Belleville, dix-neuf heures [1]

— Tu bois un verre ? il demande.
— Je dis que oui. Volontiers.
— C’est pas l’embellie, il dit.
Je réponds que non, que ça pourrait être mieux. « Et toi ça va ? »
— C’est gentil de me le demander même si on se connaît pas, il rétorque. Je t’ai déjà vu quelque part, il ajoute.
— M’étonnerait.
— Si, tous les matins devant ma glace quand j’ai la gueule des mauvais jours.
Avant de partir, de déserter le comptoir, il jette quelques euros sur le zinc, puis il braille que tout fout le camp, surtout l’argent.
— Surtout l’argent, il répète.
Et la porte se referme sur ses Dread-locks.
Ramassant son fric le patron hausse les épaules et se fend d’un « Merde, c’est vraiment la merde. »
J’ignore la redondance et lui demande pourquoi ? pourquoi ?
Il hausse les épaules :
— Un rasta qui fait la gueule, c’est le début de la fin.
Il secoue la tête comme pour en chasser des idées noires.
Ou vertes.
Et jaunes.
Et rouges.
Puis :
— Tu bois un verre ? il demande.
— Je dis que oui. Volontiers…

Mystificateur? Pervers entretenant savamment la distillation à la levantine d'un conte qui démarre, sans qu'on voie trop bien vers où, s'alanguit, prend des chemins de traverse, réintroduit un élément de la trame? Franchement, je n'arrive pas à voir vers où nous allons, ni même à avoir envie de le savoir.
Est-ce une tranche de vie?

le narrateur sait encaisser l'humour comme le bistrotier sait encaisser son dû
heureusement pour le rasta (qui n'a peut-être pas voulu faire d'humour mais s'est cassé à temps)
manque juste une jolie fille qui passe et un vent tiède qui soulève une jupe d'été
;-)

Belleville de renommée littéraire, peu ou prou, tu es sur la bonne voie :-)

Un joli flash ! Je retiens la merveilleuse brève de comptoir :
"Un rasta qui fait la gueule, c’est le début de la fin."

Ah ! Plaisir.

Une verre? Coquille ou parler local ;-)

Pili a écrit:Ah ! Plaisir.

Une verre? Coquille ou parler local ;-)

Coquille, modos siouplait :-)
Salut silene82 ou rien-ne-change-jamais.

vous imaginez un peu qu'à notre mort nous arrivions devant Dieu et qu'en fait ce soit le Dieu des Rastas ?
Genre qui a crée le shit pour engendrer les nuages en fumant ?
voila une idée d'exercice marrante...
Bon ok...je connais la sortie...
Ah oui sinon...il fallait commeter le texte...
Eh ben euh...
C'est assez...
vous voyez la critique elle serait assez...
Pour qu'elle soit à l'image du texte ce serait...
non pas que le texte n'a pas d'intéret...
ça surment pas !
Il y a une vraie ambiace...
Genre très près de l'ambiance de chaque matin
Avant qu'il y ait une ambiance
Quand on se lève, on se traine, on fume...
Une ambiance mécanique...je cherchais le mot...
Non pas que le texte soit ambiance "métal"
Faut pas me faire dire ce que je n'ai pas dit...
enfin l'intéret du texte est d'installer une ambiance de non-ambiance très très vite avec très peu de mots...
Je sais pas si j'ai été clair...
De toute façon il est tard...
Ou tôt...
Au plaisir de vous relire...

Yali a écrit:Salut silene82 ou rien-ne-change-jamais.

Ah bon? Je change d'âge chaque semaine, pourtant...Tant mieux pour tes thuriféraires, pour ma part, je n'arrive pas à trouver le moindre intérêt à ton texte, mais rassure toi, il en advient de même pour les miens. Au moins éclaire moi, qu'as-tu voulu dire? Y a-t-il un sens caché, que je n'aurais pas perçu? Dans les couleurs évoquées, peut-être, sirops s'adjoignant au pastis pour équilibrer à la française le nuage rasta dont il est fait mention plus haut?

Yali a écrit:

Pili a écrit:Ah ! Plaisir.

Une verre? Coquille ou parler local ;-)

Coquille, modos siouplait :-)
Salut silene82 ou rien-ne-change-jamais.

Une verre, un bière ... on a vite fait de se tromper :-) surtout si c'est pas le premier ;-)))))

C'est corrigé

Salut Charles !

Il y a un deuxième "Une verre" à la fin du texte.

Pili a écrit:Salut Charles !

Il y a un deuxième "Une verre" à la fin du texte.

ok ! ;-)

Yali a écrit:Il hausse les épaules :
— Un rasta qui fait la gueule, c’est le début de la fin.
Il secoue la tête comme pour en chasser des idées noires.

J'adore cette image !

Rien que ça Merde, c’est vraiment la merde. »
J’ignore la redondance et lui demande pourquoi ? pourquoi ?
, je jubile !

Ça tourne rond tout ça !
Vrai qu'un rasta qui fait la tronche, c'est tordu...mais rigolo.

Tes ficelles sont usées mais ce sont les tiennes et elles te vont pas mal.

J'aimerais bien te lire dans un autre domaine, vieux.

Ailleurs que dans un bistrot, ailleurs qu'à paname... par exemple dans un lupanar à la lisière de la forêt.

T'en dis ?

Genre un lupanar qui se situerait dans le grand nord avec autour des bois et des bêtes sauvages et, tiens, pourquoi pas un garagiste qu'aurait la passion des godes et qu'aurait perdu le mort qu'on lui aurait confié. Ce genre de truc ?

Ouais voilà.
Tu lis dans mes pensées chouchou.

Format : Moyen
Nombre de pages : 350 environ
Dimensions : 18.00 x 12.50 x 2.30
Disponible : partout
Parution : à venir

Désolé mon petit mais sur ce coup-là j'avais une idée d'avance :-)))))))))))))

T'es en retard mec, ça fait des mois qu'on est au jus.
Je compte bien me le faire offrir, ç'ui-là aussi.
Putain j'ai bien envie de pouvoir donner les caractéristiques du mon-mien à moi.

J'ai cru voir la Duras dans le pronom rejeté au bout du comptoir. Puis je me suis retrouvée assise à côté de l'interpellée.
Les bars vont finir par ressembler à nos trottoirs : jonchés de papiers ruses et de mégots moisis avec ou sans rasta.

kazar a écrit:T'es en retard mec, ça fait des mois qu'on est au jus.
Je compte bien me le faire offrir, ç'ui-là aussi.
Putain j'ai bien envie de pouvoir donner les caractéristiques du mon-mien à moi.

Ah bon ? :-)))))
Yali, l'avenir c'est quand ?

je me suis régalé.

merci.