L'anniversaire

Voilà l'un de mes premiers textes... un texte assez court... J'essaye de garder une certaine fluidité. A l'origine, je place des virgules un peu partout, mais j'ai revu la ponctuation à la baisse.



Notre séparation avec ma famille, ma femme et mes trois enfants, a été brutale. On ne s’y attendait pas, c’est arrivé si soudainement. Du jour au lendemain le petit clan que nous formions a explosé, s’est dispersé, s’est éparpillé. Mes enfants étaient adolescents et cette déchirure fut difficile pour eux, surtout pour ma fille.

Malgré cela je continuais à voir ma femme tous les jours au début de notre séparation. Et plus rarement au fur et à mesure que le temps passait mais aujourd'hui plus du tout. Mes enfants aussi je les voyais régulièrement et même maintenant je continue à les voir plus souvent que ma femme, en particulier ma fille. Mes garçons, je peux les comprendre, sont grands et ont eux aussi une famille et un travail à gérer. Mais ma fille ce n’est pas pareil, je reste son petit papa pour toujours et aujourd’hui encore nous nous voyons plusieurs fois dans l’année.

Des gens que je rencontrais tous les jours avec qui je travaillais, des amis avec qui je riais et je m’amusais, je n’en vois plus aucun. Pourtant ils savent tous où je suis, ils savent tous où me trouver. Mais dans ce genre de situation on perd tout, sa famille, ses amis, tout.

Heureusement, il y a un jour où toute ma famille est réunie, un jour où j’ai l’occasion de pouvoir regarder ma femme et mes enfants ensemble. Un jour où j’ai la sensation d’être à nouveau avec eux, de former à nouveau ce clan que nous étions il y a longtemps.

Ce jour, c’est lorsqu’ils viennent se recueillir sur ma tombe, le jour de l’anniversaire de ma mort.

Merci de m'avoir lu

J'ai soupçonné la chute à partir de "Pourtant ils savent tous où je suis." J'ai trouvé le texte sympathique mais sans grand relief.

Bienvenue sur Vos Ecrits, à vous lire bientôt !

Faudrait-il que je reprenne le texte dans son entier, ou il suffit de changer quelques phrases ou mot pour ne pas soupçonner la chute aussi tôt.

A mon avis, c'est assez difficile de cacher bien longtemps le pot aux roses dans ce cas... Votre texte est plutôt bien foutu de ce point de vue, je trouve.

oui, c'est pas mal fait
il faudrait peut-être simplement changer le titre
"Séparation" ?

Merci pour ces adorables critiques... et merci pour la proposition de changer le titre, j'y réfléchis sérieusement donc...

Skritt a écrit:Merci pour ces adorables critiques... et merci pour la proposition de changer le titre, j'y réfléchis sérieusement donc...

un détail : si tu veux changer le titre, aucun souci sauf qu'il faudra penser à le signaler à Sahkti, car au niveau du catalogue des textes VE, il faudra conserver la validité des liens
enfin bref, un peu de technique à respecter ;-)

Alors ça, concernant la cachette du pot aux roses (comme dit socque) bravo! Et contrairement à ma collègue (qui est fine lectrice), j'ai attendu l'avant-dernier paragraphe pour capter le truc.
Mais je ne serais pas honnête si je ne disais pas aussi que, sans la chute, le texte reste tout de même assez plat. Mais le texte étant court, ça passe. S'il avait été plus long, un surplus de relief aurait été nécessaire.
Mais, par sa brièveté, il demeure plutôt efficace parce que c'est la chute qui fait le tout. Elle est assez convenue, certes, mais elle n'est pas sous-entendue dès le début.
Un bon début, donc.
Bienvenue sur VE!

Bah!
J'ai rencontré cette chute des dizaines de fois dans d'autres textes (ici et ailleurs). Et souvent mieux amenée, d'ailleurs. Ici, ça ressemble davantage à un témoignage qu'à une nouvelle. Tu me répondras sûrement que c'est précisément l'effet que tu recherchais, mais je reste tout de même sceptique.

J'ai deviné la fin à partir de :

Malgré cela je continuais à voir ma femme tous les jours au début de notre séparation. Et plus rarement au fur et à mesure que le temps passait mais aujourd'hui plus du tout.

question de logique (je cherchais l'intérêt du texte, et pour qu'il y ait surprise la chute ne pouvait être que dans ce genre...) et d'habitude (pour avoir déjà lu d'autres textes sur ce thème), mais je trouve ton écriture fluide, pas de fautes etc... donc cela me donne envie de lire d'autres textes de toi pour voir peut-être un peu plus un "style" propre se dessiner.

A bientôt sous tes lignes,
Ruin.

Loreena Ruin a écrit:écriture fluide, pas de fautes etc...

C'est vrai, ne pas l'oublier, ça.. =)

C'est vrai que le début du texte est un peu maladroit quelque fois au niveau des tournures mais la chute, même si elle n'est pas originale, fait toujours son effet.
Il faudrait peut-être penser à revoir la façon de l'ammener, en revanche je trouve que la longueur du texte est bien adaptée. Certains on deviné la fin assez tôt, d'autres (comme moi) moins vite & quelque chose de plus long ne pourrait qu'alourdir l'ensemble.

Merci pour toutes ces critiques très constructives.

Coucou, me revoilà, j'ai retravaillé le premier paragraphe en essayant de lui donner plus de relief. Il a pris un peu de poids dans ce travail de mise en relief. J'espère que cela conviendra un peu plus à vos attentes et j'attends vos critiques qui m'aident. Voici le premier paragraphe donc :

Je m'appelle Eric, j'ai 49 ans. Je suis comptable dans une grosse société de la région. Il y a dix ans, la séparation avec ma famille, ma femme et mes trois enfants, a été brutale. J'en ai beaucoup souffert et j'ai toujours la nostalgie des doux instants passés ensemble. Vous devez connaître cette sensation. Ces moments qui ressurgissent dans votre mémoire de temps à autre vous rappelant comme le bon vieux temps vous manque. Ces souvenirs que nous avons tous, l'odeur de la brioche sortie du four lorsque vous preniez le goûter chez votre grand-mère, le sons des billes qui s'entrechoquent dans la cour de l'école, ce premier baiser volé à cette belle jeune fille qui deviendra votre épouse quelques années plus tard, la joie qui vous retourne les entrailles et vous fait pleurer sans honte à la naissance de votre premier enfant. Vous vous en rappelez vous aussi de ces moments qui ont jalonnés votre vie jusqu'à maintenant. Ils sont rares malheureusement. Mais la vie vaut largement d'être vécue rien que pour ces petites poignées de secondes de bonheur que l'on cherche, que l'on trouve et que l'on grappille. Et un jour, plus rien ne va, tout s'effondre et vous perdez pied. Cette séparation, je ne m'y attendais pas, c’est arrivé si soudainement. Sans crier gare cela s'est passé du jour au lendemain. Le petit clan que nous formions a explosé et s’est éparpillé. Mes enfants étaient adolescents. Cette déchirure fut difficile pour eux, surtout pour ma fille alors âgée de quinze ans.

Et moi qui venais pour dire que le texte d'origine aurait pu/dû être raccourci pour éviter de tourner en rond et de se répéter, voilà que je trouve maintenant un premier paragraphe étoffé !
Je préfère quand même le côté elliptique de la première version. De quoi y perdre son latin Skritt, désolée !!

Concis et efficace, sans en faire trop, avec une chute pas forcément attendue, même si déjà vue, et bien menée, tu n'en dis pas trop. J'ai aimé cette façon de faire (je parle ici de la première version).

La seconde me paraît bien longue et explicite, avec une sensation d'étirer pour faire du texte sans que ça apporte forcément quelque chose.

Je n'ai pas soupçonné la chute.
Ce texte peut se lire de deux façon différentes, comme l'histoire d'une séparation normale, avec un peu de mystère sur les relations entre les personnages. Ou comme l'histoire que tu as racontée.
J'ai bien aimé ces deux lectures possibles.
J'ai bien aimé la concision de ce texte.
Je l'ai bien aimé tout court.

Je vois qu'il y a une deuxième version. Je préfère nettement la première.