Un conte de Noël
+6
Rebecca
mentor
CROISIC
Gobu
outretemps
Plotine
10 participants
Page 1 sur 1
Un conte de Noël
3ème et dernier essai.
Profitant du fait que la modération est très certainement occupée à faire ses courses de Noël, je bafoue allègrement le règlement et je propose un 3ème conte de Noël et, le plus grave, le 2ème dans la même semaine !
Vous avez trouvé le premier par trop cucul-la-praline, le deuxième trop cynique, voici le troisième, empreint de poésie et de délicatesse.
Bonnes fêtes de fin d'année à tous et peut-être à bientôt.
Nous étions le 24 décembre au soir et Aurore, surnommée "Horreur" à l'école le peu de temps où elle y était allée, était sur le point d'accoucher. C'était d'autant plus étrange que la veille elle ne savait même pas qu'elle était enceinte. Mais sa mère non plus ne s'était pas toujours rendu compte qu'elle l'était, lors de ses dix grossesses, et ça n'étonnait personne dans la famille.
Tout le monde se demandait ce qu'il fallait faire et Jeannot, le seul à avoir un QI qui excédait les 70 se décida à appeler le SAMU.
Au bout de vingt bonnes minutes, quelqu'un décrocha à l'autre bout. Jeannot essaya d'expliquer la situation mais il partit dans une sombre histoire sur la vertu de sa soeur qui était enceinte alors qu'elle n'avait fait l'amour avec personne et à l'autre bout son interlocuteur avait l'air de ne rien comprendre. Il faut dire aussi qu'il était gêné par des chansons que des gens entonnaient à pleins poumons derrière lui dans lesquelles il était question de "digue du cul". Finalement il s'énerva devant les explications embrouillées de Jeannot et s'écria "accouche". Sur ce, ce dernier, rassuré, raccrocha et dit à a soeur : "Le docteur a dit qu'il fallait que tu accouches".
Elle ne se fit pas prier et mit au monde une chose assez bizarre qu'on mit dans un coin en attendant de savoir qu'en faire.
Pendant ce temps la neige tombait en flocons serrés et il y avait bien maintenant une dizaine de centimètres sans compter qu'il gelait. C'était plus qu'embêtant car les parents n'avaient pas eu le temps de s'occuper des cadeaux de Noël et qu'ils comptaient aller, au dernier moment, faire le plein dans une association caritative, laquelle récoltait les invendus des grandes surfaces.
C'est là qu'à coup sûr vous pouviez trouver le sapin sans aiguilles et la guirlande qui met le feu en moins de cinq minutes, la voiture à pédales sans pédales, de même que le nounours qui fout une allergie si monumentale qu'à l'heure actuelle, personne, même à l'Hôpital Saint-Louis n'a trouvé comment la guérir.
Mais le plus embêtant c'est qu'ils comptaient se ravitailler aussi en douceurs pour le réveillon avec du vrai foie gras de l'année dernière, du délicieux champagne "Humm" qui avait si bien nettoyé les intestins de la famille l'an passé, et des poulardes farcies à quatre pattes, échappées d'un élevage expérimental, ce qui les arrangeait bien, vu qu'avec trois de ces volatiles, ils bénéficiaient chacun d'une cuisse.
Donc tout ceci était fort compromis tant et si bien qu'ils commencèrent à loucher sur le petit dernier d'Aurore qui, heureusement pour lui, était cependant trop malingre. Il faut dire qu'il était si petit qu'on l'avait mis dans une boîte à chaussures garnie de coton et placé tout près de la cuisinière pour qu'il se réchauffe un peu comme on l'a toujours fait à la campagne depuis des temps immémoriaux avant qu'on n'invente la couveuse.
Il n'avait d'ailleurs pas l'air de se réchauffer très vite et Jeannot, plein d'altruisme ce soir-là et surtout bien décidé à exploiter toutes les possibilités du portable qu'il avait volé, se décida à appeler le médecin de garde.
Celui-ci, catholique, ne put faire autrement qu'accepter de passer voir l'enfant né miraculeusement dans cette humble demeure, ce qui ne l'empêcha pas de s'écrier, devant la boîte à chaussures : "Mais vous ne m'avez quand même pas dérangé pour ça ?".
Il est vrai que ça avait une drôle d'allure. Mais c'est surtout quand il devint phosphorescent qu'il fouta les jetons à tout le monde. En plus il se mit à grossir et deux antennes lui poussèrent sur la tête et tout cela en pas plus de trois secondes ! Mais le plus étonnant fut quand il se jeta sur le petit dernier pour happer sa morve goulûment ! De toute évidence, il avait faim.
La famille, qui avait bon coeur dans le fond, se mit à se moucher de concert et le nouveau-né fut bientôt rassasié. Le médecin s'enfuit non sans vomir avant de remonter dans sa voiture et aussi après, sur le volant, ce qui est plus gênant.
