Frozen view

- C’est pas le tout, mais va falloir y aller. Tout le monde est prêt ?
- Passe devant, on te suit
- Pour passer devant faudrait que vous suiviez d’abord
- On te suit, on te suit
- Non, vous ne suivez pas ! Vous marchez à côté
- C’est pas la même chose ?
- A côté, c’est pas derrière, et derrière c’est pas de biais !
- Pas la peine de crier, je t’entends
- Je ne crie pas nom d’un bouton, j’explique
- On a compris chef !
- Alors exécution
J’ai bien envie de leur faire chantonner dans « la troupe y’a pas de jambes de bois » d’une part pour le plaisir de fredonner cette nouillerie de vacances au pas, d’autre part pour ajouter un piquant familier au ragoût qui mijote. Un débat matinal sur les prépositions de lieu et les adverbes restant l’un des plus pénibles dans un couple. Vous noterez au passage que ce type de digression débouche facilement sur l’homicide volontaire du conjoint et des enfants.
- Papa, tu peux pas ralentir ?
- Et puis quoi encore, vous voulez qu’on nous pique la place du parasol ?
- J’ai mal aux pieds (voix plaintive, geignarde, ronchon, exaspérante)…
- Fabienne, dis à la gosse de la fermer ou je lui en colle deux pour le prix d’une.
- Chut ma chérie, papa actionne la route
- Mais j’ai mal aux pieds (même ton suppurant, dégoulinant, lancinant)
- Ralentis Roger, la petite a mal aux pieds, à cause de ses sandales en plastique made in…
- T’as qu’à la porter !
- Comment ?
- Sur ton dos
- Tu te fiches de moi ? Elle pèse un âne mort cette môme !
- Si tu la bourrais pas de ketchup à la panure
- Non mais dis donc, qui c’est qui rapporte de la panure tous les soirs sous prétexte que le patron lui fait des ristournes ?
- Qui c’est qui la fourre dans le pain en clamant partout qu’il a lu dans les revues de gynéco que c’était bon pour le teint ?
- Oh, le salaud !
- Maman, j’ai mal au cœur (cette fois c’est Antoine, le cadet qui ajoute son foie au lamento )
- Allez, on y est presque, j’aperçois la chaise longue des Maturin, ah… et puis Martine.

Elle marche vers la mer, pose ses talons d’argile dans la mousse, se mouille la nuque, jette son petit cri de mouette sans pattes, secoue ses nattes suisses, entre dans la vague, le soleil défragmente le pli des ourlets, et ce maillot, le maillot…son maill…oh…

(La voix tremble dans le petit matin, le lecteur ne peut pas vraiment saisir tout ce qu’elle draine de flou, de pissant, de rauque dissimulé dans les papilles, la glotte agitée ; le lecteur est à peine arrivé au sommet de la dune, il en est encore à porter la petite et ses mouchetés de croûte ; à présent il peut la déposer dans le sable et contempler à son tour la fille Maturin au bain.
Le père est immobile, la main droite en visière, l’œil extrêmement tendu sur la gazelle des mers ; je sais lecteur, il obstrue l’horizon de sa grosse main tremblante, toi aussi tu voudrais voir la sirène des lotissements balnéaires, tu voudrais mais…)
- On fait quoi là ? On voit rien avec ton dos qui bouche tout !
- C’est bon, c’est bon. Alors les enfants vous êtes contents d’être à la plage avec papa et maman qui ont travaillé tout l’année pour vous offrir de belles vacances iodées ? Qu’est-ce qu’on dit à son papounet qu’on aime ? Qu’est-ce qu’on dit, hein ? Hein ? Eh ?
Pas de réponse.
Le père se retourne de travers. Toutes les affaires sont posées derrière lui ; le parasol rayé, les rabanes encore semées de sable, les serviettes 80% coton, 20% élasthanne, les chapeaux de paille tressés en Indonésie, les petites sandales molles et décolorées, le short à fleurs ; la liste serait longue si je commençais à fouiller dans les affaires de cette famille, c’est la raison pour laquelle j’en resterai là.
Je sais gré au lecteur d’avoir emporté le reste de la troupe vers un monde meilleur et d’avoir laissé le père dans le creux de la vague enrouleuse de molle émotion…De toutes les manières personne n’aurait pas pu se baigner (pour raison de méduses) encore moins rester au soleil à cause des nuages toxiques issus de la centrale placée juste derrière le camping.
D’un autre côté, je me dois d’être honnête envers vous, les Maturin détestent le père.
Et n’allez pas vous aviser de m’en demander les raisons.

