AVENT : Le père Noël est un poulet
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Kicilou
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Saint Jean-Baptiste
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AVENT : Le père Noël est un poulet
— Rends-moi ma lettre ! s’écria Sarah.
— Je vais d’abord la lire, et après je te la rendrai ! répondit Céline.
— T’as pas le droit !
A la sortie de l’école, Sarah s’était apprêtée à poster un courrier de la plus haute importance. Alors qu’elle avait tendu le bras vers la boîte à lettre, sa camarade de classe Céline s’était emparée de l’enveloppe. Maintenant, Céline fanfaronnait autour de Sarah, brandissant sa prise tel un trophée.
Sarah avait toujours été le souffre-douleur de la classe. Elle n’arrivait jamais à se défaire de l’animosité des autres filles. Alors, elle tentait de se faire petite, discrète ; priant sans arrêt pour que Céline et sa bande la laisse tranquille. A chaque fois, peine perdue. Les brimades et les taquineries pleuvaient sans discontinu. A croire qu’elle était née non pour vivre mais pour subir. Sarah s’imaginait une malédiction ; Dieu lui avait sculpté un visage ingrat, disgracieux.
Ce mal être qui lui suait par tous les pores la rendait toujours plus vulnérable. Exclue du groupe, elle tombait dans l’abîme sans fin de la solitude.
Voyant, Céline décacheter l’enveloppe, Sarah s’assit sur le trottoir et s’entoura la tête de ses bras.
— Voyons ce que tu as demandé au père Noël ! lança Céline en dépliant la lettre.
Cette dernière lut la liste à haute voix. Puis, elle froissa le papier pour en faire une boule et elle jeta le tout dans le caniveau.
Sarah, fatiguée, humiliée, n’eut le courage de ramasser ce qui restait de son courrier. Le filet d’eau qui coulait dans le caniveau emporta sa lettre. Après une dérive erratique, le morceau de papier coula tel un esquif sans capitaine.
— De toute façon, reprit Céline, le Père Noël n’existe pas ! Tu n’auras rien !
Un frisson d’effroi parcourut le corps de Sarah. Le Père Noël n’existerait pas ? Elle resta clouée sur son trottoir alors que Céline s’en allait en chantant fièrement.
« Le Père Noël n’existe pas… »
Sarah se répéta la phrase que lui avait jeté Céline comme un caillou. Disait-elle la vérité ?
Elle ramassa son cartable et reprit le chemin de la maison, minée par cette révélation.
Tandis qu’elle marchait seule, le jour commençait à tomber. Les lampadaires qui s’alignaient militairement dans la rue s’allumèrent les uns après et les autres. Alors, Sarah aperçut au loin la silhouette rondouillarde d’un individu. Le personnage s’avançait vers elle, dodelinant comme un canard. Sarah perçut plus nettement les couleurs. Et, là, plus aucun doute n’était possible. Ce gros homme, vêtu d’un costume rouge, était le père Noël.
« Le père Noël n’existe pas… »
Sarah y repensa. Etait-elle victime d’une hallucination ? A force de trop rêver, la réalité et son imagination devaient se mélanger, se superposer.
Malgré son intimidation, elle continua à marcher.
— Bonsoir ma jeune enfant ! lança gaiement l’homme en costume rouge.
Sarah toisa, détailla, inspecta le Père Noël qui se tenait devant elle. Bottes de cuir noir. Fourrure blanche aux extrémités du manteau et du pantalon. Bonnet à pompon. Epaisse barbe blanche. Tout ça reflétait avec exactitude l’image qu’elle s’était faite.
— Vous… vous êtes le père Noël ? demanda-t-elle.
— En chair et en os, je suis l’unique et le vrai !
Alors la petite fille se blottit contre le ventre charnu du père Noël. Elle voulait se réconforter à la chaleur de ce personnage bienfaisant. Sentant le velours rouge du manteau sous sa joue, Sarah se dit que, non, elle ne rêvait pas.
« Céline est une sotte ! Le père Noël existe » pensa-t-elle.
Le bonhomme mit un genou à terre pour se mettre à hauteur de l’enfant. Ses yeux dardaient d’amour et de tendresse.
