Qui mérite un peu d'amour ?

Merci à Narbah dont l'EXO "lettre d'insulte" m'a donné envie de lui écrire ça en réponse:


Dieu n'est qu'un fumeur de havanes
Et l'homme n'est qu'un partouzard
Que Dieu dans sa caravane
Entraine au plus grand des hasards.

Ses créatures se pavanent.
Il leur retire leur falzar.
C'est le bazar dans la savane.
C'est l'Alcazar des bondieusards.

L'homme s'égare néanmoins
Et Balthazar en est témoin
Là où copulent les blasphèmes
Là où tous les quasars essaiment

Là où règnent de grands trous noirs
Comme d'immenses laminoirs
Qui voudront avaler l'immonde
Depuis l'origine du monde.

Les hommes y croient Y' a pas de lézard
Rendons à Dieu c' qui est odieux
Et au hasard c' qui est aux dieux
Puis écrasons notre cigare

Sur la figure de César.
Soyons fous inventifs bizarres
Soyons les gardiens de ces arts
Dont le point d'orgue est le Nasard.

Oui Dieu est fumeur de havanes
Lanceur de dé, père fouettard
Vois il a l'humeur impassible
Il ne rate jamais sa cible.

L'homme est allumeur de pétards
Mouillés mais sous la pluie il chante
A l'occasion lanceur de vannes
Osées subtiles ou méchantes

Il assortit tous ses costards
à la couleur de son humour
Qui est de l'autre l'avatar ?
Et qui mérite un peu d'amour ?

J'aime me laisser prendre dans tes mots comme on se prend les pieds dans un tapis

Reb, la poésie c'est pas mon truc, mais avec toi, c'est pas pareil, quelque chose passe

Superbe, Rebecca !
Une forme parfaite, un vrai délice plein de peps sur lequel l'ami Gainsbarre n'aurait sans doute pas craché.
Parmi dix autres perles je retiens :

Rendons à Dieu c' qui est odieux
Et au hasard c' qui est aux dieux
Puis écrasons notre cigare

Sur la figure de César.

Rêvelin a écrit:J'aime me laisser prendre dans tes mots comme on se prend les pieds dans un tapis

ou pendre d'ailleurs

Gainsbourg, Courbet et Gene Kelly réunis, et j'en ai loupé d'autres. "Bruit et fureur" dans ce poème florilège légitimement vindicatif.

C'est vrai que c'est un sacré challenge.
Beau texte, déglingué dans l'âme et pas mal fichu comme un châle.

Poème à couper le souffle je trouve, en tout cas chapeau !

ah Rebecca, c'est du grand Toi!
Rien à commenter sauf dire bravo Madame .

Quelle danse joyeuse.
Ce poème me rappelle que Bazar rime également avec "Belchatsar", un "fétard", qui, en quelque sorte s'est aussi pris "les pieds dans le tapis", en tout cas il a finit le nez par terre!

J'ai en tout cas trouvé un sens aigu du rythme, de l'analogie et des références. Un ton jeune dans la voix. Mais n'est-ce pas pénible tous ces hans pour finalement avouer une soif d'amour?

On avoue quelque chose dont on se sent coupable...Je n'ai aucune culpabilité par rapport à mes écrits ni par rapport à mes personnages.

L'humanité de l'homme ses hans , wip, clip crap, bang, vlop , zip, Shebam, pow, blop, wizz, ses besoins d'amour, ses amours de besoin et tout le tralala et son côté odieux, sa face sombre... Un sujet d'écriture assez vaste ... c'est juste ce dont j'ai besoin pour me livrer à mon vice préféré : ajuster quelques mots ensemble et voir si ça se tient.

oh ce n'était pas avouer dans ce sens-là, mais avouer dans le sens laisser echapper ce soupir en soi!

Plaisir de (re)lire ton amusement pour les sonorités, ta torture des mots pour leur faire dire toutes sortes de choses sans que jamais ça ne tombe dans la lourderie ou l'effet de répétition. Y a pas à dire, tu as de l'or musical dans les doigts ! (et j'aime l'hommage rendu)