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Message  Invité Dim 14 Juin 2009 - 15:35

 .
.

Quand une clef arrive en butée dans un barillet de cuivre, de retour du ciel,
que ce n'est plus le même, alors,
on comprend tout de suite.

On est de retour de voyage mais on part instantanément dans un autre :
la terreur.

Quand les billets que nous avions soigneusement rangés à l'abri des plis,
- toute une fête - achetés si tôt, pour être bien sur d'être en leur possession, ne sont plus d'aucun usage, alors se passent des secondes qui sont de rage brute.
On s'effondre en pleurs mais comme on est un homme, nous fermons seulement les yeux.

Nous n'irons donc pas au théâtre comme prévu.
Adieu donc : veaux, vaches, cochons, travail, famille, patrie.
L'avant-dernier cité est le moins adapté à l'emploi d'un donc préalable. (annotation)

Le vide de derrière la porte appelle des coups de poings mais on ne les donne pas, car ils ameuteraient les voisins. Lentement, on s'adosse au montant et lentement aussi on glisse contre la parois laquée. On se sent si seul qu'on se rappelle que d'autres existent. On étudie les solutions de repli.

Si la crainte de la honte est supérieure à la violence des émotions, on peut dire que nous sommes encore maîtres de toute notre raison. Le mot qui revient en boucle à ce moment là est : merde.

Ils sont partis. Comme à la téloche.
Sans laisser de petit mot sous la porte. Comme à la téloche.
Ils n'ont pas cru bon de nous laisser l'accès à notre propre chez-nous. Comme au ciné.


Sans refuge l'homme a toujours ses ressources. Mieux qu'un chat au bassin broyé, qui se chauffe sous la première ampoule accessible.

En partant de là et de retour du ciel, on se relève et reregardons vers le ciel. Parce que l'histoire fendue c'est moins grave qu'une hémiplégie accidentelle :
On lève les yeux au ciel, mais à l'horizon.
On se demande quoi faire, nous nous demandons "qu'avons-nous fait ?"
On se questionne : qui quitte qui ? Qui est quitte de quoi ? Qu'est-ce qui est équitable, de quoi est fait l'équilibre ? On interroge sa justice et elle ne répond que très peu.
Quand on est déjà seul, on n'abandonne pas, ce n'est pas possible.
Demandez à un gardien de phare si la mer lui manque.
On gamberge, puis : plus.

La violence mue.
Les larmes sèchent, c'est à dire que nous réouvrons les yeux.
On saisit la perche tendue du grand malheur pour s'y appuyer :
faire un grand bond par-dessus la haine sans jamais atterrir sur le matelas de l'oubli.
On essaye d'être mieux, même par delà les nuages : ça réussit plus ou moins bien selon les petites défaites qui traînent et les grandes victoires.
Elles deux :
nous essayons de ne pas les entacher de trop de regards en arrière :
et merde, le monde est à construire
comme nous le souhaitons
pas comme nous le souhaitons pas
avec nos critères.
Le temps passé à vociférer liberté est pris sur celui d'en faire usage,
sur celui de la dispenser.

On regarde, féroce, notre droit, on oublie féroce, ces notions pitoyables de morale qui ne conduisent qu'à la résignation. Quand on a fini d'être féroce alors on repense à la même chose : mais avec calme.

Ils :
s'imaginent que les amertumes, les tristesses et les remords dardés aux cœur sont des boulets.
Ils se plantent.
Leurs épines ne blessent à l'envie que ceux qui le veulent.

Elles aiguillonnent les désirs de ceux qui les acceptent.

Dans la faiblesse du manque nous nous découvrons un nous
comme on le souhaitait
pas comme nous ne le souhaitions pas.
Pas comme à la téloche, non rien à voir.

Un qui s'approche auprès du cœur des gens,
un qui s'accroche au cœur des gens :

qu'ils nous livrent tout et qu'ils nous délivrent de tout
qu'ils se dénudent de tout, qu'ils nous dénudent de tout
qu'ils se secouent de tout, qu'ils nous secouent de tout

même de ce que nous refuserions.

On se cherche un amour quand même,
Le pire c'est qu'on le trouve :
non pas comme dans VSD, un qu'on ne détruit pas
parce qu'il protège notre solitude,
un qui recueille notre liberté dans ses yeux d'ambre
et la chérit,
un qui entoure nos tristesses et ne les attise jamais :
faudrait-il être complètement con pour réanimer un feu ardent ?


Au grand dam des abrutis mon amour ne l'est pas : il doit combattre,
dix ans à la suite :

où l'on s'aperçoit qu'entre la théorie et la pratique, il est quelquefois question de temps :
subir les alternoiements des jours, des carrières, des mondes en rotations, des mondes en manque.
Forcément , définitivement, les belles choses sont souvent loin.
Le harmonies sont des utopies qui déroulent des harmoniques de possibilités.
Gommer les océans à la paille, synchroniser des pas de géants, surveiller nos souffles alors que le monde est en tempête.

Forcément ça étrangle de désir
carrément ça
passe des sangles supplices
seulement ça
c'est suffisant

les absences

le teint qui pâlit
les gencives qui s'assèchent
et le jour qui lui, s'achève
un peu moins
vite

sans les cuisses sous la langue
sans la langue sous les cuisses.

Le jour s'achève un peu moins
vite
sans les ailes qui recouvrent
sans incisives qui se cognent
douces inadvertances

sans blagues

le jour qui ne s'achève plus du tout
mais plus du tout du tout
les éphémères n'émigrent pas sous les lampadaires
le soleil ne baisse pas
les secondes s'égrènent
robusta
sucré-bourbon

sans cuisse qui me recouvre
sans langue qui se découvre
sans fils à découdre, à délasser
sans dos à dégrafer
sans joutes ajustées

là, faut y aller
déchirer la clarté
feuilleter les souvenirs
se pencher sur le soleil pour qu'il baisse la tête
qu'il fasse noir
pour de bon

que je me rappelle l'exactitude de tes lèvres
l'incertitude des vas et viens
et l'altitude où nous serions
seulement si.

C'est seulement ça,
C'est salement seul.

Mais seul ça permet de dire.
Mais seul : ça permet de dire.

Faut y aller ! Tout en percussion, en hommage à ceux qui ne peuvent rien
qui regardent les possibilités s'étendre dans un champs de désespoir,
qui regardent les possibilités se restreindre dans des champs d'application
d'un monde en bordel. Un monde qui ouvre où non les cuisses selon la géodésie des naissances.
On ne nait que d'où l'on est. On est libre et égal en droit qu'en droit local.
Et même pas même. Y'a pas d'ici qui vaillent qu'on s'y arrête pour le louer.
Y'a pas de là-bas qui ne tiennent leurs promesses. J'ai rêvé la terre antérieure.
j'ai rêvé de nouvelles ères : en même temps, en les temps mêmes.
kainos, nouveau, et zoe, vie.
kainos, nouveau, et zoe, vie.
.
.

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Message  Invité Dim 14 Juin 2009 - 15:40

.
Et si je n'ai que rêvé alors j'en suis au moins le témoin.
Je ne garderai le silence que s'il apporte du mieux.
(Referme le silence)
si l'on n'entend plus les contes alors nous sommes sourds à l'avenir.
si on n'écoute plus les contes que le présent compte alors nous sommes morts un peu.

On abandonne. On lâche. On lâche.
On est un con entouré de nacre.

Les attaques de :
perles dans les lits au matin,
on se demande ce qu'elle foutent,
là, baignées dans le sang que l'on ne mérite,
des perles comme nous n'en n'avions jamais vu.

On se demande et on plus rien :
d'autre que : rien qui ne se demande sauf.

Alors, on offre et on s'offre au mieux, c'est à dire pas,
on referme un coffre sur la nuit attardée aux jardins de pluie,
on souhaite que le soleil se lève sur le nacre des peines perdues,
on souhaite que le soleil se lève sur le nacre des perles perdues,
rien qui ne se demande tant et qui demanderait si peu,
tant de bien qui ne demande rien et que l'on ne donne pas,
parce que : on a jamais rien sans rien
tout pour soi et jamais de questions,
toujours la réponse.

Les attaques de :
perles dans les lits au matin,
on se demande ce qu'elle foutent,
elles,là,
baignées dans le sang que l'on mérite pour de vrai.

Meanwhile,

On crève de certitudes parce qu'on en a le temps,
elles en crèvent de servitude parce que le temps ne nait pas toujours au beau fixe,
haletant,
on se cache les yeux pour mentir bon,
pour se sentir bien:
on souhaite pour rien et on prie peu,
on est un certain, serti dans un con incertain:
une perle de nacre sans fin ni pain.

On deviendra je demain
lèvera les ombrages .

