J’ai eu raison
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J’ai eu raison
J’ai eu raison
Ce soir-là, il faisait chaud et l’on pouvait encore apercevoir quelques filets de vapeur au-dessus du goudron dans la rue devant chez moi.
Il était exactement 20h37.
J’avais le corps en nage sous mon débardeur de coton blanc sale.
J’avais passé cet après-midi d’août à bêcher, ratisser, égaliser et sabler cette foutue terre argileuse, celle de mon jardin non-entretenu.
Ils voulaient une piscine.
À plusieurs reprises, j’avais été obligée de répondre à leurs "coucou !" derrière la vitre.
Ils étaient gais comme des pinsons de me voir m’affairer ainsi. Ils étaient frais aussi… climatisés.
Je gardais mon sourire habituel, celui de la gentille, celui de la dévouée, celui de la coupable qui fait ce qu’elle ne veut pas faire pour payer sa faute.
Je me laminais le dos, je m’écorchais les paumes, je brutalisais mon corps en rageant intérieurement, sans me plaindre, sans pester.
Je promettais de faire au plus vite pour les satisfaire et lorsqu’ils collaient leurs doigts poisseux sur les fenêtres qui m’avaient demandé tant de travail, je remuais mon index en faisant une grimace rigolote, l’air faussement fâché.
Savaient-ils qu’alors en moi, un scénario prenait forme ?
Savaient-ils qu’une force invisible m’empêchait d’attraper le grand sécateur et de leur couper les mains à la base de leurs poignets ?
Leurs mains… toujours sales, toujours collantes, toujours fourrées là où il ne faut pas.
Ces mains-là qui fouillaient dans tous mes tiroirs, qui arrachaient les pages de mes plus beaux livres, qui s’emparaient d’un stylo à encre noire pour tacher mes canapés de façon indélébile.
Elles avaient caché des objets précieux, en avaient détruit d’autres, arraché mes cheveux, griffé mon visage, sali mes vêtements, étalé et projeté de la nourriture sur mon sol fraîchement astiqué, ouvert des robinets et bouché les toilettes… j’en oublie, oui, c’est presque sanitaire chez moi.
Ah ! Leurs mains !
Et un coup de pioche pour évacuer cette tension, pour oublier le sécateur qui se trouvait accroché sur le mur gauche de la remise, là, juste en entrant, à porter de MA main.
Et un deuxième coup de pioche, plus fort, plus bruyant pour ne pas entendre qu’ils tapent au carreau.
Les yeux fermés, je m’imaginais leurs bouches collées sur le verre entre leurs mains en porte-voix, produisant de la buée sur laquelle ils allaient s’empresser de dessiner des bonshommes informes et affreusement laids. Je les entendais baragouiner.
Le manche de la grosse pelle enfoncé dans leurs gorges si fines aurait raison de leur sagacité.
Bavardages incessants et si peu ragoutants.
Je ne supportais plus ces conversations d’enfants, moi qui aimais tant discuter philosophie et blaguer gaiement de sexe avec des hommes aux regards lubriques en fumant cigarettes sur verres de gin-orange sans glace. J’aimais que la musique soit forte et rythmée tout comme j’aimais le silence le plus absolu.
Leurs voix suraiguës me blessaient l’ouïe dans un mutisme qui était mien, ils ne devaient pas savoir.
Ah ! Si ! Leurs rires ! J’adorais leur mélodie fluide. Souvent, je les chatouillais pour qu’ils rient encore et encore, mais, mes doigts finissaient toujours par trahir ce qui m’animait vraiment et les guilis-guilis devenaient de tortueux pincements, le plus jeune en avait saigné une fois.
Il avait pleuré tant et plus, dans un vacarme insupportable et le seul moyen de ne plus l’entendre fut de l’enfermer dans la salle de bain et sortir fumer quatre ou cinq cigarettes.
L’aîné était resté derrière la porte à lui parler, je pense qu’il tentait une consolation parfaitement inutile.
Finalement, en rentrant, j’avais affiché un air mécontent en délivrant le petit et en accusant son grand-frère de l’avoir enfermé, le punissant dans sa chambre. L’effet avait été immédiat, bébé s’était enfoui dans mes bras en me serrant très fort, un œil noir pour l’autre.
Il ne fallait pas qu’ils s’entendent trop bien, je risquais la mutinerie à chaque instant.
Diviser pour mieux régner, c’est le seul enseignement familial qui m’était utile.
Bref, j’aimais leurs rires qui se faisaient bien rares… et pour cause.
Et leurs cheveux aussi, très doux et très fins.
