Vues
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Vues
Je suis dans un désert bleu,
D'azote,
Et les bus sont siamois de trop vouloir se coller.
Ils avancent côte à côte puis roulent sur les pieds du vieillard assis,
Lui qui vendait du chewing-gum au prix de sa retraite.
Mes méharées sont purement citadines,
Mon ombre est mon chameau.
Je lui transpire dessus pour l'hydrater
Lui donne un gros bout de tostada.
Bien salis nous repartons!
De l'endurance pour les prochains jours
Sans subsistance ni lagunes.
Calle Diego de Montemayor
Son bout ressemble à une petite Europe,
Une rue de Vienne nostalgique de son empire.
Et cette arche qui clôture,
Et ces immondices qui passent:
Il faudra bien qu'un jour s'effondre cette culture
(Charra) comme s'est éteinte celle de la marche,
Dans ces rues sans piétons où les hommes,
Lutins malmenés par leur obésité,
Me semblent Sagittaires,
Une carrosserie en guise de cheval.
D'azote,
Et les bus sont siamois de trop vouloir se coller.
Ils avancent côte à côte puis roulent sur les pieds du vieillard assis,
Lui qui vendait du chewing-gum au prix de sa retraite.
Mes méharées sont purement citadines,
Mon ombre est mon chameau.
Je lui transpire dessus pour l'hydrater
Lui donne un gros bout de tostada.
Bien salis nous repartons!
De l'endurance pour les prochains jours
Sans subsistance ni lagunes.
Calle Diego de Montemayor
Son bout ressemble à une petite Europe,
Une rue de Vienne nostalgique de son empire.
Et cette arche qui clôture,
Et ces immondices qui passent:
Il faudra bien qu'un jour s'effondre cette culture
(Charra) comme s'est éteinte celle de la marche,
Dans ces rues sans piétons où les hommes,
Lutins malmenés par leur obésité,
Me semblent Sagittaires,
Une carrosserie en guise de cheval.
Re: Vues
Je me suis égarée sur de multiples pistes en lisant ton poème.
Le début m'a invitée sur les traces d'une citadinerie qui voudrait imposer ses règles en milieu conquis et pourtant hostile et puis, progressivement, je m'aventure sur d'autres chemins qui me mènent vers une résignation, voire une capitulation. Pas forcément une victoire des premiers cités, non. Peut-être un abandon de valeurs et un déclin inexorable dû à soi-même, à une extinction de civilisation.
Entre les deux opèrent des événements dont je me réserve le choix et ça ouvre grand (s ?) de multiples sentiers.
J'aime vraiment cette manière d'inviter le lecteur !
Le début m'a invitée sur les traces d'une citadinerie qui voudrait imposer ses règles en milieu conquis et pourtant hostile et puis, progressivement, je m'aventure sur d'autres chemins qui me mènent vers une résignation, voire une capitulation. Pas forcément une victoire des premiers cités, non. Peut-être un abandon de valeurs et un déclin inexorable dû à soi-même, à une extinction de civilisation.
Entre les deux opèrent des événements dont je me réserve le choix et ça ouvre grand (s ?) de multiples sentiers.
J'aime vraiment cette manière d'inviter le lecteur !
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Vues
Touchée par cette vue tristounette et désabusée de notre civilisation.
"Et les bus sont siamois de trop vouloir se coller."
"Lutins malmenés par leur obésité,"
"Une carrosserie en guise de cheval."
La description est énoncée comme vue par un être totalement extérieur à cette vie et pourtant, l'auteur dit "je". J'aime ce recul.
"Et les bus sont siamois de trop vouloir se coller."
"Lutins malmenés par leur obésité,"
"Une carrosserie en guise de cheval."
La description est énoncée comme vue par un être totalement extérieur à cette vie et pourtant, l'auteur dit "je". J'aime ce recul.
Invité- Invité
Re: Vues
Un regard, une ambiance sacrément bien plantés en quelques phrases. Très évocateur, très riche.
demi-lune- Nombre de messages : 795
Age : 64
Localisation : Tarn
Date d'inscription : 07/11/2009
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