Exo du vendredi 15 septembre 2006

Loupbleu a écrit:

Bluewitch a écrit:il n'a pas encore pris mon smiley!! C'est quoi ce binz! :o(

Y prend tous les smileys sans nez, et voilà, c'est tout, c'est comme ça, et c'est bien fait !
Sont pas beaux les smileys sans nez :0)

j'ai toujours milité pour le nez non-esthétique :0))

Sous moi, le Monde, la guerre il y a. Je m’en vais prendre la balle au bon, Inch’ Allah. Me faire du blé, sire. Je m’en fous, dans les mains, j’ai un jouet de l’enfer. Et si ça foire : même pas peur, d’ailler tailler bavette au Seigneur. Sur mon visage, je ferme les volets, je fonce droit devant, sans regarder, sans faire semblant. Fille, file-moi la caisse, que je lui dirai. Peut-être qu’elle sera mignonne, peut-être que je reviendrai la voir après, avec ma caisse. Rutile, belle futile. Peut-être qu’elle se souviendra pas de ma voix, qu’elle sourira, que je l’enverrai au septième ciel, Belle Gigue.
C’est la défonce, défense d’entrer. Je sors mon flingue, ses cliquetis, comme dans les films… mais il n’y a pas la fille, juste une rondeur couleur tomate odeur minestrone. Elle me jette des regards genre pas moi, non, pas moi. Et moi je me dis, pas toi, oh non, pas toi. C’est pas le bon scénar, la caisse est vide, plus de kérosène dans l’avion, le train d’atterrissage veut pas sortir. Je sens que je vais me crasher. Je pense aux yeux de ma mère. A la fille qui aurait dû être là, tagada. A la vie, foutues quilles, je peux plus courir. Je peux plus sortir, j’ai même pas le devant de la scène.
Ils viennent me prendre, sans me surprendre, pour me pendre. Mais ce soir, infâme Hollywood, la star, c’est moi. L’arme de destruction massive. Pas besoin de bombe, pas besoin de choléra. Je bousille le monde entier, d’un coup. Facile, je vous jure. Suffit de fermer les yeux et de dire…

Bonsoir.

1500 tout pile :-)

Lyra will a écrit:
j'ai toujours milité pour le nez non-esthétique :0))

A l'allure où ça va, vais être obligée de faire refaire le mien... :-) :o)

Lyrette: le point de vue du sandwich, fallait y penser! ;o) drôle, rafraîchissant, tu peux encore nous en sortir, de tes salades!

Je rêve ou quoi?? Me semblait avoir vu un texte de Mentor, ici???

15 heures : Azziz Ouahmane fait le point.
Cagoule : ok.
Colt 8 mm : ok
Appeler maman: c’est fait.
Paré.
Inspirer, expirer, inspirer, y aller.
Rien à perdre. Il n’a rien à perdre. Et pour cause. Il n’a rien du tout. Ni argent, ni femme, ni enfant.
Juste Maman.
Tenter le tout pour le tout, viser le gros lot, décrocher le « Minestrone ». Il sait pas trop ce que c'est d’ailleurs le Minestrone. Il n’a jamais su parler Italien. Ni le français en réalité. Enfin pas très bien.
Pas le temps, ni le courage de tailler la bavette. A sa mère, au téléphone, il a juste dit : Bonsoir Maman, n'bghick. Ça veut dire « je t’aime ». Et c’était vrai, il l’aimait sa mère, plus que tout au monde.
Il a fermé les volets et s’en est allé.
N'bghick.
Deus Caritas Est
Inch’ allah.
Il ne savait plus.
Il avait lu Saint-Paul et Mahomet.
Et il ne savait plus.
Oubliant le chemin parcouru je vais droit de l’avant, tendu de tout mon être. (Paul - Ph 3,12-14).
Alors il est allé de l’avant. Droit vers le Minestrone, comme il dit. Avec une majuscule.
Un tour de clé, dernier cliquetis. Oublier le chemin parcouru se tendre vers le destin.
Allah Akhba.

15 heures 10 : Azziz Ouahmane prend la direction de la poste de Limay. Il ne sait pas très bien pourquoi. Ni pour qui. Sait juste qu’il doit le faire. Il n’a rien, n’est rien, juste un jouet entre les mains du destin.
Ni Dieu ni maître dit l’adage. Mais quel Dieu, quel Maître ?
Azziz n’a jamais su. Il s’en fiche à présent. Un colt 8 mm, une cagoule et il y va. Droit de l’avant, tendu de tout son être, vers le Minestrone. Même s’il ne sait pas ce que c’est.
Et :
Inch Allah.

Azziz avait froid, ou du moins il semblait grelotter à se tenir les cotes de ses 2 bras croisés, la tête enfoncée dans les épaules. Pourtant le ciel était limpide et le soleil radieux au dessus du square Alphonse Daudet. Il était assis sur un banc. De l’autre côté de l’allée, une jeune maman, assise également, la main sur la poignée d’un berceau d’où provenait un gazouillis de bébé.
Azziz ne regardait pas la femme. La femme ne le regardait pas. Des promeneurs passaient, indifférents, entre leurs deux bancs. Trois pigeons picoraient sans peur à quelques centimètres des pieds d’Azziz. Il ne les voyait pas. D’un âge incertain la trentaine tout au plus. Une barbe de trois jours, les cheveux ébouriffés, des pommettes saillantes au dessus de joues assez creuses, une chemise froissée, rien de vraiment engageant. Mais des yeux extraordinaires. D’un noir de jais où iris et pupilles ne se différenciaient pas. Un regard d’une fixité effrayante. Une vie intérieure intense semblait habiter l’homme. Sa nervosité extrême le fit bondir de son banc, effrayant quelque peu la jeune femme au landau et provoquant aussitôt l’envol des oiseaux.
Il se mit à arpenter l’allée de terre battue à grandes enjambées, murmurant des paroles incompréhensibles, suscitant les regards de quelques passants qui cessaient de tailler une bavette pour l’observer un instant avec curiosité. La femme observait son manège, soudain intéressée par l’individu et ses va-et-vient. Azziz marchait à pas vifs, regardant le sol, les bras toujours serrés croisés autour de sa taille, comme s’il tentait de se réchauffer.
Un son sortit d’une poche du jean de l’homme. Il réussit à grand peine à en extraire un portable qu’il se colla à l’oreille. S’ensuivit une conversation bizarre où des mots en français se mélangeaient à une autre langue, assez gutturale. La femme crut comprendre qu’il était question d’une fillette, d’argent, de docteur, de loyer, de papiers importants, et d’autre chose encore en rapport avec une situation familiale dramatique.
Lorsque l’homme remit son téléphone en poche, elle ne put s’empêcher de se lever pour lui adresser la parole :
- Excusez-moi, je peux faire quelque chose pour vous aider ? Il vous faut un médicament ? Je vous ai entendu parler d’une petite fille. Vous pouvez me parler vous savez, je travaille au service social de la mairie, si je peux…
- Merci madame, répondit-il dans un français parfait et sans aucun accent. Merci, non, ça ira, ce n’est rien. De toute façon c’est trop tard. Personne ne changera plus rien.
- Ne dites pas ça, il n’est jamais trop tard !
- N’insistez pas, je vous en prie, ma décision est prise, c’est irréversible. Ca passe ou ça casse. Mais personne n’en souffrira. Si je réussis tout ira mieux, si je rate, il n’y aura que moi qui serai puni. Personne d’autre. Puni par les hommes, mais pas par Dieu. Allah Akhbar ! Le monde est mal fait. Bonsoir madame.
- Mais !…
L’homme enfonça ses mains dans ses poches, un cliquetis infime se fit entendre que la femme remarqua mais sans y prêter plus d’attention. Il s’éloignait déjà, marchant d’un pas rapide vers le petit portail du square. Elle le vit traverser la rue Lamartine où les volets commençaient à se fermer les uns après les autres. Il s’engouffra dans le bureau de Poste du XIIème arrondissement qui allait fermer cinq minutes plus tard. Elle pensa qu’il allait peut-être demander si un mandat était enfin arrivé pour lui, de son pays, de sa famille, pour que sa petite fille puisse être soignée et manger à sa faim - du minestrone ? et pourquoi pas ? - avoir des jouets, pour que leur situation soit régularisée, pour que… Elle pensa que… deux coups de feu brisèrent la suite de ses pensées…

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Non, Blue, tu n'as pas rêvé ! ,-)
Mais emporté par mon élan, j'avais oublié TOUS les mots imposés !!!

