MST: Chat, peau, claque et callipyge du lendemain (1,5)

Yali a écrit:1- genre : autofiction à suspense
2- thème général : Il doit y avoir une situation particulière et intrigante, quelque chose de l’ordre de l’énigme qui devrait débuter de manière anodine mais qui va s’amplifiant.
3- personnage principal : le ou la narratrice =« je ». Deux ou trois personnage de second plan mais récurrents + un animal. D’autres personnages de moindre importance.
4- « ton » privilégié :intime, emploi d’un langage quotidien. Monologue intérieur du personnage principal par rapport aux évènements qu’il vit.Et aussi des dialogues.
5- emploi du je.

Chat, peau, claque et callipyge du lendemain.

……Gueule de bois, mon cul. M’étonnerait qu’un bois genre peuplier, boulot, cèdre du Liban ou de n’importe où ailleurs, d’ailleurs, ça ait mal au crâne comme ça. M’étonnerait que… merde qui c’est celle-là ?
……Avec difficulté je me redresse, m’assieds, cherche à tâtons un bout de drap pour recouvrir une nudité devenue soudain gênante, cherche aussi quelques souvenirs histoire de me mettre sur la voie. N’importe mais quelque chose qui me raconte ce corps endormi, allongé à mes côtés.
……Putain de mal de crâne.
……Voyons.
……Sauf que je vois rien, si ce n’est que je suis pas peu fier, non parce que, faut bien l’avouer, elle est sacrément bien balancée la sommeilleuse.
……Je me couvre, de fait, la découvre donc.
……Mais de souvenirs, niet, ouallou, que dalle…
……Pourtant…
……Pourtant c’est pas le genre de corps qu’on oublie, sans parler que sur ledit corps : des épaules aux fesses, court un tatouage, un dans le genre estampe japonaise revisité sauce virtuose de l’aiguille à encrer les chairs : Kama-sutra.
……Enfin, lorsque je dis « Kama-sutra » c’est façon de parler, parce que, s’il y a bien dans le creux d’une chute de reins, un couple qui fait l’amour, il y a aussi tout autour une foule de personnages qui mate l’air ravi et… oui, c’est bien ça : un chat.
……Un chat qui, posé sur le galbe d’une fesse, d’une patte, se frise les moustaches.
……Un qui tourne le dos à la scène
……Un qui me regarde, obscène.
……Machinalement, à voix basse j’appelle le mien.
……« Zia » je dis, « Zia » je répète.
……Mais rien.
……Et pour cause, je le réalise, je suis pas chez moi : jamais vu cet endroit-là.
……Réfléchir…
……Se lever, faire le tour du lit histoire de voir si le ramage de la sommeilleuse se rapporte au plumage : lire son visage.
……Bordel, t’es belle toi !
……« Et belle, c’est rien de le dire. »
……« C’est rien de le dire » répète le chat.

contraintes de yali:
Pas plus de contraintes que celles présentes, réaménager, rallonger le texte d'autant de signes et le poursuivre de… disons 1500 :-)

……Je l’ignore, et lève les yeux pour qu’il comprenne que je me fous de ses remarques. J’ai les paupières ginifusées sans tonic ; le plafond danse, mais comme il est blanc, ça n’a rien de bouleversant.
……« Et c’est qui Zia ? »
……Le fait qu’il prononce le nom de ma chatte m’agace.
……« Je t’interdis de parler d’elle. »
……« Jaloux ? » miaule t-il avec son sourire en vol d’oiseau à l’envers.
……Je préfère faire la sourde oreille. Le silence s’installe, à peine dérangé par un murmure de coton sur peau soyeuse.
……« Bonjour. »
……La voix est différente, douce et claire, à peine voilée de nuit, une « klein morgen musik », une berceuse qui me caresse l’émotion.
……« On les avait déjà sifflées mes fesses, mais c’est la première fois qu’on leur parle. »
……J’hésite et réponds comme un idiot :
……« Je parlais au chat »
……« De mieux en mieux ». Elle sourit.
……« Non ! non, c’est pas… » je ne sais pas comment finir ma phrase.
……« Quel chat ? » elle demande.
……« le chat du tatouage »
……« Quel tatouage ? »
……Tout en parlant, elle se lève, traverse la chambre
……nue.
……J’ai la tête dans le cul, le sien. Je note que sa fesse droite est plus jolie que l’autre, de très peu. Je note aussi qu’elle n’a plus de tatouage.
……Rien.
……Elle tire les rideaux. Quelqu’un a collé sur la baie vitrée un poster de paysage exotique : palmiers, plage et lagon bleu.
……Putain…
……Je suis sur le cul.
……C’est pas un poster.
……C’est le paradis, en vrai.
……« On va prendre un petit-déjeuner ? » elle me dit, comme ça.

