APPEL A TEXTES : 1500 - Chine

Un " broc " hanteur de 1500 caractères lui zaussi ? ;-)

Ba a écrit:Un " broc " hanteur de 1500 caractères lui zaussi ? ;-)

Oui, B'attentive, je me suis raté, una vez mas. Oublié de mettre EXO 1500 ROUBLES

On a de l'esprit chez les brocs, et il semblerait qu'on ait du texte gouleyant en bouche à nous refiler chez les ex ébénistes ! De la bonne came, pour sur...

Eh ben mon fieux ! Voilà qui change de l'ordinaire... Je dirais presque, qui l'améliore. Les petites phrases courtes te vont bien... Je sais, c'est de saison, le printemps vient, la sève monte... Mais en attendant, je trouve que tu y gagnes en clarté, en lisibilité, sans rien perdre de ta capacité percussive. C'est plus simple, plus direct, toujours mâtiné de mots va savoir d'où sortis, il y a encore et éternellement cette distance et cette "mise sous cloche" de Sapiens Sapiens comme s'il s'agissait d'un simple hyménoptère, tout y est mais en plus immédiat, ramassé, compact comme ton broc bourru. Un petit côté Simenon, peut-être ? Avec un zeste d'anciens combattants, de vieux de la vieille qui carburent au super...

Eh bien voilà un exercice intéressant, qui montre que tu sais dégainer du petit calibre et mettre dans le mille quand même.

Ubik.

P.S. : une ou deux maladresses, je te mets ça en dessous, pour ta curiosité si tu en as à ce propos...

silene82 a écrit:Nous nous respectons, tapirs solitaires, depuis que dans la caisse où nos mains se frôlaient, j'ai sorti le bon de la drouille plus vite que lui.
Une dague forgée. Une serrure 18ème. Un briquet de poilu. 20 cts le lot, faut pas déconner. J'ai demandé au biffin qui m'en demandait un demi-euro s'il ne voulait pas que je le suce en prime. Ça lui a plu. A l'autre aussi, d'ailleurs.

Depuis que les bleus lui ont collé un redressement pour déballage illégal, il mène un combat opiniâtre et calculé contre ceux qu'ils désigne comme « eusses ».

On s'y croirait !

savoureux

Joli, mais trop heurté (même si, j'imagine, c'est ce que tu voulais). Du coup, je trouve, ça gêne le gouleyant.

Putain, con comme ils disent ! C'est bon cette nouvelle prose Silène. Je ne sais pas si tu t'y sens à l'aise (j'ai le sentiment que tu as peut-être dû te faire violence) mais ça me plaît, parce que si ça pète un peu plus sec que d'habitude, ça ne manque pas de chair.

Ah oui, c'est vrai, je trouve aussi comme Ubik que là est tout l'intérêt de cet exo 1500 : du fait du nombre de mots imposé, bien plus de concision dans l'expression, les phrases raccourcissent (alors que souvent un peu tirant vers le volontairement alambiqué dans tes autres textes) et l'ensemble s'en trouve bien plus percutant et vivant, vif même je dirais. Le portrait tracé prend corps avec bien plus de force tout en s'appuyant comme toujours sur une verve assez jubilatoire.

Ce changement de style me déstabilise un peu moi !
J'ai moyennement apprécié.

destabilisé aussi
pas pour les même raisons...

(question intime : pourquoi as-tu décidé de passer de la phrase infinie (je sens la réponse poindre : "parce que je n'aurais pu en écrire qu'une en 1500 signes, con !"), à la phrase nominale ? pour te tester ou pour tester tes lecteurs ?)

sinon, mon avis.
si la succession de phrases courtes sied au thème - la bricole - je dois dire que tu as poussé le bouchon (de liège, bien sûr) un peu loin, et qu'au final la lecture est un peu heurtée.
mais tu as su, aussi, rendre vivants et crédibles ces personnages.
j'ai pris du plaisir et te félicite pour les métaphores vinicoles finales.
un bon cru.

Pas de doute, tu innoves dans l'exercice. Je trouve la scène bien rendue et toujours ses surprises lexicales!

Pas de doutes, tu innoves dans l'exercice, et toujours tes trouvailles lexicales

Tout ce vocabulaire m'échappe un peu mais ça fleure bon le terroir

Plus vrai que nature, texte lu le sourire aux lèvres

Toute la poésie du professionnel de la brocante et de l'amateur éclairé.
A fuir.

Ah Silène ! Ce petit lifting te sied à merveille. Tu es toujours bien toi avec ta faconde, ton humour alliés à la précision chirurgicale de ton vocabulaire, mais quelle vivacité, quelle fougue dans ces phrases courtes, quel coup de jeune !
Vive les 1500 qui nous ont permis de redécouvrir notre gracieux fils de Pan dans son costume de printemps !

Ah, j'oubliais, l'histoire, le portrait, plus vrais que nature. Je le connais ce mamaillou-là qui m'a entourloupée plus souvent qu'à mon tour !

Ah, je ne veux pas chiner les noises, mais je n'ai pas aimé cet instant tanné.
Me voilà confit au sirop avec cette petite histoire !

voila du neuf style. C'est comme ça que je t'attendais. et si juste! Tout heurté comme il faut. Toujours dans l'urgence, entre deux pipis, à cavaler l'affaire qu'on vient de rater.
C'est tout bon et beau !