Ba a écrit: (…)Et n’allez pas vous aviser de m’en demander les raisons.

Et pourquoi donc ne faudrait-il pas en demander les raisons ?
Je trouve ton écriture agacée : comme si tu voulais te débarrasser de ton texte, surtout la fin. Est-ce que je me trompe ?

Complètement, totalement,absolument. Point d'agaçures dans l'écriture. Il faut aller voir sous le parasol ;-)

Ba, l'électron libre de VE
qu'est-ce que j'aurais aimé t'avoir comme prof !
;-)

Décidemment j’aime l’art des dialogues de Ba, cette manière de cerner la psychologie d’un personnage juste en le faisant parler.
Et puis la déstructuration du récit, ça casse tous les repères du genre, c’est fort, audacieux, libre, inspiré et ça passe comme du petit lait.

Toujours très théâtral et décalé comme j'aime ! Dialogues savoureux, humour, un apparté sympa avec le lecteur, néanmoins sacrément mis à contribution ! Au fait, oui : il est fatigué le lecteur : il vient de se coltiner la dune avec la petite sur le dos et en plus, la mer faut pas y compter... bref : "si j'aurais su, j'aurais pas v'nu" ...Si ! pour lire Ba, ça valait largement la peine !

Encore une bonne petite tranche de vie persillée de cul-de-sac et d'itinéraires bis. La petite troupe se défoule. On admire du balcon. Ça se mange sans faim.

Tu me réjouis. Tous ces détails prosaïquement quotidiens, ces dialogues plus vrais que vrai. Je suis ce lecteur consentant qui ne s'aviserait surtout pas de demander les raisons : c'est plus limpide que la mer médusée soi-même.

Par certains côtés, tu irais bien avec les Deschiens !

je vois tout à fait la caravane arrondie style 1955, le père : short dont la ceinture arrive en arc de cercle juste au dessus du pubis pour laisser son aise au ventre, les tongs-avec-chaussettes, les genoux cagneux ornés d'un coup de soleil, la petite moustache taillée bien droit... Ouais, on va à la plage ailleurs ?

j'aurais bien aimé que cette histoire soit le pilote des dents de la mer et puisque vous m'en laissez le choix, pour moi ce sera "frozen jaws".

Sacré Jérémy...

Non pour en revenir au texte, cela fait vraiment "famille fenouillard" en vacances, une chronique à la plage très années 60/70.
Je me suis surtout réjoui du début, vraiment réussi, lorsque l'on comprend que le pas militaire est celui de la famille faisant son débarquement sur une plage (de Normandie ?) en sens inverse : là l'effet comique est parfait.
Après, le texte est seulement drôle, jubilatoire, évoque (à mon avis involontairement) une certaine nostalgie chez certains, et garde son souffle jusqu'à la fin...
Encore une fois chapeau ba, mais surtout pour le début...

Sur que ça fiche de bonne humeur. Je vais acheter des espadrilles à ma femme et lui payer un Banga. Elle m'aime, elle, et me répète souvent qu'un homme passe 64% de sa vie à regarder le dos des filles. Je ne sais pas d'où elle sort cette stat ni d'où elle sort elle-même.

