Dès lors

Dès lors

De temps en temps — cela arrivait par vagues — la rumeur circulait. Quelqu’un avait trouvé de l’or. Quelque part, vers le Sud. De l’or.
Et dès lors.
Vous pouviez être certain que dans les semaines qui suivraient, semblable découverte aurait lieu vers le Nord. Ensuite, une autre vers l’Est. Encore une, plus à l’Ouest. Et pourquoi pas, la dernière : en plein Cœur.
Il s’agissait, bien sûr, de particules infimes, autant dire du pollen. Quantité pratiquement impesable— je sais, le mot n’existe pas et, logiquement, ce devrait être impondérable, mais celui-là signifie autre chose… les mots, on ne peut pas leur faire confiance.
Donc, quelqu’un trouvait de l’or. Plus loin, un autre. Et encore. Etc.
Du cuivre. Il y en avait partout. Personne n’en trouvait. Jamais.
Mais, comprenez.
C’était ainsi que la vie subsistait, à coup de doses infinitésimales. D’espoir.

Je demande expressément aux modos de ne pas insérer ce texte dans le catalogue.

Quelqu'un pourraitil apporter la correction suivante:

"Et pourquoi pas, la dernière : en plein Cœur. " en lieu et place de "en plein Centre."

ah ouais ! voilà un petit texte que l'on pourrait qualifier de haïku de la prose, si je puis me permettre cette audace.

Je suis vraiment preneur.

Pili a écrit:Quelqu'un pourraitil apporter la correction suivante:

"Et pourquoi pas, la dernière : en plein Cœur. " en lieu et place de "en plein Centre."

Non! centre c'est bien, au contraire. cela conserve la connotation géographique. cœur, c'est trop explicite...

Du concentré de bonheur de lecture que tu distilles si savamment Pili. La dernière phrase est renversante.

Pili a écrit:Je demande expressément aux modos de ne pas insérer ce texte dans le catalogue.

ok, je n'insère pas.

Une allégorie (c'est le mot qui m'est venu à l'esprit, mais je ne sais pas s'il convient) très plaisante, forte. Beaucoup d'élégance dans ce texte court.

Je vais finalement être le seul. Mais je n'ai pas tellement accroché au texte. Je suis presque sûr de me tromper et que ce n'est qu'une illusion, mais il me donne une impression de bâclé. Un peu fade à mon goût, car pas beaucoup dans un si petit texte. Cependant la phrase de fin m'a beaucoup touché, et dans un contexte plus complet, j'aurai adoré. Mais au moins le texte a le mérite d'amener directement au message, et c'est assez plaisant car c'est d'autant plus touchant.

Un petit mot que je ne sais où poster.
Alors , je le mets ici.

Vous dire…
Je suis actuellement dans la phase de construction de l’atmosphère d’un roman.
A ce stade, la pression atmosphérique si j’ose dire est infiniment fragile. Et moi aussi.
C’est la raison pour laquelle je dois m’empêcher toute lecture. Et donc je ne puis vous lire ni vous commenter. Peut-être dans deux ou trois mois, quand je serai plus forte, que mon récit sera plus ancré.
D'autre part, j’aurais sans doute l’impudence de poster encore un petit texte ou l’autre, pour avoir votre avis. Pour pas patauger dans le doute. Et parce qu’il m’importe, votre avis.
Voilà. J’espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de mon attitude.

Un énorme MERCI à toutes et tous !

Pili a écrit:Quelqu'un pourraitil apporter la correction suivante:

"Et pourquoi pas, la dernière : en plein Cœur. " en lieu et place de "en plein Centre."

ok, j'insère
;-)

et donc : haut les cœurs ! ;-)

Bon courage. De mon coté, je ne suis pas friand des mots esseûlés en trop grand nombre. Je trouve cela très démonstratif. Je ne doute pas que tu trouveras une utilisation fluide de tes propres outils de style.

Je trouve dans ces quelques mots une très belle allégorie d'un bonheur introuvable, et une sorte d'espoir désespéré. De la toute belle poésie en prose, qui n'en finit pas de me questionner.

nine

Il m'a fait penser à Cendrars ce petit texte, un auteur que j'aime bien.

Bonne atmosphère, Pili !

Le jeu des sons dessine son jeu quand celui du sens sent l'odeur d'or, des lors ton lard devient de l'art

Magnifique.