— Comment t’appelles-tu ?
— Sarah.
Le père Noël continua à poser diverses questions pour faire connaissance. En quelle classe se trouvait-elle. Où habitait-elle. Avait-elle été sage…
Puis il ajouta :
— Je suis content que tu croies au père Noël. Trop d’enfants, hélas, n’ont plus la foi.
— Qu’est-ce que la foi ?
— La force de croire au rêve.
— Moi je crois. Je crois que vous vivez au pôle Nord. Je crois que vous apportez la joie dans chaque maison. Je crois que vous avez des lutins et un traîneau avec des rennes !
Le père Noël se redressa.
— Non, ça fait longtemps que je n’ai plus de traîneau… (Sarah fit une mine désolée) Maintenant j’ai une voiture, c’est plus moderne.
— Une grosse voiture alors ! Car il vous faut transporter des cadeaux pour tous les enfants de la terre !
— Et oui, c’est une grosse voiture ! s’esclaffa le père Noël. Veux-tu la voir ?
— Oh oui ! s’écria joyeusement Sarah. Mais je dois prévenir ma maman, sinon elle va s’inquiéter.
A ce moment précis, des sirènes hurlantes retentirent. Une voiture, avec un gyrophare sur le toit, freina sèchement à hauteur de Sarah et du père Noël. Puis, deux gendarmes jaillirent et se jetèrent sur le père Noël.
-— Petit usurpateur ! lâcha le premier gendarme.
— On te tient, sale pervers ! cria le second.
Sarah était affolée. Mais elle trouva quand même à répliquer.
— Non ! Vous-vous trompez ! Ce n’est pas un Père Vert ! C’est le Père Noël !
Mais les gendarmes n’écoutèrent pas. Ils mirent les menottes au Père Noël et l’enfoncèrent à l’arrière de la voiture.
Tandis que le premier gendarme se mit au volant et démarra, le second resta avec Sarah.
— Ce n’était pas le Père Noël, expliqua l’officier. Cet homme te voulait du mal.
Sarah explosa en sanglots.
— Je voulais tellement y croire !
Le gendarme semblait emprunt à la gentillesse. Il tenta de la réconforter.
— Mais as-tu besoin de voir le Père Noël pour y croire ? Tu y croyais avant, avant de voir cet homme déguisé.
— Mais, Céline m’a dit que le Père Noël n’existait pas...
— Ecoute-moi bien. Lorsque le soleil se couche, tu ne le vois plus. Pourtant, tu crois que chaque lendemain matin il reviendra. Avec Noël, c’est pareil. Chaque année, tu as un cadeau sous le sapin. Mais le Père Noël tu ne le vois pas.
Sarah était loin d’être convaincue par ces explications. Et cela se lisait sur sa trombine.
— Garde la foi, ajouta le gendarme.
— La foi ? C’est la force de croire au rêve ?
Le gendarme acquiesça et ramena Sarah chez elle.
* * *
Le lendemain de Noël, Sarah retourna à l’école. Elle avait bien trouvé un cadeau sous le sapin. Alors elle se dit que le Père Noël était bien réel.
Sur le parvis de l’école, Céline semblait attendre. Comme d’habitude, Sarah baissa les yeux et tenta se faire petite. Mais, ce n’était pas suffisant.
— Sarah ! lança Céline.
— Bonjour…
— Je suis désolé d’avoir jeté ta lettre au Père Noël.
Voir Céline se confondre en excuses étonna Sarah. Elle se demanda quel coup fourré se cachait derrière.
— Ce n’est pas grave, fit Sarah. J’ai quand même eu un cadeau.
— Mais ce que tu as demandé dans ta lettre au Père Noël… Tu ne l’as pas trouvé dans ton paquet ?
— Non, répondit tristement Sarah.
— Moi je vais te faire ce cadeau. Si tu veux une amie, je veux bien être la tienne.
Mais Sarah n’en croyait pas un traître mot.
— Pourquoi ?