Je me forçais souvent à caresser leurs têtes lorsqu’ils se collaient à moi, le soir devant la télé, chacun d’un côté, le plus petit sur ma gauche, toujours. J’arrivais à en retirer un certain plaisir tactile.
J’entortillais une mèche autour de mon index que je lissais de mon pouce.
Mais grand-Dieu qu’ils étaient douillets ! Il suffisait que je serre un peu trop fort pour qu’ils couinent.
Je les envoyais au lit.
Avec une histoire courte, toujours.
La lumière restait allumée jusqu’à ce que leurs paupières soient closes, ils avaient peur du noir.
Ils disaient de moi que j’étais une maman-câlins.
Je savourais là ma réussite.
Dernier coup de râteau, dernier coup de rein.
Je me retourne tant leurs cris se font plus insistants, ils avaient dessiné des cœurs sur les vitres, pas mieux que les bonshommes, tordus, asymétriques… décidément, l’école ne servait à rien.
Je leur envoie des baisers soufflés sur mon gant de travail.
Étalage de la bâche, gonflage du boudin et remplissage de la piscine autoportante 42h X 130diam.
Je les invite à sortir admirer ma peine.
Ils éclatent de joie et se languissent de leur première baignade.
Pas un merci… décidément, mon éducation était à chier.
Voilà pourquoi ils ont coulé monsieur, parce que leurs vies étaient mal parties.
J’avais beau m’évertuer à leur donner un enseignement rigoureux, ils ne retenaient rien.
Ils n’écoutaient pas, ils n’obéissaient pas.
Même lorsque je leur ai demandé de s’enfoncer sous l’eau, ils ont pleurniché, en prétextant une peur quelconque et j’ai été obligée de me fâcher pour qu’ils s’exécutent.
Un très gros manque d’autonomie aussi, à leurs âges, j’ai dû les aider à rester sous la surface et l’un d’entre eux m’a griffé le bras en tentant de défier mon autorité… non, je vous le dis, ils auraient échoué sur tous les plans.
Khalil Gibran, monsieur, il disait :
« Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la vie à elle-même. » et je sais aujourd’hui que la mort fait partie de cette vie, leur vie qui n’en aurait pas été une.
J’ai eu raison, oui, j’ai eu raison monsieur… j’ai eu raison.
Ce soir-là, il faisait chaud et l’on pouvait encore apercevoir quelques filets de vapeur au-dessus du goudron dans la rue devant chez moi.
Il était exactement 20h37.
J’avais le corps en nage sous mon débardeur de coton blanc sale.
J’avais passé cet après-midi d’août à bêcher, ratisser, égaliser et sabler cette foutue terre argileuse, celle de mon jardin non-entretenu.
Ils voulaient une piscine.
À plusieurs reprises, j’avais été obligée de répondre à leurs "coucou !" derrière la vitre.
Ils étaient gais comme des pinsons de me voir m’affairer ainsi. Ils étaient frais aussi… climatisés.
Je gardais mon sourire habituel, celui de la gentille, celui de la dévouée, celui de la coupable qui fait ce qu’elle ne veut pas faire pour payer sa faute.
Je me laminais le dos, je m’écorchais les paumes, je brutalisais mon corps en rageant intérieurement, sans me plaindre, sans pester.
Je promettais de faire au plus vite pour les satisfaire et lorsqu’ils collaient leurs doigts poisseux sur les fenêtres qui m’avaient demandé tant de travail, je remuais mon index en faisant une grimace rigolote, l’air faussement fâché.
Savaient-ils qu’alors en moi, un scénario prenait forme ?
Savaient-ils qu’une force invisible m’empêchait d’attraper le grand sécateur et de leur couper les mains à la base de leurs poignets ?
Leurs mains… toujours sales, toujours collantes, toujours fourrées là où il ne faut pas.
Ces mains-là qui fouillaient dans tous mes tiroirs, qui arrachaient les pages de mes plus beaux livres, qui s’emparaient d’un stylo à encre noire pour tacher mes canapés de façon indélébile.
Elles avaient caché des objets précieux, en avaient détruit d’autres, arraché mes cheveux, griffé mon visage, sali mes vêtements, étalé et projeté de la nourriture sur mon sol fraîchement astiqué, ouvert des robinets et bouché les toilettes… j’en oublie, oui, c’est presque sanitaire chez moi.
Ah ! Leurs mains !
Et un coup de pioche pour évacuer cette tension, pour oublier le sécateur qui se trouvait accroché sur le mur gauche de la remise, là, juste en entrant, à porter de MA main.
