EXO OGAWA : Henri
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EXO OGAWA : Henri
Henri aime se promener dans le parc situé au bout de sa rue. De jour comme de nuit. Le parc n'est jamais fermé. La journée, il y croise des mamans avec leurs enfants, des coureurs avec leur baladeur ou des retraités avec leur chien. Des gens à qui il n'adresse pas la parole. Henri se contente de les regarder. Il leur imagine des vies, se raconte des histoires à leur sujet.
Il y a une jeune femme blonde, elle vient courir tous les jours à midi. Une séance d'échauffement, quatre fois le tour de l'étang puis quelques exercices d'assouplissement et elle repart. Il ne l'a jamais vu parler à personne, même pas dans un téléphone portable. Lorsqu'elle passe à proximité d'Henri, l'air embaume un parfum dont il ignore le nom. Quelques notes suaves qui emplissent l'atmosphère. Henri pourrait reconnaître le parfum de cette jeune femme à n'importe quel endroit en ville. Henri a le nez pour les odeurs, l'air est un domaine qu'il a l'impression de maîtriser.
Il a surnommé la jeune femme Isabelle, il se plaît à l'imaginer vivant seule avec deux chats et un poisson rouge dans un appartement à tentures vertes. Pourquoi vertes? Parce que, c'est ainsi, Isabelle se marie bien avec des tentures vertes et une reproduction de Pollock dans le couloir. Un petit ami qui ne vit pas avec elle et une sœur qui lui téléphone toutes les semaines.
Dans le parc, il y a aussi Jacqueline, la mère bavarde, tout le temps en train de chercher après l'un ou l'autre de ses enfants. Celle-là, Henri sait qu'elle s'appelle Jacqueline parce qu'une amie l'a interpellée de la sorte, il y a longtemps. Elle fait désormais partie de l'univers d'Henri, il la rencontre tous les jours, sans que jamais elle ne se retourne sur lui. Lui, il la regarde, assis sur ce banc qui l'accueille depuis tant d'années. Elle a quatre enfants, un landau, les bras chargés de sacs remplis de jus de fruits et une coiffure négligée. Henri aime ça, les cheveux décoiffés, ça donne un air naturel aux gens. Henri aime beaucoup Jacqueline, elle fait ce qu'elle peut avec ses enfants et elle a toujours le sourire aux lèvres. En plus d'un sac en coton avec de grosses fleurs imprimées dessus.
Et puis il y a Hector, avec ses grandes moustaches et son chapeau de chasseur. Hector, c'est le nom du chien qu'il promène, alors Henri pense à cet homme en le nommant aussi Hector. Retraité vu ses cheveux gris, militaire de carrière, a décidé Henri, en voyant son allure rigide et la discipline qu'il fait suivre à son chien. Rien que le nom du chien, ça en impose. Hector... tout un monde. Ce n'est pas comme la petite Yvette, qui vend des boissons dans l'aubette à l'entrée du parc. Son chien s'appelle Juju; Henri n'aime pas beaucoup ça, il est persuadé que le nom que l'on donne à son chien l'influence pour toute la vie. Pourquoi pas, après tout. Henri est également maître dans l'art de la déduction réfléchie.
La réflexion, c'est ce qui préoccupe l'esprit d'Henri aujourd'hui. Il a beau regarder dans la direction ouest du parc, il ne voit pas trace de Juliette. Pourtant, elle vient tous les jours déposer un bouquet de fleurs fraîches sur le monument dédié au maréchal Silencourt. Réglée comme une horloge, elle arrive à 11h50 pour repartir à 12h30. Le temps de rentrer chez elle, c'est l'heure de passer à table devant la télévision et les informations de 13 heures. Henri est persuadé qu'elle est veuve et qu'elle mange dans sa cuisine, sur une table en formica garnie d'une toile cirée devant un petit poste de télé. En couleur la télé.
Tous les jours, elle dépose ses fleurs puis parle à voix basse à la statue du maréchal. Henri est trop loin pour entendre clairement ce qu'elle raconte mais il observe attentivement ce petit manège qui se répète depuis des mois. Elle vient, elle parle, elle part, sans un regard ni un mot pour personne, à part le maréchal.