— Parce que… (Céline rougit) j’ai vu le Père Noël…
* * *
Pendant ce temps, le Père Noël, le pervers et l’usurpateur, croupissait dans une cellule. Un gendarme vint lui apporter le petit-déjeuner.
— Faîtes-moi sortir ! cria le prisonnier. Je n’ai rien fait de mal !
— Si, vous avez enfreint la loi. Vous serez puni.
— Mais… Je discutais juste avec une petite fille.
— Vos intentions étaient mauvaises.
— Vous ne pouvez pas le prouver, alors laissez-moi sortir.
— Non, vous avez enfreint la loi.
— Quelle loi, bon sang !
— Article quatre : Tout homme se faisant passer pour le Père Noël à des fins maléfiques sera châtié.
Le faux Père Noël explosa de rire.
— Vous vous moquez de moi. Vous avez inventé cette loi !
— Cette loi existe depuis la nuit des temps. C’est la loi de Noël !
— N’importe quoi ! Vous allez me faire quoi ? Me jeter un sort ?
— Tout à fait. Pensez à un animal.
Le prisonnier devint rouge de colère. Il s’agrippa aux barreaux de toutes ses forces et cria de plus belle.
— Arrêtez vos délires ! Donnez-moi petit-déj !
— D’abord, pensez à un animal.
La main du faux père Noël s’agita pour tenter d’attraper le plateau-repas. Le gendarme recula.
— Vous me le paierez, sale poulet ! cria le prisonnier.
- Le gendarme sourit et lui donna le petit-déjeuner. Le faux Père Noël s’empiffra. Il avala promptement ses tartines et son chocolat au lait. Une fois sustenté, il remit le plateau vide à son gardien.
— Vous avez pensé à un poulet, dit alors le gendarme.
— J’ai pensé à rien du tout.
— Si, vous m’avez appelé sale poulet !
Soudain, le corps du prisonnier disparut. Vide de tout occupant, le costume rouge et blanc s’affaissa sur le sol.
Le gendarme déverrouilla la cellule et ramassa le bonnet à pompon. Dessous, un petit poussin jaune piaillait d’un cri désespéré.
— Estimez-vous heureux ! lâcha le gardien. Vous auriez pu dire « sale rat » !
Sur ces mots, son uniforme bleu marine devint rouge et vert. Son képi se métamorphosa en un bonnet pointu. Ses rangers se ramollirent et se transformèrent en de jolies babouches. Le gendarme rapetissa jusqu’à ne mesurer que trois pommes, jusqu’à reprendre sa forme originelle : un lutin.
Il prit délicatement le petit poussin dans ses bras.
— Je suis désolé, il ne faut pas plaisanter avec la police du Père Noël !
— Je vais d’abord la lire, et après je te la rendrai ! répondit Céline.
— T’as pas le droit !
A la sortie de l’école, Sarah s’était apprêtée à poster un courrier de la plus haute importance. Alors qu’elle avait tendu le bras vers la boîte à lettre, sa camarade de classe Céline s’était emparée de l’enveloppe. Maintenant, Céline fanfaronnait autour de Sarah, brandissant sa prise tel un trophée.
Sarah avait toujours été le souffre-douleur de la classe. Elle n’arrivait jamais à se défaire de l’animosité des autres filles. Alors, elle tentait de se faire petite, discrète ; priant sans arrêt pour que Céline et sa bande la laisse tranquille. A chaque fois, peine perdue. Les brimades et les taquineries pleuvaient sans discontinu. A croire qu’elle était née non pour vivre mais pour subir. Sarah s’imaginait une malédiction ; Dieu lui avait sculpté un visage ingrat, disgracieux.
Ce mal être qui lui suait par tous les pores la rendait toujours plus vulnérable. Exclue du groupe, elle tombait dans l’abîme sans fin de la solitude.
Voyant, Céline décacheter l’enveloppe, Sarah s’assit sur le trottoir et s’entoura la tête de ses bras.
— Voyons ce que tu as demandé au père Noël ! lança Céline en dépliant la lettre.
Cette dernière lut la liste à haute voix. Puis, elle froissa le papier pour en faire une boule et elle jeta le tout dans le caniveau.