Alors qu'il tentait de retrouver son chemin dans le capharnaüm qui tenait lieu d'environnement à cette famille de cas sociaux célèbre dans la région, il aperçut un curieux engin qui se posait près de leur taudis.
Eh bon, là vous avez perdu, il ne s'agissait pas du Père Noël et de ses rennes dévoués mais d'une espèce de cigare volant.
Il en sortit alors trois personnages couverts de scaphandres d'or, de platine et d'argent, ou alors c'était bien imité, qui s'approchèrent de l'humble maisonnée et y pénétrèrent non avoir démoli la porte avec leur faisceau laser.
"Aurore, déclarèrent-ils dans une langue inconnue, tu as été choisie pour mettre au monde, le sauveur de votre planète que nous vous avons envoyé parce qu'elle en a bien besoin. Si toi et ta famille en prenez soin, dans trente trois jours exactement, votre planète sera un véritable paradis pour tous". Puis ils se retirèrent.
Le nouveau-né, qui avait considérablement grandi entre temps, essaya bien de les suivre mais ils furent plus rapides que lui et le cigare s'envola en le laissant en plan.
Il se mit à brailler : "Mais pourquoi m'avez-vous abandonné" dans une langue également inconnue et le pire est que personne n'y comprit goutte.
Aurore, par un réflexe maternel bien naturel lui tendit les bras pour le consoler mais les autres membres de la famille se jetèrent sur son rejeton qu'ils ficelèrent et mirent au four afin de s'en régaler. Il faut dire qu'ils avaient une excuse : ils avaient faim et ils venaient de s'apercevoir qu'il lui était poussé douze pattes, juste une pour chacun.
Après ce repas ils moururent mystérieusement ainsi que le médecin qu'on trouva victime d'une congestion cérébrale le lendemain matin, les yeux exorbités au volant de sa voiture.
La planète continua à s'enfoncer de plus en plus dans le chaos et les trois émissaires, en regardant les informations venant de la Terre quelque temps plus tard, dirent : "Eh zut, encore raté !"
Profitant du fait que la modération est très certainement occupée à faire ses courses de Noël, je bafoue allègrement le règlement et je propose un 3ème conte de Noël et, le plus grave, le 2ème dans la même semaine !
Vous avez trouvé le premier par trop cucul-la-praline, le deuxième trop cynique, voici le troisième, empreint de poésie et de délicatesse.
Bonnes fêtes de fin d'année à tous et peut-être à bientôt.
Nous étions le 24 décembre au soir et Aurore, surnommée "Horreur" à l'école le peu de temps où elle y était allée, était sur le point d'accoucher. C'était d'autant plus étrange que la veille elle ne savait même pas qu'elle était enceinte. Mais sa mère non plus ne s'était pas toujours rendu compte qu'elle l'était, lors de ses dix grossesses, et ça n'étonnait personne dans la famille.
Tout le monde se demandait ce qu'il fallait faire et Jeannot, le seul à avoir un QI qui excédait les 70 se décida à appeler le SAMU.
Au bout de vingt bonnes minutes, quelqu'un décrocha à l'autre bout. Jeannot essaya d'expliquer la situation mais il partit dans une sombre histoire sur la vertu de sa soeur qui était enceinte alors qu'elle n'avait fait l'amour avec personne et à l'autre bout son interlocuteur avait l'air de ne rien comprendre. Il faut dire aussi qu'il était gêné par des chansons que des gens entonnaient à pleins poumons derrière lui dans lesquelles il était question de "digue du cul". Finalement il s'énerva devant les explications embrouillées de Jeannot et s'écria "accouche". Sur ce, ce dernier, rassuré, raccrocha et dit à a soeur : "Le docteur a dit qu'il fallait que tu accouches".
Elle ne se fit pas prier et mit au monde une chose assez bizarre qu'on mit dans un coin en attendant de savoir qu'en faire.
Pendant ce temps la neige tombait en flocons serrés et il y avait bien maintenant une dizaine de centimètres sans compter qu'il gelait. C'était plus qu'embêtant car les parents n'avaient pas eu le temps de s'occuper des cadeaux de Noël et qu'ils comptaient aller, au dernier moment, faire le plein dans une association caritative, laquelle récoltait les invendus des grandes surfaces.
C'est là qu'à coup sûr vous pouviez trouver le sapin sans aiguilles et la guirlande qui met le feu en moins de cinq minutes, la voiture à pédales sans pédales, de même que le nounours qui fout une allergie si monumentale qu'à l'heure actuelle, personne, même à l'Hôpital Saint-Louis n'a trouvé comment la guérir.