……Pas plus loin qu’un peu plus tard, on se retrouve assis en terrasse. Nos assiettes sont pleines de fruits, d’œufs, de saucisses grasses. Dans les tasses, le café fume, et moi aussi, comme un pompier. Nos voisins touristes grimacent, ils ont raison, mais je m’en fous. Le jus d’orange n’est pas frais pressé ; des hauts-parleurs distillent une musique d’ascenseur locale qui rythme la cadence des serveuses autoctoons dodues et rayonnantes. Tout est vert, bleu, jaune, avec des touches écarlates éparses. Au loin, de gros nuages éclaboussent de noir le ciel azur et, le surf blanc grogne sur la barrière de corail.
……J’ai encore la gueule de bois mais avec un cœur de miel et j’entends de joyeuses abeilles chanter.
……On me sert des clichés avec mes œufs brouillés et j’adore ça.
……Là, je sens que c’est le moment de faire un effort pour me souvenir, essayer de reconnecter, mettre un trajet sur ma présence ici.
……Rien.
……Pas un souvenir, même pas avant-hier ou encore avant, aucun, pas de père, de mère, d’instit à lunettes, juste rien.
……Je souris.
……Je me sens quand même entier.
……Elle est face à moi, silencieuse, le menton disposé dans la paume de la main entre ses doigts repliés ; sous sa bouche une teinte un peu plus sombre que la peau donne à l’ourlet de ses lèvres une grâce profonde ; ses yeux sont juste assez creusés pour s’ombrer sans fard.
Je plonge le regard dans son décolleté, qui n’en est pas vraiment un, et qui n’en est que plus émouvant : Le relâchement d’un vêtement trop porté, trop souvent tendu par une poitrine faite pour moi, pour n’importe qui, avec des boutons inutiles, d’autant plus sexy qu’ils ne sont que décoratifs. À chacun de ses gestes, j’entends presque le tissu cacher sa joie.
……Je n’ai plus d’hier… Alors, je lui pose la main sur le genou, comme s’il n’y avait pas de demain.

……Puis, j’aperçois le chat, plus loin, planqué dans des palmiers nains, qui m’observe.
……Il fait un mouvement.
……Si je n’étais pas calé en anatomie féline, je jurerais qu’il pointe son pouce en l’air, comme pour dire, complice : « génial ».

mes contraintes:
pas de coma, de folie, les choses sont ainsi!
surtout pas de rêve, rien de plus banal qu'un rêve: on en fait tous les jours
Réaménager, rallonger le texte de 2352 signes

Du très, très bon, Kill !
Donner suite au très beau texte de Yali tenait de la gajeure.
Expérience réussie haut la main !

Suis ébahie, épatée, esbaudie et j'en passe... de ta facilité, ton élégance, ta subtilité... et j'en passe.
J'arrête là: trop nuit ;-)

C'était improbable, Kill l'a fait ! Chapeau.
C'est beau comme tout, très sensuel, à l'image de "À chacun de ses gestes, j’entends presque le tissu cacher sa joie."
Et puis évidemment j'aime ce qu'il y a à l'extérieur de la chambre, le décor me va bien, même avec gueule de bois ;-)
Excellente suite, dans le droit fil, quasiment sans rupture de ton même si le style est bien le tien.
Encore bravo

Je me reconnais pas dans les pistes empruntées, mais je reconnais que ça tient bien.

Je suis vraiment épaté, parce que j'ai pas tout le vocabulaire de Kilis, mais tout pareil qu'elle !
Non seulement ça colle complètement aux contraintes, au début (talentueux) de Yali sur la forme et le style, mais c'est très très bon.

Tu restes dans le ton, il y a ta "touche", je cite, "la gueule de bois mais avec un cœur de miel"...

Bref, c'est parfait, pour lancer un slogan, de la diversité dans la continuïté.
Bravo pour ce coup de maître !

Pfiou Kill, très bon texte! Il fallait pouvoir innover tout en restant plus ou moins dans le même style, c'est réussi et même bien réussi!
J'aime beaucoup cette histoire de tatouage qui est là puis disparait, tu installes une sacrée ambiance mais franchement Kill, comment je fais pour prendre la suite et passer après ça ? :0))
(Si tu veux bien tu m'aideras avec une ou deux relecture ?)

non, lyrette, ce n'est pas celui là que tu dois poursuivre mais bien le premier, celui de yali

cette suite n'était qu'un jeu, "pour voir", avec yali

d'ailleurs, loup, si tu pouvais l'effacer... Steup

killgrieg a écrit:non, lyrette, ce n'est pas celui là que tu dois poursuivre mais bien le premier, celui de yali

cette suite n'était qu'un jeu, "pour voir", avec yali

d'ailleurs, loup, si tu pouvais l'effacer... Steup

Oh ben non ce serait dommage de l'effacer, d'autant que j'ai pas eu le temps de le relire ! Faudrait peut-être juste le renommer histoire que ça prête pas à confusion...

ouaip... peu importe
mentor ou loup, vous voyez... Vous effacez ou le renommez... euh...
"essai de suite"

ah d'accord! je comprends tout de travers depuis le début du mst !
Bon, celui de Yali, la tâche n'est pas plus aisée :0J
(Yali, alors, tu me reliras ? :0)

j'ai pas encore lu et commenté le mst de Yali (ni d'autres), donc j'avais pas fait le rapporchement, je croyais que c'était un texte libre, le premier


La cruche...

rapprochement, nom di diou de clavier!