Sarah, fatiguée, humiliée, n’eut le courage de ramasser ce qui restait de son courrier. Le filet d’eau qui coulait dans le caniveau emporta sa lettre. Après une dérive erratique, le morceau de papier coula tel un esquif sans capitaine.
— De toute façon, reprit Céline, le Père Noël n’existe pas ! Tu n’auras rien !
Un frisson d’effroi parcourut le corps de Sarah. Le Père Noël n’existerait pas ? Elle resta clouée sur son trottoir alors que Céline s’en allait en chantant fièrement.
« Le Père Noël n’existe pas… »
Sarah se répéta la phrase que lui avait jeté Céline comme un caillou. Disait-elle la vérité ?
Elle ramassa son cartable et reprit le chemin de la maison, minée par cette révélation.
Tandis qu’elle marchait seule, le jour commençait à tomber. Les lampadaires qui s’alignaient militairement dans la rue s’allumèrent les uns après et les autres. Alors, Sarah aperçut au loin la silhouette rondouillarde d’un individu. Le personnage s’avançait vers elle, dodelinant comme un canard. Sarah perçut plus nettement les couleurs. Et, là, plus aucun doute n’était possible. Ce gros homme, vêtu d’un costume rouge, était le père Noël.
« Le père Noël n’existe pas… »
Sarah y repensa. Etait-elle victime d’une hallucination ? A force de trop rêver, la réalité et son imagination devaient se mélanger, se superposer.
Malgré son intimidation, elle continua à marcher.
— Bonsoir ma jeune enfant ! lança gaiement l’homme en costume rouge.
Sarah toisa, détailla, inspecta le Père Noël qui se tenait devant elle. Bottes de cuir noir. Fourrure blanche aux extrémités du manteau et du pantalon. Bonnet à pompon. Epaisse barbe blanche. Tout ça reflétait avec exactitude l’image qu’elle s’était faite.
— Vous… vous êtes le père Noël ? demanda-t-elle.
— En chair et en os, je suis l’unique et le vrai !
Alors la petite fille se blottit contre le ventre charnu du père Noël. Elle voulait se réconforter à la chaleur de ce personnage bienfaisant. Sentant le velours rouge du manteau sous sa joue, Sarah se dit que, non, elle ne rêvait pas.
« Céline est une sotte ! Le père Noël existe » pensa-t-elle.
Le bonhomme mit un genou à terre pour se mettre à hauteur de l’enfant. Ses yeux dardaient d’amour et de tendresse.
— Comment t’appelles-tu ?
— Sarah.
Le père Noël continua à poser diverses questions pour faire connaissance. En quelle classe se trouvait-elle. Où habitait-elle. Avait-elle été sage…
Puis il ajouta :
— Je suis content que tu croies au père Noël. Trop d’enfants, hélas, n’ont plus la foi.
— Qu’est-ce que la foi ?
— La force de croire au rêve.
— Moi je crois. Je crois que vous vivez au pôle Nord. Je crois que vous apportez la joie dans chaque maison. Je crois que vous avez des lutins et un traîneau avec des rennes !
Le père Noël se redressa.
— Non, ça fait longtemps que je n’ai plus de traîneau… (Sarah fit une mine désolée) Maintenant j’ai une voiture, c’est plus moderne.
— Une grosse voiture alors ! Car il vous faut transporter des cadeaux pour tous les enfants de la terre !
— Et oui, c’est une grosse voiture ! s’esclaffa le père Noël. Veux-tu la voir ?
— Oh oui ! s’écria joyeusement Sarah. Mais je dois prévenir ma maman, sinon elle va s’inquiéter.
A ce moment précis, des sirènes hurlantes retentirent. Une voiture, avec un gyrophare sur le toit, freina sèchement à hauteur de Sarah et du père Noël. Puis, deux gendarmes jaillirent et se jetèrent sur le père Noël.
-— Petit usurpateur ! lâcha le premier gendarme.
— On te tient, sale pervers ! cria le second.
Sarah était affolée. Mais elle trouva quand même à répliquer.
— Non ! Vous-vous trompez ! Ce n’est pas un Père Vert ! C’est le Père Noël !