Mais le plus embêtant c'est qu'ils comptaient se ravitailler aussi en douceurs pour le réveillon avec du vrai foie gras de l'année dernière, du délicieux champagne "Humm" qui avait si bien nettoyé les intestins de la famille l'an passé, et des poulardes farcies à quatre pattes, échappées d'un élevage expérimental, ce qui les arrangeait bien, vu qu'avec trois de ces volatiles, ils bénéficiaient chacun d'une cuisse.
Donc tout ceci était fort compromis tant et si bien qu'ils commencèrent à loucher sur le petit dernier d'Aurore qui, heureusement pour lui, était cependant trop malingre. Il faut dire qu'il était si petit qu'on l'avait mis dans une boîte à chaussures garnie de coton et placé tout près de la cuisinière pour qu'il se réchauffe un peu comme on l'a toujours fait à la campagne depuis des temps immémoriaux avant qu'on n'invente la couveuse.
Il n'avait d'ailleurs pas l'air de se réchauffer très vite et Jeannot, plein d'altruisme ce soir-là et surtout bien décidé à exploiter toutes les possibilités du portable qu'il avait volé, se décida à appeler le médecin de garde.
Celui-ci, catholique, ne put faire autrement qu'accepter de passer voir l'enfant né miraculeusement dans cette humble demeure, ce qui ne l'empêcha pas de s'écrier, devant la boîte à chaussures : "Mais vous ne m'avez quand même pas dérangé pour ça ?".
Il est vrai que ça avait une drôle d'allure. Mais c'est surtout quand il devint phosphorescent qu'il fouta les jetons à tout le monde. En plus il se mit à grossir et deux antennes lui poussèrent sur la tête et tout cela en pas plus de trois secondes ! Mais le plus étonnant fut quand il se jeta sur le petit dernier pour happer sa morve goulûment ! De toute évidence, il avait faim.
La famille, qui avait bon coeur dans le fond, se mit à se moucher de concert et le nouveau-né fut bientôt rassasié. Le médecin s'enfuit non sans vomir avant de remonter dans sa voiture et aussi après, sur le volant, ce qui est plus gênant.
Alors qu'il tentait de retrouver son chemin dans le capharnaüm qui tenait lieu d'environnement à cette famille de cas sociaux célèbre dans la région, il aperçut un curieux engin qui se posait près de leur taudis.
Eh bon, là vous avez perdu, il ne s'agissait pas du Père Noël et de ses rennes dévoués mais d'une espèce de cigare volant.
Il en sortit alors trois personnages couverts de scaphandres d'or, de platine et d'argent, ou alors c'était bien imité, qui s'approchèrent de l'humble maisonnée et y pénétrèrent non avoir démoli la porte avec leur faisceau laser.
"Aurore, déclarèrent-ils dans une langue inconnue, tu as été choisie pour mettre au monde, le sauveur de votre planète que nous vous avons envoyé parce qu'elle en a bien besoin. Si toi et ta famille en prenez soin, dans trente trois jours exactement, votre planète sera un véritable paradis pour tous". Puis ils se retirèrent.
Le nouveau-né, qui avait considérablement grandi entre temps, essaya bien de les suivre mais ils furent plus rapides que lui et le cigare s'envola en le laissant en plan.
Il se mit à brailler : "Mais pourquoi m'avez-vous abandonné" dans une langue également inconnue et le pire est que personne n'y comprit goutte.
Aurore, par un réflexe maternel bien naturel lui tendit les bras pour le consoler mais les autres membres de la famille se jetèrent sur son rejeton qu'ils ficelèrent et mirent au four afin de s'en régaler. Il faut dire qu'ils avaient une excuse : ils avaient faim et ils venaient de s'apercevoir qu'il lui était poussé douze pattes, juste une pour chacun.
Après ce repas ils moururent mystérieusement ainsi que le médecin qu'on trouva victime d'une congestion cérébrale le lendemain matin, les yeux exorbités au volant de sa voiture.
La planète continua à s'enfoncer de plus en plus dans le chaos et les trois émissaires, en regardant les informations venant de la Terre quelque temps plus tard, dirent : "Eh zut, encore raté !"
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Un conte de Noël
Plotine, c'est le conte de Noêl le plus poétique déjanté que j'aie jamais lu , je t'en commande une douzaine du même tonneau, c'est trop drôle !
Je peux le mettre sur mon blog , M'dame ?
Je peux le mettre sur mon blog , M'dame ?
Invité- Invité
Re: Un conte de Noël
Là je gratule! Ca c'est du balaise de tout premier ordre! Et en plus très bon pour le moral.
outretemps- Nombre de messages : 615
Age : 77
Date d'inscription : 19/01/2008
Re: Un conte de Noël
Bien entendu. Ce serait un honneur.coline Dé a écrit:Plotine, c'est le conte de Noêl le pluspoétiquedéjanté que j'aie jamais lu , je t'en commande une douzaine du même tonneau, c'est trop drôle !
