Hommage à ces Femmes que l'on nomme putains

Hommage à ces Femmes que l'on nomme putains

La nuit vous est assaut
De chiens et de loups gris
Flairant à votre peau
Les effluves aigris
De leurs besoins de chair.
Dans les soirs minéraux,
Perchées au bord amer
Des trottoirs viscéraux,
Dans ces rues de grand froid
vous semblez aux oiseaux
que lacère l'effroi.

Aux lames affûtées
De vos seins comme glaive,
À vos jambes bottées,
Ils écorchent leurs rêves
et repartent honteux
Des prédations commises ,
Aux rivages nuiteux
De vos âmes omises,
Tristes fauves vidés
De leurs baves émises
En vos ventres bradés

Votre corps n'est-il riche
Que d'offertes béances
Et n’est-il qu’une friche
Pour de vaines semences ?
Quand fut-il caressé
D’une main de douceur ?
Votre coeur est blessé
Des anciennes douleurs
Qui pleurent en silence
Au ténèbres des peurs
Où saigne votre enfance.

C'est bien écrit mais un je ne sais quoi me gêne.

Peut-être cette putain de morale à deux balles qui sous couvert d'altruisme voudrait rendre la vie charmante. Pour tout te dire, j'aime pas le titre.
Ni le texte.
C'est bien écrit mais un je ne sais quoi me gêne.
Le dire n'est pas beaucoup, alors le crier sera plus fort.
Nous sommes tous des chats-bottés et ne voyons dans la nuit que ce qui nous arrange.

J'ai trouvé le texte fort, mais à mon avis le rythme d'hexasyllabes gâche un peu les choses ; j'aurais mieux vu de l'alexandrin, du plus ample...

...

En nous arrangeant de la morale, nous nous arrangeons avec nous, aussi prêts à galvauder ce que nous avions aimé auparavant.
Je trouve cette façon tout à fait curieuse de leur faire l’offrande de cet affront qu’elles n’ont pas mérité.
Le désir est chair, rien ne peut le remplacer.
Sauf parfois un sourire, une parole, un regard.
Un moment quand tu sais ta fin proche et que le désir de ta propre chair compte plus que celle des autres.

Je redis ce que j’ai dit.
Sur la forme oui, le fond est discutable.

Je suis réservé sur le fond et la forme.
Je suis très sensible sur ce sujet dont on parle peu et mal, souvent grotesquement. Rien de tel ici et merci. Et oui le texte contient des vérités.
Marrant j'ai écrit sur la même chose hier.

Le désir est chair, rien ne peut le remplacer.

Alors là LOl, sans vouloir entrer dans le fond de ce débat pour lequel j'ai un intérêt très limité, je te dis quand même que tu te plantes. Ce serait se faire fi de l'hystérie.

Hellian, je n'ai pas vraiment crochée sur le poème, gênée par la forme comme socque, surtout par les rimes.

et de virer le e de crochée SVP

Je suis partagée, sur le fond et sur la forme.

Pour ce qui est de la forme, cette régularité presque mathématique enlève de la force au texte et finit par se muer en lassitude.

Pour le fond, c'est un parti-pris qui est ici exposé, une vision importante des choses, mais incomplète.
La présence de mots tels ce honteux implique une morale qui me dérange un peu, tout comme ce sens unique qui transparaît, il n'y est jamais question de partage, or ce dernier existe aussi parfois dans ces rapports. Mais ça serait là l'objet d'un long débat et tel n'est pas le propos.

Un sujet épineux, délicat, sur lequel on ne fera jamais l'unanimité. Il y a tant de manières de voir, de ressentir la chose ! Je trouve que tu t'en tires honorablement et que tes images parviennent à m'émouvoir sans me hérisser le poil. Ni trop hestétisantes, ni geignardes, une gageure !
Le rythme, sur la longueur, peut paraître lassant mais il m'aide à visualiser la monotonie terrifiante des pas sur un trottoir, de l'attente dé-espérée.

esthétisantes

Faire de l'esthétique, c'est comme s'approcher du cruel.
De l'écologie en quelque sorte, comme si le vent pouvait avaler des couleuvres.
Helian, en espérant que tu ne le prennes pas mal.
Mon humour est une pendule avec une seule aiguille.elle ne tourne que dans un sens, c'est pour mieux reculer.

Sahkti a écrit:Je suis partagée, sur le fond et sur la forme.

Pour ce qui est de la forme, cette régularité presque mathématique enlève de la force au texte et finit par se muer en lassitude.

Pour le fond, c'est un parti-pris qui est ici exposé, une vision importante des choses, mais incomplète.
La présence de mots tels ce honteux implique une morale qui me dérange un peu, tout comme ce sens unique qui transparaît, il n'y est jamais question de partage, or ce dernier existe aussi parfois dans ces rapports. Mais ça serait là l'objet d'un long débat et tel n'est pas le propos.

il n'y a là aucun parti-pris, mais la simple évocation d'un rapport de prédation quand bien même fauves et proies auraient oublié pour mieux s'en arranger leur nature . Et si j'évoque la honte, ce n'est qu'à ce court instant de l'après de la chair assouvie, quand peut émerger parfois chez le fauve le sentiment qu'une personne avec son histoire et sa profondeur pouvait habiter la proie (d'où l'image de l'âme omise. Ce n'est pas pour le confort de la rime).

Pour le coup, c'est bien d'une morale à deux balles qu'il s'agit quand on évoque cette histoire de partage, un alibi de bonne conscience.

Le rapport de prostitution ne m'apparaît pas condamnable moralement si on veut bien le reconnaître pour ce qu'il est, un assouvissement strictement animal au prix d'une négation, d'une omission de l'histoire de l'autre et de sa vérité identitaire. La grande majorité des prostituées ont été (et je parle d'expérience professionnelle) des enfants maltraités ou violés.

j'ai voulu une métrique rigoureuse presque mathématique précisément pour sa froideur, afin d'éviter toute amplitude lyrique qu'aurait pu générer l'alexandrin; et je remercie Arielle de l'avoir perçu.

Le reste relève d'un vieux résidu judéo-chrétien qui voudrais vous faire croire qu'il y a finalement là-dedans quelque chose à sauver au nom de la morale du partage.

pardon :

"...qui voudrait vous faire croire.."

J'aurais préféré une expression plus libre sur le sujet, ce qui n'implique pas forcément qu'elle doive être lyrique (comme tu l'expliques plus haut) mais moins contrainte, moins assujettie à la rime, au nombre de syllabes. Tel quelle, la forme du poème semble presque aller à l'encontre de ce qu'il exprime.

J'ai tiqué sur la derinère strophe, cela sonne trop "compassionnel", non pas qu'il ne faille pas avoir de compassion, mais j'ai toujours peur que la compassion qui s'exprime à partir d'une position privilégiée rime alors avec conscience propre et distance bien-pensante. Je ne dis pas que c'est le cas ici, je ne juge personne, je donne mon ressenti à la lecture de cette strophe.

Moi ce texte ne me gêne pas, il m'émeut. Il est pudique et beau.
Le prédateur et sa proie (consentante) sont bien vus et le ressenti de chacun, dans cette relation, bien exprimé.
J'aime particulièrement la 3ème partie. Ce n'est pas de la compassion, c'est de la compréhension.
Pour la forme, les rimes me paraissent superflues. J'aurais préféré les mêmes idées, impressions, exprimées en vers libres. Merci du partage.
embellie

J'aime bien...

Surtout :
"À vos jambes bottées,
Ils écorchent leurs rêves"

Mais, je trouve parfois que la recherche d'esthétisme atténue les sentiments à la lecture en brouillant les images...

Je suis réservé sur le fond et la forme.
Je suis très sensible sur ce sujet dont on parle peu et mal, souvent grotesquement. Rien de tel ici et merci. Et oui le texte contient des vérités.
Marrant j'ai écrit sur la même chose hier.

Ce que je disais ailleurs. A part son nombril, ce membre(?) a-t-il des centres d'intérêt ?

sincèrement, je crois que oui !

zoe a écrit:Ce que je disais ailleurs. A part son nombril, ce membre(?) a-t-il des centres d'intérêt ?

encore une parole sympa, décidément P-H ça s'arrange pas dans ta tête
pas d'inquiétude, Hellian, le ménage ne va pas tarder à être fait sur VE
ce Zoe qui n'est ni une femme (ni un homme digne de ce nom) est plutôt un troll aigri qui nous a déjà suffisamment fait ièche comme ça il y a quelques temps, qui a été banni et qui va l'être à nouveau incessammeent
pas de souci ;-)

Première lecture ----> j'adore.
Je reviendrai trouver des défauts si il y en a .
Désolé pas le temps mais bravo !!

Beau, mais trop sage, Hellian. Le jour où tu enlèveras leur corset à tes mots, tu verras comme ils sont beaux et heureux en toute petite tenue !

Je trouve la formulation trop propre (non péjoratif) et le titre un peu pompeux. Pourtant, la plume est belle, mais ce doit être le traitement du thème qui me décale ? Je n'en sais rien.