J'ai toujours eu un faible pour le dialogue, surement par goût pour le théâtre, et la je suis comblé

J'ai bien aimé à la petite référence à Martine, si référence il y a ^^

Sinon comme l'on dit les autres c'est frais, une vrai friandise à déguster.

Seul petit reproche, c'est un peut-être un peu trop "franchouillard". Un zeste de subtilité aurait parfait le tableau à mes yeux.

Je profite de ce que cette " famille " est arrivée au sommet de la dune de Pilate pour vous donner un indice sémiotique : méfiez-vous du père...Et si " franchouillard" il paraît ,salopard il demeure...Sinon aucune filiation avec la série des Martine en culotte blanche ;-)
Ok pour les Deschiens ! Yolande surtout.

Ba a écrit:Je profite de ce que cette " famille " est arrivée au sommet de la dune de Pilate pour vous donner un indice sémiotique : méfiez-vous du père...Et si " franchouillard" il paraît ,salopard il demeure...Sinon aucune filiation avec la série des Martine en culotte blanche ;-)
Ok pour les Deschiens ! Yolande surtout.

Franchouillard peut induire salopard, ce me semble, ils ne sont pas antinomiques.
Ah, les Martine...
Mais alors, si j'ai bien décrypté sémiologiquement, il va y avoir une suite ? Hein, Ba, qu'il va y en avoir une, hein, c'est toi qui l'as dit...

Oui, avec Mauricette et Ginette ! 00-)))))))))))))))))))))))))))))))))

Ba a écrit:Oui, avec Mauricette et Ginette ! 00-)))))))))))))))))))))))))))))))))

Trop cool !
Mais tu vas voir que Ginette, elle va maugréer que le sable, ça vaut rien pour planter, à part des parasols ; elle perd pas son temps à partir en vacances, elle. Elle sait que le jour qu'elle s'arrête, c'est la faucheuse qui débarque.
Pour Mauricette, je sais pas encore. En tous cas, elle aura son clébart :
Mauricette en balade
Sans son chien est malade

silene82 a écrit:

Ba a écrit:Je profite de ce que cette " famille " est arrivée au sommet de la dune de Pilate pour vous donner un indice sémiotique : méfiez-vous du père...Et si " franchouillard" il paraît ,salopard il demeure...Sinon aucune filiation avec la série des Martine en culotte blanche ;-)
Ok pour les Deschiens ! Yolande surtout.

Franchouillard peut induire salopard, ce me semble, ils ne sont pas antinomiques.
Ah, les Martine...
Mais alors, si j'ai bien décrypté sémiologiquement, il va y avoir une suite ? Hein, Ba, qu'il va y en avoir une, hein, c'est toi qui l'as dit...

Pour moi il n'y a pas de salopard, il n'y a que des gens malheureux et stupides. Ce n'est pas en se moquant du fascisme ordinaire qu'on va avancer : il est là de toute éternité et on est pas prêt de s'en débarasser : surtout si en plus on le diabolise. ce qui est bien dans les Deschiens, c'est que ces pauvres gens sont attendrissants ; c'est ça leur génie !

C'est un texte très méchant mais quand c'est ba qui le fait tout le monde applaudit !
Bon, c'est vrai le début est marrant, les dialogues parfaits. ba excelle dans ce genre de saynette mais l'ensemble est quand même un peu lourd, je trouve. Enfin, disons que ça ne fait pas sourire mais ce n'est sans doute pas fait pour ça non plus.

Désolée de faire remonter cette vue sur famille mais je me dois de répondre :
Narbah " s'en débarrasser " ben vi, l'embarras nous empêche de respire l'r le débarras aussi...Cela dit, je n'aime pas politiser facilement de petits écrits sans portée universelle, et le " fascisme ordinaire " ou pas, n'a pas sa place dans cette tribu, d'autant que ce discours a la papille facile dans toutes les sauces que l'on nous sert. Rendons-lui son étymologie :"Le fascisme a pour origine un mot italien, « fascio », qui signifie « faisceau », symbole de l’autorité des licteurs dans la Rome antique et que s’approprie un groupe para-militaire au lendemain de la première guerre mondiale pour faire entendre la voix des anciens combattants frustrés de ne pas pouvoir jouir d’extensions territoriales qu’ils estiment dues à leur qualité non reconnue de vainqueurs. Reconvertis dans la vie civile mais confrontés à l’agitation sociale, ils se mettent alors au service du grand patronat pour terroriser les ouvriers et se muent en mouvement politique doté d’une doctrine et d’une organisation propres avec pour devise : « croire, obéir, combattre ». Nous en sommes loin avec de " père vers ".
Quant aux Deschiens, en particulier Yolande, il n'est pas de critique de sa " simplicité " en particulier dans leur spectacle " C'est magnifique " où elle étincelle. Le regard est poétique. Pas chez moi. Et je n'ai pas pseudo " pitié" envers les imbéciles qui nous défragmentent la vie.
Plotine : Pourquoi sent-on dans tes lectures comme un relent vinaigré ? Bien sûr qu'il est méchant ce texte, surtout envers le géniteur vicelard c'est tout. L'on rit si l'on veut. L'on sourit si l'on peut. Je me suis abstenue de les faire se rencontrer ( le père et Martine ) par décence et rejet du crade à tout crin.
Comme je veux pas encombrer le fil prose, je poste ici la suite de cette histoire, petit pari avec Silène le taquin et sourire pour Plotine :


