Adieu
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Adieu
Adieu,
Oui, vois-tu je commence cette lettre par la fin. Précisément parce que je n'aime pas les adieux. L'idée de ne plus jamais te revoir me brise au plus profond de moi-même, pourtant il faut bien se faire une raison. Cela fait trois ans que tu es parti. Trois années au cours desquelles j'ai désespérément attendu un signe de ta part. Une lettre. Un coup de téléphone. Un sms. Mais rien. N'ai-je si peu compté dans ta vie pour que tu m'en rayes aussi aisément? Ton manteau est toujours suspendu dans l'entrée. Je n'arrive toujours pas à dormir à la place qui était la tienne. Je vis comme si tu étais encore avec moi, même si au fond de moi je sais que je me fourvoie. Tu ne reviendras plus. Il n'y a rien de plus difficile que de faire le deuil d'une personne vivante. Je n'ai jamais eu le courage d'enlever tes photos. Chacun de tes sourires me rappelle les joies que nous avons connu ensemble. Tu as tué mon coeur tout en me laissant vivante. J'aurais préféré être morte que de vivre ton absence. C'est comme si l'on m'avait amputée d'un bras ou d'une jambe. Je ressens toujours la douleur du membre fantôme. Te souviens tu du bouquet de roses blanches que tu m'avais offert peu avant ton départ? Je n'ai jamais voulu jeter les pétales mortes. Je les ai toutes gardées et je nourrissait l'idée folle que tu reviendrais lorsqu'elles seraient toutes tombées, tel un compte à rebours. Mais au lieu de cela, ces roses m'envoyaient en pleine figure le tic tac incessant du temps qui passe. Les roses meurent comme le temps. Une rose pour un jour et toi pour toujours. Ces vers que tu te plaisais à me réciter.Ma vue se brouille. L'encre se dilue et pourtant je ne peux m'arrêter d'écrire. Une menotte se pose sur mon pied. Maman. Regarde ton fils comme il est beau. Vois tu comme il te ressemble? Il a eu deux ans le mois dernier et la ressemblance avec toi est de plus en plus frappante. Il ne t'appellera jamais "papa" parce que tu en as décidé autrement. Tu as eu peur tout simplement. Peur de cette vie que tu m'as donnée. Tu ne lui as laissé aucune chance, alors qu'il n'avait rien demandé. Je l'ai mis au monde sans toi, sans personne. Parce que je voulais être seule, vu que tu n'étais plus là. Il a tes yeux. Ton sourire. Il s'énerve comme toi lorsqu'il n'arrive pas à faire quelque chose. Je te vois à travers lui. Heureusement qu'il est là pour m'aider à tenir le coup. Sinon je serais surement morte aujourd'hui. Je crois bien que je l'aime un peu trop. Je l'étouffe. Il est toute ma vie à présent. J'ai tiré un trait sur ma vie de femme, seule ma vie de mère compte désormais. Je voudrais tant que tu le voies, rien qu'une seule fois...Désolée je m'égare. Je ne cherche pas à t'attendrir. Tu as pris ta décision et je la respecte même si elle me fait mal. Aimer c'est vouloir le bonheur de l'autre et si ton bonheur c'est d'être loin de nous je respecte ton choix. Non je ne t'en veux pas. Je t'aime trop pour te détester. Le peu de temps que nous avons passé ensemble ne s'éffacera jamais, telle une image figée dans la course du temps. Je veux que Giovanni sache que l'on était heureux et qu'il n'est pas le fruit d'une erreur mais bien d'un amour véritable.
Voilà j'ai fini. Je vais te laisser à présent. En tous cas je voudrais que tu saches que je t'aime et que je t'aimerai jusqu'à la fin de mes jours.
Maria....et Giovanni.