« Lorsque les policiers du RAID ont pénétré dans les bureaux de la Poste de Limay (Yvelines) et se sont trouvés face à Azziz Ouahmane, jeudi 14 septembre, le braqueur était assis, le Colt 8 mm à la main, et semblait prier. Les hommes de l'unité d'intervention lui ont demandé de lâcher son arme et de lever les mains. Azziz Ouahmane, 24 ans, a préféré en faire usage, tirant à deux reprises dans leur direction, en lançant un bref "Allah Akhbar !" d'adieu. Les policiers ont répliqué. Le braqueur est tombé, a essayé de faire feu à nouveau. Une nouvelle salve lui a été fatale. »

C’est pas croyable ce qu’ils peuvent raconter comme conneries dans les journaux. Où va le monde si on peut même plus faire confiance aux journalistes
J’y étais, je peux tout vous raconter par le menu.
Comme tout les jeudis, c’était minestrone et bavette de bœuf au déjeuner.
Mon mari Alexandro y tient. Au minestrone.
La bavette c’est plutôt mon domaine. J’étais tailleuse ou couturière si vous préférez.
Après le repas, comme à l’habitude, j’ai fait ma petite vaisselle puis je me suis assoupie dans le fauteuil.
Je pouvais me laisser aller puisque j’attendais l’ouverture de la poste à 14 H pour aller toucher notre chèque de pension.
C’est d’ailleurs, le bruit du volet contre le mur de la salle à manger qui m’a réveillée.
Alexandro était déjà au boulot, il réparait le train en bois que Pépino avait à nouveau disloqué.
Pépino, c’est notre petit fils. Il aime les trains, les outils comme son grand’père et plus tard il veut faire bûcheron.
C’est solide d’habitude les jouets en bois mais là c’est peut-être incompatible avec la vocation de Pépino.
Bref, finalement, je ne sais plus si c’est le bruit du volet ou les coups de marteau d’Alexandro qui m’ont réveillée.
Peu importe, je me suis mise en route.
Je suis passée d’abord, c’est sur ma route, chez Jeannot, le libraire pour valider notre Lotto.
Y avait un jeune devant moi. Pas plus de 16 ans, vous jure. Il achetait le Pif Gadget. Pour son petit frère qu’il a dit. Cette semaine y avait un petit revolver avec des billes en plastic. Du coup j’ai pris le même pour Pépino, histoire de le distraire de sa furieuse envie d’abattre toutes les forêts de la terre. Le petit jeune a payé et Jeannot lui a dit « Salut Azziz, remets le bonjour à ton père et rappelle lui notre crapette de demain ! ». J’ai à mon tour réglé mes achats et je suis repartie direction la Poste. Ca soufflait bien dehors et j’ai regretté de ne pas avoir pris un foulard. Je suis sensible des oreilles sans compter que ma permanente vit ses derniers jours.
Quand je suis rentrée dans la poste, c’était déjà le souk. Y avait toute une bande de jeunes blancs becs qui terrorisaient employés et clients. Eux, au moins, devaient pas avoir de problème de permanente en phase terminale. Ils avaient opté pour la coupe chimio, histoire de gagner de la place, plutôt de la peau pour leurs tatouages. Très vite, ils ont repéré le ptit jeune de la librairie qui apparemment m’avait précédée. Ils tournaient autour de lui comme des hyènes autour d’une bête blessée. Ils l’ont fait s’asseoir. Le gamin avait encore le bonnet de son sweet sur la tête. Ils l’humiliaient en le traitant de sale Arabe, en se moquant du Pif gadget. Ils le lui ont arraché des mains, l’ont déchiré, lui ont mis le petit pistolet entre les mains. « Voilà avec quoi vous croyez faire trembler le monde, bande de bronzés, avec ça et vos cassettes de Bucks Laden. Hahaha » Ils ont voulu lui faire manger un sandwich au jambon dans lequel l’un d’entre eux avait déjà mordu. Le gamin était prostré. Ils ont alors jeté des pétards dans tous les coins. De la fumée partout. On n’y voyait plus rien. Puis tout s’est passé très vite. Une bande de forcenés en furie est entrée en hurlant dans tous les sens. Des coups de feu ont été tirés. On s’est tous jetés à terre en retenant notre respiration. Seul Azziz restait imperturbable, assis immobile et drapé de toute la dignité dont il ne s’était jamais départi.
- Papa ?
Là j’ai très nettement reconnu la voix du chef de la bande de morveux.
- Ouais, tu fais chier Kevin, toi et ta bande vous disparaissez et vite !
Après on nous a dit d’évacuer vite fait. On s’est exécutés. Je me suis quand même retournée. Doucement Azziz s’affaissait.
Je vous le dis moi, c’était pas un Colt 8 mm mais le gadget de Pif. Ils peuvent pas se renseigner un peu les journalistes ? Sur ce "Bonsoir" comme ils disent au journal télévisé.

Krys: froide énumération du désespoir. Ca claque, de cliquetis en bruits feutrés, de chagrin en calme détermination. Et c'est poétique malgré tout. Parfois quelques petits accrocs mais bon... la vinasse. ;-)))


Mentor: là, c'est carrément du mélodrame!! Je trouvais déjà le sujet déprimant, mais ton texte lui donne une dimension encore plus pathétique et d'une triste ironie. Peut-être un peu mitigée à cause de ce pathos supplémentaire, mais le texte se tient.

Zou: une réécriture belle et... renversante. Un peu chagrine, un peu décalée, vive et rapide. Une écriture fluide. Ca me plait, cette vision de l'histoire.

Azziz ça fait un moment qu’il sait que rien n’est plus, que tout est perdu. Un moment que sous caboche il cultive le « à quoi bon », le « Le tout est foutu et le monde fout le camp… »
Azziz ce matin s’est acheté un flingue. Pourquoi ? Parce qu’il était là, qu’on lui le proposait, que le cliquetis du barillet collé sous l’oreille lui plaisait, qu’il lui restait 50 euros en poche, pas de quoi payer un loyer, pas d’avantage l’électricité, alors pourquoi pas se déssouder, à ce prix-là, c’est pas si cher payer une vie d’emmerdes …
Azziz sait, pénètre le hall de son immeuble, ignore les réflexions des gamins entassés là par paquet et qui se moquent et friment comme si dans le trou des cités y’avait de l’avenir :
— Èh grand frère, t’en as pas marre de trimer pour rien :
— Èh grand frère : teuteu, schnouf, ce que tu veux, sors toi les doigts du cul locdu !
Dans la boîte aux lettres défoncée : deux lettres, deux mises en demeure, et une troisième de la banque lui indiquant qu’ici s’arrête sa vie, que y’a des limites au découvert, qu’elle ne fera plus face à ceci, cela « Veuillez agréer Monsieur l’expression… »
Bien longtemps qu’on ne l’appelle plus « Monsieur » Azziz, facile à calculer : depuis qu’il est né.
Le poids du flingue dans la fouille de son futal, le poids de la vie, celui des rires renouvelés, aiguisés comme le passé qui jamais ne passe…
Azziz rêvait d’une vie simple, une petite maison, un boulot, un voisin à qui dire bonsoir, fermer ses volets sur une journée de labeur, un peu de tunes en fin de mois, économiser et, pourquoi pas, faire un tour sur bord de mer.
Le mer, Azziz l’a jamais vu.
Pas plus que les mômes qui rigolent et rigolent encore.
S’ils savaient…
Il pourrait les braquer, soulever les fafiots des deals, le teuteu, la chnouf, le reste… Et avec ça se barrer loin. Sans blague, ces mômes-là ont plus dans les fouilles qu’un bureau de poste blindé jusqu’à la gueule.
Azziz sourit, déchire ses lettres, caresse son flingue du bout des doigts : les mômes c’est fait pour se tromper, pour vivre, alors disons plutôt : direction un bureau de poste et finir en beauté. Beauté moche.
— Tout comme la vie grand frère
— Tout comme la vie, il répond. Tout comme la vie, il murmure sur le chemin, et murmure encore dans son sang : « Tout comme la vie… »

Mes trois grandes qualités

Une demi-heure avant ma mort, j’étais toujours vivant. Le RAID ne m’avait pas encore étendu raide sur le carrelage brun beurk du bureau de La Poste de Limay, Yvelines. J’avais 24 printemps, 23 hivers. Il était 18h30 sur l’écran de mon GSM. La grande horloge de La Poste affichait la même heure, ça ma fait plaisir parce que la ponctualité est ma qualité première. Puis, quand on a un rendez-vous aussi important qu’avec Madame Camarde, on se fait un point d’honneur d’être à l’heure. Et le sens de l’honneur, ben justement, c’est ma deuxième qualité.
Une demi-heure avant ma mort, les cinq personnes que j’avais prises en otages étaient mots de trouille. Ils ne savaient pas qu’ils allaient vivre.
Ils tremblaient comme feuilles sous le zef, tellement que j’entendais le cliquetis de leurs dents et peut-être même de leurs os pour les plus maigres. Tandis que je les braquais, leurs yeux braquaient mon flingue.
Au dehors, le mégaphone s’est remis à beugler. J’arrivais plus à me concentrer bordel ! Ils appellent ça un médiateur, ces cons ! et tout ce que ça arrive à faire c’est de me bousiller ma dernière demi-heure de vie. J’ai dit : « Toi là ! »
— Moi ? ont fait cinq voix de chèvres.
— Toi avec barbe, j’ai précisé.
J’avais de la chance y en avait qu’un.
« Va baisser les volets, on s’entend plus penser»
Comme il ne bougeait pas j’ai crié : « Exécution ! » et les cliquetis se son amplifiés. Le barbu a descendu les volets. J’ai dit merci, la politesse est ma troisième qualité. On entendait encore le mégaphone mais le son de la voix était à présent feutré, presque agréable, oui, un peu comme une voix d’aéroport « Bonsoir, Monsieur Azziz Ouahmane, rendez-vous… rendez-vous… ». Rendez-vous, je veux bien, mais où ça la voix le disait pas.
Il était 18h50. Je me suis dit qu’il était temps de tailler une petite bavette avec Allah, histoire qu’il m’ait à la bonne dans pas très longtemps et donc je lui ai rappelé mes trois grande qualités : la politesse, le sens de l’honneur et… Je vous prie de bien vouloir m’excuser, j’offte le minestrone et le jouet parce que faut que je vous quitte : dans trois secondes je ne suis plus de ce monde. La ponctualité est ma première quali…

Ceux que je n'ai pas encore lu, ce sera pour plus tard dans le week-end. Je file, les amis.
Et le mot du jour:
Bonsoir
:-)

Bonne nuit Blue

Je commenterai, c'est promis mais pas avant lundi...

Bluewitch a écrit:Ceux que je n'ai pas encore lu, ce sera pour plus tard dans le week-end. Je file, les amis.
Et le mot du jour:
Bonsoir
:-)

Bonne nuit Blue ! ;-)

Reste qui ?? Loup ?

Ok, alors je commenterai Loup plus tard ;-)

Lyra : ton imagination est sans bornes ! Il fallait le trouver le point de vue du sandwich commandé par le braqueur ! C’est judicieux, c’est plein d’humour et de bons jeux de mots, c’est même très dynamique, ce qui est remarquable pour un monologue. Grand bravo !

Bluewitch : encore un monologue, pas du même genre mais pas mal aussi dans le genre allumé. Le type qui n’a rien à perdre on le sent bien, peur de rien, fanfaron, prêt à tout. Bien mené.

Krystelle : tu restes dans le ton dramatique, même s’il y a des touches d’humour ici et là, sans l’air d’y toucher. Et c’est touchant. J’aime bien ce fils prodigue qui ne reviendra pas.

Zou : Zou, tu as quelque chose contre la gente policière ?? On dirait du Sahkti ! :-)))) Oui, ça me va bien cette mise en scène de dernière minute pour éviter de mettre en cause un fils de flic ! Bien vu. Et puis quoi, y en a peut-être eu des coups tordus comme ça, y a qu’à voir les crs qui sont jugés pour le racket des chauffeurs de taxi ou pour les viols de prostituées ! En pleine actualité ! Pas mal.

Yali : c’est quoi le « teuteu » ?? Purée, Blue me taxe de renforcer encore le côté dramatique de la vraie situation, ben tu es dans le même registre ! Ca craint ! Je ne me voyais pas plaisanter sur ce fait divers, vraiment pas, et je vois que toi non plus. J’aime bien comme tu écris, tes réflexions, ta mise en perspective dans les mots et les pensées de ce pauvre Azziz. Bon traitement.

Kilis : j’adore la pirouette sur les 2 derniers mots imposés ! Trouvaille, pour éviter l’écueil ! J’aime bien aussi ta façon de construire le récit autour de ces 3 « qualités » dérisoires dans un pareil moment. Tu es douée. En tout cas ce soir ! :-)))

Merci MC Yali de cet exo, même si je préfère quand il y a plutôt matière à rigoler ! ;-)
Bonne nuit à toutes et tous et bon week-end

Vous souhaite à tous belle buit et bon week-end et merci Yali pour cet exo super original. D'un abord difficile mais finalement passionnant.

teuteu = schit

Mentooooooooor: la vinasse n'excuse pas tout, tu peux me corriger ça stp, ça me fait mal aux yeux!!!
Il sait pas trop ce que c'est d’ailleurs
Mille merci d'avance et bonne nuit !

et bonne nuit Zou !

Vous lirai à tête reposée ce we et posterai mes impressions.

Bonne nuit tout le mondeû !

Bon je suis vraiment désolé parce que :

1 - Je poste vraiment en retard !
2 - C'est un peu long...
3 - Pire que tout : je suis parti dare-dare dans mon histoire, et j'ai complètement, mais alors complètement oublié la contrainte des mots imposés (la honte !!!). Je me cache.

