Mes plus anciennes "images" d'enfance

Pour qui se livre à une telle expérience, il est toujours difficile de se souvenir des ses « premiers souvenirs ». De veilles photos, des propos d’anciens viennent souvent s’intercaler à sa propre mémoire.
Ce sont des sons qui, sur l’océan du passé font pour moi office d’anciens amers. Le tac tac caverneux des roues claquant sur les éclisses, qu’on entendait dans les toilettes des wagons à compartiments formica, les gravures noir et blanc, et la carte du réseau SNCF près de la porte où il était invariablement écrit « porte donnant sur la voie »…
Je me souviens de tout cela. Alors viennent s’agglomérer d’autres images et odeurs, celle du tabac froid et des nappes de lignes téléphoniques que l’on fixe, qui montent et descendent de poteaux bardés d’isolateurs couleur tesson avec une régularité de métronome. Les sandwichs emballés parfumés de charcuterie tiède et les bouteilles entourées de papier journal humide.
C’est toujours en été, impossible de donner une date, un âge, une destination. Comme si les destins d’enfance étaient dans la main d’adultes, abandonnant pour l’heure l’imagination des petits enfants dans une poésie absolue.


Pour avis
loic

pas mal

ce fil pourrait servir à tous pour y exprimer le même genre de souvenirs les plus anciens de la petite enfance
mais faudrait changer le titre
sauf si tu n'es pas d'accord, Loïc

pas de problème mentor, pour le titre comme tu le sens


merci


loic

Je ne comprends pas!

Ceci est il un texte que tu nous soumets Loic, la version prose de ton dernier poème que j'ai beaucoup aimé ? Et dans ce cas , je te dirai ce que je pense de ce texte en tant que tel...

Où est-ce un appel à texte , basé sur le souvenir d'enfance, comme semble le suggérer mentor ?????

Les deux?

Reb, c'est un peu les 2
Loic avait intitulé son petit texte "vos avis", puis j'ai suggéré d'en faire un fil pour que chacun fasse pareil, déroule ses premiers souvenirs d'enfants, visuels, auditifs, olfactifs
j'ai trouvé ça sympa
et Loïc a été d'accord
voilà
donc : à toi !
;-)

et bien sûr chacun est libre de commenter chaque texte !

Pour qui se livre à une telle expérience, il est toujours difficile de se souvenir des ses « premiers souvenirs ». De veilles photos, des propos d’anciens viennent souvent s’intercaler à sa propre mémoire. (quelque chose au pluriel s’intercale à quelque chose au pluriel il me semble : de vieilles photos à mes souvenirs par ex ; sinon il faudrait dire que les vieilles photos s’intercalent en ma mémoire, ce qui est curieux)
Ce sont des sons qui, sur l’océan du passé font pour moi office d’anciens amers. D’anciens amers, je ne comprends pas.
Le tac tac caverneux des roues claquant sur les éclisses, qu’on entendait dans les toilettes des wagons à compartiments formica, les gravures noir et blanc, et la carte du réseau SNCF près de la porte où il était invariablement écrit « porte donnant sur la voie »…Tu nous parles des sons et puis une suite avec : le tac tac (ok) une gravure et une carte…ce ne sont pas des sons !
Je me souviens de tout cela. Alors viennent s’agglomérer d’autres images et odeurs, (si tu dis d’autres images et odeurs, il eut été logique que tu aies déjà parlé d’odeurs auparavant .Ce n’est pas le cas )celle du tabac froid et des nappes de lignes téléphoniques que l’on fixe, qui montent et descendent de poteaux bardés d’isolateurs couleur tesson avec une régularité de métronome. ( Il faut donc séparer ces deux évocations )
Les sandwichs emballés parfumés de charcuterie tiède et les bouteilles entourées de papier journal humide. Tu poses une phrase sans verbe qui laisse présager une énumération encore à venir . Et puis non c’est fini .C’est trop court comme énumération !
C’est toujours en été, impossible de donner une date, un âge, une destination. Comme si les destins d’enfance étaient dans la main d’adultes, abandonnant pour l’heure l’imagination des petits enfants dans une poésie absolue.Je comprends ton intention mais cette phrase est lourde et fait s’envoler la poésie.

Ce texte tu peux et dois le ciseler et l’enrichir. Autant la poésie peut remplacer l’ellipse par un savant jeu de sonorités et nous faire voyager en peu de mots, autant en prose, il faut en dire plus et être plus précis même si on évoque une matière équivoque
Sinon,ce thème du voyage en train est beau et émouvant .
Tu te rappelles pas « e pericoloso sporgersi » sur les fenêtres ?

merci pour les conseils, je ne suis pas expert en prose (ni en poésie d'ailleurs)
pour le e péricolo, je me suis dit "je ne vais quand même pas le mettre" ;_)))

Je relève une incohérence ici :
Ce sont des sons qui, sur l’océan du passé font pour moi office d’anciens amers. Le tac tac caverneux des roues claquant sur les éclisses, qu’on entendait dans les toilettes des wagons à compartiments formica, les gravures noir et blanc, et la carte du réseau SNCF

on n'est plus dans le son !

Alors viennent s’agglomérer d’autres images et odeurs,

où sont les premières (s'il y en a d'autres?)

sympa sinon ; j'aime toujours tes souvenirs, Loïc...

Si c'est un appel, dans la partie "atelier" plutôt... mais je préfère le concevoir comme un texte.
Je retrouve dans ce que tu écris, même si c'est court, des sensations connues et des images qui transportent ailleurs. Toutefois, sans forcément faire beaucoup plus long, je me dis que tu pourrais sans doute insister sur l'un ou l'autre détail, histoire de plonger davantage le lecteur dans cette atmosphère nostalgique. Peut-être aussi serait-il plus efficace de se concentrer sur un souvenir en particulier, riche en images (je pense au voyage en train), afin de ne pas se disperser et créer une impression de trop peu dans les thèmes choisis.

jusque là au travers de vos com. j'ai la quasi certitude de n'écrire que pour moi, c'est mon drame que de laisser les lecteurs sur leur faim...

un autre je suis paresseux lorsqu'il s'agit de développer, il me faudrait plus de solitude...avec le net, femmes et enfants ce n'est pas facile

mes sincères amitiés aux membres de ce site, qui m'apportent beaucoup

loic le meur

femme(s) sans s...

Hello,

Pas pigé l'histoire des anciens amers. Mais sur le fond, je trouve que l'idée est intéressante. Qui ne s'est pas tapé ces interminables traversées en train, avec le roulis, le boucan des bogies et les gens qui déballent leur charcutaille, ou s'enfilent clope sur clope, sans parler de ceux qui enlèvent leur chaussettes et les accrochent quasiment sous ton nez ? A ce propos, Brussolo a fait des trucs très bien sur les trains. Me souviens notamment du début de "La nuit du bombardier", tu devrais le lire, juste le début au moins, pour comparer. Enfin, si le coeur t'en dit...

Le TGV va balayer tout ça. A la prochaine génération, ils ne sauront même pas de quoi tu causes.

Bon, après, j'ai lu en diagonale certains commentaires, c'est vrai que sur le plan de la pure logique, on pourrait renâcler. Mais moi, vieille haridelle, j'ai tendance à prendre des raccourcis, à oublier des bouts de mots, à me vautrer sur la ponctuation, à ne pas voir des zinzins que j'aurais dû effacer, et qui sont restés en plein milieu... C'est l'âge, que veux-tu. Et l'alcool, sans doute. Alors, dans le genre "je me comprends", ça m'aide parfois à ne pas buter sur certaines choses, à me faire mes raccourcis, de bric et de broc. Donc, là-dessus, faudra que tu prennes plus en compte l'avis des copains que le mien.

A suivre... Bon courage. Cent fois sur le métier, etc.

Ubik.

Bon, c'est vrai que ça me parle un peu mais que ce n'est pas vraiment cohérent peut-être à cause de cette idée d'agglomérer plusieurs souvenirs dans un magma dénommé "enfance".
Moi, un de mes premiers souvenirs ,et il parait que j'avais 3 ans, c'est de me baigner dans une eau absolument transparente et on m'a dit que c'était à Porquerolles. Exprimé comme ça , ça ne vous dira surement rien et pourtant tel est mon souvenir et si j'essaye d'en dire plus ce sera une reconstruction purement artificielle.

Les amers dont il parle sont des repères terrestres qui permettent de se situer quand on navigue; le terme d'océan était quand même explicite...
Ma foi, je reste un peu sur ma faim, cette énumération me paraît laborieuse et ne m'embarque pas, mais je n'en suis pas amer pour autant Peut-être tourné comme le Je me souviens de Perec...ou la Recherche du temps perdu...

Comme si les destins d’enfance étaient dans la main d’adultes,

amusant parce que c'est mon pire souvenir de gamine. Celui d'une grosse peur. Quand je m'étais trompé de "main".
En arrêt devant une vitrine, où j'avais lâché la main de mon papa, et, au moment d'en repartir, attrapé celle d'un inconnu qui passait... je me souviens de ça. Toute seule devant ce grand bonhomme et ma frousse. Je sais encore quel magasin, et quelle vitrine. C'est fou, ça.

quand je pense que mon père (qui bien sûr avait tout vu et me suivait) disait toujours "que tout le monde avait bien ri"..... fffffff...

A mon sens, l'évocation de souvenirs d'enfance auraient dû éveiller en moi un ressenti, une émotion. Or, ce n'est absolument pas le cas, j'ai eu le sentiment d'une énumération de quelques visions. J'aurais sans doute été plus touchée par un ressenti intérieur. Ce que tu décris là peut être une "vue" rapportée (et réinterprétée) par n'importe qui, adulte, enfant. Il me manque ce que TOI tu sentAIS alors, la sensation "brute", celle qui parle au lecteur...