Clou de girafe

A Silène le jeteur de défi,

La dernière fois que la famille « je les connais » est partie à la plage, je l’ai laissée entre vos mains afin que vous lui épargniez la vue de Martine et surtout la transe du père.
Entre temps je sais que vous avez conduit les enfants et leur mère à la campagne, chez tante Ginette, une arrière-cousine, façon Bretagne, de Mauricette.
Epargnons-nous le voyage de la mer au bocage, la route fut longue, chaotique, poussiéreuse pas loin de ressembler aux expéditions des siècles précédent l’automobile.
Ellipse.
Me voilà devant la petite barrière blanche de Ginette, j’entends dans les bosquets parfumés, le cri d’Antoine qui vient de s’arracher une chaussette en tombant dans les orties. Puis une voix terrible dans les aigus sifflants :
- Nom d’un têtard ! Que fout ce gamin dans le massif de bégonias ? Ginette ? Oh, Ginette ?
- Oui, oui, j’arrive…( un temps, l’essoufflement happe les premiers mots)… ce raffut de derrière les fagots ?
- C’est le gosse des « Frenouillard » qui écrase vos fleurs, pardi ! Il a pas de mère pour le surveiller ce morveux ?
- Mes bégonias, cré nom de nom ! (Je vois une dame d’un âge ingrat, hâter le pas vers son buisson ardent, elle tire un gamin d’une dizaine d’années, hoquetant et puant de morve) sacré diou, qu’il est sale !
- Peut pas s’en occuper de son lardon ?
- Elle est partie dans le pré, juste en bas, vers mon carré d’haricots, avec la môme
- Ah, la grosse couverte de sauce américaine?
- Excusez-moi de vous déranger mesdames, je suis bien chez Ginette du Potager ?
- C’est à quel surjet ?
- Je passais dans le coin, et j’ai promis à Silène de vous transmettre le bonjour de sa part, surtout à vous Mauricette, ainsi qu’à votre chien guimbarde sans lequel « vous êtes malade » vous êtes bien Mauricette n’est-ce pas ?
- Et alors ? Connais pas de Silène ! Et vous Ginette ?
- Qui ?
- Silène !
- Dit rien c’t’affaire, elle veut quoi la rombière devant ma barrière ?
- Rien madame, rien, comme j’ai laissé cette famille aux bons soins de quelques lecteurs, je prends des nouvelles, c’est tout.
- Quels lecteurs ?
- Quelle famille ?
- La mère et les deux enfants que vous avez hébergés depuis la semaine dernière
- J’héberge personne, madame !
- Alors ce sera vous, euh, Mauricette n’est-ce pas ?
- Sûrement pas !
- Mais…
- Ma voisine les a trouvés devant sa porte hier soir, et comme elle a bon cœur bon pied, elle leur a ouvert la porte pour le week-end, ensuite hinaus, fissa, nada, peau de vent !
- Parfaitement !
- Qu’ils aillent se faire voir ailleurs. Nous avons autre chose à tricoter que de ramasser des fictifs sur les routes.
- Parfaitement ! Moi, les fictifs je les renvoie d’où ils viennent, déjà que Mauricette elle passe son temps dans les pages à pluchures , qu’on se demande ce qu’elle épluche, vais pas m’encombrer le grenier de salopiots sans avenir. Et lui, là, il a fini de se moucher dans mon sarreau ?
- Laissez Ginette, laissez, je vais le descendre à sa mère.
- Faites attention aux bouses Mauricette !
- Soyez sans crainte, j’ai l’habitude à présent
Aparté dans ma direction quoique…
- Elle dit ça, elle dit ça, mais le mois dernier j’ai dû la ramasser sous le noisetier, elle s’était tordue le talon anguille dans la merde de la Simone (elle désigne vaguement une vache plus loin) c’est que la Simone elle consomme hein ! (petits rires égrillards suivis d’un long temps pendant lequel elle me dévisage peu amène, voire méfiante, je dirais même hostile)… je vous fais pas rentrer cause que j’ai pas le temps, et puis Mauricette m’a bien dit de n’ouvrir à personne, surtout des gens dans votre genre. Z’avez pas une tête ordinaire, vous !
- Moi ?
- Oui, vous devez venir d’une ville qui pue l’ortolan !
- Vous voulez dire l’entourloupe ?
- Je sais ce que je dis : l’ortolan ! C’est qu’elle voudrait m’apprendre à causer celle-là ? Pour qui elle se prend ? Ah, elle a bien raison Mauricette, « Les gens d’ailleurs valent pas biquette ! »
- Excusez-moi…
- C’est une expression qu’elle a inventée dans sa voiture en revenant des Véliens, le bourg d’à côté : « Les gens d’ailleurs valent pas biquette quand la biquette est bien d’ici »
- Je ne…
- Je sais, c’est espécial aussi, mais c’est Mauricette faut la prendre comme elle est, c’est bien l’avis d’Ulrich, le gardien du musée.
- Vous avez un ?
- Dame oui ! Même que Ulrich (qui vient de Francfort) me dit toujours : « Ginette, la Cécette je la prends quand elle veut en choucroute ! (rires pointus, petit clin d’œil, suivis d’un refroidissement perceptible)… bon, c’est pas que, mais je dois aller nourrir mes bêtes moi, assez perdu de temps, je vous passe le bonsoir. (Elle trotte à petits pas vers un carré que je pense être de salades, ou d’oignons ou…)
Quelques minutes plus tard me parviennent des hurlements comme des marcassins dont on trancherait la gorge pour les faire taire.

Ellipse.

Ainsi, j’ai fait la connaissance, dans une campagne que n’aurait pas reniée Maupassant, de ces deux personnes dont j’ignorais tout jusqu’à ce que je laisse le père au somment de sa dune. Souvenez-vous, c’était un par un temps exceptionnel propice aux délices marins, Martine s’apprêtait au bain ; vous aviez trouvé l’histoire « Bidochonesque » cosi sans fan tutte.
Le hasard est facétieux qui nous laisse croire que nous sommes ficeleurs de dindes…
Que va devenir le trio quand Mauricette l’aura sorti du pré ? Je crois qu’il sera laissé là, sur le bord du chemin, à moins que, dans un élan cordial, elle ne le conduise au bourg des Véliens ? Allez savoir…

Mouais... et c'est moi qui ai des relents vinaigrés alors que tu me poursuis avec ta Mauricette depuis une semaine maintenant... mais continue surtout, si ça t'inspire c'est le principal.
Je t'ai même donné du grain à moudre sur "conversations".

