Le Manège

Pâle, fatiguée…
Je ne sais plus à quoi je rêve.
Perdue, épuisée…
Comme un manège qui tourne sans s’arrêter
Répétant le même air pendant des heures…
Je voudrais descendre.
Réveillée, je voudrais jeter ma réalité
Par cette fenêtre qui ne s’ouvre pas.
J’ai peur.
Le ciel clair se tait avec moi
Mais quand je lui parle je sais qu’il ne m’entend pas.
Le ciel noir ne veut pas de moi
Et je regarde cette lune que je ne t’offrirai pas.
Je suis si seule…

Pâle, fatiguée…
Je ne sais plus à quoi je rêve.
Et je tombe, et j’attends;
Et je coule, et je crie;
Silencieusement…
Perdue, épuisée
Comme un manège qui tourne sans s’arrêter…
Je voudrais embrasser l’éternité.
J’ai mal.
Comme ce ciel qui pleure et qui va tomber sur ma tête
Je rêverai que le manège s’arrête.

Pour le fond, je trouve ceci bien "nombriliste".
Pour la forme, des vers libres trop plats, pas de rythme, pas de consonnances accrocheuses, pas d'images, enfin je ne suis pas emballée par ce poème.
Une autre fois peut-être. Désolée pour ce com dénué d'enthousiasme !

Je pense que vous comptez ici beaucoup sur des procédés faciles, et donc un peu trop évidents pour que le poème fonctionne réellement.
Par exemple:

"Pâle, fatiguée…
[...]
Perdue, épuisée…
[...]
Pâle, fatiguée..."

Des tournures identiques tape-à-l'œil, qui en l'occurence n'apportent pas grand chose d'un point de vue poétique.

"Je voudrais descendre.
[...]
J’ai peur.
[...]
Et je tombe, et j’attends;
Et je coule, et je crie;"

Phrases courtes et même sujet. Certes, le rythme en est renforcé, et il m'arrive moi-même de faire appel à ce procédé somme toute commode, mais il me semble que son usage est ici un peu trop fréquent et confère, du coup, un côté artificiel au poème qui n'est pas forcément en accord avec le fond.

Il y a également quelques maladresses:

"Mais quand je lui parle je sais qu’il ne m’entend pas.
Le ciel noir ne veut pas de moi
Et je regarde cette lune que je ne t’offrirai pas."

Trois "pas" en trois lignes, c'est peut-être voulu, mais, personnellement, ça m'a dérangé à la lecture.

A propos du fond, cette fois, il nécessiterait d'être étoffé. Il manque une originalité, un quelque chose qui me donne cette impression de "jamais lu auparavant".

Je retiens quand même:

"Et je regarde cette lune que je ne t’offrirai pas."

que j'ai trouvé joli, pris séparément.

J'avais préféré votre précédent texte, dans un style plus classique, même si je ne l'avais pas commenté. Derrière ses airs de contrainte, le vers est en réalité une bonne opportunité de se perfectionner, en ce qu'il oblige au travail de la tournure, notion que l'on perd parfois en prose ou en vers libre.

Lunalice,

essaie de composer des textes plus simples . C'est difficile, tu sais, de faire un poème long sans se répèter, surtout sur un mode plaintif.

Si tu publies sur ce site où comme tu le sais, les lecteurs ne font pas dans la complaisance niaise lorsqu'ils cpmmentent, c'est que tu as envie sans doute de progresser dans l'écriture poétique. Aussi, même si ton coeur et ton âge t'invitent au romantisme, méfie toi des lamentations nombrilistes ( comme le souligne justement embellie).

Essaie-toi à des thèmatiques plus extérieures en t'efforçant, pour l'instant tout du moins, de supprimer le "je" et de ne pas dépasse pas 8 à 10 vers !

cela dit tu peux aussi très naturellement avoir juste envie d'écrire pour exprimer un désarroi ou un mal être. Nous l'avons tous fait. Dans ce cas c'est plus délicat de s'offrir à la lecture publique, car lorsque les appréciations ne sont pas favorables, on a l'impression de ne pas être entendu...

Et je regarde cette lune que je ne t’offrirai pas.
Je suis si seule…

Moi aussi je la regarde et je me dis que tu as un bien joli avatar, doublé d'un ravissant pseudo ... pour le reste les conseils d'Ento et d'Hellian t'aideront certainement à te sentir moins seule en poésie si tu fais l'effort de les suivre.

M'est avis que ceci pourrait être considérablement allégé, épuré, histoire déjà d'atténuer la forte présence de ce JE qui mange tout sur son passage car seul lui compte.

De plus, en détaillant de la sorte l'émotion et l'action, tu retires au lecteur le plaisir de l'imaginaire; rien n'est suggéré, tout est dit, c'est dommage.

Les images plutôt faciles que tu emploies pourraient être conservées, pour autant que tu leur donnes la force en ne les noyant pas sous d'autres idées tout aussi souvent vues; il y a un travail à faire là-dessus pour donner plus de force à ton texte qui me paraît bien lisse, désolée.