Intrigué, Henri est allé voir le nom du célébré, ses dates de naissance et de mort. Ça ne colle pas pour que ce soit lui qui ait rendu Juliette veuve. Juliette qui ne s'appelle peut-être pas du tout comme cela, mais le prénom a toujours plu à Henri. Il s'était promis de baptiser sa fille Juliette si il en avait une. Henri n'a jamais eu de fille. Un fils devenu grand, François. Parti vivre en Nouvelle-Zélande. Un autre encore jeune, Eric, que sa femme a emmené avec lui quand elle a quitté Henri pour Marc, un vendeur d'emballages cadeaux pour grands magasins.
Depuis, Henri qui vit tout seul, se promène chaque jour de longues heures dans le parc. Il a le temps, il ne travaille plus. Incapacité physique a dit le médecin. Henri n'a pas insisté pour en savoir plus. C'est ainsi.
La pluie s'invite, les gens désertent le parc en riant et en courant. Henri aimerait rester, seul sous les gouttes, à attendre l'arrivée de Juliette. Il a un parapluie.
L'odeur de l'herbe mouillée émeut Henri. Plus que le parfum d'Isabelle qui vient de croiser son regard, enfin plutôt son nez, il y a quelques instants. La pluie n'effraie pas Isabelle qui continue de courir. Henri décide de rester. Il se fiche de passer pour un original et l'absence de Juliette le rend perplexe.
Il se dirige vers la statue, il y a un bouquet de fleurs posé au pied du monument. Etrange, Henri n'a vu personne. Aurait-il été distrait quelques secondes?
Déçu par sa négligence, il reprend le chemin de sa maison.
Henri revient toujours le soir.
Le soir, il y a les filles, celles qui appellent Henri par son prénom. A force de passer là tous les jours et tous les soirs, ils ont fini par sympathiser. De temps à autre en hiver, Henri leur apporte du café et des biscuits.
Henri n'a jamais pris de plaisir avec aucune de ces filles; ça ne l'empêche pas de ressentir pour chacune d'elles une tendresse particulière. Surtout pour Mireille, qui a toujours l'air ailleurs, le regard perdu dans des souvenirs malheureux.
Mireille qui va souvent s'installer au pied de la statue du maréchal Silencourt, qui lui parle aussi, comme Juliette le fait. Peut-être Mireille est-elle la fille de Juliette. Un jour, Henri lui demandera. Il lui demandera aussi pourquoi sa mère apporte des fleurs au maréchal et ce qu'elle lui confie.
Enfin, peut-être... Parce qu'Henri sait que quand il aura la réponse, rien ne sera plus pareil. Henri aime bien son histoire d'amour entre la statue et Juliette. Ça lui permet d'imaginer des aventures de toutes sortes. Comme pour chacune des filles du soir. C'est la nouvelle famille d'Henri.
Ce soir, Mireille n'est pas là. Après celle de Juliette ce midi, cette absence chagrine Henri.
Il est sans doute arrivé quelque chose à Juliette, Mireille est restée au chevet de sa mère. Henri espère que demain, Juliette ira mieux. Il pourrait lui acheter des fleurs, lui dire qu'il se réjouit de voir sa santé s'être améliorée.
Henri se dit que c'est une bonne idée. Il sait aussi qu'il n'en fera rien. Que jamais il ne parlera à Juliette.
Parce que c'est comme ça, c'est la vie qui décide. Pas Henri. Sauf pour donner des prénoms aux gens et leur inventer des histoires.
Le parc sera toujours là demain. Henri aussi.
Peut-être.
Il y a une jeune femme blonde, elle vient courir tous les jours à midi. Une séance d'échauffement, quatre fois le tour de l'étang puis quelques exercices d'assouplissement et elle repart. Il ne l'a jamais vu parler à personne, même pas dans un téléphone portable. Lorsqu'elle passe à proximité d'Henri, l'air embaume un parfum dont il ignore le nom. Quelques notes suaves qui emplissent l'atmosphère. Henri pourrait reconnaître le parfum de cette jeune femme à n'importe quel endroit en ville. Henri a le nez pour les odeurs, l'air est un domaine qu'il a l'impression de maîtriser.