Ba a écrit:
Narbah " s'en débarrasser " ben vi, l'embarras nous empêche de respire l'r le débarras aussi...Cela dit, je n'aime pas politiser facilement de petits écrits sans portée universelle, et le " fascisme ordinaire " ou pas, n'a pas sa place dans cette tribu, d'autant que ce discours a la papille facile dans toutes les sauces que l'on nous sert. Rendons-lui son étymologie :"Le fascisme a pour origine un mot italien, « fascio », qui signifie « faisceau », symbole de l’autorité des licteurs dans la Rome antique et que s’approprie un groupe para-militaire au lendemain de la première guerre mondiale pour faire entendre la voix des anciens combattants frustrés de ne pas pouvoir jouir d’extensions territoriales qu’ils estiment dues à leur qualité non reconnue de vainqueurs. Reconvertis dans la vie civile mais confrontés à l’agitation sociale, ils se mettent alors au service du grand patronat pour terroriser les ouvriers et se muent en mouvement politique doté d’une doctrine et d’une organisation propres avec pour devise : « croire, obéir, combattre ». Nous en sommes loin avec de " père vers ".
Quant aux Deschiens, en particulier Yolande, il n'est pas de critique de sa " simplicité " en particulier dans leur spectacle " C'est magnifique " où elle étincelle. Le regard est poétique. Pas chez moi. Et je n'ai pas pseudo " pitié" envers les imbéciles qui nous défragmentent la vie.

Ouh là ! j'avais pas saisi que tu te prenais tant au sérieux : c'est ton droit le plus strict remarque. Merci pour la petite leçon sur le fascio, mais je signale quand même que le sens des locutions évolue avec le temps et que leur origine n'est qu'un des multiples éclairages qu'on peut leur apporter.
C'était juste un sujet de réflexion que m'inspirait ton texte. Mais diable, qu'il est difficile d'aborder un sujet un tant soit peu profond sans voir l'interlocuteur (trice) monter sur ses grands chevaux. Je préférerais parler dans un simple respect mutuel plutôt que de subir ces "susceptibilités péremptoires". je ne suis pas un élève qui pose une question à un prof, je suis un copain dans la cour de l'école ; pour prendre une métaphore qu'ici beaucoup sont susceptibles de capter.

Question subsidiaire : Lorsque tu dis : "Et je n'ai pas pseudo " pitié" envers les imbéciles qui nous défragmentent la vie."
Que suggères tu d'adopter comme attitude face à eux : les ignorer, les insulter, les moquer, les enfermer, les éradiquer, les stériliser, etc?
Je suggère une bonne solution, démocratique : les interdire ! Une idée qui demande à ce que nous qui sommes beaux, intelligents et propres devenions une majorité : ça ne te fais pas rire ? moi si !

Ouh !Le croc jaillit, la griffe fouette, et le sang gicle. De la race, madame Ba, et du nerf. A mon goût, excellement mené, avec des perlitas tout du long : c'est délicieux, et spirituel. Quelle bonne littérature !

J'aime le regard acide que tu poses sur cette famille, Ba. Le père en haut de sa dune... C'est du tout bon pour moi. Et, en plus, ça me fait rire ! Encore !

Rhaaaa que tout ceci sent bon ! Les bagarres, les mesquineries, les soupirs, les couples unis qui passent leur temps à se désunir, les mômes et tout le reste. Plein de vie et de couleurs, de légèreté et de drame... tout y est, Ba. Cest comme dans la vie, multicolore !

(et tu es vraiment quelqu'un de génial !)