Rua de Tabarga
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Rua de Tabarga
Un cul de citron, du sucre au fond et des glaçons. La cachaça prend une teinte blanche troublée, deux pailles émergent du liquide. Sous le verre une serviette en papier. Carré plié pour absorber l’humidité fuyant du récipient givré. Caïpirania, la boisson nationale : trois petits tours et c’est réglé.
Les serveuses, t-shirt moulants rouges se trémoussent comme des dindes. Une brochette d’Allemands gros/musclés chouffent leur cul en descendant des cocktails. Trois exemplaires bien habillés, fraîchement douchés. Catégorie la quarantaine anciens skin-heads, type légionnaires et empâtés, cherchant l’effervescence et la baise assistée. En arrière plan des promeneurs flânent dans la rue de Tabarga, la remontent puis la redescendent comme des sentinelles mobilisées sur un chemin de ronde, laissant couler le temps, attendant plus de monde. Parmi eux un vendeur ambulant passe par la terrasse, il trimbale une montagne de paquets de clopes fixé sur son estomac par un système de plateau à lanières. De l’intérieur du bar le son crache fort. De la bonne soupe brésilienne accélérée masque les discutions et anime une portion de la rue. A quoi sert un bar sinon à se bourrer la gueule et à mater ?
La nuit à Fortaleza les femmes attendent. Tension les femmes se vendent. Une grosse jeep blindée apparaît au ralenti, chine la viande vitres fumées. Je me tiens tranquille devant mon verre et de mon poste au coin de la terrasse observe les filles et leurs clients. Tout ce manège, la vie malaxe son lot commun de saloperies et tout se vend, tout à un prix. De la propriété, de la richesse, foi de l’argent qui fait rêver. L’espoir d’une vie meilleure, les hommes qui viennent d’ailleurs.
Je décris ce que je vois. Un taxi roule. Avec les lumières de la nuit, les bagnoles paraissent neuves et rutilantes. Le son derrière a encore augmenté. Un rock américain saturé, un gars qui certainement raconte n’importe quoi. Le patron de l’endroit, un homme âgé , les cheveux gris collé en arrière, émerge nonchalamment du bar. Il marche comme un vieux cow boy, darde sa langue sur ses lèvres et sort son portable pour téléphoner. Une cerveja plus une caïpi mon sang commence à tourner. Personne ne fais attention à moi. Je suis avec les animaux en carton pâte qui donnent à l’endroit une allure de parc d’attractions périmé.
Regard en biais, vers la table des Allemands. Une serveuse blonde et pulpeuse assise sur un côté, sa main droite glisse négligemment sur la cuisse du plus faisandé. Nous sommes dimanche soir. Il fait bon, bon et doux., le genre de temps effaçant le climat. Le patron entre et ressort, interpelle les filles dans la rue, balance des bises, travaille son biz. Un autre marchand ambulant arrive sur la terrasse et présente des colliers. Les Allemands l’ont à peine vu et pas même regardé. C’est le quinzième de la journée. O vagabondo se transporte au bar d’à coté. Ici on repère très vite les thunés des laissés pour compte. Les regards glissent enfin vers moi. Mais qu'est-ce que je fais là ?
A l’intérieur la musique pulse, il n’y a personne à l’intérieur. Je me lève pour vérifier : une piste de danse, des lumières rouges, un fond opaque, trois perroquets mal dessinés. Il n’y a personne à l’intérieur c’est bien ce que je disais.
Je reviens à ma place. Les mouches sont internationales, elles ont partout la même sale gueule et sur ma table une d’elle se baladait.
Les serveuses, t-shirt moulants rouges se trémoussent comme des dindes. Une brochette d’Allemands gros/musclés chouffent leur cul en descendant des cocktails. Trois exemplaires bien habillés, fraîchement douchés. Catégorie la quarantaine anciens skin-heads, type légionnaires et empâtés, cherchant l’effervescence et la baise assistée. En arrière plan des promeneurs flânent dans la rue de Tabarga, la remontent puis la redescendent comme des sentinelles mobilisées sur un chemin de ronde, laissant couler le temps, attendant plus de monde. Parmi eux un vendeur ambulant passe par la terrasse, il trimbale une montagne de paquets de clopes fixé sur son estomac par un système de plateau à lanières. De l’intérieur du bar le son crache fort. De la bonne soupe brésilienne accélérée masque les discutions et anime une portion de la rue. A quoi sert un bar sinon à se bourrer la gueule et à mater ?
La nuit à Fortaleza les femmes attendent. Tension les femmes se vendent. Une grosse jeep blindée apparaît au ralenti, chine la viande vitres fumées. Je me tiens tranquille devant mon verre et de mon poste au coin de la terrasse observe les filles et leurs clients. Tout ce manège, la vie malaxe son lot commun de saloperies et tout se vend, tout à un prix. De la propriété, de la richesse, foi de l’argent qui fait rêver. L’espoir d’une vie meilleure, les hommes qui viennent d’ailleurs.
Je décris ce que je vois. Un taxi roule. Avec les lumières de la nuit, les bagnoles paraissent neuves et rutilantes. Le son derrière a encore augmenté. Un rock américain saturé, un gars qui certainement raconte n’importe quoi. Le patron de l’endroit, un homme âgé , les cheveux gris collé en arrière, émerge nonchalamment du bar. Il marche comme un vieux cow boy, darde sa langue sur ses lèvres et sort son portable pour téléphoner. Une cerveja plus une caïpi mon sang commence à tourner. Personne ne fais attention à moi. Je suis avec les animaux en carton pâte qui donnent à l’endroit une allure de parc d’attractions périmé.
Regard en biais, vers la table des Allemands. Une serveuse blonde et pulpeuse assise sur un côté, sa main droite glisse négligemment sur la cuisse du plus faisandé. Nous sommes dimanche soir. Il fait bon, bon et doux., le genre de temps effaçant le climat. Le patron entre et ressort, interpelle les filles dans la rue, balance des bises, travaille son biz. Un autre marchand ambulant arrive sur la terrasse et présente des colliers. Les Allemands l’ont à peine vu et pas même regardé. C’est le quinzième de la journée. O vagabondo se transporte au bar d’à coté. Ici on repère très vite les thunés des laissés pour compte. Les regards glissent enfin vers moi. Mais qu'est-ce que je fais là ?
A l’intérieur la musique pulse, il n’y a personne à l’intérieur. Je me lève pour vérifier : une piste de danse, des lumières rouges, un fond opaque, trois perroquets mal dessinés. Il n’y a personne à l’intérieur c’est bien ce que je disais.
Je reviens à ma place. Les mouches sont internationales, elles ont partout la même sale gueule et sur ma table une d’elle se baladait.
Re: Rua de Tabarga
Pas mal. Mais on attend quelque chose qui ne vient pas ...
A partir de : La nuit à Fortaleza les femmes attendent
Pas pu m'empêcher de réentendre :
http://www.greatsong.net/PAROLES-BERNARD-LAVILLIERS,FORTALEZA,15207.html
A partir de : La nuit à Fortaleza les femmes attendent
Pas pu m'empêcher de réentendre :
http://www.greatsong.net/PAROLES-BERNARD-LAVILLIERS,FORTALEZA,15207.html
Re: Rua de Tabarga
Pas mal pour ma part. Sec et efficace. Des belles images se sont formée dans mon esprit tourmenté.
Bonjour mentor.
Bonjour mentor.
Nechez- Nombre de messages : 318
Age : 35
Date d'inscription : 19/12/2007
Re: Rua de Tabarga
Efficace, oui, mais pour ma part le texte laisse un goût d'inachevé : je l'ai lu comme un simple flash, une carte postale dans le genre crade.
Invité- Invité
Re: Rua de Tabarga
Une bonne description qui ne suffit pas à répondre à l'attente induite par la tension présente dans le texte.
Invité- Invité
Re: Rua de Tabarga
Quelques points forts, ces descriptions froides et ce ton désabusé, apportent beaucoup au texte mais ne permettent pas pour autant son aboutissement; il manque quelque chose sans forcément savoir quoi. Je me demande si ce n'est pas dû à un trait par moments forcé, presque caricatural (quand tu décris ces Allemands au début, par exemple), qui fait monter la pression, induit une tension et puis, que se passe-t-il?
Ce rythme inégal se sent un peu trop à mon goût.
Il y a du potentiel, quelque chose de prometteur qui se dégage mais peut-être un travail à effectuer sur le recul narratif.
Ce rythme inégal se sent un peu trop à mon goût.
Il y a du potentiel, quelque chose de prometteur qui se dégage mais peut-être un travail à effectuer sur le recul narratif.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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