Aucune idée pour un titre !

Bon allez, je poste sinon je vais me prendre la tête pendant des jours et des jours et ça va finir à la poubelle !


Je suis sûr que des extraterrestres ont kidnappé mon papa.
Maman est toute tourneboulée ; elle fume cigarette sur cigarette et elle a dit que jamais plus on le reverra. Je sais bien que c'est faux parce que les adultes ils disent jamais la vérité ; alors j'ai jeté mon Porcinet par terre et il s'est cassé en mille morceaux et puis j'ai ramassé tous les sous qu'il y avait dedans et je les ai cachées sous mon lit pour que personne ne les trouve !

Ils vont certainement demander une rançon, comme dans le western avec les cowboys et les indiens que j'avais regardé avec papi Maurice ; je veux être sûr d'avoir l'argent pour les payer et qu'ils me rendent mon papa...

La dernière fois que je l'ai vu, c'était à l'hôpital, des messieurs et des dames avec des chapeaux sur la tête et des masques sur la bouche l'emmenaient dans un lit roulant ; c'est juste après qu'il a disparu... dans le mode opératoire que je crois qu'ils appellent ça...
Mon copain Manu il dit que les gens qui vont à l'hôpital c'est parce qu'ils sont mal en point et qu'ils ont besoin d'aller se reposer là-bas ; c'est vrai qu'il avait l'air fatigué mon papa ; il avait beaucoup maigri ces derniers temps et il arrêtait pas de tousser sans arrêt...

Je ne sais pas grand chose de plus, personne n'a l'air de vouloir me parler de cet enlèvement, mais hier, j'ai entendu tonton Léon et tata Suzie qui parlaient de lui ; ils disaient que c'était la tribu des metastabidules qui l'avait emmené et qu'ils étaient trop nombreux et qu'il n'avait rien pu faire contre eux ; ça m'étonne vraiment car même quand il est un un tout petit peu fatigué, mon papa c'est l'homme le plus fort du monde, je pense qu'ils devaient être des millions pour réussir à le kidnapper sans qu'il puisse résister...

J'ai raconté cette histoire à Manu et il m'a tout de suite cru ; lui c'est sa sœur qui s'est fait enlever par des extraterrestres l'année dernière, sauf que c'était pas la même tribu. D'après ses parents, les responsables c'est ceux qui causent ; enfin, Manu il dit leucose, mais j'imagine qu'il a mal compris, ça veut rien dire leucose !
Il s'en veut énormément ; il m'a expliqué que quand les gens qu'on aime sont à l'hôpital, il ne faut jamais les quitter des yeux parce que sinon c'est à ce moment que les extraterrestres enlèvent les gens. Il dit que c'est de sa faute, que s'il avait mieux surveillé Chloé, c'est le nom de sa petite sœur à Manu, jamais ça ne serait arrivé...

Juste après cet enlèvement, je suis allé à l'église pour la première fois de ma vie.
Il y avait plein de gens de ma famille qui regardaient un Monsieur remuer ses bras dans tous les sens en faisant de drôles de discours ; parfois il se mettait à chanter et tout le monde chantait avec lui. Il n'avait pas l'air de savoir ce qu'il voulait parce que des fois il disait qu'on devait se lever, d'autres qu'on pouvait s'asseoir, j'ai pas compris à quoi il jouait, mais personne riait...

À la fin, tous ceux qui étaient dans l'église se sont mis à jeter de l'eau sur une boîte qui était là depuis le début ; ça en faisant pleurer certains, mais c'est maman qui avait l'air le plus triste ; je me suis dit qu'ils voulaient peut-être faire pousser un arbre dans la boîte et que c'était pour ça qu'ils l'arrosaient, que comme ça on pourrait monter jusqu'au ciel où vivent les extraterrestres et que si on leur demandait gentiment, ils voudraient bien me rendre mon papa...

Après, ont est allés mettre la boîte dans un trou et le Monsieur qui n'arrêtait pas de parler à l'église a encore dit des tas de trucs pour convaincre les extraterrestres de ne pas faire trop longtemps les idiots ; je ne sais pas si ça va marcher, mais je me suis aperçu que plus il racontait des trucs et plus les gens pleuraient encore plus ; alors j'ai pas compris pourquoi, mais moi aussi je me suis mis à pleurer...

Ça fait maintenant plusieurs mois que j'attends et les extraterrestres n'ont toujours pas demandé de rançon, alors j'ai pensé à une autre idée ; je suis encore qu'un petit enfant, mais maintenant, je sais ce que je veux faire quand je serai grand ; je veux être spationaute pour aller dans l'espace. J'ai déjà commencé à me fabriquer un grand vaisseau dans le jardin. Maman dit que les études de spationaute sont très longues et très compliquées, mais moi je sais que je vais y arriver, peu importe le temps que ça prendra, un jour j'irai dans l'espace et j'irai faire la guerre aux extraterrestres. À force que je les batte tous à plate couture , ils seront bien obligés de me dire où c'est qu'ils ont caché mon papa et je le ramènerai avec moi... et puis je ramènerai aussi Chloé, comme ça, mon copain Manu ne sera plus triste de ne pas l'avoir assez bien surveillée...

il m'a expliqué que quand les gens qu'on aime sont à l'hôpital, il ne faut jamais les quitter des yeux parce que sinon c'est à ce moment que les extraterrestres enlèvent les gens.

Pfff, c'est ça de ne pas assez bien se relire et se relire encore, je voulais dire : il m'a expliqué que quand les gens qu'on aime sont à l'hôpital... c'est à ce moment que les extraterrestres les enlèvent (et non la répétition des gens !!!)