Les ombrages recouverts d'ombres.
Pénibles zones.

Zones migratoires, zones tout-court.

Zones érogènes croisées, espoirs dessus, libertés de derrière la vitre
écrasées comme mon poing sur la table :
écrasées dans les gueules médiatrices pour qui le paradis serait une nuée de silences :
elles ne parleraient plus de rien, de ce qui fait mal, de ce qui fait bien,
on ne rétribuerait que le neutre, la guimauve, la comédie !
Oh oui, on rirait de ne plus penser.
Les lobotomies serraient pandémiques :
on n'oublierai même la tendresse qui se meurt,
l'homme qui abandonne l'homme
dans les vrais ressacs de merde qu'il souhaite tant recouvrir d'un châle de velours.



Les contes vas-et-viens :

Du Soudan :

Soudan!
Soudain, la pluie!
Afrique à cornes!
Soudan!
Soudain , la pluie!
La mort en vert croissant!

Soudure!
Soldats de plomb!
Africa corps!
après la pluie éteinte !

Soudan!
Soudaine, la pluie!
Le soleil s'éteint, sable teint!
Soudan!
Soudaine, la pluie!
La mort à herse !

Soudure!
Soutards de sables , cale sèche !
casques bleus!
Turban de sang!

Soudan!
Soutane sous pluie!
Le sang s'étang!
Soudan!

s'épanche!
Soudain, la pluie!
La mort faucille!
La mort diamant!
La mort en croix rouge!

La mort excisée!

la mort en croix gammée!
Enculés !

La mort tribu
La mort tribale
la mort à trois balles
le mort troupeau
noyé
la mort croupie
choléra
la mort vache
la mort chiasse
dysenterie
le mors au dent
esclave
la mort voilée
la mort tourné vers l'Est
la mort à genoux
une autre plainte

une femme enceinte
les bras en croix
une hyène
foetus à la lèvre
Mère rouge de sang
bannière étoilée
faucilles ou marteaux

tribu qui paye son tribut à sa tribu qui paye son tribut à sa tribu

sang noir
sang eau
sans espoir
sang sué
sang bu
yeux bandés
embués de sang
sangsue

Tout Ca m'étouffe
m'empoisonne
m'emprisonne
m'oxyde
me dioxine

Éthiopie!
Érythrée!
Somalie!
Soudan!



comme avant comme avant comme avant comme avant comme avant!

Soudan!
La mort en chantant
la mort en canon
la mort en liesse
la mort en liasses

Soudan!
la mort en priant
la mort en puant
la mort en gueux

Soudan!
Khartoum
Carthage
Carnage
Salammbô



mer rouge de sang
sucée
Suez
médusée

Nubie
mer morte
sels d'os
calcaire
Peul



mer d'os
mer de mines
pirates
Yémen
Oman
Haj
dans le sang
sous la pluie
sans enfants
Darfour

Soudan!
Soudain : la pluie.



Les contes en vas-et-viens :
Les Phillippines derrière les barreaux du progrès :


Ils lui avaient promis, mais, tout-ça s'était du vent, alors le carreau c'est déjà pas mal. Il y fait bon à s'y coller le pif, elle sais,
quand son nez s'écrase un peu et que ça fait

une grimace quand on voit de l'autre côté.

C'était loin d'ici et pourtant, y'avait des rubans d'espoir qui se déroulaient dans les mots qu'elle me disait : voyager enfin.
Ce qu'il lui reste, ce sont ses deux yeux collés à la vitre et dans sa main: le taquet de verrouillage d'une portière de Saab.

Les voitures modernes sont équipées de la fermeture centralisée,
mais, ce n'est pas elle qui est aux commandes.
Alors, elle lisse sa cuisse et écarquille les yeux.

Dehors les quartiers, défilent, boisés, dedans, elle se délite.

Il lui reste un Dieu mais plus beaucoup de liberté, alors la croix contre son sein la brûle et elle prie,
parce que ça réchauffe plus que tout au monde.

Ils lui avaient promis, mais c'était plutôt du flan, alors le carreau c'est déjà pas mal. Il fait bon s'y poser le front,
elle le sais, quand la fraîcheur percute sa peau, que ça lui donne des frissons, qu'une personne derrière remarque que sur son avant-bras

sa peau a les symptômes de la chair de poule.

Ces maisons de campagnes, au Danemark, sont munies de verrous solides, mais ce n'est pas elle qui en a les clefs,
elle applique alors sa main contre le haut de son sein, elle clos les paupières.