A moi aussi certains mots m'ont échappé... Mais tu me pardonnes, hein ? Suis pas Française moi, les parlers régionaux, connais pas.
Sinon, j'ai compris ton texte *rire*

Mais...qu'est-ce que c'est que cette petite chose chichiteuse ? Tu es bâti pour les grands espaces, les plaines vierges et les montagnes insurmontables.
Non, c'est rigolo, je fréquente les brocantes, c'est bien vu.

l'argot m'a un peu génée, j'ai pas tout compris en fait.
du coup, je pense que je suis passée a coté de la subtilité de l'ensemble.

Ceci dit, les contraintes sont bien présentes, les trois d'ailleurs.

Un Silène qui me plait beaucoup. J’aime bien quand tu recadres ainsi ton écriture. En tant que lectrice je me sens plus impliquée alors que d’habitude dans tes textes j’ai l’impression que tu écris surtout pour toi-même. Je suppose que l’exercice de la concision ne doit pas être simple pour toi, mais le jeu en valait la peine.

Une fois n'est pas coutume, j'interviens sur mon fil pour assouplir la lecture, encore qu'éthiquement cela me gêne, car l'intérêt de mots nouveaux vient de ce qu'ils stimulent la curiosité. Enfin, ils devraient.
Miladiou : milledieu. Idiotisme - non, ne veut pas dire formulé par un idiot - occitan, exprimant une gamme infinie de sentiments, depuis l'admiration jusqu'à la colère extrême. Jamais employé par les femmes, car c'est un juron réprouvé par la soutane. Seules les pétroleuses s'y risquent.
Boudu con : Bondieu suivi de ce con qui signe le sud-ouest, accompagnant, tel un repos, le flot tumultueux du discours garonnais.
La drouille, pour un broc, c'est la marchandise sans valeur, de tout venant.
Les biffins étaient au 19ème les chiffonniers qui prospectaient les poubelles, fraîchement installées à Paris par l'édile du même nom. Avec un crochet.
La salamandre en question n'a évidemment rien d'animal, c'est un des astucieux moyen de ne pas grelotter sous de hauts plafond que le génie humain a trouvé. Art nouveau, en fonte émaillée verte, ça peut être tout à fait croquignolet. Pour le décor, va sans dire.
Palâtre : le fond du coffre de la serrure
Doloire : le terrible outil des charpentiers, qui s'en servaient fréquemment pour régler des comptes. Une hache à équarrir, lourde et puissante.
Tarabiscot : il s'utilise à la main, et permet, mais c'est un peu technique, ji li dimand li pardon, de tirer une moulure sur une traverse mouvementée - tarabiscotée - en fil et en contrefil, ce que le rabot à moulure ne pourrait pas faire.
Jabloir : c'est l'outil qui permet de tracer le profil du jable, ce terme désignant l'amincissement régulier des douelles d'un tonneau, qui permettra de mettre le fond.
Noisette. Ah, la noisette ! Le plus bel outil du bois, peut-être. C'est un rabot minuscule, souvent en bronze, avec lequel le luthier met son fond de violon d'épaisseur. Il en a plusieurs - oui, de noisettes - car les courbes du fond le nécessitent.
Riflard. Le gros rabot à dégrossir, qu'on affûte un peu rond, pour qu'il prenne beaucoup de bois.
Douzil et chantepleure, frères ou presque, le robinet pour tirer le vin.

Merci Silène !
La salamandre et quelques noms d'outils, je connais quand même (les outils : un de mes voisins est un ancien ébéniste) mais les "drouille" et "boudu con" par ex, c'était obscur...

Je t'aime bien dans ce registre, silène. Très réussi, je trouve.

J'ai un gros appétit pour les mots de métiers, qui sont souvent pleins de pertinence poétique ( ta doloire a souvent dû provoquer grands dols par exemple ...) et tu t'en sers de façon très efficace.
Aussi bon dans le court que dans le long, chapeau !

J'aime bien ça. C'est pas constructif comme remarque ? N'empêche que j'aime bien quand même

Bravo pour les contraintes et la vitalité du texte !

Moi qui suis du sud , la gouaille des bateleurs ne m'impressionne guère, mais c'est plutôt ta faculté à chantourner ta belle prose pour l'adapter à cet exercice qui m'impressionne: on est dans l'artisanat d'art!

Court mais bon, parce que riche et gouleyant. Toute une histoire qui prend vie, qui pourrait durer sur des pages mais là, comme ça, c'est bien je trouve. Il y a de l'âme dans ces personnages, même si on en sait peu; pas grave, ça fonctionne.

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La fin donne tout son sens au mot "déballage".
Elle m'a rappelé l'odeur des andouillettes au petit matin après avoir chiné à la torche quelques heures auparavant...
Il faut absolument que je donne à lire ton texte à des amis Brocs...
Ton texte sonne plus vrai que vrai...
(Bien plus en tout cas que le moulin à café Michelin prétendument XVIIième que l'on a essayé de me refourguer)

ubikmagic a écrit:Un petit côté Simenon, peut-être ? Avec un zeste d'anciens combattants, de vieux de la vieille qui carburent au super...

J'ai pensé à Malet moi. Ambiance durillons au langage de charretiers, exit le dramatique et vive l'esthétique, j'adore!