2h05
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Aire__Azul
cherryfix
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2h05
J'arrache à la paroi des lèvres les lettres fanées, celles qui n'assemblent plus rien que des lambeaux sans coutures, des ratures de néant. Personne ne m'a jamais dit de grandir - et brûlent au vent les avions de papiers de notre enfance . Les yeux sont rouges. Quoi qu'ils en disent, je sais que ce n'est pas vrai ce qu'ils croient. Tu m'étonnes qu'il y'ai des vaisseaux qui éclatent après avoir vu ça. Des fantômes partout qui errent à crier leurs regrets. Des pourquoi et des tourments. Tu m'étonnes que ça vire rouge. Quand l'enfer sature de s'imiscer sous le plancher. Ca colle à la pupille, ça l'aspire, ça la dilatte de ne plus savoir comment on s'est échoué là, sur une bulle de ciment. Trop grise, trop noire, blanche à peine. Tu m'étonnes que ça éclate, que ça fasse gerber au sceau des cailleaux de sang. Le rouge passion qui sort des yeux de ne plus pouvoir survivre nulle part. Les pieds flirtent avec les flammes, survolent méthodiquement des hectares de cauchemars calcinés par le froid. La musique est morne, valsent à peine quelques notes rescapées des buccoliques musiciens. Ca implose de toute l'horreur du monde dans le blanc des yeux. De la mélancolie qui tourne névrose. Le regard blême qui crie à l'hemorragie, qui se meurt devant ces lettres qui ne savent plus signifier, fanées de ne pas avoir su grandir. J'ai la nuit qui agonise à la dentelle de l'iris - dans des larmes rouges de cendre.
Re: 2h05
Un texte qui arrache, que j'aurais aimé plus long. Tel quel, je trouve qu'il ne va pas au bout de son propos.
Mes remarques :
« Personne ne m'a jamais dit de grandir - (typographie : pour introduire une incise, le trait d’union « - » ne suffit pas, il faut « – » ou « — ») et brûlent au vent »
« les avions de papiers de notre enfance . » : typographie, pas d’espace avant un point
« Tu m'étonnes qu'il y ait (et non « y’ai ») des vaisseaux qui éclatent »
« Quand l'enfer sature de s'immiscer sous le plancher. Ça colle à la pupille, ça l'aspire, ça la dilate (et non « dilatte ») »
« que ça fasse gerber au sceau (« au seau », plutôt, non, s’il s’agit du récipient ? Là, les gars, ils gerbent sur des scellés) des caillots de sang »
« quelques notes rescapées des bucoliques (et non buccoliques) musiciens. Ça implose »
« Le regard blême qui crie à l'hémorragie »
« J'ai la nuit qui agonise à la dentelle de l'iris - (typographie : pour introduire une incise, le trait d’union « - » ne suffit pas, il faut « – » ou « — ») dans des larmes rouges »
Mes remarques :
« Personne ne m'a jamais dit de grandir - (typographie : pour introduire une incise, le trait d’union « - » ne suffit pas, il faut « – » ou « — ») et brûlent au vent »
« les avions de papiers de notre enfance . » : typographie, pas d’espace avant un point
« Tu m'étonnes qu'il y ait (et non « y’ai ») des vaisseaux qui éclatent »
« Quand l'enfer sature de s'immiscer sous le plancher. Ça colle à la pupille, ça l'aspire, ça la dilate (et non « dilatte ») »
« que ça fasse gerber au sceau (« au seau », plutôt, non, s’il s’agit du récipient ? Là, les gars, ils gerbent sur des scellés) des caillots de sang »
« quelques notes rescapées des bucoliques (et non buccoliques) musiciens. Ça implose »
« Le regard blême qui crie à l'hémorragie »
« J'ai la nuit qui agonise à la dentelle de l'iris - (typographie : pour introduire une incise, le trait d’union « - » ne suffit pas, il faut « – » ou « — ») dans des larmes rouges »
Invité- Invité
Re: 2h05
Merci beaucoup pour votre commentaire, d'une part pour la lecture et de l'autre pour les remarques pertinentes. J'avoue que la correction va beaucoup m'aider sur certains points, notamment pour ce qui est du tiret. J'essayerais par ailleurs de retravailler ce texte.
Quant à la longueur du texte, est-ce la fin qui vient trop vite ou un manque général de consistance?
Quant à la longueur du texte, est-ce la fin qui vient trop vite ou un manque général de consistance?