Voici malgré tout :

* * *


- Alors chef, on le descend le bougnoul ou quoi ?
- Pouillot, on dit pas bougnoul !
- Ben quoi, c'est pas un bougnoul ?

La jeune recrue me fixe, plissant légèrement le front. N'importe qui prendrait ça pour de la provoc ; les années d'expériences m'ont enseigné qu'il y avait moins de racisme que de connerie dans la brigade.

- Homme d'origine maghrébine on dit. Ca fait mieux...
- Compris chef !

Pouillot reste devant moi, il semble hésiter.

- Quoi encore ?
- Ben, je voulais dire, on le bute ou pas alors l'homme d'origine maghrébine ?
- Pouillot, on dit pas "buter"...

Je ne lui laisse pas le temps de répondre, je mets ma main sur son épaule et je lui ordonne :

-Allez, allez, à ton poste, mets-toi en position !...

Ca m'a jamais fait bander d'appuyer sur une gachette. Je l'ai fait. Trois fois au moins, je me suis fait peur, pas parce que j'étais en danger, mais parce qu'en tirant je me suis dit : "Allez, crêve-le, crêve-le, cette petite charogne! ".

La balle que j'ai prise dans la cuisse, c'est autre chose, une balle perdue d'un collègue qui jouait avec son flingue, qui avait oublié la sécurité. On a fait passé pour une blessure lors d'une fusillade. Ca va, c'était superficiel, ça me lance juste un peu quand je fais mon jogging. Ca m'a valu une médaille. C'est peut-être à force de la mater dans le miroir, elle et le bonhomme, que je suis désabusé. L'usure du métier...

Je pensais que ça allait être facile aujourd'hui, presqu'une routine. A notre époque, braquer un bureau de poste relève d'une méconnaissance du terrain très amateure. Si ça marche, le mec se barre au mieux avec deux mille euros ...

Tout à l'heure il a demandé un sandwich. C'est dire le niveau. Y a que dans les films de Belmondo où le preneur d'otage exige du caviar beluga avant de demander un hélico. Là, c'est le genre à exiger un kangoo avec un demi-plein de diesel.


- V'la le Sandwich
me dit Pouillot en me ramenant un jambon-beurre.
- Tu lui as pas ramené un verre de rosé avec ?
- Ben non, quand même pas...
- Allez, ramènez-le, ce sandwich, j'ai gueulé, bouffe-le, je sais pas. Ramène donc plutôt un kebab !

J'explique à Pouillot, que c'est une "personne d'origine maghrébine", qu'il vaut mieux éviter le jambon, pour ne pas heurter. Je sais que ma remarque est à la fois raciste et conne, mais c'est comme ça...

Il n'avait rien précisé, le braqueur d'infortune. Il est peut-être pas musulman, allez savoir... Je pense plutot qu'au fond, il ne croit plus en rien. Comme moi. Braquer un bureau juste en face du poste en face du commissariat, c'est un acte suicidaire.

Et puis ça s'envenime. Je pense qu le kebab est arrivé trop froid. La mec a dû vouloir le faire réchauffer. Ou alors ça traînait trop pour lui. En tous cas, il a foutu le feu, la fumée sort du bâtiment. L'assistant du préfet qui est à côté de moi me fait un signe.

- Faut y aller !
- On fait quoi ?
- Donnez l'ordre à vos hommes, le préfet couvre tout. Tenez, lisez ça. c'est la dêpèche pour la presse.

Il me tend un feuillet, j'ai du malà comprendre, avant que je puisse commencer la lecture, il demande :

- Ca ira comme ça ?
- Vous parlez de quoi ? Qu'est-ce qui ira ?
- La dêpèche pour la presse...
- Sans rire, vous avez déjà écrit la dêpéche ?
- Lisez et dîtes-moi...

Je me penche sur le papier.
Pouillot se pointe devant moi. Il n'ose plus rien dire, mais je sens que son regard m'interroge. Je lève les yeux, lourds. Je lui fais signe de la tête d'y aller. Quoi d'autre ?

Les hommes se mettent en branle. Dans moins d'une minute ça sera les coups de feu. En général, les mecs font ça proprement, c'est leur boulot. Ca n'arrive pas à me rassurer.

Je me retourne vers l'assistant.