Mais les gendarmes n’écoutèrent pas. Ils mirent les menottes au Père Noël et l’enfoncèrent à l’arrière de la voiture.
Tandis que le premier gendarme se mit au volant et démarra, le second resta avec Sarah.
— Ce n’était pas le Père Noël, expliqua l’officier. Cet homme te voulait du mal.
Sarah explosa en sanglots.
— Je voulais tellement y croire !
Le gendarme semblait emprunt à la gentillesse. Il tenta de la réconforter.
— Mais as-tu besoin de voir le Père Noël pour y croire ? Tu y croyais avant, avant de voir cet homme déguisé.
— Mais, Céline m’a dit que le Père Noël n’existait pas...
— Ecoute-moi bien. Lorsque le soleil se couche, tu ne le vois plus. Pourtant, tu crois que chaque lendemain matin il reviendra. Avec Noël, c’est pareil. Chaque année, tu as un cadeau sous le sapin. Mais le Père Noël tu ne le vois pas.
Sarah était loin d’être convaincue par ces explications. Et cela se lisait sur sa trombine.
— Garde la foi, ajouta le gendarme.
— La foi ? C’est la force de croire au rêve ?
Le gendarme acquiesça et ramena Sarah chez elle.
* * *
Le lendemain de Noël, Sarah retourna à l’école. Elle avait bien trouvé un cadeau sous le sapin. Alors elle se dit que le Père Noël était bien réel.
Sur le parvis de l’école, Céline semblait attendre. Comme d’habitude, Sarah baissa les yeux et tenta se faire petite. Mais, ce n’était pas suffisant.
— Sarah ! lança Céline.
— Bonjour…
— Je suis désolé d’avoir jeté ta lettre au Père Noël.
Voir Céline se confondre en excuses étonna Sarah. Elle se demanda quel coup fourré se cachait derrière.
— Ce n’est pas grave, fit Sarah. J’ai quand même eu un cadeau.
— Mais ce que tu as demandé dans ta lettre au Père Noël… Tu ne l’as pas trouvé dans ton paquet ?
— Non, répondit tristement Sarah.
— Moi je vais te faire ce cadeau. Si tu veux une amie, je veux bien être la tienne.
Mais Sarah n’en croyait pas un traître mot.
— Pourquoi ?
— Parce que… (Céline rougit) j’ai vu le Père Noël…
* * *
Pendant ce temps, le Père Noël, le pervers et l’usurpateur, croupissait dans une cellule. Un gendarme vint lui apporter le petit-déjeuner.
— Faîtes-moi sortir ! cria le prisonnier. Je n’ai rien fait de mal !
— Si, vous avez enfreint la loi. Vous serez puni.
— Mais… Je discutais juste avec une petite fille.
— Vos intentions étaient mauvaises.
— Vous ne pouvez pas le prouver, alors laissez-moi sortir.
— Non, vous avez enfreint la loi.
— Quelle loi, bon sang !
— Article quatre : Tout homme se faisant passer pour le Père Noël à des fins maléfiques sera châtié.
Le faux Père Noël explosa de rire.
— Vous vous moquez de moi. Vous avez inventé cette loi !
— Cette loi existe depuis la nuit des temps. C’est la loi de Noël !
— N’importe quoi ! Vous allez me faire quoi ? Me jeter un sort ?
— Tout à fait. Pensez à un animal.
Le prisonnier devint rouge de colère. Il s’agrippa aux barreaux de toutes ses forces et cria de plus belle.
— Arrêtez vos délires ! Donnez-moi petit-déj !
— D’abord, pensez à un animal.
La main du faux père Noël s’agita pour tenter d’attraper le plateau-repas. Le gendarme recula.
— Vous me le paierez, sale poulet ! cria le prisonnier.
- Le gendarme sourit et lui donna le petit-déjeuner. Le faux Père Noël s’empiffra. Il avala promptement ses tartines et son chocolat au lait. Une fois sustenté, il remit le plateau vide à son gardien.
— Vous avez pensé à un poulet, dit alors le gendarme.
— J’ai pensé à rien du tout.
— Si, vous m’avez appelé sale poulet !
Soudain, le corps du prisonnier disparut. Vide de tout occupant, le costume rouge et blanc s’affaissa sur le sol.
Le gendarme déverrouilla la cellule et ramassa le bonnet à pompon. Dessous, un petit poussin jaune piaillait d’un cri désespéré.
— Estimez-vous heureux ! lâcha le gardien. Vous auriez pu dire « sale rat » !
Sur ces mots, son uniforme bleu marine devint rouge et vert. Son képi se métamorphosa en un bonnet pointu. Ses rangers se ramollirent et se transformèrent en de jolies babouches. Le gendarme rapetissa jusqu’à ne mesurer que trois pommes, jusqu’à reprendre sa forme originelle : un lutin.
Il prit délicatement le petit poussin dans ses bras.
— Je suis désolé, il ne faut pas plaisanter avec la police du Père Noël !
Invité- Invité
Re: AVENT : Le père Noël est un poulet
Ton conte commence d'une manière assez classique, avec une héroïne qui rappelle "La Petite Fille aux allumettes". L'écriture est agréable même si les dialogues manquent un peu de vraisemblance.
Et puis arrive le Père Noel et la confrontation avec le gendarme dans la cellule. Tournant radical! Ca surpend vraiment et j'aime ça! Oui, cette fin farfelue, elle me plait beaucoup!
Et puis arrive le Père Noel et la confrontation avec le gendarme dans la cellule. Tournant radical! Ca surpend vraiment et j'aime ça! Oui, cette fin farfelue, elle me plait beaucoup!
Re: AVENT : Le père Noël est un poulet
D'accord avec Krystelle sur le farfelu (et j'avoue avoir ri au "Père vert").
Un simple conseil, OMK : il me semble que tu pourrais éviter l'emploi de quelques formules un peu usées, dans le genre :
"elle tombait dans l’abîme sans fin de la solitude."
"le morceau de papier coula tel un esquif sans capitaine."
"Un frisson d’effroi parcourut le corps de Sarah."
"Le personnage s’avançait vers elle,
dodelinant comme un canard."
"le Père Noël, le pervers et l’usurpateur, croupissait dans une cellule."
Qui est à l'abri de ce genre de fomule? Sans doute personne. Mais l'originalité de la fin prouve que tu pourrais trouver des images beaucoup plus fortes, plus neuves.
Un simple conseil, OMK : il me semble que tu pourrais éviter l'emploi de quelques formules un peu usées, dans le genre :
"elle tombait dans l’abîme sans fin de la solitude."
"le morceau de papier coula tel un esquif sans capitaine."
"Un frisson d’effroi parcourut le corps de Sarah."
"Le personnage s’avançait vers elle,
dodelinant comme un canard."
"le Père Noël, le pervers et l’usurpateur, croupissait dans une cellule."
Qui est à l'abri de ce genre de fomule? Sans doute personne. Mais l'originalité de la fin prouve que tu pourrais trouver des images beaucoup plus fortes, plus neuves.
Lucien- Nombre de messages : 19
Localisation : Ici et maintenant.
Date d'inscription : 13/12/2005
Re: AVENT : Le père Noël est un poulet
Voilà un vrai conte de Noël comme je les aime !
Déjà le premier paragraphe est un petit conte à lui tout seul, avec Sarah qui prétend que le Père Noël n'est pas le Père Vert ! (Ca, c'est une belle trouvaille).
Le deuxième paragraphe est charmant tout plein !
La suite devient carrément marrante, avec le sacré poulet et la police du Père Noël, on est toujours entre le réel et l'invraisemblance, comme dans un vrai conte de Noël.
Tu nous devais bien ça, pour nous avoir fait attendre 24 heures ! ;-))
Mais on a pas attendu pour rien !
Déjà le premier paragraphe est un petit conte à lui tout seul, avec Sarah qui prétend que le Père Noël n'est pas le Père Vert ! (Ca, c'est une belle trouvaille).
Le deuxième paragraphe est charmant tout plein !
La suite devient carrément marrante, avec le sacré poulet et la police du Père Noël, on est toujours entre le réel et l'invraisemblance, comme dans un vrai conte de Noël.
Tu nous devais bien ça, pour nous avoir fait attendre 24 heures ! ;-))
Mais on a pas attendu pour rien !
Saint Jean-Baptiste- Nombre de messages : 440
Localisation : Ottignies Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: AVENT : Le père Noël est un poulet
C'est marrant et mignon tout plein, triste au début, déjanté à la fin. J'ai trouvé que la jonction entre ces 2 parties avait du mal à se faire. Par exemple la petite Céline qui se repent, j'aurais aimé savoir vraiment pourquoi! Et puis en général je trouve que l'utilisation du passé simple fait un peu trop littéraire, c'est juste mon avis, mais sur ce texte ça me gêne un peu.
En tout cas, un vrai conte de Noël, merci OMK.
Le Père Vert! :-)))
En tout cas, un vrai conte de Noël, merci OMK.
Le Père Vert! :-)))
Re: AVENT : Le père Noël est un poulet
Lucien a écrit:Un simple conseil, OMK : il me semble que tu pourrais éviter l'emploi de quelques formules un peu usées, dans le genre :
"elle tombait d .... e."
Qui est à l'abri de ce genre de fomule? Sans doute personne. .
Ca vient de mes influences, je lis trop de bouquins de Danielle Steel
Invité- Invité
Re: AVENT : Le père Noël est un poulet
J'aime beaucoup. Un vrai conte de Noël inventif qui hésite longtemeps entre réalité et merveilleux : j'aime bien cette alternance entre réel et immaginaire. A part le repentir de Céline traité un peu rapidement, le reste m'a beaucoup plu.
Kicilou- Nombre de messages : 290
Localisation : île de france
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: AVENT : Le père Noël est un poulet
Avec plein plein de retard (une honte!), je lis ton conte Olivier et je savoure cette fin. La police du Père Noël... je ne m'y attendais pas! C'est tendre et touchant, on se glisse facilement dans la peau de cette petite fille qui aimerait tant encore y croire. Je regrette simplement la rédemption un peu rapide de Céline, je crois que j'aurais bien aimé la voir mijoter un peu
Merci pour ce texte, un vrai beau conte de Noël!
Merci pour ce texte, un vrai beau conte de Noël!
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: AVENT : Le père Noël est un poulet
Oui moi aussi, j'ai bien rigolé avec cette fin surprenanté : les lutins, policiers incognito, qui pourchassent les usrpateurs pervers du divin barbu. Ce que j'ai aimé aussi, ce sont les différents sentiments que tu parviens à faire passer : la tristesse de la petite fille dans le premier paragraphe, la gentillesse du policier dans le deuxième, et la bonne humeur dans le dernier. Maintenant, reste quand même quelques maladresses notamment dès les premières lignes quand tu entames un dialogue et que tu reprends juste ce qui vient d'être dit sous forme de narration tout de suite après ce dialogue. J'ai trouvé que ça faisait double emploi. Mais sinon, merci pour ce joli moment -))
Nothingman- Nombre de messages : 747
Age : 44
Localisation : diabolo menthe
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: AVENT : Le père Noël est un poulet
Tout m'a plus OMK ! Le début plus classique et la fin poilante. L'écriture est fluide et belle. Suspens maintenu tout du long. Un vrai conte de Noël en plus. Bravo vraiment.
Zou- Nombre de messages : 5470
Age : 62
Localisation : Poupée nageuse n°165, Bergamini, Italie, 1950-1960
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: AVENT : Le père Noël est un poulet
Wouahh ah ah ah !Sahkti a écrit:Avec plein plein de retard (une honte!)
(:0)
J'ai vraiment bien aimé ton texte Olivier, trés original.
L'image de la joue de la petite fille qui cherche le réconfort contraste avec la révélation de la véritable nature du père Noël, un pervers. Parce que zut, nous aussi on y croyait ! Et pour le coup, la chute est vraiment bien réussie !
Et puis la dernière phrase, super :0)
Texte trés agréble à lire, fluide, merci !
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