Je peux le mettre sur mon blog , M'dame ?
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 82
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Un conte de Noël
Ha ha !
En v'là du Christmas Tale qui tient la route. Un peu raide, comme potion, mais faut ce qu'y faut, avec le froid qu'y fait.
Bravo !
Gobu
En v'là du Christmas Tale qui tient la route. Un peu raide, comme potion, mais faut ce qu'y faut, avec le froid qu'y fait.
Bravo !
Gobu
Gobu- Nombre de messages : 2400
Age : 70
Date d'inscription : 18/06/2007
Re: Un conte de Noël
Plotine, quand tu y mets du tien tu sais prendre soin de tes lecteurs !
(une petite réserve sur le "il fouta les jetons à tout le monde"qui m'a accrochée; j'ai vérifié par prudence ici : http://www.cnrtl.fr/morphologie/foutre et là :
http://www.leconjugueur.com/php5/index.php?v=foutre, il semblerait que ce verbe n'existe tout bonnement pas au passé simple !
Désolée d'avoir gâté un peu la sauce avec des considérations grammaticales pointilleuses, on ne se refait pas...)
(une petite réserve sur le "il fouta les jetons à tout le monde"qui m'a accrochée; j'ai vérifié par prudence ici : http://www.cnrtl.fr/morphologie/foutre et là :
http://www.leconjugueur.com/php5/index.php?v=foutre, il semblerait que ce verbe n'existe tout bonnement pas au passé simple !
Désolée d'avoir gâté un peu la sauce avec des considérations grammaticales pointilleuses, on ne se refait pas...)
Invité- Invité
Re: Un conte de Noël
Je n'aurai jamais du lire ce texte au bureau....mes hurlements de rire ont fait croire aux plus jeunes que je passais "l'arme à gauche"...déception, pour eux. Bravo Plotine !
Re: Un conte de Noël
tu ne bafoues rien Plotine (et d'ailleurs sache que la modération est là, même quand elle n'est pas là.....................)
tu ne bafoues rien car il s'agit d'une sorte d'appel à textes
dans ce cas là, pas de limites !
surtout pas pour le déjanté !
tu ne bafoues rien car il s'agit d'une sorte d'appel à textes
dans ce cas là, pas de limites !
surtout pas pour le déjanté !
Re: Un conte de Noël
j'ai lu et je m'en tiens les cotelettes, trop bon !
en plus il y a une morale sous-jacente, implicite et non-dite (!) qui peut faire réfléchir les + de 70 de QI
bravo Plotine, tu as un registre bien large au niveau écriture, pas de doute
c'est bien de t'essayer à tout
en plus il y a une morale sous-jacente, implicite et non-dite (!) qui peut faire réfléchir les + de 70 de QI
bravo Plotine, tu as un registre bien large au niveau écriture, pas de doute
c'est bien de t'essayer à tout
Re: Un conte de Noël
Ah ben voilà la troisième mouture recèle des merveilles de drôlerie !!!
Je le dis depuis le début, t'es une comique toi, que tu nous la joues trash ou collet monté !!!
Je le dis depuis le début, t'es une comique toi, que tu nous la joues trash ou collet monté !!!
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
Re: Un conte de Noël
Je me sens un peu la fausse note pour le coup...pas trop accroché, de bonnes choses, mais l'incongru ne me semble pas aller naturellement, comme jeté là pêle-mêle, le décalé pour le décalé et voilà, du coup je reste à côté... de bons éléments mais pas d'alchimie en ce qui me concerne.
Reviendrai faire un tour pour voir :0)
Reviendrai faire un tour pour voir :0)
Re: Un conte de Noël
Ah oui, le "fouta" est une licence poétique attestée depuis... depuis... le gros, là, qu'était si prolo prolixe ! qu'a pas eu le Nobel, mais pas loin... mais si vous voyez, bien, quoi ... !
Enfin, fouta si ça n'existe pas, Plotine l'a inventé !
Quoique, perso, j'aurais dit foutit...
Enfin, fouta si ça n'existe pas, Plotine l'a inventé !
Quoique, perso, j'aurais dit foutit...
Invité- Invité
Re: Un conte de Noël
T'es sur mon blog, Plotine!
Merci !
Si tu avais une illustration, je suis preneuse.
Merci !
Si tu avais une illustration, je suis preneuse.
Invité- Invité
Re: Un conte de Noël
Un plan de Noël des Aliens pour sauver la planète et personne ne m'a averti ?
Sacrés Aliens...
Sacrés Aliens...
boc21fr- Nombre de messages : 4770
Age : 54
Localisation : Grugeons, ville de culture...de vin rouge et de moutarde
Date d'inscription : 03/01/2008
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum