les gens en or : Passagère de l'Arc-en-ciel

La rêveuse d' Icare

La rêveuse d' Icare :

se voit pousser des ailes et des ailes,
fixe l'eau en absence de cygnes,
les lotus éteints de l'hiver dernier :
rien ne diffère ici en rien jamais :

si, le reflet d'un saule.

La rêveuse d'Icare :

parle des orfèvres de l'air chaud,
les yeux dans toute sorte de deltaplanes,
les pieds décollés du sol,
la langue légèrement sortie,

dans des moments :

parce que dire c'est déjà faire ; mais un peu à l'avance
sans le risque des pleurs,
que la liberté en bouche : c'est d'une saveur de cardamone,
que l'on a envie de prendre au mot :

qu'il soit vrai on espère.

La rêveuse d' Icare :

se souhaite bon vent,
se sent pousser des plumes,
écoute ce que demain n'aurait peut-être rien à offrir vraiment :
quelques rêves en amuse-bouches,
des réveils cireux :

Elle sait.

On lui offrirait un ballon et tout l'or du monde moins le soleil :
notre cœur , elle envolerait.
.
.
.

Ben voilà dit la déplumée à la colombe, garde encore le ciel pour toi, un jour peut-être aurais-je ton envergure.

Comment dire ? On y croit fort à cet envol, on l'encourage la rêveuse, dans sa périlleuse tentative de périple.
Jonathan Livingstone lives ! Que ça fait du beau au coeur !

Je coince sur le début Panda :
tu parles des ailes mais tu regardes la terre, nous aussi du coup : mal barré pour un envol.
les deltaplanes et la langue sortie, me laissent également sur le coté.

Par contre ensuite, ça prend une autre dimension:

parce que dire c'est déjà faire ; mais un peu à l'avance
sans le risque des pleurs,
que la liberté en bouche : c'est d'une saveur de cardamone,
que l'on a envie de prendre au mot :

qu'il soit vrai on espère.

Ici je tends l'oreille des sourcils même si le choix de "d'une" aurait mérité un point virgule après cardamone (j'aime bien le point virgule) ou alors l'économie du "d'"

et puis, je ne comprends pas la fin, pourtant j'aime bien l'expression "d'envoler les coeurs", mais si le soleil manque?

Il faudra surement que j'y revienne à tête déployée.

tu parles des ailes mais tu regardes la terre, nous aussi du coup : mal barré pour un envol.

Justement cette série s'articule autour autour des passions que les gens détiennent. Hors c'est pas toujours facile, les passions, bien souvent et plus que de raison, les gens n'y arrivent pas, pour des raisons dépendantes ou indépendantes de leur volonté. Ainsi Mozart n'est que Cleidermann, Le goéland n'est qu'un poulet rôti, l'altitude, pour l'instant n'est que la hauteur d'une chaussure.
Mais le rêve était et est respectable, il, bien des fois m'attendrit.
Le regret est un espoir pas encore mort, le mensonge une déception pas encore totale, l'affabulation un désir. Pas facile de faire l'inventaire de ce que les gens aimeraient, mais agréable de naviguer sur l'espace qui sépare ce que les gens veulent et ce qu'ils sont, ce dont ils rêvent mais ce qu'il font.

Merci pour ton commentaire, qui me sera utile.

Le soleil, oui absent :

Icare, fils de Dédale, il s'enfuit avec lui du labyrinthe où Minos les gardait prisonniers, grâce aux ailes de plumes fixées avec de la cire sur ses épaules. Le soleil fit fondre la cire et il tomba dans la mer.

Ainsi Mozart n'est que Cleidermann, Le goéland n'est qu'un poulet rôti, l'altitude, pour l'instant n'est que la hauteur d'une chaussure.
Mais le rêve était et est respectable, il, bien des fois m'attendrit.
Le regret est un espoir pas encore mort, le mensonge une déception pas encore totale, l'affabulation un désir. Pas facile de faire l'inventaire de ce que les gens aimeraient, mais agréable de naviguer sur l'espace qui sépare ce que les gens veulent et ce qu'ils sont, ce dont ils rêvent mais ce qu'il font.

Et bien ça oui,
je comprends fort bien et tu le dis avec force, peut-être même avec passion

La nuit porte conseil ou fait le ménage pour garder ce qui doit rester. Je revenais donc justement pour dire combien j'avais aimé la langue, ce petit détail presque puéril qui dit pourtant toute la difficulté de l'entreprise.

Tu as décidément un don pour les phrases qui font mouche !

J'ai déjà lu :

Je ne crois au malheur que s'il s'oublie pour faire naître une inquiétude.

et maintenant :

parce que dire c'est déjà faire ; mais un peu à l'avance
sans le risque des pleurs,

Bon, ça c'était pour ce qui restera gravé dans ma mémoire...

Pour le reste, j'aime bien, il y a du rythme, une pointe de mélancolie aussi... J'avoue avoir moins apprécié les derniers vers. J'ai été un peu étonnée de l'allusion au deltaplane, mais c'est surtout le "toute sorte" juste devant qui m'a gênée, je trouve que cela rompt le rythme...

ben, de mon côté, rien à redire ... toujours aussi client de l'originalité, du style, du ressenti de tes écrits.

Et bien je l'aime ce poème, tout simplement, et pour des raisons personnelles. Je me l'approprierais bien volontiers même si ce n'est pas de moi qu'il s'agit.
Peu constructif de mon bord, mais je ne suis plus capable d'aligner des mots pour leur donner du sens... pour le moment. ^^

On lui souhaite un beau voyage à cette porteuse de rêve !