Il a surnommé la jeune femme Isabelle, il se plaît à l'imaginer vivant seule avec deux chats et un poisson rouge dans un appartement à tentures vertes. Pourquoi vertes? Parce que, c'est ainsi, Isabelle se marie bien avec des tentures vertes et une reproduction de Pollock dans le couloir. Un petit ami qui ne vit pas avec elle et une sœur qui lui téléphone toutes les semaines.
Dans le parc, il y a aussi Jacqueline, la mère bavarde, tout le temps en train de chercher après l'un ou l'autre de ses enfants. Celle-là, Henri sait qu'elle s'appelle Jacqueline parce qu'une amie l'a interpellée de la sorte, il y a longtemps. Elle fait désormais partie de l'univers d'Henri, il la rencontre tous les jours, sans que jamais elle ne se retourne sur lui. Lui, il la regarde, assis sur ce banc qui l'accueille depuis tant d'années. Elle a quatre enfants, un landau, les bras chargés de sacs remplis de jus de fruits et une coiffure négligée. Henri aime ça, les cheveux décoiffés, ça donne un air naturel aux gens. Henri aime beaucoup Jacqueline, elle fait ce qu'elle peut avec ses enfants et elle a toujours le sourire aux lèvres. En plus d'un sac en coton avec de grosses fleurs imprimées dessus.
Et puis il y a Hector, avec ses grandes moustaches et son chapeau de chasseur. Hector, c'est le nom du chien qu'il promène, alors Henri pense à cet homme en le nommant aussi Hector. Retraité vu ses cheveux gris, militaire de carrière, a décidé Henri, en voyant son allure rigide et la discipline qu'il fait suivre à son chien. Rien que le nom du chien, ça en impose. Hector... tout un monde. Ce n'est pas comme la petite Yvette, qui vend des boissons dans l'aubette à l'entrée du parc. Son chien s'appelle Juju; Henri n'aime pas beaucoup ça, il est persuadé que le nom que l'on donne à son chien l'influence pour toute la vie. Pourquoi pas, après tout. Henri est également maître dans l'art de la déduction réfléchie.
La réflexion, c'est ce qui préoccupe l'esprit d'Henri aujourd'hui. Il a beau regarder dans la direction ouest du parc, il ne voit pas trace de Juliette. Pourtant, elle vient tous les jours déposer un bouquet de fleurs fraîches sur le monument dédié au maréchal Silencourt. Réglée comme une horloge, elle arrive à 11h50 pour repartir à 12h30. Le temps de rentrer chez elle, c'est l'heure de passer à table devant la télévision et les informations de 13 heures. Henri est persuadé qu'elle est veuve et qu'elle mange dans sa cuisine, sur une table en formica garnie d'une toile cirée devant un petit poste de télé. En couleur la télé.
Tous les jours, elle dépose ses fleurs puis parle à voix basse à la statue du maréchal. Henri est trop loin pour entendre clairement ce qu'elle raconte mais il observe attentivement ce petit manège qui se répète depuis des mois. Elle vient, elle parle, elle part, sans un regard ni un mot pour personne, à part le maréchal.
Intrigué, Henri est allé voir le nom du célébré, ses dates de naissance et de mort. Ça ne colle pas pour que ce soit lui qui ait rendu Juliette veuve. Juliette qui ne s'appelle peut-être pas du tout comme cela, mais le prénom a toujours plu à Henri. Il s'était promis de baptiser sa fille Juliette si il en avait une. Henri n'a jamais eu de fille. Un fils devenu grand, François. Parti vivre en Nouvelle-Zélande. Un autre encore jeune, Eric, que sa femme a emmené avec lui quand elle a quitté Henri pour Marc, un vendeur d'emballages cadeaux pour grands magasins.
Depuis, Henri qui vit tout seul, se promène chaque jour de longues heures dans le parc. Il a le temps, il ne travaille plus. Incapacité physique a dit le médecin. Henri n'a pas insisté pour en savoir plus. C'est ainsi.
La pluie s'invite, les gens désertent le parc en riant et en courant. Henri aimerait rester, seul sous les gouttes, à attendre l'arrivée de Juliette. Il a un parapluie.
L'odeur de l'herbe mouillée émeut Henri. Plus que le parfum d'Isabelle qui vient de croiser son regard, enfin plutôt son nez, il y a quelques instants. La pluie n'effraie pas Isabelle qui continue de courir. Henri décide de rester. Il se fiche de passer pour un original et l'absence de Juliette le rend perplexe.
Il se dirige vers la statue, il y a un bouquet de fleurs posé au pied du monument. Etrange, Henri n'a vu personne. Aurait-il été distrait quelques secondes?
Déçu par sa négligence, il reprend le chemin de sa maison.
Henri revient toujours le soir.
Le soir, il y a les filles, celles qui appellent Henri par son prénom. A force de passer là tous les jours et tous les soirs, ils ont fini par sympathiser. De temps à autre en hiver, Henri leur apporte du café et des biscuits.
Henri n'a jamais pris de plaisir avec aucune de ces filles; ça ne l'empêche pas de ressentir pour chacune d'elles une tendresse particulière. Surtout pour Mireille, qui a toujours l'air ailleurs, le regard perdu dans des souvenirs malheureux.
Mireille qui va souvent s'installer au pied de la statue du maréchal Silencourt, qui lui parle aussi, comme Juliette le fait. Peut-être Mireille est-elle la fille de Juliette. Un jour, Henri lui demandera. Il lui demandera aussi pourquoi sa mère apporte des fleurs au maréchal et ce qu'elle lui confie.
Enfin, peut-être... Parce qu'Henri sait que quand il aura la réponse, rien ne sera plus pareil. Henri aime bien son histoire d'amour entre la statue et Juliette. Ça lui permet d'imaginer des aventures de toutes sortes. Comme pour chacune des filles du soir. C'est la nouvelle famille d'Henri.
Ce soir, Mireille n'est pas là. Après celle de Juliette ce midi, cette absence chagrine Henri.
Il est sans doute arrivé quelque chose à Juliette, Mireille est restée au chevet de sa mère. Henri espère que demain, Juliette ira mieux. Il pourrait lui acheter des fleurs, lui dire qu'il se réjouit de voir sa santé s'être améliorée.
Henri se dit que c'est une bonne idée. Il sait aussi qu'il n'en fera rien. Que jamais il ne parlera à Juliette.
Parce que c'est comme ça, c'est la vie qui décide. Pas Henri. Sauf pour donner des prénoms aux gens et leur inventer des histoires.
Le parc sera toujours là demain. Henri aussi.
Peut-être.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: EXO OGAWA : Henri
Jolie histoire, Sahkti, très sensible ! J'ai aimé qu'il y ait une absence, une inquiétude, et un lien relâché, inexpliqué, avec la statue... Une belle écriture, qui force peut-être par moments sur le côté "simple", j'ai ressenti là, paradoxalement, un côté un peu artificiel.
Invité- Invité
Re: EXO OGAWA : Henri
Jamais... toujours... tous les jours... toutes les semaines... tout le temps... tous les jours... jamais... depuis tant d'années... toujours... tous les jours... depuis des mois... jamais... chaque jours... jamais... toujours... jamais... Voilà relevés quelques répétitions faciles à éliminer.
J'aime les personnages qui s'invitent dans la tête des passantes et des passants, histoire de découvrir leur vie réelle ou fictive.
Le tableau ainsi dressé est plaisant, discret et bien écrit.
J'aime les personnages qui s'invitent dans la tête des passantes et des passants, histoire de découvrir leur vie réelle ou fictive.
Le tableau ainsi dressé est plaisant, discret et bien écrit.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: EXO OGAWA : Henri
Un tableau touchant ou plutôt une petite toile de ciné intime.
L'atmosphère Ogawa est rendue par ces rencontres qui n'en sont pas vraiment, ces destins qui ne se croisent pas réellement , cette galerie de personnages tous enfermés semble-t-il dans une solitude éternelle, montrés comme une collection de papillons épinglés, et dont l'écrin serait ce parc. Les mystères non résolus, les sensations olfactives...
Réussi.
L'atmosphère Ogawa est rendue par ces rencontres qui n'en sont pas vraiment, ces destins qui ne se croisent pas réellement , cette galerie de personnages tous enfermés semble-t-il dans une solitude éternelle, montrés comme une collection de papillons épinglés, et dont l'écrin serait ce parc. Les mystères non résolus, les sensations olfactives...