- "Allah Akhbar", vous étiez obligés ?
- On a pensé que ça serait plus crédible et puis avec la contexte...
- Quel contexte ?
- Le contexte quoi ... Enfn ... Ca vous dérange ?
Je respire un grand coup. Jesens que ça me tire dans la cuisse. J'ai envie de gueuler. L'assistant sort son Mont-Blanc, grifonne rapidement le papier.
- "un bref "Allah Akhbar !" d'adieu" Voilà, ça sera mieux, non ? C'est pus soft, vous avez raison...
J'ai envie de gueuler. Je n'ai pas le temps de répondre que les coups de feu détonnent.

Merci pour l'exercice et bonne nuit tout le monde !

Merci Yali ;0)

Lyra
Exo express dis-tu ? Cependant ton texte est original, cohérent et plein d’humour. Les jeux de mots dissimulés l’air de rien… une spécialité à la Lyra. Surtout aimé le « j’en avais la mie serrée ».Dis, tu mets quelle huile dans ton roulement habile ?

Blue
J’aime ce genre de monologue délirant. Il est plein de trouvailles comme ce délicieux : « Rutile, belle futile » et bien d’autres. J’aime quand tu te lâches ainsi, Blue.

Krystelle
J’aime comme tu abordes souvent tes récits, cette espèce de distance que tu prends avec le sens commun, cette dérision que tu pousses à fond comme ce Minestrone qui prend soudain une importance magnifique.

Mentor
Rien à dire au niveau de la narration en elle-même. Tu écris facilement et agréablement. Tu as décidé de faire un texte sombre, c’est un choix qui en vaut bien un autre. Seulement, à mon avis : manque un peu d’effet de surprise dans tout ça. Le lecteur aime être pris au dépourvu.Enfin moi, en tout cas.

Zou
Ça te plaisait pas c’t’histoire, alors tu réinventes tout. Why not ? Le récit est alerte et se lit avec plaisir.

Yali
Pour l’écriture. Belle : style yalien pur jus.Et donc, plaisir évident du lecteur. Pour le sujet : la sombritude, tu en remets une couche et je trouve que c’est beaucoup. Je t’aime plus léger.

Loup
Je dirais, un peu « dilué » ce texte, mais avec quelques bons moments.
Bien aimé celui ci : « Tout à l'heure il a demandé un sandwich. C'est dire le niveau. Y a que dans les films de Belmondo où le preneur d'otage exige du caviar beluga avant de demander un hélico. Là, c'est le genre à exiger un kangoo avec un demi-plein de diesel. »


Merci MC Yali.
C’était un exo assez difficile because le contenu du texte de départ. Cependant j’ai trouvé la formule : texte de support + mots imposés simple et intéressante. J’aimerais qu’on l’utilise à nouveau.

Lyra : excellent point de vue :-) des jeux de mots bien trouvés aussi ! Tu as réussi à faire rigolo avec ça, c'est pas rien :-)

Blue : Bel usage de rime interne, prose poétique, tout bon :-) Bravo !

Krys : Je vais être curieux, mais d'où cette idée de citer Saint-Paul ? (joli !). Y a de la classe dans ce texte quand même, (la classe, en italien ils appellent ça du "minestrone", non ? :-)

Mentor : je reprocherais un peu de pathos psychologique, mais ta prose passe de mieux en mieux ! Bien vu !
PS : pfff, pour les mots tu aurais pu continuer à les oublier, je me serais senti moins seul !

Zou : Ahahah :-) les journaux nous mentent, je le crois bien. une atroce tragédie comique, et toujours un ton... Etonant ce mélange et c'est agréable !

Yali : très bien vu, vraiment, et écrit de même, un plaisir en somme.

Kilis : Ca fait bien plaisir de te lire, le décalage qui surprend, le dribble de la contrainte, et toujours : fort comme un coup de boule ! Kilis t'es la Zidane de l'exo-live !

Encore désolé de pas avoir respecté ces contraintes, un peu de déconcentration sans doute, et paf. On fera mieux la prochaine fois !


Merci à tous pour la participation, merci Yali pour cet exercice : pas facile, très intéressant, et je serais partant pour recommencer une prochaine fois !

Lyra : Bien vu le point de vue du sandwich. C’est rigolo et c’était pas gagné vu la thématique de l’exo !

Blue : Un monologue intérieur bien mené. Le ton est juste et touchant, rythmé et poétique.

Mentor : Le traitement du sujet est plutôt classique, presque attendu. Pas de heurt à la lecture (à part une ou deux répétitions) mais pas tellement de surprise non plus.

