Entre deux lampadaires
+2
Poussetontraino
poulix
6 participants
Page 1 sur 1
Entre deux lampadaires
aezreta
J'aime me perdre dans la ville comme on se perd dans la vie. Au
prochain carrefour toutes les routes sont permises, je me laisserai
simplement guider par les lumières citadines.
Une étoile brille entre deux lampadaires.
Là-bas, une vitrine chaleureuse laisse s'échapper un odeur de santal.
Une théière en pierre, une statuette en bois de manguier, et au centre
un tableau sans formes, un tableau de couleurs qui tournent sur
elles-même.
Mon souffle se diffracte dans les phares d'une voiture qui passe
doucement sans me voir. Mes pas hésitants résonnent sans bruit sur le
trottoir gelé, je me laisse glisser vers la prochaine impression qui
frappera mes sens. Au hasard. Guidée par un fil invisible qui me relie
à l'indéterminé.
Des ombres me frôlent, certaines me bousculent dans leur course à la
vie. Elles ne se rendent pas compte que ce temps si précieux s'évapore
sous chaque trace de leurs pas. Combien de secondes écrasées sur la
route ? Combien de pensées précipitées contre les murs sans un regard
pour les voir expirer ?
Les carrosses de tôle errent dans les rues. Ils frôlent l'asphalte en
un cortège taciturne, tentent d'égayer leur triste procession par le
feu qui s'étouffe et clignote sous des coques de verre.
Agonie miroitante qui brille chichement au travers des fumées.
Ballet funèbre, danse de lumières.
J'aime ce spectacle qui s'offre aux yeux de tous dans le plus grande
indifférence. Savoir que je peux fermer les yeux et avancer en
somnambule. Et traverser la rue comme on traverse la vie. En aveugle,
tout notre esprit tendu vers l'intérieur, au delà des autres. Ces
milliers d'autres comme autant de statues de brumes pour qui je
n'existe pas. Cécité pour l'altérité. Le jour où la brume posera les
yeux sur moi, ma vie commencera.
Et traverser la rue
En aveugle
Entendre le crissement des pneus,
le cri d'une vie face à une autre.
Et traverser la rue
Une cicatrice affolée courre sur le goudron.
Comme on traverse la vie
Les torches vitrifiés transpercent mes paupières.
Le souffle brûlant du monstre de ferraille.
L'angle d'une rue en plein milieu du ciel
Un dahlia de velours explose sur ma tempe
et une étoile de verre implose dans le pare-brise.
Un tourbillon de regards se tourne soudain vers moi
Le brume se dissipe et découvre mes pas
Alors je me souviens
Ce froissement de tôle
Comme l'accordéoniste
Boulevard Vezenska.
J'aime me perdre dans la ville comme on se perd dans la vie. Au
prochain carrefour toutes les routes sont permises, je me laisserai
simplement guider par les lumières citadines.
Une étoile brille entre deux lampadaires.
Là-bas, une vitrine chaleureuse laisse s'échapper un odeur de santal.
Une théière en pierre, une statuette en bois de manguier, et au centre
un tableau sans formes, un tableau de couleurs qui tournent sur
elles-même.
Mon souffle se diffracte dans les phares d'une voiture qui passe
doucement sans me voir. Mes pas hésitants résonnent sans bruit sur le
trottoir gelé, je me laisse glisser vers la prochaine impression qui
frappera mes sens. Au hasard. Guidée par un fil invisible qui me relie
à l'indéterminé.
Des ombres me frôlent, certaines me bousculent dans leur course à la
vie. Elles ne se rendent pas compte que ce temps si précieux s'évapore
sous chaque trace de leurs pas. Combien de secondes écrasées sur la
route ? Combien de pensées précipitées contre les murs sans un regard
pour les voir expirer ?
Les carrosses de tôle errent dans les rues. Ils frôlent l'asphalte en
un cortège taciturne, tentent d'égayer leur triste procession par le
feu qui s'étouffe et clignote sous des coques de verre.
Agonie miroitante qui brille chichement au travers des fumées.
Ballet funèbre, danse de lumières.
J'aime ce spectacle qui s'offre aux yeux de tous dans le plus grande
indifférence. Savoir que je peux fermer les yeux et avancer en
somnambule. Et traverser la rue comme on traverse la vie. En aveugle,
tout notre esprit tendu vers l'intérieur, au delà des autres. Ces
milliers d'autres comme autant de statues de brumes pour qui je
n'existe pas. Cécité pour l'altérité. Le jour où la brume posera les
yeux sur moi, ma vie commencera.
Et traverser la rue
En aveugle
Entendre le crissement des pneus,
le cri d'une vie face à une autre.
Et traverser la rue
Une cicatrice affolée courre sur le goudron.
Comme on traverse la vie
Les torches vitrifiés transpercent mes paupières.
Le souffle brûlant du monstre de ferraille.
L'angle d'une rue en plein milieu du ciel
Un dahlia de velours explose sur ma tempe
et une étoile de verre implose dans le pare-brise.
Un tourbillon de regards se tourne soudain vers moi
Le brume se dissipe et découvre mes pas
Alors je me souviens
Ce froissement de tôle
Comme l'accordéoniste
Boulevard Vezenska.
Re: Entre deux lampadaires
je trouve l'idée belle et l'esthétisme sublime …
cependant je trouve aussi que le texte gagnerait en fluidité avec plus de cisèlement , il m’a fallu un peu de concentration pour saisir le propos , sinon , félicitations …
cependant je trouve aussi que le texte gagnerait en fluidité avec plus de cisèlement , il m’a fallu un peu de concentration pour saisir le propos , sinon , félicitations …
Re: Entre deux lampadaires
entre deux lampadadaires il y a Fido aussi , une pensée pour lui :
http://www.bandedessinee.info/Fido-face-a-son-destin-Sebastien.html
http://www.bandedessinee.info/Fido-face-a-son-destin-Sebastien.html
Re: Entre deux lampadaires
Je suis partagée. Quelques formules sont belles, le rythme dense du début avec cette succession descriptive imprime un rythme soutenu au récit qui n'est pas pour me déplaire mais à un moment donné, j'ai eu le sentiment que ça commençait à tourner en rond, que le JE prenait le dessus sur le reste. Arrive alors la dernièrep artie, plus saccadée, bien menée mais en grand décalage avec ce qui la précède. Du coup, le texte finit par s'apparenter à un assemblage par moments maladroit même si intéressant.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Entre deux lampadaires
j'adore le thème que vous déveleppez, mais je trouve que vous rendez la métaphore (ville / vie) trop explicite et donc un peu lourde. Il faudrait peut-être en dire moins, et suggérer davantage.
Philomène- Nombre de messages : 114
Age : 43
Date d'inscription : 12/12/2009
Re: Entre deux lampadaires
Une " rue " riche en accidents visuels, des impressions, pas égarés ou pressés.
Comme dans tout lieu habité, le lecteur choisit un angle je garde " le défracté ".
Comme dans tout lieu habité, le lecteur choisit un angle je garde " le défracté ".
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Entre deux lampadaires
Une expression parfois ampoulée, presque lyrique qui recherche trop l'effet et gagnerait à être allégée, simplifiée. Mais j'aime bien l'idée, j'aime bien le déroulement du poème.
Oui pour le fond, mmmmoui pour la forme.
Remarques :
Les torches vitrifiées transpercent mes paupières.
Une cicatrice affolée court
Oui pour le fond, mmmmoui pour la forme.
Remarques :
Les torches vitrifiées transpercent mes paupières.
Une cicatrice affolée court
Invité- Invité
Entre deux lampadaires
C'est assez beau. J'aime moi aussi flâner dans la ville à la recherche d'une curiosité, d'un tableau, d'une image. Votre texte est assez réussi.
Amicalement
Claire d'Orée
Amicalement
Claire d'Orée
Claire d'Orée- Nombre de messages : 113
Age : 63
Localisation : PARIS
Date d'inscription : 17/12/2009
Re: Entre deux lampadaires
Pas mal, Poulix, votre écriture qui se cherche. Rien de ce qui me transporte,mais il est agréable de vous lire, ce texte y compris.
Invité- Invité
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum