Apollon, Jésus et les Idées

Apollon, Jésus et les Idées

Roches de rubis, de saphir et de pierreries
Sur un manteau d’hermine blanc neigeux
Vous êtes des sphères la suave harmonie
Inouïe à l’oreille des dormeurs et des gueux

Idées ! Qu’au loin elles donnent un véritable signe
Comme la lueur diaprée de l’Insigne
Comme les trois couleurs des Cieux
Etincelantes sur la couronne d’Or des Dieux

Le Bien est une roche de rubis
Qu’illumine le pieux Soleil
D’éclairs rouges et vermeils
Dans ce beau pays d’Anubis

Le Beau est un mont de saphir
Que caresse le vent Zéphyr
Et des étoiles bleu azur
Flambent dans ses embrasures

Jésus ! Ta candeur me désarme
Ta mort me fait verser des larmes
Ô que mon soucieux chant ne s’éteigne
Tant que ton soleil seul saigne !


Apollon ! Sur les cimes quand luit ton image
Au fier Firmament étoilé
On dirait que tu es un Sage
Mais tu m’as volé mon ramage !

Claire d'Orée

Je suis vraiment partagé. Parce que d'un côté il y a ici assez de belles images pour me conquérir pleinement, d'un autre, il y a çà et là quelques petites choses qui me rebutent...

...dont:

"Idées ! Qu’au loin elles donnent un véritable signe
Comme la lueur diaprée de l’Insigne
Comme les trois couleurs des Cieux
Etincelantes sur la couronne d’Or des Dieux"

Dans cette strophe, je ne suis pas parvenu à trouver mon rythme. Pourtant, j'ai tenté toutes les options, avec ou sans diérèse(s), mais rien n'y a fait, j'ai trébuché!

"D’éclairs rouges et vermeils"

Le vermeil étant un rouge spécifique, le "et vermeils" m'a semblé plus que redondant ici.

"Roches de rubis, de saphir et de pierreries
[...] Le Beau est un mont de saphir"

Egalement, mais dans une moindre mesure, la double occurence de "de saphir" en assez peu de vers m'a gêné.

"Le Bien est une roche de rubis
[...] Dans ce beau pays d’Anubis"

Je peux me tromper, mais j'ai toujours prononcé "Anubisse". J'ai donc été surpris de la rime avec "rubis" (à moins de prononcer "rubisse", mais il faut avouer que ce serait un parti pris étrange ;-). Affaire de sensibilité, j'aurais, par ailleurs, plutôt dit "dans le beau pays", mais "ce" fonctionne aussi très bien.

Pour terminer sur une note positive, parce que, malgré tout, beaucoup de choses m'ont séduites, voilà ce que j'ai retenu:

"Vous êtes des sphères la suave harmonie
Inouïe à l’oreille des dormeurs et des gueux"

Très chantant!

Les deux dernières strophes, également, m'ont plu (avec un petit bémol, quand même, sur la triple rime en "age", à la toute fin... oui, je ne suis jamais entièrement satisfait^^).

Je dois être ignare, j'ai beau secouer ma maigre cervelle, greli-grelot, je ne parviens pas à fair jaillir du sens de ce poème, ni a y trouver mon compte rythmique, et sans les pierreries, la richesse ne m'aurait sans doute pas sauté aux yeux.
Désolée pour cet avis négatif, Claire ; je suis incapable de dire si c'est moi qui coince ou si c'est toi qui tend à forcer ton talent... mais j'ai une impression de sécheresse qui ne me sied pas en poésie.

Ce qui m'a empêchée d'entrer dans le poème, c'est que j'attendais du beau classicisme ample, vu le titre et le sujet annoncé dans la première strophe. J'espérais donc de l'alexandrin qui coule en un flot puissant, irrésistible, et ne l'ai pas trouvé. J'ai trouvé que la forme n'était pas en adéquation avec l'impression que vous cherchiez à convoyer...

Pardonnez-moi ( ou pas ), mais, pour moi, ce texte est exactement à l'opposé de ce que me paraît devoir être la poésie : pompeux, prétentieux, disharmieux, une sorte de brouet tartiné d'images et d'épithètes issus de la Samaritaine du poète en kit.

Le sujet : votre poème ne se trouve pas nécessairement grandi du prestige de ses personnages, même mythiques , adopteriez-vous la posture de la vestale prosternée...

La forme : vous aurez beau plaquer tous les "ors, diamants ,rubis et autre vermeil " sur vos vers, vous ne les rendrez pas pour autant plus brillants; Si vous ne leur accordez pas un petit lifting au bistouri de la simplicité, ils resteront à l'instar de ces vieilles chochotes qui se croient séduisantes à force de bagouses.

Tout comme Hellian !
J'ajouterais que ce genre de texte pourrait passer pour une insulte à la poésie s'il n'en était pas que la triste caricature.

C'est bien la première fois que je me mêle de poésie. Mais là, nom de Dieu, faut faire quelque chose! Les oreilles m'en tombent!
Jamais je n'aurais pensé lire un jour chose pareille !
Est-ce seulement possible?
En tout cas, vive Apollon. Entre fromage et ramage, il a choisi le soulagement du lecteur! Surtout, qu'il garde bien son larcin...le range précieux, quelque part entre saphir et rubis.
Soulagé qu'on s'en trouve, c'est tout juste si on lui reproche
le tardif de son intervention!

CQFD Hellian.
Impression d'un poème qui ne fait que jeter de la poudre aux yeux.

Perso, j'y ai vu un mélange d'idées platoniciennes, puis christiques avec la figure de Jésus (le christianisme n'est qu'un platonisme plus tardif), puis apolliniennes (qui n'est lui aussi qu'une figure qu'on a souvent rapproché de Jésus, si je ne me trompe pas). Après, je n'ai pas été transcendé par le poème

je crains que l'effet produit par ce texte soit à l'opposé du message d'amour sincère que tu as voulu transmettre

je rejoins les différents commentaires,

plus un tract vaticanesque

je t'ai préféré dans d'autres registres

Pour moi, ce texte est vraiment beau, original, ni classique ni moderne. Et la référence aux Idées [platoniciennes] ne saurait que me réjouir.

Amen et bye bye et vivement un 737 sur le Vatican , on rigolera 2 fois .

J'aime bien votre histoire de verre de bière, en revanche. J'ai eu un peu de mal à visualiser le reflet dont vous attestez la présence, mais c'est un texte sensible (verrouillé pour cause d'agenda, je suppose).

Beaucoup de luxuriance et de volupté dans les images de ce poème, ça lui donne de l'allure, mais est-ce suffisant ? Il me semble que cette emphase n'est pas tout le temps équilibrée, le liant fait par moments défaut, privilégiant les termes au détriment du rythme. ce dernier n'est pas bancal mais quelque chose l'empêche de pleinement se déployer, sans que je puisse avec précision dire ce dont il s'agit. Peut-être cette exubérance trop forte dans la présence des pierres précieuses. Peut-être ces effets qui prennent le dessus sur le reste. Peut-être ce message inabouti. A voir...