La porte.
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La porte.
Vlan !
Je claque violemment, emplie de la colère noire de ma maîtresse. Je peux être féroce parfois, et percute. Inégale est la lutte. Ma dame je vénère et ne voudrais trahir le feu de son désir. Je sais les uppercuts à ses fortes ivresses.
Croire que j’exagère serait un reniement de mon honnêteté ; une insulte profonde à mon chêne massif ; un soupçon maladif ; une blessure immonde. Les nœuds de ma texture s’en verraient humiliés ; risqueraient l’écorchure.
Je ne suis que de bois.
Et les larmes versées, tendant à la rivière, atteignant le torrent, gonfleraient ma nature jusqu’à la moisissure de mon âme heurtée.
Penser que je suis lasse de me vouer à celle qui chaque jour caresse mon vernis de surface me serait une injure que ne supporterais.
Je n’ai pas invité Judas Iscariote à percer dans la masse un regard efficace. Je préfère au secret les notes et les clés de mon amie fidèle dont le silence amer raconte l’impatience.
Je vois une hirondelle dans ses yeux, chavirée. La liquide prunelle verse des eaux limpides.
L’oiseau, à tire d’ailes, fend l’horizon du temps jusqu’à la déraison de la saison nouvelle.
Le ciel a des amants qui s’aiment dans ses rides et s’abîment, cruels, vers les contrées arides de leur ressentiment.
Un épervier s’arrime au port. Et sur le seuil, il conçoit le linceul où l’ont plongé ses rimes. Je porte sa douleur tandis que lui importe son cœur de poète.
Vlan ! Ai-je claqué… Qui, dans sa pauvre tête raisonne et fait écho.
- Je ne suis qu’une bête !
Je l’entends se maudire…
- L’encre noire de ma plume sèche. Et le blanc demeure sur la page
…
- Il est l’heure.
…
- Je n’ai plus rien à dire.
Il n’a plus rien à dire. N’a pas l’heur d’être encor, et se plaît à paraître …
Rapace pitoyable…
Au plumage électif…
… Labourant de ses griffes un minable cépage où le fruit a suri sans laisser une trace à mes lèvres, de sucre, qui dès lors se referment en un…
Vlan !
Ferme et péremptoire.
L’orfèvre de la rime s’accroche, lucratif, à l’or noir de son style. Il en a plein les poches. Je la connais l’histoire. Il vomira sa bile et s’en ira ce soir en mal de parchemin.
***
Et la main de maîtresse lâchera le loquet que je scelle en mon sein…
… Pour éloigner d’un geste las, gracieux, les papillons, bulles du désespoir, noirs comme autant de particules de charbon, voletant à l’entour de ses yeux candides, lacs translucides, aux tourments sans fond.
Je claque violemment, emplie de la colère noire de ma maîtresse. Je peux être féroce parfois, et percute. Inégale est la lutte. Ma dame je vénère et ne voudrais trahir le feu de son désir. Je sais les uppercuts à ses fortes ivresses.
Croire que j’exagère serait un reniement de mon honnêteté ; une insulte profonde à mon chêne massif ; un soupçon maladif ; une blessure immonde. Les nœuds de ma texture s’en verraient humiliés ; risqueraient l’écorchure.
Je ne suis que de bois.
Et les larmes versées, tendant à la rivière, atteignant le torrent, gonfleraient ma nature jusqu’à la moisissure de mon âme heurtée.
Penser que je suis lasse de me vouer à celle qui chaque jour caresse mon vernis de surface me serait une injure que ne supporterais.
Je n’ai pas invité Judas Iscariote à percer dans la masse un regard efficace. Je préfère au secret les notes et les clés de mon amie fidèle dont le silence amer raconte l’impatience.
Je vois une hirondelle dans ses yeux, chavirée. La liquide prunelle verse des eaux limpides.
L’oiseau, à tire d’ailes, fend l’horizon du temps jusqu’à la déraison de la saison nouvelle.
Le ciel a des amants qui s’aiment dans ses rides et s’abîment, cruels, vers les contrées arides de leur ressentiment.
Un épervier s’arrime au port. Et sur le seuil, il conçoit le linceul où l’ont plongé ses rimes. Je porte sa douleur tandis que lui importe son cœur de poète.
Vlan ! Ai-je claqué… Qui, dans sa pauvre tête raisonne et fait écho.
- Je ne suis qu’une bête !
Je l’entends se maudire…
- L’encre noire de ma plume sèche. Et le blanc demeure sur la page
…
- Il est l’heure.
…
- Je n’ai plus rien à dire.
Il n’a plus rien à dire. N’a pas l’heur d’être encor, et se plaît à paraître …
Rapace pitoyable…
Au plumage électif…
… Labourant de ses griffes un minable cépage où le fruit a suri sans laisser une trace à mes lèvres, de sucre, qui dès lors se referment en un…
Vlan !
Ferme et péremptoire.
L’orfèvre de la rime s’accroche, lucratif, à l’or noir de son style. Il en a plein les poches. Je la connais l’histoire. Il vomira sa bile et s’en ira ce soir en mal de parchemin.
***
Et la main de maîtresse lâchera le loquet que je scelle en mon sein…
… Pour éloigner d’un geste las, gracieux, les papillons, bulles du désespoir, noirs comme autant de particules de charbon, voletant à l’entour de ses yeux candides, lacs translucides, aux tourments sans fond.
Re: La porte.
J'aime assez bien te lire, je m'y reprends même à plusieurs reprises pour laisser les choses s'installer -quand elles le peuvent. Ce n'est pas par hasard que tout ceci est obscur n'est-ce pas?
Ecriture noire, la mélancolie nous claque à la face, mais il faut bien l'avouer, de belles trouvailles, à l'instar de ton dernier paragraphe.
Ecriture noire, la mélancolie nous claque à la face, mais il faut bien l'avouer, de belles trouvailles, à l'instar de ton dernier paragraphe.
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: La porte.
J'ai, presque systématiquement en te lisant, le sentiment d'une écriture sinon automatique (terme abusif) du moins spontanée et pas retouchée. Cela a du bon (des tournures heureuses et inattendues) et du mauvais (dans le sens où l'on peut faire passer pour poésie des associations de mots sans queue ni tête). En tout état de cause, si je reconnais une aisance à convoquer les mots, ça me laisse un goût amer, celui de la facilité érigée en art.
Invité- Invité
Re: La porte.
J'ai presque envie de recopier le commentaire d'Easter tant il ressemble à ce que je voudrais dire.
J'ai le sentiment en te lisant que tu as adopté un procédé, un style et que tu n'y déroges plus. Tant pis ou tant mieux si ça paraît hermétique, tant pis si ça paraît facile; tu te cantonnes dans un exercice qui n'est certes guère aisé à mes yeux mais me paraît répétitif d'un texte à l'autre.
J'ai le sentiment en te lisant que tu as adopté un procédé, un style et que tu n'y déroges plus. Tant pis ou tant mieux si ça paraît hermétique, tant pis si ça paraît facile; tu te cantonnes dans un exercice qui n'est certes guère aisé à mes yeux mais me paraît répétitif d'un texte à l'autre.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: La porte.
Nos vies, nos clefs claquent en compagnie des nerfs. Alors, on se dit " une porte de plus ou de moins "...Ce sont des textes fébriles.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
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