Se repaître de douceur

Entre la tripe à l'air
Et le coucou bien clos
Nous pavons notre enfer
De briquettes à grelot

Par les chants funéraires
Psalmodions à genoux
Nos amours à bout de nerf
Crevées pour quelques sous

Tu pleures sur son pénis
Il gémit sur ta fente
Tu traques l'Adonis
Il dérape dans la pente

Quand tu songes aux ébats
De vos abats torrides
La note sans tva
Sale vos nouilles insipides

Vous partîmes à deux
Et sans prompt renfort
Rompîtes fous furieux
Au moment le plus fort

Elle voulait accoucher
Il resserrait ses bourses
Craignant l'amant caché
Elle traquait la grande ourse

Une félone sans doute
Tapie dans les tiroirs
Engrossait la déroute
Sans ménager l'histoire

Ecrite par nos besoins
Depuis l'instant fatal
Où un bipède prit soin
De son rut matinal

Comme d'une révélation
Tontaine du grand tout
Plantée lourde d'intention
Au centre de l'igloo

Il fallut désormais
Au grand nom de l'espèce
Saluer à jamais
Le règne de la fesse

Décidément, après le "lalala" de Socque, voilà encore un bien beau poème, j'adore !

les vacances,l'été et la chaleur je vois que ça échauffe certains esprits. Très bon poème.

Et personne, oh grands dieux, n'a relevé l'horreur conjuguée ? Vous " partîmes " au lieu de vous partîtes ?
Ce qui prouve bien que Socque est aux champs...
Si un modo passe par là non écrasé par la canicule pourrait-il corriger ?
Mes salutations d'avance.
Et merci aux deux visiteurs.

Ah ben oui !
Le propos est juste et cynique à souhait,
Le rythme est vif et enjoué,
Il ne manque rien, ce poème me plait !

Et personne, oh grands dieux, n'a relevé l'horreur conjuguée ? Vous " partîmes " au lieu de vous partîtes ?

Je n'ai rien vu car j'ai lu "Nous" au lieu de "Vous"... tromperie justifiée.

Merci Ba, pour cet instant fugace de plaisir. ;-)

Ha dis donc, ça emballe ! De la vivacité, de la drôlerie, plein de recherches sur les mots et les effets de sonorités... que dire d'autre... le rythme m'a paru excellent, tout comme l'ensemble du texte d'ailleurs, teinté d'un bel esprit de répartie.

J'aime beaucoup chez toi, Ba, cette capacité à mettre autant de fraîcheur dans un texte, autant de drame dans un autre, le tout avec toujours beaucoup de sensibilité et de pertinence.

Mure a écrit:Je n'ai rien vu car j'ai lu "Nous" au lieu de "Vous"... tromperie justifiée.

Idem, j'avoue !

Un petit poisson rouge passe dans son sac, lui au moins goûte à la fraîcheur.
Je vous envoie le grésillement fou des cigales qui m'accompagnent en rythme.