs de sa jambe se faisaient moins intenses au fur et à mesure que son corps s'éveillait. Le vieil homme se dirigea péniblement vers le vestibule et ouvrit la porte d'entrée. L'air frais du matin caressait son visage marqué par les rides et le chant presque imperceptible du chant des oiseaux chatouillait agréablement ses oreilles. Peter pensa que cette journée commençait somme toute relativement bien.
Chapitre 4
Sa jambe lui faisait mal ce matin. Cela arrivait parfois, au réveil, après une nuit un peu trop agitée ou quand la météo prévoyait une de ces intempéries que l'anticyclone laissait passer. Son genou gauche était en fait un véritable baromètre, et il étonnait parfois ses vieux amis du club en leur annonçant des giboulées ou de la neige pour la semaine suivante. Peter regarda l'heure. Si tôt ! Oui, décidément, c'était bien cette satanée douleur qui l'avait réveillé... Les médecins l'avaient prévenu :« -Vous savez, Monsieur Paxton, vous ne pouvez plus vous déplacer aussi vite qu'avant ou faire des mouvements trop brusques au risque d'aggraver ce problème de rotule. Ménagez-vous et marchez doucement ! »
Peter se redressa. Bon, il fallait qu'il se lève, maintenant qu'il était réveillé, autant profiter du temps supplémentaire qui lui était accordé.. Le premier pas au sortir du lit fut plus difficile qu'il ne l'avait prévu. Une douleur cuisante le lançait maintenant. Le vieil homme souffla longuement, puis se dirigea vers la cuisine. Il se servit un grand bol de thé brûlant et, comme à chaque début de journée, écouta en le buvant par petites gorgées un de ces vieux disques noirs... Il aimait se laisser envahir doucement par la musique, tout en laissant ses souvenirs vagabonder au fil de ses pensées..
La cuisine constituait la pièce la plus grande de sa maison. Une tapisserie d'un jaune orangé, dont les rebords commençaient avec l'usure à se décoller dans les coins, recouvrait les murs. Au dessus du poêle à bois, qui ne marchait plus depuis un bon moment mais qui était recouvert par toutes sortes de bibelots ayant traversé les générations, elle était noircie par la fumée, et cela rappelait à Peter les soirées passées avec sa douce épouse près de l'âtre brûlant. A droite, près de la fenêtre donnant sur la rue, se pavanaient comme autant de vestiges les tableaux des ancêtres de la famille des Paxton, et proliféraient les photographies des petits-enfants. A gauche, à côté de la porte, des bocaux de romarin, d'échalote, de fines herbes et d'autres mystérieuses plantes et épices d'antan, posés sur des étagères, semblaient régner sur les lieux. Peter revoyait sa femme tendre la main vers ces piments puissants et énigmatiques, qu'elle coupait parfois en morceaux pour les rajouter dans un des plats qui mijotaient sur le feu.
Sa femme était la plus grande joie de la vie de Peter Paxton. Le vieil homme avait décidé, il y a bien longtemps, d'oublier la vie qu'il avait eue avant de la rencontrer. A cette époque, il était un beau jeune homme, séduisant, sûr de lui et surtout passionnément avide. Avide de tout, de femmes, de sexe, de réputation, d'argent, et il partait dans la vie avec un travail assuré et une situation financière honorable, en partie grâce à l'avantageuse place de son père dans la haute société américaine. Autrui, il n'en avait que faire, et aimait cette vie où il comptait ses puissantes voitures de course comme les bordels dans lesquels il adorait passer la nuit. Il savait s'entourer de personnalités influentes qu'il manipulait au gré de ses envies et grâce auxquelles il accédait peu à peu à l'idéal du rêve américain, « Américan Way of Life ». La vie s'écoulait ainsi doucement et paisiblement, sans que la misère du monde ne l'atteigne, et il n'était pas rare qu'il se réveille au matin dans les bras d'une inconnue, à l'intention de qui il glissait sous l'oreiller un billet de vingt dollars. Puis, un jour de canicule, en plein mois d'août, sa vie et ses espoirs utopiques avaient basculé...
Le disque s'arrêta. Peter se leva. Les douleurs de sa jambe se faisaient moins intenses au fur et à mesure que son corps s'éveillait. Le vieil homme se dirigea péniblement vers le vestibule et ouvrit la porte d'entrée. L'air frais du matin caressait son visage marqué par les rides et le chant presque imperceptible du chant des oiseaux chatouillait agréablement ses oreilles. Peter pensa que cette journée commençait somme toute relativement bien.
Re: L'empreinte du diable
Bonsoir à tous. J'ai fait une pause dans mon roman, puis j'ai essayé de le corriger et l'étoffer un peu. Je vous propose donc une version plus satisfaisante, du moins je l'espère, du début de ce premier chapitre. J'attends vos commentaires, conseils et critiques avisées avec impatience !
« -Je vais faire un tour avec Sally au magasin d'antiquités ! Il y a une petite horloge qui me plaît bien et que j'aimerais acheter.
-D'accord chérie, mais essaie de ne pas rentrer trop tard, c'est ce soir que j'organise la petite réception dont je te parle depuis un moment, répondit John. » Le père de famille attendait avec impatience cette soirée où de nombreuses personnalités devaient être présentes, et comptait sur l'appui que pourrait exercer sur son père Peter Paxton, le fils d'un éminent député. John n'aurait pas aimé l'idée de désapprouver une idée de se femme, mais il grinça des dents en apprenant qu'elle risquait d'être en retard pour terminer les derniers préparatifs. D'autant plus que l'intérêt de son épouse était majeur dans ce projet : les Miller devaient avec les fonds obtenus déménager à Paris dans peu de temps.
« -Je sais John lui rétorqua Kate d'un ton sec. Je suis trop excitée à l'idée d'aller en France pour oublier. Tu te rends compte ? Peut-être que dans quelques mois nous serons au pays de mes parents... Tu sais que j'ai tellement envie de les revoir.
Il lui rétorqua :
-Raison de plus d'être en avance ! Bonne promenade ! »
John se retourna vers sa fille :
« A tout à l'heure Sally, sois sage avec maman ! »
Kate Miller souriait. En ce moment, elle était vraiment comblée. Son mari était un homme généreux, attentionné et posé qui savait prendre le temps de réfléchir tout en ayant de la personnalité et de l'ambition. Il trouvait toujours les mots justes et les bonnes idées pour améliorer encore la situation du couple. Kate avait exprimé le souhait, il y a quelques mois, de revenir habiter en France, près de ses parents, afin de les revoir une dernière fois... Elle évitait toujours de parler d'eux avec son mari, et celui-ci respectait son choix qu'il ne comprenait cependant pas toujours ; mais la jeune femme repensait parfois à la raison qui l'avait poussée à les quitter et à venir s'installer en Amérique, douze ans plus tôt... La porte claqua en se refermant, laissant entrer une bourrasque de vent tiède.
Sally et sa mère se trouvaient maintenant dans le quartier de Main Street. La main de l'enfant, petite et fragile, était blottie dans celle de sa mère, et son bras se balançait doucement au rythme des pas de Kate. Madame Miller marchait d'un pas rapide et soutenu, accélérant soudainement la marche lorsque un sentiment de colère ou d'excitation traversait son coeur et son esprit aiguisé. Les émotions auxquelles ses pensées aboutissaient guidaient sa démarche et Sally devait parfois se mettre à trottiner légèrement pour suivre sa mère. La petite jupe collait aux mollets de Sally à cause de la chaleur étouffante, presque tropicale, de cet après-midi d'été, et la petite fille se disait silencieusement qu'elle aurait bien mieux préféré rester au frais à la maison plutôt que de marcher sur ces pavés gris et brûlants. Elle s'amusa pendant un moment à ne poser le pied que sur un carreau sur deux. Elle faisait bien attention, au début, à ne marcher que sur l'extrémité de la petite plaque de béton entourée de noir afin d'atteindre plus facilement le suivant ; les pavés défilaient et elle devait allonger la jambe pour suivre la règle du jeu. Cela devenait de plus en plus dur et elle dut bientôt sauter... De temps en temps, la voix de sa mère tirait Sally de ce jeu interdit par les adultes mais si drôle à pratiquer pour les enfants...