Dehors la Baltique promène ses harengs et elle se cogne doucement le crâne contre la vitre.
Il lui reste son Dieu, Bon Dieu, pas du tout de liberté, alors, la croix, toute contre son sein la brûle et elle prie,

parce que ça dissout le monde, le verre et le laiton.

Je lui avais promis, mais c'était plutôt à cran, alors, ces mots sont déjà pas mal en excuses. Si trois fois rien, mais ils existent,
au moins.
Il y fait bon de s'y noyer la gueule, elle sait, quand ils ne s'écrasent plus pour laisser passer les choses,
que ça fait un drôle d'air dans l'œil de celui qui ne veux pas les voir, ou les admettre.


C'est si loin le temps-de-ça,mais ça existe encore.
C'est si moche le temps-de-ça,mais il perdure encore.
C'est si proche le temps-de-ça que : C'est maintenant.

L'esclavage moderne.

Il ne cessera jamais,
il ne cesserai jamais,
même rien que pour moi,
pas une fois
ni pour elle

Je continuerai à écrire avec des Et majuscules comme dans son Livre:
mon cœur a besoin d'avoir chaud aussi,
de temps à autre.

Sinon:
vais-je prier ou haïr ?
vais-je gerber ou tenir ?
laisser les mots derrière les portes
me foutre à la porte
décharger mes épaules
décharger un jet de foutre
décharger un rai de foudre pour rayer les cartes d'la carte
laisser les plans en plan.

Tout ça.
Sans foi qu'irai-je inventer des anges encore mieux les jouer :

Je lui avais promis, mais finalement c'est à blanc, alors je passe pour un con. Un clown blanc, un saperlipopette de jours d' heureux
que j'invente trop vite.
Dehors les tropiques se promènent doucement et je lui souhaite bon voyage, dans les Et majuscules, ceux qu'elle aime tant.
J'ai pas assez de croix sur mes idées pour être aussi performant que Moïse.
Je prêche un océan de conneries qui j'espère feront du bien. Un infiniment petit morceau d'eau :
la gentillesse.

On n'est pas quitte pour autant.
Jusqu'à ce que le monde peste coupable.
On n'est pas quitte pour autant.
j'vais faire jouer mes corde et ma plèvre:

un peu pour elle, parce que : Merde !

Il faut chanter :
à promettre que les pires choses ont un fin
qu'on a rêvé tout-ça
que le soleil de minuit, se couchera, partout, à la même heure, pour tout le monde,
que le vin coulera dans le cristal, un jour de ses noces,
une fiesta !
Avec un F majuscule
avec des robes qui n'auront jamais été si blanches,
avec des sourcils qui n'auront jamais été si foncés,
avec des fleurs des îles
des robes à couleurs
aussi
pas de soleil timide, pâle mais, un éclatant, furieux
celui qui fera perler la sueur sur les fronts

sans qu'il soit besoin de
fonte à fondre,
ni de pain noir à manger :
toutes ces choses amenées de notre Nord Crevant
Oui ! Sans ce Notre Nord à redouter,
Fait de rollmops crevés au vinaigre : ces vies acides, ces vies avides, ces cheveux blonds,
guerriers,
Celui par qui est partie la paix des baies tranquilles.
Ces Ariens, pratiquant la césarienne des mondes mais surtout des peuples,
viendraient t'ils encore en plus se poser en sauveurs lorsque la terre gronde
que les vagues s'abattent.
De sauver le Tibet,
De sauver la Banda Aceh
De sauver les bébés phoques
De sauver Willy et sauver L'ourson.

mais simplement :
de l'équateur à chérir :

C'est là qu'elle prendra son tour.

Elle chantera les exodes
Elle chantera les retours au pays
Elle chantera ce qu'elle voudra
les bras en l'air,
tournoyant,

les croix au mur, fixes.

Le reste, je m'en charge. Je n'ai pas le luxe de la foi.
Quand me sera passé la rage.

Des contes et des contes et des contes.
Des vas-et-viens, des va-y si j'y suis. Des vasistas blêmis.
Des Vladimir Ma, des Pavlovas.
.

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Message  Invité Dim 14 Juin 2009 - 15:43

.
.
.
Je retombe dans mon addiction affective. Je guérirai quand le monde arrêtera de baiser.
Zones érogènes croisées, espoirs dessus, libertés de derrière la lumière.
Reprenons l'histoire du présent.

De six à sept, le journal des aubes incomplètes est un sable mouvant,
hebdomadaire :

lundi : mon amour,

Nous avons fermé des yeux noirs un peu partout
emmenés en ce lieu-paysage, mais je couve
un feu qui ne cesse, ardent, assassin, douve
une veuve noire gît au long de mon cou qu'une
perle de sueur vient de fleurir, opportune
nous avons éclos des yeux mort-nés sur des clous.
et soudainement je crains le soir.
mais toi, tu somnoles.

Mardi : mon amour,

Nous avons cligné des yeux hagards beaux atouts
déchirés, immolés d'images et de la faim
de ceux qui ne dînent pas de ceux qui ne disent pas
nos cils noirs de glu lentement se sont éteints
devant le plasma qui crache les chocs et les fous,
j'ai débranché la machine à pleurs rectangle
Car certainement je crains de voir.
mais toi tu pleures.

Je te caresse donc.
tu me souris alors, j'ai gagné un peu sur le vide.
Je voudrais me casser si loin dans tes commissures quand t'es belle comme ça.

Mercredi : mon amour,

Nous avons froissé nos yeux épars sur la mi-nuit
questionné les lampes au tungstène, filaments
tortueux des fils torturés de par-delà
juste à côté, juste leurs douleurs me touchent
farandole maudite pour moi l'ange à reflets bleus
ailes arrachées je tombe en spirale, ébahi
je ne chante plus du tout quand le monde me ment
de ses poches de sang, de sang vidé de bouches
je me disloque pour ne pas en arriver là :

la balle qui perce la peau qui perce la chair qui perce le cœur qui volera encore.
la faim qui troue la peau qui troue la chair qui troue le cœur qui trouvera encore
la mort qui trouve la peau qui trouve la chair qui trouve le cœur qui volera encore
en éclats.
Je voudrais me casser si loin des moisissures mais tu me dis que la vie c'est comme ça.

Je ne suis que témoin impuissant
alors je t'aime d'un je t'aime lorsque ton regard s'en va en paix.
Un de moins dans le tumulte du monde
je me retrouve seul en cadence.
d'ange je passe à criquet, statut moins regardé.

Jeudi : mon amour,

d'un coup d'un seul de mes cuisses, je danse avec
un solitaire de marbre
un solstice de nuit
les solives de la joie ne suffisent plus à empêcher les morts de pleuvoir
les souffrants de crier
le décomposé du monde fait mon corps tourbe
je saute à rebours dans du péroxyde de monde
puis
je crève et je m'échappe
dans l'ozone du sommeil aussi.
tué par mon temps
sauvé pour un temps
un moment.

vendredi : mon amour,

à peine l'éveil et j'ai vomi une rose des vents
parmi les débris, une rose des sables, fanée
le jour commence seul, commence étourdi
à peine l'éveil et le sang se fait nuit, d'avant
celui qu'on avait fui, perles de morts à trachées
goutte à goutte déposé dans un désert aigri
anéanti.
constant
balayé, rayé.
rougeoyant, s'époumonant.
sablé, mouvant,
meurtri
vipérin.

Samedi : mon amour,

seule parmi les seules ta main s'est posée là
où l'aube a relancé sa furie céphalée
ta joue finit sel, éclusant mes souffrances
j'ai les nerfs en larmes qui se sont réfugiés là.
tu me berces dans ta douceur frêle, éclatée
si tu me lâches alors renaissent mes errances
inassouvies
souveraines
brutales, fractales
déchaînées, libérées
bicéphales, torrentielles
vivantes
vipérines.
frelatées.

et dans mes yeux je ne vois déjà plus que les tourments d'acide de Neptune
et dans tes mains je repose en paix si tu me touches encore
et dans mes mains je ne sens déjà vus que les sarments d'un boisseau de ciguë
et tu me donnes ton sein, antidote, je gémis moi qui hurlais.
le soleil nous trouve aux aguets, détruit, mais tu me maintiens bien.

tu me dis que tu sers à ça.

Dimanche : mon amour,

à peine lâché et j'ai détruit les choses du temps
sous les abris, une chose des sables, un enfant né
le jour commande seul, commande banni
à peine lâchée et la danse se fait froide si
tu t'écartes de plus d'un atome, telle affolée
je sombre indéfini à l'indéfinissable
seul
grelottant
enivré, brasier
tournoyant, suffocant
sauvé, mourant
écalé
ovipare
je bouffe ma propre chrysalide.

Lundi : mon amour,

capte-moi encore et/ou je n'aime plus l'homme
sauve-moi encore des averses drues qui tonnent
prends-moi dans tes limbes encore je t'en supplie, si
prends-moi encore dans tes cercles ovariens, ici
où je crèverai sans élytres là
sans que ton soleil me chauffe
sans que je lutte les brumes
désemparé
dés amplifié
destitué
seulement
Un emplumé.

Mardi : mon amour,

hôte des misères noires pour journées blanches.
Celles ou la terreur me parle si fort que nulle pluie ne lave
nul temps ne retient
nul avenir n'attend
et sans toi je ne que rêverai
de la vie vipère
de la vie venin
de la vie linceul
de la vie desquamée,
joie muée.

Mercredi : mon amour,

En surveillant sa survie l'homme a déployé son ombre
C'est elle qui s'étend sur mes tempes en trombe.
alors, solitaire du sombre ou solidaire du monde je n'y échappe.
il me reste toi et ton amour, je m'y échappe
avant que le monde ne nous décapite.
je, détaché des chairs
tu, détachée des chers
nous, déteints de la joie
oui, détruits sans bruit, on s'aime encore hein dis ?

Fin de la décennie.

J'aimerais me casser si loin dans cet amour, tu me dis qu'il est fait pour ça.

Alors je m'exécute :

Jeudi ne sentira pas l'encre car je serai en toi jusqu'au vendredi inclus.
déjà ça de pris :
Je ne vais pas passer ma vie à la passer.
elle s'en ira un samedi ou un dimanche.
vers le nord, vers le diable ou bien mon cul.
les pieds devant on ne compte plus les vers qui rongent
les eaux blanchies des os de tous les temps
les os salis de tous les maux
les maux sortis de tous les mots
Je me ferai poète à la con juste comme ça cinq minutes avant de partir, à l'écrit
comme un merci
je reviendrai à la raison, froid, tard, par l'autobus d'un Simoun
je t'en remettrai une louche
de mots comme ça qui t'attristent ou qui te ravissent
je me choisirai un nom d'auteur tiens :
Gastaffe Lagon
un nom de voyage juste comme ça
assez souriant pour m'arracher
cinq minutes de plus
putain ce que tu es belle comme ça
cinq années de plus
putain ce que tu es belle comme ça
cinq vies et même plus.

Mon amour.
On gravite, là, pour ne jamais le voir s'éteindre :
le mon amour.

D'autres diront qu'on n'a rien compris
que nous sommes l'insolence-même
que l'on ne guérit pas de l'irréparable
non, pas possible, impossible.

Je leurs dirai que je n'ai plus aucun devoir de mémoire,
que le temps à compter est celui de demain.

D'autres diront que même aujourd'hui a une drôle de gueule
que nous sommes l'indolence-même.

Je leurs dirai d'aller se faire foutre une bonne fois pour toutes,
que 3650 jours et nuits c'est plus qu'assez pour penser en hurlant,
qu'après avoir puisé autant c'est le moment de donner,
qu'après t'avoir entouré de mes propres chaînes,
je t'en débarrasse.

La première chose qui me vient à la bouche, c'est encore merci,
toutes ces années de rêves et de merde,
ces kilomètres lancés
cette liberté chérie de souffrir sur ton épaule
t'en faire voir de toutes les couleurs
et cette liberté chérie : m'offrir ton épaule
regarder, toutes ces couleurs que tu as gardé prisonnières
dans tes yeux bruns où se baladent de l'ambre et

tous les reflets du monde.

qu'ils nous livrent tout et qu'ils nous délivrent de tout
qu'ils se dénudent de tout, qu'ils nous dénudent de tout
qu'ils se secouent de tout, qu'ils nous secouent de tout.

Du coup, j'ai peu à dire et beaucoup à t'aimer.
.
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Message  Invité Dim 14 Juin 2009 - 15:54

Ce que je vous demande éventuellement, c'est de me dire si une sorte de roman se dessine à l'intérieur du texte. Si l'écriture ou les mots se font sensiblement plus explicites, ou bien au contraire, s'il nait une certaine confusion par la redondance thématique et sémantique. Voilà.