Oui, vois-tu je commence cette lettre par la fin. Précisément parce que je n'aime pas les adieux. L'idée de ne plus jamais te revoir me brise au plus profond de moi-même, pourtant il faut bien se faire une raison. Cela fait trois ans que tu es parti. Trois années au cours desquelles j'ai désespérément attendu un signe de ta part. Une lettre. Un coup de téléphone. Un sms. Mais rien. N'ai-je si peu compté dans ta vie pour que tu m'en rayes aussi aisément? Ton manteau est toujours suspendu dans l'entrée. Je n'arrive toujours pas à dormir à la place qui était la tienne. Je vis comme si tu étais encore avec moi, même si au fond de moi je sais que je me fourvoie. Tu ne reviendras plus. Il n'y a rien de plus difficile que de faire le deuil d'une personne vivante. Je n'ai jamais eu le courage d'enlever tes photos. Chacun de tes sourires me rappelle les joies que nous avons connu ensemble. Tu as tué mon coeur tout en me laissant vivante. J'aurais préféré être morte que de vivre ton absence. C'est comme si l'on m'avait amputée d'un bras ou d'une jambe. Je ressens toujours la douleur du membre fantôme. Te souviens tu du bouquet de roses blanches que tu m'avais offert peu avant ton départ? Je n'ai jamais voulu jeter les pétales mortes. Je les ai toutes gardées et je nourrissait l'idée folle que tu reviendrais lorsqu'elles seraient toutes tombées, tel un compte à rebours. Mais au lieu de cela, ces roses m'envoyaient en pleine figure le tic tac incessant du temps qui passe. Les roses meurent comme le temps. Une rose pour un jour et toi pour toujours. Ces vers que tu te plaisais à me réciter.Ma vue se brouille. L'encre se dilue et pourtant je ne peux m'arrêter d'écrire. Une menotte se pose sur mon pied. Maman. Regarde ton fils comme il est beau. Vois tu comme il te ressemble? Il a eu deux ans le mois dernier et la ressemblance avec toi est de plus en plus frappante. Il ne t'appellera jamais "papa" parce que tu en as décidé autrement. Tu as eu peur tout simplement. Peur de cette vie que tu m'as donnée. Tu ne lui as laissé aucune chance, alors qu'il n'avait rien demandé. Je l'ai mis au monde sans toi, sans personne. Parce que je voulais être seule, vu que tu n'étais plus là. Il a tes yeux. Ton sourire. Il s'énerve comme toi lorsqu'il n'arrive pas à faire quelque chose. Je te vois à travers lui. Heureusement qu'il est là pour m'aider à tenir le coup. Sinon je serais surement morte aujourd'hui. Je crois bien que je l'aime un peu trop. Je l'étouffe. Il est toute ma vie à présent. J'ai tiré un trait sur ma vie de femme, seule ma vie de mère compte désormais. Je voudrais tant que tu le voies, rien qu'une seule fois...Désolée je m'égare. Je ne cherche pas à t'attendrir. Tu as pris ta décision et je la respecte même si elle me fait mal. Aimer c'est vouloir le bonheur de l'autre et si ton bonheur c'est d'être loin de nous je respecte ton choix. Non je ne t'en veux pas. Je t'aime trop pour te détester. Le peu de temps que nous avons passé ensemble ne s'éffacera jamais, telle une image figée dans la course du temps. Je veux que Giovanni sache que l'on était heureux et qu'il n'est pas le fruit d'une erreur mais bien d'un amour véritable.
Voilà j'ai fini. Je vais te laisser à présent. En tous cas je voudrais que tu saches que je t'aime et que je t'aimerai jusqu'à la fin de mes jours.
Maria....et Giovanni.
Ceridwen- Nombre de messages : 9
Age : 41
Localisation : dans un champ de blé au crépuscule
Date d'inscription : 14/11/2009
Re: Adieu
Vous vous êtes présentée comme gothique, je dois dire que votre texte me paraît aux antipodes de l'esthétique gothique, donne, selon moi, dans le romantisme de midinette, avec la fille séduite, abandonnée et magnanime... Un texte sans grand relief pour moi, plutôt mièvre.
Ne vous laissez pas décourager par cet avis négatif. Bienvenue sur Vos Écrits, à vous lire bientôt !
Quelques remarques de langue :
« Tu as tué mon cœur »
« Te souviens-tu »
« Je n'ai jamais voulu jeter les pétales morts. (et non « mortes », c’est un pétale) Je les ai tous gardés (et non « toutes gardées ») et je nourrissais l'idée folle que tu reviendrais lorsqu'ils seraient tous tombés (et non « toutes tombées) »
« Vois-tu comme il te ressemble »
« Sinon je serais sûrement morte »
« Le peu de temps que nous avons passé ensemble ne s'effacera »
Ne vous laissez pas décourager par cet avis négatif. Bienvenue sur Vos Écrits, à vous lire bientôt !
Quelques remarques de langue :
« Tu as tué mon cœur »
« Te souviens-tu »
« Je n'ai jamais voulu jeter les pétales morts. (et non « mortes », c’est un pétale) Je les ai tous gardés (et non « toutes gardées ») et je nourrissais l'idée folle que tu reviendrais lorsqu'ils seraient tous tombés (et non « toutes tombées) »
« Vois-tu comme il te ressemble »
« Sinon je serais sûrement morte »
« Le peu de temps que nous avons passé ensemble ne s'effacera »
Invité- Invité
Re: Adieu
J'aime bien le style, plutôt élégant, mais je ne vois pas du tout l'intérêt littéraire de ce texte... Mais ça vient peut-être de moi en fait... je bloque sur les lettres d'amour...