Réussi.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: EXO OGAWA : Henri
une écriture blanche qui atteint son but.
le choix des mots, les rythmes courts, les répétitions, sont bien utilisés.
parfois un peu forcés
mais cet exercice de style est un des plus difficile.
tu n'aimes pas les "à la façon de", c'est malgré tout plus proche de l'étranger que de la piscine...
le choix des mots, les rythmes courts, les répétitions, sont bien utilisés.
parfois un peu forcés
mais cet exercice de style est un des plus difficile.
tu n'aimes pas les "à la façon de", c'est malgré tout plus proche de l'étranger que de la piscine...
grieg- Nombre de messages : 6156
Localisation : plus très loin
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: EXO OGAWA : Henri
Un joli bouquets kaléidoscopiques de rencontres solitaires.
Manque peut-être pour être tout à fait dans le style que ces "habitants" du parc communiquent et se racontent et ce dans un style plus éthéré, descriptif mais moins détaillé, qui laisse la porte ouverte aux idées vagabondes.
Manque peut-être pour être tout à fait dans le style que ces "habitants" du parc communiquent et se racontent et ce dans un style plus éthéré, descriptif mais moins détaillé, qui laisse la porte ouverte aux idées vagabondes.
Zou- Nombre de messages : 5470
Age : 62
Localisation : Poupée nageuse n°165, Bergamini, Italie, 1950-1960
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: EXO OGAWA : Henri
Voilà ce que je voulais dire depuis hier, je ne pouvais pas commenter ce texte à chaud parce que quelque chose m'avait gênée et je savais quoi... Donc, voilà, oui Zou a raison, les détails, trop... qui étirent la lecture .. cette valse des prénoms, à la fin je ne voyais plus que ça...
Cela n'empêche pas que ce soit une jolie histoire tendre, bien contée et ô combien plausible.
Cela n'empêche pas que ce soit une jolie histoire tendre, bien contée et ô combien plausible.
Invité- Invité
Re: EXO OGAWA : Henri
Inventer les histoires des autres quand on les croise : c'est bien ce que bon nombre d'entre nous restituons ici. Ce texte pour le rappeler, cette galerie de portraits si riche pour combler le grand vide de ton narrateur. Tu réussis fort bien à le dire et on te suit dans cette promenade, témoin du témoin de la vie des autres.
Il y a quelque chose d'Ogawa dans tout ça, plus dans la distance que tu mets, comme une volonté à ne pas aller plus avant, que dans ce qui se dit, mais l'ambiance est là.
Exercice réussi je trouve.
Il y a quelque chose d'Ogawa dans tout ça, plus dans la distance que tu mets, comme une volonté à ne pas aller plus avant, que dans ce qui se dit, mais l'ambiance est là.
Exercice réussi je trouve.
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 62
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: EXO OGAWA : Henri
Quand on y pense c'est un drôle d'endroit : un parc. Mais ce n'est rien à côté de ce qui se passe dans la tête des gens. Merci de nous avoir fait visiter celle d'Henri. Je ne sais s'il y a du voyeurisme là-dedans mais j'ai beaucoup aimée, j'ai même été fascinée y compris par le style qui colle très bien au récit.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: EXO OGAWA : Henri
Courageuse d'avoir tenté le récit au présent ! Je me suis laissé entrainé par les yeux dans cette valse de galerie-portraits.
Invité- Invité
Re: EXO OGAWA : Henri
J'ai beaucoup aimé Henri, sa façon de regarder les gens et les déductions qu'il fait de ce qu'il voit.
L'idée du nom donné au chien qui influencerait sa vie m'a fait sourire.
Beaucoup de tendresse dans ce texte, simple et touchant.
Merci Sahkti !
L'idée du nom donné au chien qui influencerait sa vie m'a fait sourire.
Beaucoup de tendresse dans ce texte, simple et touchant.
Merci Sahkti !
Re: EXO OGAWA : Henri
Une belle idée d'une grande simplicité ( dans le sens d'une histoire simple et efficace, bien entendu ), beaucoup de délicatesse dans le propos et dans la manière dont tu poses les choses. Un joli récit, pour résumer.
J'aime ce jeu sur l'imagination propre à cette incapacité d'aller vers les autres pour vivre en vrai, alors on laisse vagabonder ses pensées...
