Miserere mei
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Polixène
mychelc
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Miserere mei
Vagabondages oniriques, en écoutant le "Miserere mei"
de Gregorio ALLEGRI
Où donc m'entraînez-vous de vos voix si puissantes
Comblant tout l'espace de plaisir et d'effroi
Vibrations épurées que les cœurs seuls ressentent
Je suis là subjugué, et l'esprit aux abois.
Chuchotez de la mer l'immuable ressac
Insensible aux tourments de nos vanités vaines
Et les monts, les vallées, le pur miroir d'un lac
L'écrin où nous naissons a des splendeurs sereines.
Balayant nos passés, aux noires âpretés
De ce souffle vibrant sous les voûtes gothiques
Vos accents ont gravé l'amère cruauté
De nos mortels chemins, trop courts et dramatiques.
Vous effacez le froid de la nuit qui fait peur
Repoussant aux confins les démons qui excitent
Nos âmes guerrières. Par delà ma torpeur
J'entends mon histoire, le poids dont je m'acquitte.
Vous écoutant j'ai vu, procession accablée
Défiler des peuples, que le joug oppressait
Votre chant m'a redit des peines oubliées
Des femmes en sanglots, que l'on assassinait.
Vous écoutant je vois s'effondrer de grands dômes
Et fondre nos cités, et nos fragiles fiefs
Et ce glabre désert aussi plat que la paume
Avec en son centre la ruine d'une nef
Chantez, chantez encor, et m'enivrez d'accords
De mon angoisse obscure expliquez moi la cause
Quand je me sens si faible, enfermé dans ce corps
Qui me retient d'aimer dans ma prison morose.
Vitraux incandescents éclairant l'agonie
De mes désirs défunts, que je garde secrets
Que l'univers est grand, les heures infinies
Quand un chant de sa lame attise mes regrets.
Mychelc
de Gregorio ALLEGRI
Où donc m'entraînez-vous de vos voix si puissantes
Comblant tout l'espace de plaisir et d'effroi
Vibrations épurées que les cœurs seuls ressentent
Je suis là subjugué, et l'esprit aux abois.
Chuchotez de la mer l'immuable ressac
Insensible aux tourments de nos vanités vaines
Et les monts, les vallées, le pur miroir d'un lac
L'écrin où nous naissons a des splendeurs sereines.
Balayant nos passés, aux noires âpretés
De ce souffle vibrant sous les voûtes gothiques
Vos accents ont gravé l'amère cruauté
De nos mortels chemins, trop courts et dramatiques.
Vous effacez le froid de la nuit qui fait peur
Repoussant aux confins les démons qui excitent
Nos âmes guerrières. Par delà ma torpeur
J'entends mon histoire, le poids dont je m'acquitte.
Vous écoutant j'ai vu, procession accablée
Défiler des peuples, que le joug oppressait
Votre chant m'a redit des peines oubliées
Des femmes en sanglots, que l'on assassinait.
Vous écoutant je vois s'effondrer de grands dômes
Et fondre nos cités, et nos fragiles fiefs
Et ce glabre désert aussi plat que la paume
Avec en son centre la ruine d'une nef
Chantez, chantez encor, et m'enivrez d'accords
De mon angoisse obscure expliquez moi la cause
Quand je me sens si faible, enfermé dans ce corps
Qui me retient d'aimer dans ma prison morose.
Vitraux incandescents éclairant l'agonie
De mes désirs défunts, que je garde secrets
Que l'univers est grand, les heures infinies
Quand un chant de sa lame attise mes regrets.
Mychelc
mychelc- Nombre de messages : 119
Age : 64
Date d'inscription : 08/01/2010
Re: Miserere mei
Une promenade vraiment sympa ! Toujours un plaisir de lire de l'alexandrin, plaisir un peu gâché en l'occurrance non par des erreurs de métrique, mais des vers que je trouve difficiles à scander. Je m'explique ci-dessous, dans le cours des remarques
"Comblant tout l'espace de plaisir et d'effroi" : la césure a bien lieu après la sixième syllabe, comme il se doit, seulement elle intervient après une syllabe faible (muette oralement) suivie d'un mot commençant par une console ; selon les règles de la scansion, il faut donc prononcer cette syllabe, et la légère pause due à la césure la met en valeur ; comme elle est muette oralement, l'effet est curieux : on prononce "Comblant tout l'espaceu - pause - de plaisir et d'effroi", et, pour moi, ça fait bizarre, peu naturel
Balayant nos passés, (pourquoi une virgule ici ?) aux noires âpretés"
"Vous effacez le froid de la nuit qui fait peur
Repoussant aux confins les démons qui excitent" : je trouve dommage la similarité de construction (assez lourde, qui se remarque) dans deux vers consécutifs
"Nos âmes guerrières. Par-delà (trait d'union) ma torpeur" : césure après une sixième syllabe faible suivie d'un mot commençant par une consonne
"J'entends mon histoire, le poids dont je m'acquitte." : césure après une sixième syllabe faible suivie d'un mot commençant par une consonne
"Défiler des peuples, (poursquoi une virgule ici ?) que le joug oppressait" : césure après une sixième syllabe faible suivie d'un mot commençant par une consonne
"Avec en son centre la ruine d'une nef" : césure après une sixième syllabe faible suivie d'un mot commençant par une consonne
"De mon angoisse obscure expliquez-moi (trait d'union) la cause"
"Comblant tout l'espace de plaisir et d'effroi" : la césure a bien lieu après la sixième syllabe, comme il se doit, seulement elle intervient après une syllabe faible (muette oralement) suivie d'un mot commençant par une console ; selon les règles de la scansion, il faut donc prononcer cette syllabe, et la légère pause due à la césure la met en valeur ; comme elle est muette oralement, l'effet est curieux : on prononce "Comblant tout l'espaceu - pause - de plaisir et d'effroi", et, pour moi, ça fait bizarre, peu naturel
Balayant nos passés, (pourquoi une virgule ici ?) aux noires âpretés"
"Vous effacez le froid de la nuit qui fait peur
Repoussant aux confins les démons qui excitent" : je trouve dommage la similarité de construction (assez lourde, qui se remarque) dans deux vers consécutifs
"Nos âmes guerrières. Par-delà (trait d'union) ma torpeur" : césure après une sixième syllabe faible suivie d'un mot commençant par une consonne
"J'entends mon histoire, le poids dont je m'acquitte." : césure après une sixième syllabe faible suivie d'un mot commençant par une consonne
"Défiler des peuples, (poursquoi une virgule ici ?) que le joug oppressait" : césure après une sixième syllabe faible suivie d'un mot commençant par une consonne
"Avec en son centre la ruine d'une nef" : césure après une sixième syllabe faible suivie d'un mot commençant par une consonne
"De mon angoisse obscure expliquez-moi (trait d'union) la cause"
Invité- Invité
Re: Miserere mei
Bonjour!
Une réussite ce poème, malgré les maladresses relevées .
Un beau sujet, qui nous embarque dans ta rêverie humaniste : j'ai passé un bon moment .
Mes bémols : la quatrième strophe, qui est en deçà des autres, et , à mon humble avis, n'apporte rien à l'ensemble .
Ah et puis "les vanités vaines" ...
Du coup je le ré-écoute, ça faisait bien longtemps....
(si ça peut servir : https://www.youtube.com/watch?v=iKvSzI8tT4U)
Une réussite ce poème, malgré les maladresses relevées .
Un beau sujet, qui nous embarque dans ta rêverie humaniste : j'ai passé un bon moment .
Mes bémols : la quatrième strophe, qui est en deçà des autres, et , à mon humble avis, n'apporte rien à l'ensemble .
Ah et puis "les vanités vaines" ...
Du coup je le ré-écoute, ça faisait bien longtemps....
(si ça peut servir : https://www.youtube.com/watch?v=iKvSzI8tT4U)
Polixène- Nombre de messages : 3298
Age : 62
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Miserere mei
Enormément d'allure dans ce poème et j'apprécie tout particulièrement cette emphase, qui donne envie de le lire à haute voix, de le déclamer.
Il y a quelques très belles images, aux accents lyriques présents mais pas trop marqués, l'accentuation est justement dosée.
Et puis, il y a cette amertume, ces regrets désabusés qui sont traduits avec beaucoup d'élégance. Je trouve tout ceci beau et très efficacement décliné. La dernière strophe clôt en force cette lamentation réussie.
Il y a quelques très belles images, aux accents lyriques présents mais pas trop marqués, l'accentuation est justement dosée.
Et puis, il y a cette amertume, ces regrets désabusés qui sont traduits avec beaucoup d'élégance. Je trouve tout ceci beau et très efficacement décliné. La dernière strophe clôt en force cette lamentation réussie.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Miserere mei
Vagabondages oniriques très réussis, bravo.
valérie catty- Nombre de messages : 145
Age : 55
Date d'inscription : 20/02/2010
Re: Miserere mei
Très joli, musical, avec des thèmes que j'apprécie. Ca rappelle quelques poèmes de Hugo.
Félicitations, belle composition.
Félicitations, belle composition.
Attila- Nombre de messages : 38
Age : 109
Date d'inscription : 14/03/2010
Re: Miserere mei
l'acrostiche C I E L en 2 était voulu?
Nathanaël Zenou- Nombre de messages : 206
Age : 44
Date d'inscription : 02/05/2010
Re: Miserere mei
Un beau texte. J'ai aimé... mais je déplore l'abondance d'adjectifs... comme souvent d'ailleurs dans les poèmes de forme classique.
(ps : Miserere Mei, Deus...)
(ps : Miserere Mei, Deus...)
Invité- Invité
Re: Miserere mei
merci pour les dernières contributions ...
Pour ce qui est de l'acrostiche, je pense que c'est un pur hasard ! en tous les cas, ce texte ayant été écrit il y a plusieurs années, je ne me souviens pas l'avoir voulu !
Merci en tous les cas de l'avoir trouvé ...
Mychelc
Pour ce qui est de l'acrostiche, je pense que c'est un pur hasard ! en tous les cas, ce texte ayant été écrit il y a plusieurs années, je ne me souviens pas l'avoir voulu !
Merci en tous les cas de l'avoir trouvé ...
Mychelc
mychelc- Nombre de messages : 119
Age : 64
Date d'inscription : 08/01/2010
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