Le Royaume des Morts

Qu’ils sont pauvres, nus et misérables les morts
Dans leur royaume où ils ont pitoyable sort
Là règne éternellement le Néant lucide
Et les mouches dévorent les cadavres putrides

Et tandis que sonnent les trompettes et les cors
Je leur apporte une offrande telle une choéphore
Je leur verse du lait qui leur paraît acide
Chaque être porte en lui une douleur avide

Sont-ils parvenus à la quiétude du port
Ces pauvres morts qui se plaignent de leur triste sort
De leur vie détruite par ces monstrueux homicides
Qui n’ont laissé autour d’eux que l’infâme vide

Ils tournent encore autour du chaud Soleil d’or
Et je voudrais les rassurer sur leur injuste sort
Mais je n’embrasse que le Néant et le Vide
Ou un astre qui de désespoir se suicide

Mieux vaut être le dernier sur les terrestres bords
Que le premier au triste Royaume des Morts
Une statue d’ivoire pâle, éteinte et livide
Qui oubliée se replie dans sa chrysalide


Claire d'Orée

Un peu mort ce poème ; bizarrement, sa lecture m'égaie un peu ; quand on est dans un état douloureux, il semble cette pièce ait un effet comique (je pense donc que cette appréciation très subjective dépend des conditions actuelles dans lesquelles je vis).

Les morts m'ont l'air de poissons patauds et immobiles, ou presque, tournant vaguement autour du môle terrestre et le narrateur leur donne à bouffer - étrange, en tous cas ! Original !

Bonjour Claire d'Orée,

j'ai trouvé l'allitération en R un peu abusive et les « quequiqui quequiqui » un peu excessifs dans ce poème...

Je ne suis pas un défenseur du classique pur, mais de là a faire comme ça nous arrange pour arriver à retomber sur ses douze pieds ! Un coup il faut prononcer les E, un coup il faut les ignorer...

J'ai également moyennement aimé les répétitions à la rime (sort sort morts morts vide vide)...

En ce qui me concerne, je trouve que ce poème est à retravailler s'il veut prendre plus d'ampleur...

C'est un sujet qui m'intéresse mais j'objecte à deux choses :
-d'abord l'intervention du "je" qui déplace l'intérêt du poème, à mon avis
-et le recours à des chevilles (on m'a récemment expliqué ce que c'était, je profite de mon savoir neuf)
Et je voudrais les rassurer sur leur injuste sort
Mais je n’embrasse que le Néant et le Vide

Bonsoir,

Je pense que l'on peut imaginer tout ce que l'on veut tant que l'on est vivant..

Alors, comment savez-vous que les morts " se plaignent de leur triste sort "?

C'est un sujet un peu casse-gueule.

Sinon, j'aime assez.

Je n'adhère en rien au propos de ce texte, mais alors là, en rien du tout. Donc évidemment, ça influence pas mal ma lecture et pas forcément dans le bon sens.

Ensuite, outre le fond, je trouve que la forme patauge un peu entre ces JE qui n'ont rien à faire là, ces sonorités chargées, ces mots qui se déploient en prenant toute la place. Il me manque un brin de subtilité.

Je crois qu'il faut se placer sur une certaine orbite, si j'ose dise, pour appréhender le suhet.

l'auteure "ressent" le devenir des âmes outrepassées suite à des morts tragiques, devenir à l'évidence voué à l'errance, et nul dialogue ne peut s'instaurer pour apaiser leurs douleurs.

Un écrit au bord du mystique qui a le mérite d'être , malgré les les justes remarques qui ont été faites concernant la prosodie.

Bien à toi, Claire, je connais la profondeur de ta personne et ta recherche.

Voilà, voilà...

Un poème au style très ampoulé : je n'ai pas accroché. Le propos, un peu éculé depuis les décadents, ne m'a pas charmé. Ezéchiel (37, 1-14) devrait te rassurer^

noir c'est noir

Je croyais que djauni était mort

pardon...

Il y a le fond et il y a la forme.
Sur le fond, chacun peu avoir son avis, aimer ou ne pas aimer. Style peut-être un peu "ampoulé" qui laisse un peu froid ( pour des morts.....)
"les morts, les pauvres morts ont de grandes douleurs..." écrivait Victor Hugo.
Et puis il y a la forme. Un peu trop de vers bancals, à mon goût et des rimes qui se répètent. "Vingt fois sur le métier.......

sentimentic a écrit:"les morts, les pauvres morts ont de grandes douleurs..." écrivait Victor Hugo.

La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse,
Et qui dort son sommeil sous une humble pelouse,
Nous devrions pourtant lui porter quelques fleurs.
Les morts, les pauvres morts, ont de grandes douleurs,
............................. ....................... Charles Baudelaire