Mon jardin de mots

Mon jardin de mots

Mon jardin de mots ce matin s’éveille
Sous un ciel d’argent couvert de vermeil
L’air est gelé et mon âme est givrée
mes rêves de toi , soudain pétrifiés
Les nuits sans sommeil les yeux grands ouverts
Mon regard à l’envers j’accrocherai un soleil
armé de froidure un soleil d’hiver
sur l’Amour qui perdure et rayonne pareil
caché sous la glace où mes mots t’enlacent
comme ces statues que le temps embrasse

Mon jardin de mots parfois est en friche
Je suis amoureuse alors je m’ en fiche
Et même malheureuse j’avoue j’aime quand
Battues par le vent , peignées par l’autan
les haies s’échevèlent et que se révèle
La vraie nature la colorature
La grande violence et l’ample voilure
De mots bourrasques et de sentiments
Que ton souffle décoiffe sauvagement

Mon jardin de mots à la saison des roses
S’abreuve à tes lèvres tes paroles y déposent
La rosée de ta fièvre quand l’aurore impose
Tous ces mots pêle-mêle qui nous ensorcellent
La faim la soif aux corolles des primeroses
Aux corps des amants du cœur de la nuit
L accord désarmant d’un désir de pluie
Des mots en tirade le jour qui se lève
L’amour en cascade dont coule la sève

Mon jardin de mots en été fleurit
Les arbres portent leurs fruits tu t’enfuis
Je cueille pour toi des mots sans pareil
Garde pour mes vases des brassées de doutes
Sur ma peau l’extase d’une caresse d’août
L’odeur du raisin l’amour sous la treille
Je lance des cailloux sur ta fenêtre
Des mots je t’aime un peu beaucoup peut-être
Et je reste plantée là immobile
Toute cernée de plantes volubiles

Pour que tu me voies
Que tu me foudroies

Dans mon jardin de mots

Un jardin qui ressemble un peu au (vrai) mien : foisonnant dans tous les sens.
J'aime beaucoup "L accord désarmant d’un désir de pluie"
et la sonorité des " haies qui s'échevèlent"

Souvent ces garden-là sont à foison vide de l'autre...Demeure l'essentiel poussée de ce qui les pare sans but.

Tu as fait moisson d'images Rebecca, j'aurais mieux respiré si toutes les fragrances ne s'étaient pas mélangées.
Néanmoins, je me suis promenée avec plaisir au coeur de tes mots volubiles.

Beaucoup d'éléments et de richesse dans ton texte, peut-être un peu trop... ça empêche la respiration. Mais après tout avec l'amour, n'a-t-on pas le souffle court?

Si la rime d'habitude me dérange, j'avoue qu'ici, j'ai trouvé qu'elle avait sa place, qu'elle contribuait à créer un rythme particulier, proche d'un coeur qui bat.

Sur le fond, le sujet me touche assez peu, je n'aime guère l'amour décliné mais c'est perso et donc subjectif ça.

Bien aimé:
Garde pour mes vases des brassées de doutes

Je m'ennuyais un peu au début mais dès la deuxième strophe, je me suis laissée emporter par le rythme de plus en plus échevelé et c'était bien plaisant.

Un jardin un peu fouillis...à l'anglaise, dirons-nous.
Pourvu qu'il ne file pas à l'anglaise!

Merci pour ce joli moment