Zou : L’histoire revisitée par la mamie-ménagère, c’est plutôt rigolo. Le ton est enjoué et plein de peps mais je trouve l’aspect comique quasi burlesque du texte presque trop poussé, ça aurait peut-être gagné en efficacité avec davantage de subtilité.

Yali : Une écriture vraiment habile et maitrisée. Mais le fond du texte est peut-être un peu « too much », quasi trop stéréotypé dans le genre pathos et désabusé.

Kilis : Un texte vraiment bien pensé et bien construit. L’écriture est toujours aussi efficace et subtile.

Loup : Encore une fois j’aime bien le personnage que tu as esquissé parce que sous ses airs de clichés tu y mets beaucoup d’humanité. Pour ce qui est du texte en lui-même, il y a du bon, du très bon et du moins bon, ça manque parfois de fluidité mais ça se lit avec plaisir.

Loupbleu a écrit:
Krys : Je vais être curieux, mais d'où cette idée de citer Saint-Paul ?

Du Tursan certainement parce que sinon, sincèrement je vois pas !

Lyra
Un petit conte sympathique très loin de la réalité, truffé de jeux de mots et donc : agréable à lire.

Blue :
Me fait penser à du slam ton texte, mais du bon slam.

Christelle
Cadence efficace, angle décalé, plaisant à lire, manque un chouia de profondeur.

Mentor
C’est dramatique (le fait divers l’était) ça se lit sans accroc. Une petite réserve sur le traitement : tu privilégies les descriptions, c’est au détriment des émotions.

Zou
Ou comment revisité la réalité (du coup Limay se retrouve en Belgique), c’est bien enlevé, souvent drôle. Je dirais que c’est trop, ou pas assez dans la déconnade.

Kilis
Partir de trois petits détails anodins pour en arriver là, c’est du métier y a pas à dire, et plaisant à lire.

Loup
Vrai qu’il y a du bon, vrai aussi que c’est « dilué ». Le personnage principal me plaît : tout en contradiction comme de juste, comme la vie… Pas facile d’installer ça en peu de signes, adonc, rien que pour ça, je suis séduit.

LYRA: Bien écrit, une fluidité et un style qui te deviennent de plus en plus personnels, mais je n'accroche pas à cause du double-sens sur lequel tu joues. On sent par moment des essais d'humour ou d'ironie mais ce n'est pas assez efficace à mes yeux.

BLUE: Désolée, je suis restée sur le côté, pas seulement à cause des jeux ou des tournures de sens des mots. A cause du rythme aussi, un peu trop haché à mon goût. Pas touchée cette fois, ça arrive.

KRYS: J'aime beaucoup ton texte. Le côté réaliste et documentaire, cette manière aussi de faire vivre les événements de dehors et en même temps dans la tête du gars, c'est bien vu. C'est sec à souhait, direct, brut et rempli de plein de repères émotionnels qui en font sa qualité.

MENTOR: Suis partagée. Plusieurs petits points me dérangent (un peu): tu joues trop la carte du pathos à mes yeux, tu retombes une fois de plus dans le piège de la narration et de la description trop denses, tu en racontes trop et puis je ne sais pas, y a un petit côté artificiel dans le dialogue avec l'employée de mairie qui veut l'aider. Le fond est bon mais au final, je ne suis pas séduite comme je le devrais.

ZOU: de bleu, quel humour noir! J'aime ça! C'est rempli de cynisme et de cruauté humaine ton texte. Sous un ton faussement léger, tu abordes un problème sérieux. Un tout petit reproche: par moments, tu expliques trop, laisse au lecteur le soin d'inventer et d'imaginer, y a pas besoin de tout préciser. Sinon, rien à dire, un bon texte!

YALI: ha ouais... brrrr, ça fait froid dans le dos dis donc. De la noirceur, de la désillusion à souhait, tout ça emballé de manière très humaine et dans un style qui me plaît, bravo! J'aime comme tu humanises ce héros de faits divers.

KILIS: un style un peu différent de ce que je connais de toi et tu le manies plutôt bien, je trouve. Tu arrives à conserver ce recul que tu utilises si bien dans d'autres textes, ce côté "là mais pas là" et en même temps, tu rends le récit palpable et très proche. J'aime bien ça.

LOUP: Mince, je me marre tout haut. Pourtant, c'est pas drôle un tel drame! Malin! ;-) l'homme d'origine maghrébine... ça me fait penser à la femme de mauvaise vie de Yali, tout un poème. il est tout bon ton texte Loup, vraiment!

Pas participé cette fois parce que pas là, mais ça m'a fait plaisir de vous lire!