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Message  Poussetontraino Dim 14 Juin 2009 - 19:53

c'est des textes que tu as déja mis içi , non ?
( je me rappelle du début )
les as tu fait évoluer ?

pour ma part le support de l'écran ne m'aide pas pour les longues lectures , au bout d'un moment je sature de trop recevoir ( ou de mal recevoir ) , je n'arrive qu'a faire des lectures transversales ...

mais bon , moi quand je te lis c'est souvent un raz de marée de sensibilité que je pourais vraiment plus canaliser en moi sur un support papier , oui ...

approche mon éditeur , si tu souhaites faire un receuil , je pense qu'il a le meme univers que toi et que ça accrocherait bien , vraiment ...
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Message  boc21fr Dim 14 Juin 2009 - 20:10

on est un certain, serti dans un con incertain: -> ici j'enlèverais "con"

Sinon, pour le reste, j'ai du mal à commenter autrement qu'en hurlant :

Nom de dieu !

Soyons objectifs...essayons d'être objectif...
O va dire que c'est un texte déchirant, déchiré, qui déchire...

Tu as quel âge déjà ?
31 ans ou 13 ans ?
Parce que si c'est 13...

Je prierais les personnes attachées à un naturel sentiment de respect pour notre créateur de ne pas lire ce qui suit...
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.
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NOM DE DIEU !!
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Message  Invité Dim 14 Juin 2009 - 20:20

Il n'a pas treize ans.

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Message  mentor Dim 14 Juin 2009 - 20:46

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Message  Cochinchine Lun 15 Juin 2009 - 16:50

Je l'ai lu à voix haute.

C'est d'une force incroyable, d'un réalisme dérangeant, d'un désir fou. J'aurais voulu en lire plus!
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Message  Ba Lun 15 Juin 2009 - 18:25

Même problème de lecture quand le texte est à la verticale, je saisis donc des bribes de cris, de vie, de plasma, quelle force et quelle violence de vie, encore et toujours dans le crin.
C'est tout.
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Message  silene82 Mar 16 Juin 2009 - 6:14

Cette logorrhée interminable de pluie de mousson me touche par moment, car parfois un mot fait mouche et crée une résonance en moi. Mais ne pratiquant plus la dévotion à Shiva par la pratique assidue du shilom, et m'abstenant de toute boisson enivrante non par soufisme, mais pour mener ma soupçonneuse carcasse sans trop de courts-circuits cérébraux, je reste assez imperméable au lyrisme délirant de ces envolées. Comme le formule lapidairement le castillan économe, el piojo revivido pica por dos ce que je rendrais librement par pour en avoir lappé doit-on moins cracher dans la soupe?Il est probable qu'il puisse encore rameuter, voire fédérer un carré d'irréductibles nostalgiques de Michaux et d'Artaud; mais la complexité des références, du fait de l'âge du gavial, rend le texte à la limite de l'ésotérique. Et même si un méta-langage apparaît dans la trame même de ce qui fait sens, je crains que l'extrême effort demandé au lecteur n'en rebute beaucoup.
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Message  Sahkti Mer 17 Juin 2009 - 13:12

Le découpage, les interlignes, tout ça n'aide pas à discerner un roman. Il y a un ton saccadé qui ne se prête pas forcément bien au propos, comme la clé qu'on fait tourner dans la serrure; je le vois davantage comme un mouvement continu, qu'il soit lent ou rapide, alors qu'ici, il se découpe en 3+2 vers.

Oui, vraiment, je lis jusqu'au bout et rien à faire, cette présentation nuit au texte sur un tel format; elle empêche son essence de s'exprimer, c'est dommage. parce qu'il fil, il y en a un, il y a effectivement quelque chose, mais pas vraiment mis en valeur de la sorte.
De plus, cette complainte, par momets lancinante, par moments narcissique, est assez hétéroclite, coomme un ensemble de fragments de vie accrochés sur un pêle-même photo. Un collage qui se sent trop fort par moments, le fil est là mais sans fluidité. J'aimerais le sentir autrement, tendu ou relâché, qu'on tire dessus ou qu'on lui fiche la paix, mais autrement que composé de bouts de ficelles qui formeraient une pelote de laine.
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Message  boc21fr Mer 17 Juin 2009 - 13:28

bon...Panda n'a pas 13 ans...ni même 31...
Cela n'enlève absoluement rien à la force de ce fichu texte...
Je n'ai pas le niveau littéraire de silene ou de Sahkti pour critiquer ou trouver des faiblesses à un texte dont la force m'emporte tout simplement !
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