Carnet de sève
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Re: Carnet de sève
Quel voyage, ce texte ! Tu m'essouffles !
Je l'ai lu rop vite, j'y reviendrai, il mérite une lecture lente.
Petit truc à corriger qui m'a sauté aux yeux : Tes ongles passionnées .
Je l'ai lu rop vite, j'y reviendrai, il mérite une lecture lente.
Petit truc à corriger qui m'a sauté aux yeux : Tes ongles passionnées .
Invité- Invité
Re: Carnet de sève
lu-k, je suis sciée. Muette d'admiration.
Et consciente de l'ingratitude qui consiste à faire un commentaire global, alors que chaque paragraphe, chaque phrase peut-être mériteraient qu'on s'y arrête.
Bravo pour l'intensité croissante, bravo pour ceci en particulier, que j'ai trouvé très fort :
Deux points sans importance :
Au hasard de mes pas, empruntant un sentier où gémissaient plein de mondes sensibles et miniatures je trouve le "plein de mondes" terriblement insipide dans cette écriture riche et colorée.
je me rappelais de ses mots avec précision sans le "de".
Je reviendrai relire ce magnifique texte plus tard. A tête reposée, ne doutant pas d'y retrouver tout ce qui m'a émue ce soir.
Et consciente de l'ingratitude qui consiste à faire un commentaire global, alors que chaque paragraphe, chaque phrase peut-être mériteraient qu'on s'y arrête.
Bravo pour l'intensité croissante, bravo pour ceci en particulier, que j'ai trouvé très fort :
Sous la fontaine venant du ciel je suis allé tendre mes bras et hurler la grande engelure, au sommet où la lanterne, pétrifiée, clignote. Je suis allé là-haut, paré de mes habits qui n'ont pas de couleur, et me suis étranglé, toujours regardant le ciel tout proche, mes entrailles inutiles voulant bondir hors de moi, heureuses et libres. Alors seulement, le ventre collé à la neige secrète, je suis devenu le clandestin sous les flocons épais
Deux points sans importance :
Au hasard de mes pas, empruntant un sentier où gémissaient plein de mondes sensibles et miniatures je trouve le "plein de mondes" terriblement insipide dans cette écriture riche et colorée.
je me rappelais de ses mots avec précision sans le "de".
Je reviendrai relire ce magnifique texte plus tard. A tête reposée, ne doutant pas d'y retrouver tout ce qui m'a émue ce soir.
Invité- Invité
Re: Carnet de sève
Eh bien j'ai trouvé ce texte très prenant et très beau. Moi qui d'ordinaire préfère pouvoir lire une histoire bien définie et ne me contente pas d'une ambiance, là j'ai été transportée ! Beaucoup d'adjectifs, mais j'aurais du mal à imaginer le texte sans cette richesse angoissante...
Je préfère, dans ce que vous écrivez, les textes un peu longs, où peut opérer le charme particulier de votre écriture. J'ai un peu de mal à m'installer dans vos textes courts.
Deux ou trois remarques :
"Des raies multicolores se détachèrent du sol et de grands monts pâlirent au loin, touchant l'horizon et se muant en traits fins et noirs" : si les monts pâlissent, je trouve bizarre qu'ils se muent en traits noirs
"je me rappelais ses mots (et non "de ses mots" ; on se rappelle quelque chose, on se souvient de quelque chose) avec précision"
"Te rappelles-tu nos journées (et non "de nos journées") à la mer ?"
"Tes mots ne semblent n'avoir jamais été là pour me rassurer."
Enfin, la phrase
"J'ai entendu le son du saxophone qui s'essouffle, coupé dans son rugissement mordoré (un brun triste qui suffoque mais ne veut pas mourir ; un doré qui monte aussi haut et vole aussi vite que les grands oiseaux aux plumes bleues), empli de lamentations et de spasmes fugaces voguant sur le bateau de la nuit, et qui contemple les yeux du frisson, les yeux de l'homme perdus comme des tombeaux dans un champ d'iris et de peurs, les yeux de l'existence qui s'amassent et déploient leurs cils noirs sur la mélodie affamée, languissante."
me paraît trop étirée, embrouillée, je n'ai pas bien pu en suivre l'idée dans ce texte où le fil est déjà ténu d'une phrase à l'autre ; je pense que cette longue phrase introduit un déséquilibre.
J'adore "Mon lit est un coucher glacé où les laits maternels sont froids et rudes" !
Je préfère, dans ce que vous écrivez, les textes un peu longs, où peut opérer le charme particulier de votre écriture. J'ai un peu de mal à m'installer dans vos textes courts.
