La légende du cellier
5 participants
Page 1 sur 1
La légende du cellier
Poussière à l'odeur suffocante du passé,
Stratifié, statufié, dans l'antre du cellier.
Le buffet affaissé de souliers funambules
Aux talons éculés sentant le vieux cirage,
Geint pour peu que d'un doigt, on trace une virgule
Sur les embauchoirs ayant subi maints outrages.
La chaise à deux pieds en attente de béquilles,
Fatiguée, désespère d'être rempaillée,
Soutenue par un balai de crin édenté
Et un lave-pont qui, placide, ne sourcille.
La tête de loup toise une balayette
Ayant poussé au trépas son ramasse-miettes.
Le feu n'anime plus le vieux poêle Godin
Sur lequel se lamente une bassine en zinc
où s'affale asséché un vieux pot ripolin.
Se souvenant du temps où c'était jour de bringue,
La lessiveuse en biais tient le crachoir au broc
Affublé d'un pépin, au vent, débaleiné.
Un cornière oublié s'étrangle dans l'étau
Sous le regard dandin de la tôle ondulée.
Ca sent la graisse et l'huile au bord de l'établi
Où traînent clous et vis, boulons en pot-pourri.
Les pinces monseigneur font la nique aux anglaises
Parées de colliers et rondelles japonaises,
Tandis qu'Arsène dort près des passe-partout.
Non loin de ce fatras, posent au garde-à-vous
Des rangées de litrons depuis longtemps lampés
Et Leclerc veille encor la deuxième D.B.
Stratifié, statufié, dans l'antre du cellier.
Le buffet affaissé de souliers funambules
Aux talons éculés sentant le vieux cirage,
Geint pour peu que d'un doigt, on trace une virgule
Sur les embauchoirs ayant subi maints outrages.
La chaise à deux pieds en attente de béquilles,
Fatiguée, désespère d'être rempaillée,
Soutenue par un balai de crin édenté
Et un lave-pont qui, placide, ne sourcille.
La tête de loup toise une balayette
Ayant poussé au trépas son ramasse-miettes.
Le feu n'anime plus le vieux poêle Godin
Sur lequel se lamente une bassine en zinc
où s'affale asséché un vieux pot ripolin.
Se souvenant du temps où c'était jour de bringue,
La lessiveuse en biais tient le crachoir au broc
Affublé d'un pépin, au vent, débaleiné.
Un cornière oublié s'étrangle dans l'étau
Sous le regard dandin de la tôle ondulée.
Ca sent la graisse et l'huile au bord de l'établi
Où traînent clous et vis, boulons en pot-pourri.
Les pinces monseigneur font la nique aux anglaises
Parées de colliers et rondelles japonaises,
Tandis qu'Arsène dort près des passe-partout.
Non loin de ce fatras, posent au garde-à-vous
Des rangées de litrons depuis longtemps lampés
Et Leclerc veille encor la deuxième D.B.
Soliflore- Nombre de messages : 380
Age : 71
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: La légende du cellier
J'ai bien aimé les " pinces-monseigneur qui font la nique aux anglaises " mais je cherche le sens de " Leclerc et la deuxième DB " un rapport avec le débarquement, la seconde guerre mondiale ?
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: La légende du cellier
Faudrait les numériser ^^
Bon ça me donne le sentiment de lire une version moderne du buffet de Rimbaud. Même si ceci est un peu plus modeste ! Goûtu.
Bon ça me donne le sentiment de lire une version moderne du buffet de Rimbaud. Même si ceci est un peu plus modeste ! Goûtu.
Celeron02- Nombre de messages : 713
Age : 51
Localisation : St-Quentin
Date d'inscription : 19/12/2009
Re: La légende du cellier
Merci pour l'info à présent je comprends mieux le texte sans y chercher d'allusions.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: La légende du cellier
Au départ, je me suis dit que c'était un brin trop chargé pour moi et puis en relisant le texte, je trouve que ça participe à la création de cette atmosphère étrange, faite de mélancolie et de nostalgie. Cela participe à l'ébauche d'un décor, d'une époque, d'une émotion aussi.
Ces objets ont pris vie sous mes yeux, figés certes mais dotés d'une âme. Si Lamartine était là...
Le dernier vers me chipote toutefois un peu à cause des initiale D.B. j'en comprends le sens et la présence mais cette deux lettres tombent quelque peu abruptement (à l'oreille s'entend) pour clore ce beau récit d'un temps révolu.
Ceci mis à part, j'ai aimé me plonger dans cette ambiance, l'esprit part à mille lieues d'ici, vers d'autres histoires et quelques conquêtes.
Ces objets ont pris vie sous mes yeux, figés certes mais dotés d'une âme. Si Lamartine était là...
Le dernier vers me chipote toutefois un peu à cause des initiale D.B. j'en comprends le sens et la présence mais cette deux lettres tombent quelque peu abruptement (à l'oreille s'entend) pour clore ce beau récit d'un temps révolu.
Ceci mis à part, j'ai aimé me plonger dans cette ambiance, l'esprit part à mille lieues d'ici, vers d'autres histoires et quelques conquêtes.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: La légende du cellier
J'étais volontairement passée à côté de ce texte parce que mes deux tentatives de lecture précédentes m'avaient donné l'impression de quelque chose de très chargé. Aujourd'hui, j'y suis retournée et je dois dire que mes réserves se sont envolées. J'ai beaucoup aimé ce voyage à rebours, avec des objets obsolètes pour beaucoup, et qui prouve que la poésie peut être partout et que la nostalgie peut se parer d'une forme d'humour. En plus j'ai appris des mots nouveaux : "cornière" ("une" dit le CNRTL, donc : "une cornière oubliée" ) et puis le joli "dandin". Quant à "Arsène", il m'intrigue, pourrais-tu éclairer ma lanterne ?
Invité- Invité
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|