Et un deuxième coup de pioche, plus fort, plus bruyant pour ne pas entendre qu’ils tapent au carreau.
Les yeux fermés, je m’imaginais leurs bouches collées sur le verre entre leurs mains en porte-voix, produisant de la buée sur laquelle ils allaient s’empresser de dessiner des bonshommes informes et affreusement laids. Je les entendais baragouiner.
Le manche de la grosse pelle enfoncé dans leurs gorges si fines aurait raison de leur sagacité.
Bavardages incessants et si peu ragoutants.
Je ne supportais plus ces conversations d’enfants, moi qui aimais tant discuter philosophie et blaguer gaiement de sexe avec des hommes aux regards lubriques en fumant cigarettes sur verres de gin-orange sans glace. J’aimais que la musique soit forte et rythmée tout comme j’aimais le silence le plus absolu.
Leurs voix suraiguës me blessaient l’ouïe dans un mutisme qui était mien, ils ne devaient pas savoir.
Ah ! Si ! Leurs rires ! J’adorais leur mélodie fluide. Souvent, je les chatouillais pour qu’ils rient encore et encore, mais, mes doigts finissaient toujours par trahir ce qui m’animait vraiment et les guilis-guilis devenaient de tortueux pincements, le plus jeune en avait saigné une fois.
Il avait pleuré tant et plus, dans un vacarme insupportable et le seul moyen de ne plus l’entendre fut de l’enfermer dans la salle de bain et sortir fumer quatre ou cinq cigarettes.
L’aîné était resté derrière la porte à lui parler, je pense qu’il tentait une consolation parfaitement inutile.
Finalement, en rentrant, j’avais affiché un air mécontent en délivrant le petit et en accusant son grand-frère de l’avoir enfermé, le punissant dans sa chambre. L’effet avait été immédiat, bébé s’était enfoui dans mes bras en me serrant très fort, un œil noir pour l’autre.
Il ne fallait pas qu’ils s’entendent trop bien, je risquais la mutinerie à chaque instant.
Diviser pour mieux régner, c’est le seul enseignement familial qui m’était utile.
Bref, j’aimais leurs rires qui se faisaient bien rares… et pour cause.
Et leurs cheveux aussi, très doux et très fins.
Je me forçais souvent à caresser leurs têtes lorsqu’ils se collaient à moi, le soir devant la télé, chacun d’un côté, le plus petit sur ma gauche, toujours. J’arrivais à en retirer un certain plaisir tactile.
J’entortillais une mèche autour de mon index que je lissais de mon pouce.
Mais grand-Dieu qu’ils étaient douillets ! Il suffisait que je serre un peu trop fort pour qu’ils couinent.
Je les envoyais au lit.
Avec une histoire courte, toujours.
La lumière restait allumée jusqu’à ce que leurs paupières soient closes, ils avaient peur du noir.
Ils disaient de moi que j’étais une maman-câlins.
Je savourais là ma réussite.
Dernier coup de râteau, dernier coup de rein.
Je me retourne tant leurs cris se font plus insistants, ils avaient dessiné des cœurs sur les vitres, pas mieux que les bonshommes, tordus, asymétriques… décidément, l’école ne servait à rien.
Je leur envoie des baisers soufflés sur mon gant de travail.
Étalage de la bâche, gonflage du boudin et remplissage de la piscine autoportante 42h X 130diam.
Je les invite à sortir admirer ma peine.
Ils éclatent de joie et se languissent de leur première baignade.
Pas un merci… décidément, mon éducation était à chier.
Voilà pourquoi ils ont coulé monsieur, parce que leurs vies étaient mal parties.
J’avais beau m’évertuer à leur donner un enseignement rigoureux, ils ne retenaient rien.
Ils n’écoutaient pas, ils n’obéissaient pas.
Même lorsque je leur ai demandé de s’enfoncer sous l’eau, ils ont pleurniché, en prétextant une peur quelconque et j’ai été obligée de me fâcher pour qu’ils s’exécutent.
Un très gros manque d’autonomie aussi, à leurs âges, j’ai dû les aider à rester sous la surface et l’un d’entre eux m’a griffé le bras en tentant de défier mon autorité… non, je vous le dis, ils auraient échoué sur tous les plans.
Khalil Gibran, monsieur, il disait :
« Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la vie à elle-même. » et je sais aujourd’hui que la mort fait partie de cette vie, leur vie qui n’en aurait pas été une.
J’ai eu raison, oui, j’ai eu raison monsieur… j’ai eu raison.
Mure- Nombre de messages : 1478
Age : 47
Localisation : Dans vos pensées burlesques.
Date d'inscription : 12/06/2009
Re: J’ai eu raison
Excellent et je n'ai pas envie d'en dire plus.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: J’ai eu raison
Je n'ai pas pu arriver au bout, non par un défaut de votre écriture, le texte est, je pense, très bon, mais parce que j'ai du mal avec les souffrances enfantines. Avec la phrase sur les rires qui se faisaeint de plus en plus rares, l'injustice de tout cela, je me suis arrêtée. Bon texte, à mon avis, très cruel.
Invité- Invité
Re: J’ai eu raison
Un cruel sens du détail, Mure pour parler du revers de la médaille. C'est parfait, écriture lisse, raisonnement indémontable.
Invité- Invité
Re: J’ai eu raison
Un petit chef d'oeuvre de cruauté qui correspond rigoureusement à une vérité : la maternité n'est pas une donnée d'évidence. Hormones +pression sociale ne suffisent pas à faire une mère. On commence à s'en apercevoir - et à l'écrire.
Tu décoiffes vraiment, Mure !
Tu décoiffes vraiment, Mure !
Invité- Invité
Re: J’ai eu raison
C'est vraiment excellent et tellement d'actualité !
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: J’ai eu raison
Finalement, en rentrant, j’avais affiché un air mécontent en délivrant le petit et en accusant son grand-frère de l’avoir enfermé, le punissant dans sa chambre. L’effet avait été immédiat, bébé s’était enfoui dans mes bras en me serrant très fort, un œil noir pour l’autre.
Belle description de perversité ! C'est du "fort" ! J'aime beaucoup.
Belle description de perversité ! C'est du "fort" ! J'aime beaucoup.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: J’ai eu raison
Tout est dit, mais ajouterais-je que ton écriture prend des ailes? C'est de plus en plus meilleur.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: J’ai eu raison
Je ne sais pas si j'ai le droit d'en rajouter mais le titre est terrible en plus !
On est devant un cas très lourd, là ! Lol !
On est devant un cas très lourd, là ! Lol !
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: J’ai eu raison
J'ai aimé le rythme du texte, vraiment oppressant.
je ne suis que très peu qualifié pour commenter le fond de la piscine : je ne suis pas une mère.
je ne suis que très peu qualifié pour commenter le fond de la piscine : je ne suis pas une mère.
Invité- Invité
Re: J’ai eu raison
Tu n'es pas Adjani non plus
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: J’ai eu raison
nan c'est que je ne suis pas d'accord avec la progression :
je préfère la prévoyance à la Poste : stérilet, avortement, Durex orange picots, gel spermicide, théorie de la gousse de vanille, géomancie oginèsque, accident de guidon de vélo, retrait du permis, textualité orale, les ligatures des trompes d'éléphopes, la stérilisation du Mîel, la chastratration des cuvés, la totale absinthinence, les pleins pouvoirs pour le félinisme, la lexicalité banale, oeufnuquisation, bref tous les moyens nécessaires et suffisants pour ne pas avoir à payer une piscine : c'est cher.
je préfère la prévoyance à la Poste : stérilet, avortement, Durex orange picots, gel spermicide, théorie de la gousse de vanille, géomancie oginèsque, accident de guidon de vélo, retrait du permis, textualité orale, les ligatures des trompes d'éléphopes, la stérilisation du Mîel, la chastratration des cuvés, la totale absinthinence, les pleins pouvoirs pour le félinisme, la lexicalité banale, oeufnuquisation, bref tous les moyens nécessaires et suffisants pour ne pas avoir à payer une piscine : c'est cher.
Invité- Invité
Re: J’ai eu raison
merde, encore un qu'a pas rigolépandaworks a écrit:J'ai aimé le rythme du texte, vraiment oppressant.
Re: J’ai eu raison
Étalage de la bâche, gonflage du boudin et remplissage de la piscine autoportante 42h X 130diam.
Je les invite à sortir admirer ma peine.
Ils éclatent de joie et se languissent de leur première baignade.
J'ai un souci de temps ici. A moins qu'elle ne soit minuscule, une piscine ne se remplit pas si vite que ça, puis l'eau est froide, on attend que le soleil de la journée l'ait chauffée avant de pouvoir en profiter la première fois, même si il fait encore chaud le soir. Bref, c'est un détail, mais j'ai trouvé ça rapidement amené.
Sinon, pour le reste, tu arrives à faire passer la tension, la colère, l'agacement, la révolte... tous ces sentiments qui peuvent traverser un parent d'enfant un jour ou l'autre.
Avec cependant une manière de forcer le trait par moments trop présente.