Pour me faire pardonner mon absence, je me suis permis de lire ton texte...
Ma foi il ne me semble pas t'avoir lu depuis l'histoire qui se déroulait au paradis !

Celui là est vraiment triste pour le coup !
Son point fort réside dans le ton qui est vraiment enfantin.
Sa faiblesse est toutefois d'évoquer une histoire malheureusement maintes fois lue et parfois vécue.
L'absence de suspense empêche que nous soyons surpris par nos émotions,
car le lecteur comprends extrêmement vite où tu veux le mener ...
Mon conseil consisterait à bouleverser l'ordre de la narration :
Dépeints nous un enfant un peu mélancolique amoureux des étoiles, qui rêve comme tant d'autres de devenir astronaute.
ensuite le quotidien d'où le père est absent (mais le lecteur se raccrochera au plus probable : le père a planté sa femme et son fils et s'est tiré...).
ensuite l'église (l'enterrement de quelqu'un...mais qui ?)

et l'hôpital (là oui le lecteur comprendra).
Bon je suis un peu confus mais je voulais te donner une idée de comment torturer un lecteur pour lui faire éprouver quelque chose

Reste comme je te le disais le ton de l'histoire, enfantin, parfaitement adapté.
Ce qui fait que le texte, à mes yeux, n'est surtout pas à jeter mais à réaménager comme tu l'entendras.
Un bon boulot Peter, il ne manque franchement pas grand chose à ce texte à mes yeux...

Quel impatient ce Peter Pan !
Mon papa chez les extraterrestres, ça t'irait ?

il me semble que tu as voulu "first and foremost" rendre compte du monde d'un enfant qui ne comprend pas ce qui se passe. Qui sent que des choses graves lui échappent, et s'exprime en conséquence.
En ce sens, le texte est réussi.
Après, on peut faire le procès du manque d'originalité du thème,... oui mais le gamin s'en moque de l'origininalité, c'est son histoire, elle est douloureuse, il ne le saisit pas parfaitement les tenants et aboutissants du truc, il essaie de comprendre, à sa façon. Quant au lecteur, il ne peut qu'avoir de l'empathie pour cet enfant.
Maitnenant, après réflexion, j'aime bien l'idée de commencer par le spationaute... un rêve que nourrit l'absence du père.

Je suis assez d'accord avec boc21fr : le fait, pour moi, d'avoir compris tout de suite de quoi il est question a gêné la lecture. Sur le fond, j'ai trouvé le ton équilibré. Je n'en dirai pas plus, parce que ce n'est pas trop mon truc, la narration enfantine qu'il est trop mignon ce petit oh quelle tragédie. Dans le genre, je crois que le texte est réussi.

Mes remarques :
« tous les sous qu'il y avait dedans et je les ai cachés (et non « cachées », ce sont les sous qu’il a cachés) sous mon lit »
« ça en faisait pleurer certains »
« Après, on (et non « ont ») est allés mettre la boîte »

J'ai beaucoup, beaucoup aimé. Le fait qu'on comprenne de quoi il s'agit alors que l'enfant n'a pas compris, c'est justement, à mon sens, tout ce qui provoque l'émotion. Il ne faut surtout rien changer.
La preuve, j'ai senti les larmes venir et pour me faire pleurer, moi, il faut se lever de bonne heure.

Comme titre je mettrais : "Ils ont kidnappé mon papa" ou un truc du même genre.

Peter, tu mets le monde à l'envers !
Tu fais pleurer Plotine qui est de marbre comme chacun sait, et moi, petit coeur tendre, pas une larme : c'est pas normal !
J'en conclus que Boc a raison. Et aussi que je me cuirasse quand je vois arriver un tireur de larmes ! Ou alors il faut qu'il vise juste là... ( ben ! T'imagines que je vais te dire où ?
...à toi à la rigueur, mais on nous écoute...

Je propose : « Mon Père, ce Salaud ».

Plus sérieusement, le niveau de langue est un poil au-dessus du niveau d’appréhension de la réalité. Plus détaché encore, moins direct dans le propos, aurait peut-être paru plus proche de l’univers du môme abandonné. S’il se raconte des histoires, il devrait sans doute, au fil d’un récit de cette longueur, s’égarer en route, racontant toute autre chose dans la même veine onirique.
Enfin, je dis ça, je dis rien : c’est touchant et c’est déjà beaucoup.

Jolie planque que les réflexions d'enfant au seuil du monde, elle permet de tâter du silence éternel.
Même si l'entrée dans le texte est facilitée par le ton employé, elle n'ôte en rien le geste de son auteur.
Maintenant pour ce qu'il en est des " extraterrestres " on pourrait supposer qu'ils reviendront rendre le père perdu.
Comme titre possible ? : " Mon père cette étoile filante ".

Tiens, j'ai un titre à te proposer, Peter : "elle est où, la planète des papas ? " qui correspondrait assez au ton du texte, je crois
Et après relecture, je me dis qu'il y a de bonnes trouvailles (" leucose, ça veut rien dire"par exemple) mais que tu devrais supprimer le coup du curé qui ne sait pas ce qu'il veut, vraiment trop rabâché et qui plombe le texte.

Pas toujours simple de manier le langage enfantin, car grand est le risque de gâgâtiser en voulant faire comme ci. Je trouve qu'on sent cette hésitation dans le texte, cette volonté de faire comme si sans pour autant y arriver de manière égale tout au long du texte. Ce qui ne rend pas ce dernier mauvais mais lui donne de ci de là des airs déséquilibrés. Un déséquilibre accentué par le thème, déjà abordé (ce qui n'est certes pas interdit) et dont on voit venir l'issue.

Moi je mettrai comme titre :
"Je hais les extraterrestres"