Re: 2h05
C'est, pour moi, qu'il s'agit d'une ambiance forte dans laquelle je n'ai pas le temps de m'installer que pouf ! déjà fini.
Invité- Invité
Re: 2h05
Une atmosphère apocalyptique puissante. Les phrases suivent un rythme prononcé, ce qui n’est pas facile à imprimer à un texte. J’aime bien cette prose poétique, même si parfois cela peut sembler un peu ampoulé : « Quoi qu'ils en disent, je sais que ce n'est pas vrai ce qu'ils croient. ». Et j’ai trouvé moi aussi ce texte un peu court, ne donnant a entrevoir que le début (ou la fin) d’une scène.
Au plaisir de vous lire à nouveau.
Au plaisir de vous lire à nouveau.
Aire__Azul- Nombre de messages : 474
Age : 58
Localisation : TOULOUSE
Date d'inscription : 30/03/2010
Re: 2h05
Merci Aire__Azul votre commentaire.
Sur votre critique, j'ai essayé de rallonger un peu le texte ( mais je crois qu'il y'a un net contraste entre ce qui a été rajouté et le texte de base, n'arrivant pas à me replonger dans l'atmosphère voulue ).
Et merci encore à vous, Socque, pour les corrections dont j'ai tenu compte : ).
J'arrache à la paroi des lèvres les lettres fanées, celles qui n'assemblent plus rien que des lambeaux sans coutures, des ratures de néant. Personne ne m'a jamais dit de grandir -
et brûlent au vent les avions de papiers de notre enfance. Les yeux sont rouges. Quoi qu'ils en disent, je sais que ce n'est pas vrai ce qu'ils croient. Tu m'étonnes qu'il y'ait des vaisseaux qui éclatent après avoir vu ça. Des fantômes partout qui errent à crier leurs regrets. Des pourquoi et des tourments. Tu m'étonnes que ça vire rouge. Quand l'enfer sature de s'immiscer sous le plancher. Ca colle à la pupille, ça l'aspire, ça la dilate de ne plus savoir comment on s'est échoué là, sur une bulle de ciment. Trop grise, trop noire, blanche à peine. Tu m'étonnes que ça éclate, que ça fasse gerber au seau des caillots de sang. Le rouge passion qui sort des yeux de ne plus pouvoir survivre nulle part. Les pieds flirtent avec les flammes, survolent méthodiquement des hectares de cauchemars calcinés par le froid. La musique est morne, valsent à peine quelques notes rescapées des bucoliques musiciens. Ca implose de toute l'horreur du monde dans le blanc des yeux. De la mélancolie qui tourne névrose. Le regard blême qui crie à l'hémorragie, qui se meurt devant ces lettres qui ne savent plus signifier, fanées de ne pas avoir su grandir. J'ai la nuit qui agonise à la dentelle de l'iris - dans des larmes rouges de cendre. Une étoile me tend la main à l'horizon - et elle brille si bien que de mes yeux coulent des pastels. Des fossés violets se creusent à la lisière des yeux et des joues boudeuses - elle sait bien, l'insolente, que je suis trop loin pour l'attraper. Je tends le bras dans le vide - elle me nargue - et tombe sur l'orage en funambule arc-en-ciel. Des cascades de suie emportent au loin les éclats d'opale - les masques brisés qui m'entourent ne forment qu'un tas de poussière imperméable. Ca fait du mal et ça ne fait plus rien - au théatre des écorchés tous finissent un jour le naufrage. Brûlent les étoiles frêles et malingres. Foutues de rien que de ne faire durer la nuit - assassines du jour, des nuages, de la pluie, du décor brouillon dans lequel nous vivions. A contre-temps.
Sur votre critique, j'ai essayé de rallonger un peu le texte ( mais je crois qu'il y'a un net contraste entre ce qui a été rajouté et le texte de base, n'arrivant pas à me replonger dans l'atmosphère voulue ).
Et merci encore à vous, Socque, pour les corrections dont j'ai tenu compte : ).
J'arrache à la paroi des lèvres les lettres fanées, celles qui n'assemblent plus rien que des lambeaux sans coutures, des ratures de néant. Personne ne m'a jamais dit de grandir -
et brûlent au vent les avions de papiers de notre enfance. Les yeux sont rouges. Quoi qu'ils en disent, je sais que ce n'est pas vrai ce qu'ils croient. Tu m'étonnes qu'il y'ait des vaisseaux qui éclatent après avoir vu ça. Des fantômes partout qui errent à crier leurs regrets. Des pourquoi et des tourments. Tu m'étonnes que ça vire rouge. Quand l'enfer sature de s'immiscer sous le plancher. Ca colle à la pupille, ça l'aspire, ça la dilate de ne plus savoir comment on s'est échoué là, sur une bulle de ciment. Trop grise, trop noire, blanche à peine. Tu m'étonnes que ça éclate, que ça fasse gerber au seau des caillots de sang. Le rouge passion qui sort des yeux de ne plus pouvoir survivre nulle part. Les pieds flirtent avec les flammes, survolent méthodiquement des hectares de cauchemars calcinés par le froid. La musique est morne, valsent à peine quelques notes rescapées des bucoliques musiciens. Ca implose de toute l'horreur du monde dans le blanc des yeux. De la mélancolie qui tourne névrose. Le regard blême qui crie à l'hémorragie, qui se meurt devant ces lettres qui ne savent plus signifier, fanées de ne pas avoir su grandir. J'ai la nuit qui agonise à la dentelle de l'iris - dans des larmes rouges de cendre. Une étoile me tend la main à l'horizon - et elle brille si bien que de mes yeux coulent des pastels. Des fossés violets se creusent à la lisière des yeux et des joues boudeuses - elle sait bien, l'insolente, que je suis trop loin pour l'attraper. Je tends le bras dans le vide - elle me nargue - et tombe sur l'orage en funambule arc-en-ciel. Des cascades de suie emportent au loin les éclats d'opale - les masques brisés qui m'entourent ne forment qu'un tas de poussière imperméable. Ca fait du mal et ça ne fait plus rien - au théatre des écorchés tous finissent un jour le naufrage. Brûlent les étoiles frêles et malingres. Foutues de rien que de ne faire durer la nuit - assassines du jour, des nuages, de la pluie, du décor brouillon dans lequel nous vivions. A contre-temps.
Re: 2h05
Merci à vous pour ce commentaire.
" contre courant " serait plus juste, effectivement ^^".
Pour le titre, il ne s'agit que de l'heure à laquelle j'ai écrit le texte. Il a été écrit sur papier d'abord, et n'ayant pas trouvé de titre adéquat, c'est resté.
" contre courant " serait plus juste, effectivement ^^".
Pour le titre, il ne s'agit que de l'heure à laquelle j'ai écrit le texte. Il a été écrit sur papier d'abord, et n'ayant pas trouvé de titre adéquat, c'est resté.
Re: 2h05
pas "contre courant" mais "A contre temps" :-))cherryfix a écrit:" contre courant " serait plus juste, effectivement ^^".
je change, si tu veux
Re: 2h05
Un texte étouffant, d’émotions. Réussi donc.
J’aime les deux versions mais je trouve la première plus dense, comme une souffrance ramassée, un bloc et pas une douleur qui se délite, plus fort donc.
C’est tout personnel.
J’aime les deux versions mais je trouve la première plus dense, comme une souffrance ramassée, un bloc et pas une douleur qui se délite, plus fort donc.
C’est tout personnel.
elea- Nombre de messages : 4894
Age : 51
Localisation : Au bout de mes doigts
Date d'inscription : 09/04/2010
Re: 2h05
Superbe ! Mais à mon avis, le rajout est de trop, tu n'as pas retrouvé exactement la tonalité de la première inspiration.
Invité- Invité
Re: 2h05
Oui, " à contre temps ", je me suis trompée en écrivant en fait, je n'ai pas fait attention éè.
Et merci à vous tous pour vos avis. Effectivement, comme dit, je n'arrivais pas à me replonger dans la même ambiance, du coup, ça peut paraitre HS ou décousu..
Et merci à vous tous pour vos avis. Effectivement, comme dit, je n'arrivais pas à me replonger dans la même ambiance, du coup, ça peut paraitre HS ou décousu..
Re: 2h05
Un bombardement d'images qui installe une atmosphère, que je n'aime pas. L'anxiété du texte, sans respiration, ajoute encore à cela, indiscutablement il fonctionne.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: 2h05
Moi non plus j'aime pas la forme de certaines lettres et encore moins le sens qu'une association fortuite ou non peut leur faire prendre. Par exemple, je n'aime pas l' R, ni l'H, ni le Q, qui, à leur simple énonciation, font pâlir l'alphabet de devoir les suivre pour donner du sens.
Jérémie- Nombre de messages : 412
Age : 46
Localisation : Sixfeetunder
Date d'inscription : 27/03/2010
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