Et si le ton est totalement différent, cela n'est pas sans me rappeler cette scène que j'apprécie dans " Les Nuits blanches " de Dostoïevski et dans laquelle le protagoniste évoque sa rencontre avec un vieillard qu'il a l'habitude de voir près de la Fontanka et qu'il est tenté de saluer, un jour, mais qu'il se résout à ne pas faire car il se rappelle " à temps qu'[ils] ne [se] connaiss[ent] pas et [échangent] seulement un regard sympathique. " Un peu comme un souci des convenances. Bref, il y a cette idée et une toute autre atmosphère dans ton texte, mais qui me rappelle cela.
Joli !
J'aime ce jeu sur l'imagination propre à cette incapacité d'aller vers les autres pour vivre en vrai, alors on laisse vagabonder ses pensées...
Et si le ton est totalement différent, cela n'est pas sans me rappeler cette scène que j'apprécie dans " Les Nuits blanches " de Dostoïevski et dans laquelle le protagoniste évoque sa rencontre avec un vieillard qu'il a l'habitude de voir près de la Fontanka et qu'il est tenté de saluer, un jour, mais qu'il se résout à ne pas faire car il se rappelle " à temps qu'[ils] ne [se] connaiss[ent] pas et [échangent] seulement un regard sympathique. " Un peu comme un souci des convenances. Bref, il y a cette idée et une toute autre atmosphère dans ton texte, mais qui me rappelle cela.
Joli !
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 47
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: EXO OGAWA : Henri
J’ai bien aimé cette promenade au parc dans l’imaginaire conventionnel d’Henri dont tu parviens par l’écriture à nous faire voir la substantifique poésie. Puis, je le trouve sympa ce personnage qui se satisfait d’un petit bonheur qui ne mange pas de pain.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: EXO OGAWA : Henri
Je ne connais pas les contraintes de cet exercice et n'ai jamais lu Ogawa (je viens d'apprendre que c'est le nom d'un auteur via google). En tout cas, j'ai adoré ce texte. J'ai eu l'impression d'un personnage qui a décidé de ne plus vivre que par procuration, et qui observe peut-être tous ces gens avec quelques regrets ? Ou du moins une mélancolie.
Et j'ai aussi aimé cette écriture tout en douceur, pareille à ce qu'elle raconte.
Et j'ai aussi aimé cette écriture tout en douceur, pareille à ce qu'elle raconte.
The mec bidon- Nombre de messages : 554
Age : 34
Localisation : Caché
Date d'inscription : 17/05/2009
Re: EXO OGAWA : Henri
Plus nostalgique et mélancolique que border line, la balade est agréable. On est pris de tendresse pour cet homme seul qui aime s’inventer la vie des autres. C’est doux comme une promenade d’automne dans un parc ensoleillé et l’atmosphère m’a paru bien plus chaude que chez Ogawa.
abstract- Nombre de messages : 1127
Age : 55
Date d'inscription : 10/02/2009
Re: EXO OGAWA : Henri
Je découvre ce texte qui me semble réussi, quoique je ne connaisse rien à l'univers d'Ogawa.
Très agréable à lire, bien écrit; je comprends bien la démarche implicite, qui pour ce que j'ai pu comprendre des techniques narratives d'Ogawa, l'évoque bien, sans pour autant réellement y entrer en tant que lecteur, car cette paroi froide, indiscutablement utile pour la sauvegarde des phalanges dans le cadre culinaire, me gêne lorsqu'elle est appliquée à la découverte de personnages.
Très agréable à lire, bien écrit; je comprends bien la démarche implicite, qui pour ce que j'ai pu comprendre des techniques narratives d'Ogawa, l'évoque bien, sans pour autant réellement y entrer en tant que lecteur, car cette paroi froide, indiscutablement utile pour la sauvegarde des phalanges dans le cadre culinaire, me gêne lorsqu'elle est appliquée à la découverte de personnages.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 67
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: EXO OGAWA : Henri
Bravo, Sahkti pour ce texte subtil qui, comme au billard, tire des bandes pour nous faire atteindre un personnage en ricochant sur les autres, dont on n'aperçoit qu'une position, probablement illusoire. Il suffirait d'ue légère impulsion pour que tout change, que tous apparaiessent sous un jour complètement différent, et j'adore cette labilité que tu offres à tes personnages, cet "en devenir"...
Un texte que j'aurais vraiment aimé écrire !
Un texte que j'aurais vraiment aimé écrire !
Invité- Invité
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