Re: Adieu
ne vous inquiétez pas je ne vexe pas :-) c'est un texte que j'avais écrit il y a longtemps et à dire vrai je n'ai pas osé poster mes textes gothiques, peut-être une prochaine fois...
Ceridwen- Nombre de messages : 9
Age : 41
Localisation : dans un champ de blé au crépuscule
Date d'inscription : 14/11/2009
Re: Adieu
Dans celui-ci, tu en es encore au roman ?
je n'ai pas très bien compris votre question, vous voulez savoir si ce texte fait partie d'un roman?
je n'ai pas très bien compris votre question, vous voulez savoir si ce texte fait partie d'un roman?
Ceridwen- Nombre de messages : 9
Age : 41
Localisation : dans un champ de blé au crépuscule
Date d'inscription : 14/11/2009
Re: Adieu
Oh, que ça me déprime ce genre de textes ! Je ne dénigre pas ce qu'il raconte mais je dois avouer une mièvre hyper-sensibilité à ce genre d'écrit, d'autant qu'ils semblent légion sur VE en ce moment ; j'aimerais bien rigoler un peu.
Sur le plan de l'écriture stricte, c'est plutôt bien écrit, neutre. Sur le plan de ce que le texte m'apporte littérairement, je dirais qu'on n'est pas loin de ground zero ; j'ai hâte de lire quelque chose de plus substantiel, qui titille au moins mon imagination, ou, mieux encore, me fasse (sou)rire.
Sur le plan de l'écriture stricte, c'est plutôt bien écrit, neutre. Sur le plan de ce que le texte m'apporte littérairement, je dirais qu'on n'est pas loin de ground zero ; j'ai hâte de lire quelque chose de plus substantiel, qui titille au moins mon imagination, ou, mieux encore, me fasse (sou)rire.
Invité- Invité
Re: Adieu
la semaine prochaine je mettrai un de mes textes gothiques, en espérant que cela vous plaise. En tous cas j'apprécie énormément la franchise de vos commentaires et la pertinence de vos réflexions. Merci pour vos critiques car bonnes ou mauvaises elles m'apportent énormément :-)
Ceridwen- Nombre de messages : 9
Age : 41
Localisation : dans un champ de blé au crépuscule
Date d'inscription : 14/11/2009
Re: Adieu
Grave erreur de faire signer une lettre d'adulte à un autre adulte ...par un enfant...que cette lettre soit fictionnelle ou pas...
A moins qu'il ne s'agisse de révéler la névrose de "l'héroïne" dans une perspective plus intéressante que celle de la simple amoureuse éplorée. Dans ce cas, j'attends la suite, j'attends du lourd.
A moins qu'il ne s'agisse de révéler la névrose de "l'héroïne" dans une perspective plus intéressante que celle de la simple amoureuse éplorée. Dans ce cas, j'attends la suite, j'attends du lourd.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Adieu
J'aurais besoin de vous poser une question avant de donner mon avis sur ce texte : Vous qui êtes gothique, avez-vous essayé de vous moquer, à travers votre narratrice, des femmes qui réagissent de manière "compréhensive" à un abandon lâche et odieux ?
Parce que de prime abord, je me représente plutôt une gothique comme une femme qui aurait plutôt tendance, après s'être fait briser le cœur, à éventrer son mec, lui arracher les tripes, et s'en faire une écharpe bien chaude qui lui permettra de se retrouver entourée d'un peu de chaleur humaine...
Mince j'suis carrément gore là...
Parce que de prime abord, je me représente plutôt une gothique comme une femme qui aurait plutôt tendance, après s'être fait briser le cœur, à éventrer son mec, lui arracher les tripes, et s'en faire une écharpe bien chaude qui lui permettra de se retrouver entourée d'un peu de chaleur humaine...
Mince j'suis carrément gore là...
boc21fr- Nombre de messages : 4770
Age : 54
Localisation : Grugeons, ville de culture...de vin rouge et de moutarde
Date d'inscription : 03/01/2008
Re: Adieu
Non, c'était juste une petite joke ! Avant le style gothique, il y avait le style roman. Mais ta lettre ne ressemble en rien à une cathédrale.
Invité- Invité
Re: Adieu
Alors pour répondre à votre question, les gothiques sommes des personnes plutot romantiques et lors d'une séparation nous souffrons comme n'importe qui. Votre vision du gothique est erronée si je puis me permettre, car les gens nous représentent à tord comme des êtres sanguinaires et sans coeur. Nous ne pleurons pas toute la journée en fantasmant sur la mort vous savez :-) Ceux qui font cela ne sont pas des vrais gothiques, juste des ados en crise. Ce texte n'est pas parodique mais il n'est pas à prendre au premier degré non plus.
Ceridwen- Nombre de messages : 9
Age : 41
Localisation : dans un champ de blé au crépuscule
Date d'inscription : 14/11/2009
Re: Adieu
Je plaisantais Ceridwen, un art dans lequel il me reste à peu près tout à apprendre, désolé...
Donc pour en revenir à votre texte, le lecteur ne peut s'empêcher de considérer l'aspect fort singulier d'une femme aimant celui qui l'a trahi après trois années d'abandon.
Il en vient inévitablement à penser, et là réside sans doutes l'aspect romantique et gothique de cet attachement que tu décris, que la colère et la rage auraient été une manière lumineuse de se séparer d'un lâche.
En tout cas, plus qu'une rupture tranquille et encore aimante, compréhensive, qui ne permet pas de passer définitivement à une autre vie, une autre relation...
Enrichir votre texte d'une coloration romantique, de ce lent déclin et de cette tristesse vers laquelle s'achemine la narratrice vous permettrait de vous sortir de l'ornière dans laquelle il se trouve, ouvrant une voie royale vers le gothique.
Donc pour en revenir à votre texte, le lecteur ne peut s'empêcher de considérer l'aspect fort singulier d'une femme aimant celui qui l'a trahi après trois années d'abandon.
Il en vient inévitablement à penser, et là réside sans doutes l'aspect romantique et gothique de cet attachement que tu décris, que la colère et la rage auraient été une manière lumineuse de se séparer d'un lâche.
En tout cas, plus qu'une rupture tranquille et encore aimante, compréhensive, qui ne permet pas de passer définitivement à une autre vie, une autre relation...
Enrichir votre texte d'une coloration romantique, de ce lent déclin et de cette tristesse vers laquelle s'achemine la narratrice vous permettrait de vous sortir de l'ornière dans laquelle il se trouve, ouvrant une voie royale vers le gothique.
boc21fr- Nombre de messages : 4770
Age : 54
Localisation : Grugeons, ville de culture...de vin rouge et de moutarde
Date d'inscription : 03/01/2008
Re: Adieu
ça n'est rien :-) mais vous savez la plupart des gens pensent vraiment que les gothiques sommes comme vous l'avez décrit :-)
Je vous remercie pour vos précieux conseils et vais essayer d'améliorer mon texte en tenant compte de ce que vous m'avez suggéré :-)
< Même remarque qu'à mademoiselle Louise : il n'est pas d'usage de répondre systématiquement à chaque commentaire ici, mais plutôt là : https://vosecrits.1fr1.net/forum-vos-ecrits-prose-f1/reponses-aux-commentaires-prose-t5329-360.htm de manière à aviter de faire remonter soi-même son texte en haut de page au détriment de ceux des autres.
Merci de votre compréhension.
La Modération. >
.
Je vous remercie pour vos précieux conseils et vais essayer d'améliorer mon texte en tenant compte de ce que vous m'avez suggéré :-)
< Même remarque qu'à mademoiselle Louise : il n'est pas d'usage de répondre systématiquement à chaque commentaire ici, mais plutôt là : https://vosecrits.1fr1.net/forum-vos-ecrits-prose-f1/reponses-aux-commentaires-prose-t5329-360.htm de manière à aviter de faire remonter soi-même son texte en haut de page au détriment de ceux des autres.
Merci de votre compréhension.
La Modération. >
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Ceridwen- Nombre de messages : 9
Age : 41
Localisation : dans un champ de blé au crépuscule
Date d'inscription : 14/11/2009
Re: Adieu
Gothique, romantique... je m'en fiche un peu de ça après tout. Ce qui compte, c'est de savoir si ce texte me parle ou non et là, désolée de le dire, mais il ne me parle en rien. Entre apitoiement sur soi et déresponsabilisation du personnage, je me suis fermement ennuyée. J'ai trouvé que c'était lisse et convenu, on peut deviner ce qui va être dit ou se passer, bref, trop lisse pour moi.
Pas simple d'écrire les histoires d'amours déchirées, car on a souvent tendance à tourner en rond, à parler de soi ou à dire que c'est la faute de l'autre (voire à pas de chance, pas plus original).
J'attends donc autre chose pour me faire un meilleur jugement.
Pas simple d'écrire les histoires d'amours déchirées, car on a souvent tendance à tourner en rond, à parler de soi ou à dire que c'est la faute de l'autre (voire à pas de chance, pas plus original).
J'attends donc autre chose pour me faire un meilleur jugement.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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