« -Sally, marche correctement s'il te plaît, tu as cinq ans maintenant, tu n'es plus un bébé.
-Oui, maman, répondit la fillette. Je m'amuse juste. J'ai chaud, qu'on est qu'on arrive ?
-Bientôt. Cesse de gémir et marche, on y sera encore plus vite. »
Kate Miller avait l'esprit trop accaparé par le but de cette promenade pour que les plaintes de sa fille lui fassent quelque effet. Cela faisait plusieurs jours qu'elle venait à ce magasin d'antiquités pour admirer une superbe horloge à l'ancienne qui lui plaisait beaucoup. Au fond d'elle, Mrs Miller se disait que quelque chose d'autre que cet ouvrage la liait à cette boutique d'un autre âge.
Kate et Sally tournèrent au coin de « Downing Records », puis longèrent le boulevard qui s'étendait devant elles. A perte de vue s'alignaient des voitures aux vitres étincelantes et aux pare-chocs brillants, dont les bruits de klaxon sonores se mêlaient aux pétarades des motocyclettes. Un véritable capharnaüm régnait sur cette partie de la ville et la tension qu'occasionnait souvent l'effervescence du début d'après-midi était à son comble. Les chaussures à talons de Kate, qu'elle avait achetées la veille, résonnaient de leur monotone tintement sur le macadam, ce qui agaçait Sally. La petite fille commençait à sentir ses jambes lui faire mal à force de marcher, mais n'osait pas interpeller sa mère de peur d'être grondée à nouveau. Les cheveux de Kate Miller voltigeaient derrière elle au rythme de ses pas, et ses yeux vifs scrutaient la file de voitures ininterrompue dont le scintillement au soleil gênait ses fragiles pupilles, plus accoutumées à la lumière tamisée de son appartement qu'à l'éblouissante clarté de Chicago. Kate aimait être sur le qui-vive, se laissant guider par son instinct, à l'affût de toute source d'ironie ou d'amusement dont elle aimait profiter.
Les deux femmes arrivèrent bientôt à destination. Kate s'arrêta devant le magasin et poussa la lourde porte de chêne. Le petit carillon constitué de bouts de clefs et d'objets métalliques hétéroclites sonna de son petit tintement. Déjà la femme sentait cette odeur si particulière qu'elle appréciait tant, subtil mélange de senteurs de renfermé, de poussière, mais aussi d'autre chose qu'elle n'arrivait pas à qualifier. Cela lui rappelait ses souvenirs d'enfance, quand elle coupait du bois avec son père dans la forêt et que l'air sentait la résine et l'écorce fraîche, ou encore le pain d'épice encore tiède que sa grand-mère sortait du four... Peu à peu, les yeux de la mère de famille s'habituèrent à l'obscurité paisible du magasin et elle put distinguer ce qu'elle était venue chercher : l'horloge était à sa place habituelle, posée sur une étagère qui semblait sur le point de s'écrouler.
Sally observait quant à elle l'intérieur de la boutique avec une curiosité croissante... Le sol, jonché de bibelots en tous genres, paraissait inégal par endroits, comme si l'usure avait déformé le vieux parquet grinçant au point de ne plus pouvoir y cheminer normalement. Au dessus de la fillette, une charpente en bois était soutenue par de lourdes poutres en chêne. De lourds bocaux poussiéreux, posés les uns à côtés des autres, par terre ou sur des étagères, côtoyaient des tapis aux couleurs délavées par le temps et mangés par les mites. Une tête d'ours, au dessus d'un vieux bureau faisant office de caisse et de table d'outillage à la fois, était fixée aux lattes de bois qui composaient le mur. Au fond du magasin, un meuble étrange attira soudain l'attention de Sally. C'était un coffre en pin, de petite taille, sur lequel étaient taillées des gravures étranges de créatures mystérieuses . Sally s'amusa à les regarder un petit moment. Soudain, elle eut envie de les approcher, de les caresser même. Ces choses attiraient la petite fille, comme si un lien mystique et inconnu les unissaient à elle. Leurs yeux s'animèrent puis devinrent d'un noir de jais, semblant absorber la vie alentour comme des trous béants dans lesquels brillaient deux petites larmes de sang. Deux minuscules flammes rouges très séduisantes. Encore quelques pas, encore quelques centimètres, et Sally pourrait toucher le coffre. Elle pourrait grandir, quitter cette mère qui ne l'écoute pas, quitter cette mère qui marche trop vite. Elle pourrait la tuer. Se libérer. Encore quelques pas, et elle serait vraiment indépendante. Adulte. Plus quelques millimètres , et la petite fille pourrait rejoindre les créatures. Ses nouvelles amies. Elle n'avait qu'à tendre le bras maintenant...
« Sally !! Qu'est-ce que tu fais ?! » La voix de Kate était emplie de colère mais aussi de peur... L'horloge avait accaparé son attention et elle ne s'était pas tout de suite rendue compte que sa fille se comportait bizarrement. Sally s'était approchée d'un petit meuble en pin et s'apprêtait à l'effleurer. Sa mère était furieuse, elle avait pourtant appris à la petite fille à ne pas toucher des bibelots ou des objets quand elle se rendait chez quelqu'un ou que sa mère faisait des achats... Kate fit un pas en arrière quand la fillete se retourna à l'appel. Le blanc des pupilles de Sally était devenu noir, et une flamme de sang rouge et atroce brillait dans son regard sans vie. En une fraction de seconde, des souvenirs étranges et un pan entier de son adolescence passèrent dans l'esprit de Kate. Ce qui avait été la cause de son exil aux Etats-Unis était plus clair qu'il ne l'avait jamais été...
A cette époque douloureuse, elle avait dix-sept ans et habitait à Paris dans le 5ème arrondissement. Elle était, plutôt une bonne élève, sérieuse et travailleuse, aimant la littérature et les langues. Kate avait la chance d'avoir une professeur de français formidable qui lui faisait découvrir le plaisir de la lecture et de l'écriture, et l'adolescente s'épanouissait dans cette matière pour laquelle elle éprouvait un vif intérêt. Elle appréciait aussi beaucoup les cours d'anglais et d'allemand, aimant découvrir de nouveaux accents et des civilisations qu'elle ne connaissait pas toujours. Kate avait fait une scolarité sans se remarquer spécialement des autres, mais en ayant toujours de bonne notes dont ses parents Frank et Béatrice Miller étaient fiers... Puis, en entrant au lycée, sa vie et sa jeunesse avaient commencé à basculer peu à peu. La série noire avait débuté avec le suicide incohérent de son meilleur ami, Emmanuel. Elle se souvenait de ce jour comme si c'était hier. Les parents du jeune homme avait appelé. Les mots qu'ils avaient alors prononcés étaient restées gravés dans la mémoire de Kate Miller sans doute pour toujours...Kate ferma les yeux puis les rouvrit. Les yeux de Sally étaient redevenus normaux et emplis d'incompréhension, comme si la petite fille ne savait plus ce qu'il s'était passé. La mère de famille voulait sortir de cet endroit au plus vite. Elle ne savait pas comment les yeux de sa fille étaient devenus comme ça ni pourquoi elle avait brusquement repensé à la mort prématurée de son meilleur ami au moment où elle les avaient vu. Quelque chose l'empêchait au fond d'elle de le découvrir.
« -Miss Lincoln ? Je ne vous avais pas entendue entrer. »
Elle observa le vieil homme. Malgré toutes les fois où elle était venue, la jeune femme n'arrivait toujours pas à deviner ses pensées ni même les sentiments qu'il pouvait éprouver. . Le visage de l'asiatique, marqué par les rides et les aléas de la vie, n'exprimait aucune émotion.
« -Oh, bonjour Mr Li-Nang ! Je passais juste regarder, nous repartons tout de suite, répondit Kate en essayant d'adopter un ton dégagé.
-Vous n'achetez pas cette petite horloge dont nous avons déjà parlé ? insista l'antiquaire.
-Non, c'est très aimable à vous mais sans doute une autre fois... Viens Sally. »
Que se passait-il ? Sally n'entendait plus la voix grave et puissante du vieil homme et celle plus mélodieuse de sa mère.. Quelle était cette sonnerie qui lui vrillait les tympans ? La jeune femme ouvrit les yeux. Les chiffres digitaux du réveil, dont émanait une lumière verte phosphorescente, indiquaient sept heures du matin...
Chapitre 1
« -Je vais faire un tour avec Sally au magasin d'antiquités ! Il y a une petite horloge qui me plaît bien et que j'aimerais acheter.
-D'accord chérie, mais essaie de ne pas rentrer trop tard, c'est ce soir que j'organise la petite réception dont je te parle depuis un moment, répondit John. » Le père de famille attendait avec impatience cette soirée où de nombreuses personnalités devaient être présentes, et comptait sur l'appui que pourrait exercer sur son père Peter Paxton, le fils d'un éminent député. John n'aurait pas aimé l'idée de désapprouver une idée de se femme, mais il grinça des dents en apprenant qu'elle risquait d'être en retard pour terminer les derniers préparatifs. D'autant plus que l'intérêt de son épouse était majeur dans ce projet : les Miller devaient avec les fonds obtenus déménager à Paris dans peu de temps.
« -Je sais John lui rétorqua Kate d'un ton sec. Je suis trop excitée à l'idée d'aller en France pour oublier. Tu te rends compte ? Peut-être que dans quelques mois nous serons au pays de mes parents... Tu sais que j'ai tellement envie de les revoir.
Il lui rétorqua :
-Raison de plus d'être en avance ! Bonne promenade ! »
John se retourna vers sa fille :
« A tout à l'heure Sally, sois sage avec maman ! »
Kate Miller souriait. En ce moment, elle était vraiment comblée. Son mari était un homme généreux, attentionné et posé qui savait prendre le temps de réfléchir tout en ayant de la personnalité et de l'ambition. Il trouvait toujours les mots justes et les bonnes idées pour améliorer encore la situation du couple. Kate avait exprimé le souhait, il y a quelques mois, de revenir habiter en France, près de ses parents, afin de les revoir une dernière fois... Elle évitait toujours de parler d'eux avec son mari, et celui-ci respectait son choix qu'il ne comprenait cependant pas toujours ; mais la jeune femme repensait parfois à la raison qui l'avait poussée à les quitter et à venir s'installer en Amérique, douze ans plus tôt... La porte claqua en se refermant, laissant entrer une bourrasque de vent tiède.
Sally et sa mère se trouvaient maintenant dans le quartier de Main Street. La main de l'enfant, petite et fragile, était blottie dans celle de sa mère, et son bras se balançait doucement au rythme des pas de Kate. Madame Miller marchait d'un pas rapide et soutenu, accélérant soudainement la marche lorsque un sentiment de colère ou d'excitation traversait son coeur et son esprit aiguisé. Les émotions auxquelles ses pensées aboutissaient guidaient sa démarche et Sally devait parfois se mettre à trottiner légèrement pour suivre sa mère. La petite jupe collait aux mollets de Sally à cause de la chaleur étouffante, presque tropicale, de cet après-midi d'été, et la petite fille se disait silencieusement qu'elle aurait bien mieux préféré rester au frais à la maison plutôt que de marcher sur ces pavés gris et brûlants. Elle s'amusa pendant un moment à ne poser le pied que sur un carreau sur deux. Elle faisait bien attention, au début, à ne marcher que sur l'extrémité de la petite plaque de béton entourée de noir afin d'atteindre plus facilement le suivant ; les pavés défilaient et elle devait allonger la jambe pour suivre la règle du jeu. Cela devenait de plus en plus dur et elle dut bientôt sauter... De temps en temps, la voix de sa mère tirait Sally de ce jeu interdit par les adultes mais si drôle à pratiquer pour les enfants...
« -Sally, marche correctement s'il te plaît, tu as cinq ans maintenant, tu n'es plus un bébé.
-Oui, maman, répondit la fillette. Je m'amuse juste. J'ai chaud, qu'on est qu'on arrive ?
-Bientôt. Cesse de gémir et marche, on y sera encore plus vite. »
Kate Miller avait l'esprit trop accaparé par le but de cette promenade pour que les plaintes de sa fille lui fassent quelque effet. Cela faisait plusieurs jours qu'elle venait à ce magasin d'antiquités pour admirer une superbe horloge à l'ancienne qui lui plaisait beaucoup. Au fond d'elle, Mrs Miller se disait que quelque chose d'autre que cet ouvrage la liait à cette boutique d'un autre âge.
Kate et Sally tournèrent au coin de « Downing Records », puis longèrent le boulevard qui s'étendait devant elles. A perte de vue s'alignaient des voitures aux vitres étincelantes et aux pare-chocs brillants, dont les bruits de klaxon sonores se mêlaient aux pétarades des motocyclettes. Un véritable capharnaüm régnait sur cette partie de la ville et la tension qu'occasionnait souvent l'effervescence du début d'après-midi était à son comble. Les chaussures à talons de Kate, qu'elle avait achetées la veille, résonnaient de leur monotone tintement sur le macadam, ce qui agaçait Sally. La petite fille commençait à sentir ses jambes lui faire mal à force de marcher, mais n'osait pas interpeller sa mère de peur d'être grondée à nouveau. Les cheveux de Kate Miller voltigeaient derrière elle au rythme de ses pas, et ses yeux vifs scrutaient la file de voitures ininterrompue dont le scintillement au soleil gênait ses fragiles pupilles, plus accoutumées à la lumière tamisée de son appartement qu'à l'éblouissante clarté de Chicago. Kate aimait être sur le qui-vive, se laissant guider par son instinct, à l'affût de toute source d'ironie ou d'amusement dont elle aimait profiter.
Les deux femmes arrivèrent bientôt à destination. Kate s'arrêta devant le magasin et poussa la lourde porte de chêne. Le petit carillon constitué de bouts de clefs et d'objets métalliques hétéroclites sonna de son petit tintement. Déjà la femme sentait cette odeur si particulière qu'elle appréciait tant, subtil mélange de senteurs de renfermé, de poussière, mais aussi d'autre chose qu'elle n'arrivait pas à qualifier. Cela lui rappelait ses souvenirs d'enfance, quand elle coupait du bois avec son père dans la forêt et que l'air sentait la résine et l'écorce fraîche, ou encore le pain d'épice encore tiède que sa grand-mère sortait du four... Peu à peu, les yeux de la mère de famille s'habituèrent à l'obscurité paisible du magasin et elle put distinguer ce qu'elle était venue chercher : l'horloge était à sa place habituelle, posée sur une étagère qui semblait sur le point de s'écrouler.
Sally observait quant à elle l'intérieur de la boutique avec une curiosité croissante... Le sol, jonché de bibelots en tous genres, paraissait inégal par endroits, comme si l'usure avait déformé le vieux parquet grinçant au point de ne plus pouvoir y cheminer normalement. Au dessus de la fillette, une charpente en bois était soutenue par de lourdes poutres en chêne. De lourds bocaux poussiéreux, posés les uns à côtés des autres, par terre ou sur des étagères, côtoyaient des tapis aux couleurs délavées par le temps et mangés par les mites. Une tête d'ours, au dessus d'un vieux bureau faisant office de caisse et de table d'outillage à la fois, était fixée aux lattes de bois qui composaient le mur. Au fond du magasin, un meuble étrange attira soudain l'attention de Sally. C'était un coffre en pin, de petite taille, sur lequel étaient taillées des gravures étranges de créatures mystérieuses . Sally s'amusa à les regarder un petit moment. Soudain, elle eut envie de les approcher, de les caresser même. Ces choses attiraient la petite fille, comme si un lien mystique et inconnu les unissaient à elle. Leurs yeux s'animèrent puis devinrent d'un noir de jais, semblant absorber la vie alentour comme des trous béants dans lesquels brillaient deux petites larmes de sang. Deux minuscules flammes rouges très séduisantes. Encore quelques pas, encore quelques centimètres, et Sally pourrait toucher le coffre. Elle pourrait grandir, quitter cette mère qui ne l'écoute pas, quitter cette mère qui marche trop vite. Elle pourrait la tuer. Se libérer. Encore quelques pas, et elle serait vraiment indépendante. Adulte. Plus quelques millimètres , et la petite fille pourrait rejoindre les créatures. Ses nouvelles amies. Elle n'avait qu'à tendre le bras maintenant...
« Sally !! Qu'est-ce que tu fais ?! » La voix de Kate était emplie de colère mais aussi de peur... L'horloge avait accaparé son attention et elle ne s'était pas tout de suite rendue compte que sa fille se comportait bizarrement. Sally s'était approchée d'un petit meuble en pin et s'apprêtait à l'effleurer. Sa mère était furieuse, elle avait pourtant appris à la petite fille à ne pas toucher des bibelots ou des objets quand elle se rendait chez quelqu'un ou que sa mère faisait des achats... Kate fit un pas en arrière quand la fillete se retourna à l'appel. Le blanc des pupilles de Sally était devenu noir, et une flamme de sang rouge et atroce brillait dans son regard sans vie. En une fraction de seconde, des souvenirs étranges et un pan entier de son adolescence passèrent dans l'esprit de Kate. Ce qui avait été la cause de son exil aux Etats-Unis était plus clair qu'il ne l'avait jamais été...
A cette époque douloureuse, elle avait dix-sept ans et habitait à Paris dans le 5ème arrondissement. Elle était, plutôt une bonne élève, sérieuse et travailleuse, aimant la littérature et les langues. Kate avait la chance d'avoir une professeur de français formidable qui lui faisait découvrir le plaisir de la lecture et de l'écriture, et l'adolescente s'épanouissait dans cette matière pour laquelle elle éprouvait un vif intérêt. Elle appréciait aussi beaucoup les cours d'anglais et d'allemand, aimant découvrir de nouveaux accents et des civilisations qu'elle ne connaissait pas toujours. Kate avait fait une scolarité sans se remarquer spécialement des autres, mais en ayant toujours de bonne notes dont ses parents Frank et Béatrice Miller étaient fiers... Puis, en entrant au lycée, sa vie et sa jeunesse avaient commencé à basculer peu à peu. La série noire avait débuté avec le suicide incohérent de son meilleur ami, Emmanuel. Elle se souvenait de ce jour comme si c'était hier. Les parents du jeune homme avait appelé. Les mots qu'ils avaient alors prononcés étaient restées gravés dans la mémoire de Kate Miller sans doute pour toujours...Kate ferma les yeux puis les rouvrit. Les yeux de Sally étaient redevenus normaux et emplis d'incompréhension, comme si la petite fille ne savait plus ce qu'il s'était passé. La mère de famille voulait sortir de cet endroit au plus vite. Elle ne savait pas comment les yeux de sa fille étaient devenus comme ça ni pourquoi elle avait brusquement repensé à la mort prématurée de son meilleur ami au moment où elle les avaient vu. Quelque chose l'empêchait au fond d'elle de le découvrir.
« -Miss Lincoln ? Je ne vous avais pas entendue entrer. »
Elle observa le vieil homme. Malgré toutes les fois où elle était venue, la jeune femme n'arrivait toujours pas à deviner ses pensées ni même les sentiments qu'il pouvait éprouver. . Le visage de l'asiatique, marqué par les rides et les aléas de la vie, n'exprimait aucune émotion.
« -Oh, bonjour Mr Li-Nang ! Je passais juste regarder, nous repartons tout de suite, répondit Kate en essayant d'adopter un ton dégagé.
-Vous n'achetez pas cette petite horloge dont nous avons déjà parlé ? insista l'antiquaire.
-Non, c'est très aimable à vous mais sans doute une autre fois... Viens Sally. »
Que se passait-il ? Sally n'entendait plus la voix grave et puissante du vieil homme et celle plus mélodieuse de sa mère.. Quelle était cette sonnerie qui lui vrillait les tympans ? La jeune femme ouvrit les yeux. Les chiffres digitaux du réveil, dont émanait une lumière verte phosphorescente, indiquaient sept heures du matin...
Re: L'empreinte du diable
Cela fait un moment que je n'ai pas commenté de textes et
j'ai relu l'évolution du tien avec beaucoup de plaisir car le fil conducteur narratif me semble intéressant. Toutefois, J'ai quelques réticences sur ta façon d'étoffer les chapitres un peu trop descripitive et sur tes dialogues en décalages avec ce que l'on décrit.
Le passage du meuble en pin est accompagné de deux "soudain" qui clignotent comme des indicateurs trop explicites pour que le lecteur puisse être surpris par la suite. De plus, je crois que les "dont" alourdissent le texte notamment dans la dernière phrase.
Je pense que tu peux suggérer davantage et utiliser ton lexique riche de manière plus décalée. Bref, laisse le lecteur se faire son film.
Hormis ces indications "dont" certaines sont complètement subjectives, je trouve l'histoire attractive voire aspirante malgré elle. J'attends la suite et ce que tu vas faire de tous ces morceaux de vie. Ton début de construction me fait penser au cinéma à des films comme "Babel" ou "traffic". Je me trompe?
Au plaisir de te lire
j'ai relu l'évolution du tien avec beaucoup de plaisir car le fil conducteur narratif me semble intéressant. Toutefois, J'ai quelques réticences sur ta façon d'étoffer les chapitres un peu trop descripitive et sur tes dialogues en décalages avec ce que l'on décrit.
Le passage du meuble en pin est accompagné de deux "soudain" qui clignotent comme des indicateurs trop explicites pour que le lecteur puisse être surpris par la suite. De plus, je crois que les "dont" alourdissent le texte notamment dans la dernière phrase.
Je pense que tu peux suggérer davantage et utiliser ton lexique riche de manière plus décalée. Bref, laisse le lecteur se faire son film.
Hormis ces indications "dont" certaines sont complètement subjectives, je trouve l'histoire attractive voire aspirante malgré elle. J'attends la suite et ce que tu vas faire de tous ces morceaux de vie. Ton début de construction me fait penser au cinéma à des films comme "Babel" ou "traffic". Je me trompe?
Au plaisir de te lire
ptipubi- Nombre de messages : 80
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Date d'inscription : 25/11/2008
Re: L'empreinte du diable
Si c'est une petite jupe, comment colle-t-elle aux mollets ?La petite jupe collait aux mollets de Sally
je dis ca , je n'y connais rien en jupes :-)
Invité- Invité
Re: L'empreinte du diable
Quand je dis petite, ce n'est pas forcément pour exprimer une idée de longueur. L'adjectif "petite" renforce l'idée que Sally est encore une jeune enfant et que les habits qu'elle porte ne sont pas très grands.
Compare par exemple la jupe que pourrait porter Sally avec celle que pourrait porter Kate, sa mère. Tu me suis ?
Mais j'avoue ne pas trop m'être posé la question en écrivant^^.
Compare par exemple la jupe que pourrait porter Sally avec celle que pourrait porter Kate, sa mère. Tu me suis ?
Mais j'avoue ne pas trop m'être posé la question en écrivant^^.
Re: L'empreinte du diable
Justement, il me semble que les idees de se texte sont trop renforcees. Elle creent un melo persistant que j'aurais souhaite plus mysterieux, voire tranaillant. En te lisant , on sait forcement tout sur tout trop bien. Bien sur tu differes et distille les informations, mais elles nous arrivent quand-meme. Alors l'envie de ponctuer ma lecture de "ok d'acc" reguliers me titille. Injecterai tu un peu de poesie, un je ne sais quoi, del'humour ? que j'en serai soulage : a ne pas avoir a lire tout ce serieux.
Y'a des fautes de frappes mais c'est pas grave.
Y'a des fautes de frappes mais c'est pas grave.
Invité- Invité
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