Deux ou trois remarques :
"Des raies multicolores se détachèrent du sol et de grands monts pâlirent au loin, touchant l'horizon et se muant en traits fins et noirs" : si les monts pâlissent, je trouve bizarre qu'ils se muent en traits noirs
"je me rappelais ses mots (et non "de ses mots" ; on se rappelle quelque chose, on se souvient de quelque chose) avec précision"
"Te rappelles-tu nos journées (et non "de nos journées") à la mer ?"
"Tes mots ne semblent n'avoir jamais été là pour me rassurer."
Enfin, la phrase
"J'ai entendu le son du saxophone qui s'essouffle, coupé dans son rugissement mordoré (un brun triste qui suffoque mais ne veut pas mourir ; un doré qui monte aussi haut et vole aussi vite que les grands oiseaux aux plumes bleues), empli de lamentations et de spasmes fugaces voguant sur le bateau de la nuit, et qui contemple les yeux du frisson, les yeux de l'homme perdus comme des tombeaux dans un champ d'iris et de peurs, les yeux de l'existence qui s'amassent et déploient leurs cils noirs sur la mélodie affamée, languissante."
me paraît trop étirée, embrouillée, je n'ai pas bien pu en suivre l'idée dans ce texte où le fil est déjà ténu d'une phrase à l'autre ; je pense que cette longue phrase introduit un déséquilibre.
J'adore "Mon lit est un coucher glacé où les laits maternels sont froids et rudes" !
Invité- Invité
Re: Carnet de sève
Ton texte court ne me permettait pas de comprendre cette atmosphère si bien transmise ici.
Tes ongles passionnées
Ce qui me dérange : quand tu utilises le mot gens.
Puissante est ta plume.
Tes ongles passionnées
Ce qui me dérange : quand tu utilises le mot gens.
Puissante est ta plume.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Carnet de sève
Carnet de sève... j'aime beaucoup ce titre, je trouve qu'il sied bien au propos décliné dans tes lignes. Des propos qui éveillent des émotions fortes et familières, savoureuses aussi, comme ce jus de raisin dans la bouche ou ces grains de sable qui s'égrènent. Oui, c'est de la sève, de l'énergie vitale, ce ces petits moments et émotions éphémères qui remplissent une existence de jolies choses, de fragments de souvenirs.
Et puis il y a ce manque, cette absence, cette absente à qui s'adresse la narrateur et qui constitue, à son tour, sa sève, son moyen de survie. Les mots se font les échos les uns des autres, la vie répond à la mort de manière élégante et subtile.
C'est un texte qui me touche beaucoup, Luk. Un texte que j'ai également trouvé plus allégé que d'autres de tes écrits, plus épuré et moins lyrique. J'avoue aimer ça.
J'ai un petit bémol sur le poème que je trouve convenu et composé d'images qui sonnent un peu bateau à mes yeux, comme les vagues de baisers, les ailes de l'espoir, le coucher du soleil ou encore l'aube de miel.
J'aime moins cette partie, je préfère ce qui la précède.
Ensuite, tu retrouves cette tendance à charger, à décrire, à amplifier les images par des adjectifs et des précisions.
Attention à ne pas trop alourdir certains passages dont les émotions parlent bien d'elles-mêmes sans qu'il soit nécessaire de trop en dire. D'autant plus que des émotions, il y en a dans tes lignes, dont de très belles.
Tu jongles ici avec des trésors de sensibilité et d'humanité. C'est un texte magnifique Luk, vraiment.
Et puis il y a ce manque, cette absence, cette absente à qui s'adresse la narrateur et qui constitue, à son tour, sa sève, son moyen de survie. Les mots se font les échos les uns des autres, la vie répond à la mort de manière élégante et subtile.
C'est un texte qui me touche beaucoup, Luk. Un texte que j'ai également trouvé plus allégé que d'autres de tes écrits, plus épuré et moins lyrique. J'avoue aimer ça.
J'ai un petit bémol sur le poème que je trouve convenu et composé d'images qui sonnent un peu bateau à mes yeux, comme les vagues de baisers, les ailes de l'espoir, le coucher du soleil ou encore l'aube de miel.
J'aime moins cette partie, je préfère ce qui la précède.
Ensuite, tu retrouves cette tendance à charger, à décrire, à amplifier les images par des adjectifs et des précisions.
Attention à ne pas trop alourdir certains passages dont les émotions parlent bien d'elles-mêmes sans qu'il soit nécessaire de trop en dire. D'autant plus que des émotions, il y en a dans tes lignes, dont de très belles.
Tu jongles ici avec des trésors de sensibilité et d'humanité. C'est un texte magnifique Luk, vraiment.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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