La citation de Gibran me paraît également amenée avec trop de visibilité, pas incongrue mais presque. Comme si il fallait la placer et voilà.
A part ces bémols, j'ai aimé cette progression dans le désarroi. Cette cruauté à l'égard des enfants peut paraître perverse, méchante ou que sais-je, mais elle correspond à mes yeux à ce que l'on peut ressentir, parfois, un peu, beaucoup, dans certaines situations et tout ceci est bien rendu.
Je les invite à sortir admirer ma peine.
Ils éclatent de joie et se languissent de leur première baignade.
J'ai un souci de temps ici. A moins qu'elle ne soit minuscule, une piscine ne se remplit pas si vite que ça, puis l'eau est froide, on attend que le soleil de la journée l'ait chauffée avant de pouvoir en profiter la première fois, même si il fait encore chaud le soir. Bref, c'est un détail, mais j'ai trouvé ça rapidement amené.
Sinon, pour le reste, tu arrives à faire passer la tension, la colère, l'agacement, la révolte... tous ces sentiments qui peuvent traverser un parent d'enfant un jour ou l'autre.
Avec cependant une manière de forcer le trait par moments trop présente.
La citation de Gibran me paraît également amenée avec trop de visibilité, pas incongrue mais presque. Comme si il fallait la placer et voilà.
A part ces bémols, j'ai aimé cette progression dans le désarroi. Cette cruauté à l'égard des enfants peut paraître perverse, méchante ou que sais-je, mais elle correspond à mes yeux à ce que l'on peut ressentir, parfois, un peu, beaucoup, dans certaines situations et tout ceci est bien rendu.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: J’ai eu raison
Maintenant, pour ce qui est de trouver ça marrant (réponse à Mentor)...
Au début, j'avoue avoir eu envie de sourire parce que même si c'était machiavélique, ça correspondait à quelque chose, comment dire... pas familier mais connu de moi, des impressions que je pouvais comprendre et mon sourire s'apparentait plutôt à de la compréhension, voire de la compassion vis-à-vis de la narratrice. Pas un sourire à cause d'un humour dans le texte, non, c'était autre chose.
La fin m'a cependant retirée ce sourire, car je l'ai trouvée moins bonne que le reste du texte, de très bonne qualité.
Au début, j'avoue avoir eu envie de sourire parce que même si c'était machiavélique, ça correspondait à quelque chose, comment dire... pas familier mais connu de moi, des impressions que je pouvais comprendre et mon sourire s'apparentait plutôt à de la compréhension, voire de la compassion vis-à-vis de la narratrice. Pas un sourire à cause d'un humour dans le texte, non, c'était autre chose.
La fin m'a cependant retirée ce sourire, car je l'ai trouvée moins bonne que le reste du texte, de très bonne qualité.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: J’ai eu raison
(donc Mentor, sors tes sous! )
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: J’ai eu raison
Ça au moins c'est une enragée !
Question : coup de rein, ou coup de reins ? À moins qu'elle n'en ait qu'un.
Écriture tranchante.
C'est horrible.
L'espérance d'une fin "surprise", me donne l'envie de lire jusqu'au bout.
Question : coup de rein, ou coup de reins ? À moins qu'elle n'en ait qu'un.
Écriture tranchante.
C'est horrible.
L'espérance d'une fin "surprise", me donne l'envie de lire jusqu'au bout.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: J’ai eu raison
Un uppercut ! c'est ce que j'ai reçu à la lecture de votre texte Mûre !
Je suis allée me coucher, le plexus de travers.
Terrible ! Bien écrit ! Bien construit !
Je suis allée me coucher, le plexus de travers.
Terrible ! Bien écrit ! Bien construit !
Ca fait mal...
Du talent, du propos, rien à redire. Mais Dieu que ça fait mal ! Tout celui qui a mis au monde des enfants juste moins que parfaits sait ce moment de la journée ou Médée trouve grâce aux yeux du plus mièvre. Mais pour autant et à nouveau : comme il est cruel de nous le faire vivre jusqu'au bout...
Re: J’ai eu raison
Excellent! Tant la forme ( suis en grand manque de compétence) que le fond! Le contenu, turlututu:"moi qui aimait tant ...les hommes...le sexe...Terrible dilemne: maman calins, nana catin? Toujours choisir, au plus tôt! Délicat! Beurre et argent du beurre? C'est être ou se reproduire, l'affaire! Toujours corrigeable et en excellence, la preuve!
outretemps- Nombre de messages : 615
Age : 77
Date d'inscription : 19/01/2008
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