Quais de la Seine en hiver

Etalages des bouquinistes.
Piétons pressés sur les trottoirs encore luisants de pluie.
Circulation toujours intense alors que péniches et bateaux-mouches glissent nonchalamment sur La Seine.
Ciel délavé, sur lequel, se détachent les tours de Notre-Dame.
Les arbres dénudés frissonnent de froid. Quelques passants, frissonnant, eux aussi, s'arrêtent cependant devant des gravures ou feuillettent quelques livres.
Pourquoi ne continuent-ils pas leur chemin comme beaucoup d'autres?
Cherchent-ils une évasion à la grisaille, un paysage ou un titre qui les fera rêver et les fera s'évader pour quelques instants du quotidien?
L'oeil du peintre a su saisir la beauté de chaque détail de la scène.
Les lumières des réverbères sont les feux de la rampe qui éclairent , chaque jour, le spectacle toujours renouvelé où, seuls, les acteurs changent.

Désolée, Nat Ara, mais je trouve que le texte n'atteint pas son but, qu'il ne parvient pas à convoyer vraiment d'impression visuelle ; trop lourd pour cela, à mon avis, notamment la dernière phrase (en soi, je n'ai rien à lui reprocher, mais je pense que sa structure represente une des raisons qui font échouer le texte, à savoir une articulation trop précise qui bloque l'impression de flânerie).

Remarques :
« Ciel délavé, sur lequel, (pourquoi une virgule ici ?) se détachent les tours de Notre-Dame »
« L'œil du peintre »

Esquisse d'un récit. Le décor est planté, on attend le récit.

J'ai l'impression d'un texte fermé, dans le sens où, et ce en dépit même des questions posées, il ne projette pas vers le lecteur, ne dialogue pas avec lui, ne le prend pas en considération, presque. Mais peut-être que c'est un peu court pour se faire une idée précise. Rebecca a raison, ce paragraphe pourrait donner lieu d'introduction à un récit...

Un intéressant début, quoi que pas de personnage qui en émerge pour l'instant. Un décor qu'on plante, maintenant reste à rajouter des éléments, à mon avis. Enfin, vu de l'extérieur, ça fait cet effet. Un "amorçage", mais qu'y a-t-il au bout de l'hameçon ?

Ubik.

L'oeil du peintre a su saisir la beauté de chaque détail de la scène.

C'est ce que l'on voit, l'une de ces esquisses que l'on trouve aussi chez les bouquinistes. J'en ai ramené quelques-unes dans mes bagages (comme tout bon touriste... lol !)

Il manque juste quelque chose. Je ne sais. Ces phrases semblent autant de détails relevés sur une image. Manque un mouvement ? un liant ? l'éveil vers quelque chose ?

Ou bien le texte est-il une parfaite réussite pour justement mettre si bien en évidence l'immobilité d'une scène, un décor à jamais figé (dans la réalité, dans la toile, dans la mémoire du touriste) et dans lequel les acteurs-passants n'ont aucune importance ?

Suite à vos observations, j'ai essayé une autre version.

Quais de La seine en hiver

A travers les branches dénudées, en cette journée hivernale et pluvieuse, se dressent, dans un ciel délavé, les tours de Notre-Dame.
Sur les trottoirs luisants de pluie, se presse la foule de ceux qui rentrent chez eux ou vont à quelques rendez-vous tandis que sur La Seine, glissent, nonchalamment, péniches et bateaux-mouches.
Au long des quais, quelques passants, frissonnant de froid, s'arrêtent devant les étalages des bouquinistes.
Ils y feuilllettent quelques livres ou choisissent des gravures.
Pourquoi ne continuent-ils pas leur chemin comme beaucoup d'autres?
Cherchent-ils une évasion à la grisaille, un paysage ou un titre qui les fera rêver, qui les fera s'évader du quotidien?
Spectacle de rue toujours renouvelé où seuls les acteurs changent.