Sonnet ébouriffé

J'ouvre ton huis
j'ouvre ton lit
je viens lire dans tes cheveux
ce parfum qui me clôt les yeux
à chaque page de tes nuits.

Ferme sur moi
ronce et rocaille
la grotte chaude de tes bras
je me ferai sable
sous toi
frappé du sceau de notre intaille.

Glissons ensemble
vers la source
épicée de la bête douce
dont la faim nous creuse les reins.

Que la bourrasque nous secoue
drapés de sel
dans les embruns
l'un à l'autre
l'éclair nous cloue.

Un grand plaisir ! D'un érotisme subtil et gracieux. je ne puis extraire un verre ou un autre tant chacun concoure à la perfection de l'ensemble.

J'ai dû cherché le sens du mot « intaille » ( que ma dictée vocale refuse d'ailleurs obstinément) pour m'apercevoir qu'il tombait évidemment pile poil. J'en livre ici la définition pour ceux qui, comme moi, l'ignoraient :

Terme qui désigne des pierres taillées ou gravées en creux dans la masse. Dans une intaille, aucun élément n'est en relief au-dessus du plan initial de la pierre

"Un vers" (pardon!). Mais à votre santé tout de même ! Après tout, on peut trinquer à la beauté de ce poème.

Très doux, ça m'a donné le sourire aux lèvres.
J'aime beaucoup.

Où l'on voit que les mimosas n'hésitent pas à rouler leurs grappes dans le lit hier sauvage !

"Ebouriffé" convient à merveille comme adjectif ! Un texte de haute qualité, très tendre...

Ou comment évoquer sans dire, suggérer sans peser.
Quelle belle dernière strophe, quel magnifique vers final ! Le printemps t'inspire Arielle !

C'est doux et tendre, élégant et évocateur. Décidément Arielle, tes doigts sont ceux d'une belle poétesse.
Ton texte me touche sur plus d'un point, merci pour cela.

sur ce terrain je suis plus pragmatique..:-) reste que c'est quand même chiadé..

Un poème adorable: déjà le titre...

:-) (-: v.

Une grande liberté dans cette étreinte ("ton lit", "tes bras", "creuse les reins", "secoue", "cloue") qui met en évidence l'urgence gustative ("source", "épicée", "faim", "sel") et olfactive ("tes cheveux", "ce parfum") des mots ("lire", "page", "sceau", "intaille"), l'orage bouleversant ("bourrasque", "embruns", "éclair") d'une rencontre éminemment sensuelle ("ensemble", "bête douce","l'un à l'autre") avec un espace littéraire jamais rassasié. Un sonnet charnel, un brin déroutant, très agréablement déboussolé.

Pas la crème d'Arielle, mais quand même...
Une absence qui dépeuple.