Danse
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Danse
Valse donc tourne un peu laisse couler
Empreinte a la bouteille sa vie et au bouchon le liège
Gris et douloureux sont ces bras que l’on revêt
De paupières mures et closes et bien beiges
Sont l’odeur du vin qui fermente six mois
Les soies les étoffes les soirs les soucis
Les jours versés peu a peu dans les bocaux
Moitié par moitié et petit a petit
Les jours sont coulés dans le mur ce soir-là
Ce regard murmure je n’ai plus assez de mots
Valse valse valse valse
Cloue moi toi-même sur le poteau de carton peint
En balançant lentement ta longue tignasse
Tes humeurs brunes et rauques de philistin
Tes mains d’ogives comme ces ports perdus
Où l’on jouait naguère et où l’on ne joue plus
Tu valsais derrière la mesure des coques et des conques
La mélodie pure chargée de oui et de j’espère
Le sable était léger sur le clair de la terre
Quand tu jouais au piano un air de Thelonius Monk
Valse amour avant que l’on ne s'essouffle
Et que les bougies amères viennent a bout de sel
Faire pâlir le soleil quand l’homme s’élance
Et vienne couvrir de gel le matin a ta bouche
Et couvre de ciel la mer que l’orage interpelle
Quand les vagues se brisent et que la barque s’avance
Valse valse amour valse un peu
On oubliera les éperviers les corbeaux qui volaient
Qui criaient a voix haute le regret d’être vieux
Ce n’est pas en rêvant que l’on va un peu mieux
Ce n’est pas un pont-levis que les caresses abaissaient
Valse amour valse tandis que s’amène
L’homme qui s’avance sur les strophes du poème
Criant de vive voix le désastre du sang
Car sous l’ondée le soleil a des veines violacées
Sous l’ondée le sang pris au pied a enfin séché
Sous l’ondée le sang sec s’en va en glissant
Empreinte a la bouteille sa vie et au bouchon le liège
Gris et douloureux sont ces bras que l’on revêt
De paupières mures et closes et bien beiges
Sont l’odeur du vin qui fermente six mois
Les soies les étoffes les soirs les soucis
Les jours versés peu a peu dans les bocaux
Moitié par moitié et petit a petit
Les jours sont coulés dans le mur ce soir-là
Ce regard murmure je n’ai plus assez de mots
Valse valse valse valse
Cloue moi toi-même sur le poteau de carton peint
En balançant lentement ta longue tignasse
Tes humeurs brunes et rauques de philistin
Tes mains d’ogives comme ces ports perdus
Où l’on jouait naguère et où l’on ne joue plus
Tu valsais derrière la mesure des coques et des conques
La mélodie pure chargée de oui et de j’espère
Le sable était léger sur le clair de la terre
Quand tu jouais au piano un air de Thelonius Monk
Valse amour avant que l’on ne s'essouffle
Et que les bougies amères viennent a bout de sel
Faire pâlir le soleil quand l’homme s’élance
Et vienne couvrir de gel le matin a ta bouche
Et couvre de ciel la mer que l’orage interpelle
Quand les vagues se brisent et que la barque s’avance
Valse valse amour valse un peu
On oubliera les éperviers les corbeaux qui volaient
Qui criaient a voix haute le regret d’être vieux
Ce n’est pas en rêvant que l’on va un peu mieux
Ce n’est pas un pont-levis que les caresses abaissaient
Valse amour valse tandis que s’amène
L’homme qui s’avance sur les strophes du poème
Criant de vive voix le désastre du sang
Car sous l’ondée le soleil a des veines violacées
Sous l’ondée le sang pris au pied a enfin séché
Sous l’ondée le sang sec s’en va en glissant
Calvin- Nombre de messages : 530
Age : 35
Date d'inscription : 22/05/2010
Re: Danse
Derrière ce long monologue, tout au fond de moi, j'entendais, en lisant, des violons tziganes.
J'ai beaucoup aimé te lire, et j'y reviendrai. Merci.
J'ai beaucoup aimé te lire, et j'y reviendrai. Merci.
Invité- Invité
Re: Danse
Beau texte, oui. J'ai pensé à Aragon, il y a une solennité, une ambiance triste mais pas geignarde.
"paupières mûres et closes"
"paupières mûres et closes"
Invité- Invité
Re: Danse
Voilà un poème tourbillonnant qui emprunte à la valse sa grâce obstinée. Chaque strophe s'affirme comme un pas cadencé vers les rives d'un néant sans autre rémisssion que la fugitive beauté d'une chorégraphie funeste.
"Valse amour valse tandis que s’amène
L’homme qui s’avance sur les strophes du poème
Criant de vive voix le désastre du sang "
Le chemin évoqué est celui d'un désir évanoui, d'un plaisir stèrilisé comme une confiture ancienne :
" Les soies les étoffes les soirs les soucis
Les jours versés peu a peu dans les bocaux"
Eloge de la nostalgie ou plutôt célébration de la persistance de la mémoire comme digue face aux lames du devenir acharnées à la ruine de l'être, ce poème d'un lyrisme maitrisé possède la force d'une incantation tragique.
"Valse amour valse tandis que s’amène
L’homme qui s’avance sur les strophes du poème
Criant de vive voix le désastre du sang "
Le chemin évoqué est celui d'un désir évanoui, d'un plaisir stèrilisé comme une confiture ancienne :
" Les soies les étoffes les soirs les soucis
Les jours versés peu a peu dans les bocaux"
Eloge de la nostalgie ou plutôt célébration de la persistance de la mémoire comme digue face aux lames du devenir acharnées à la ruine de l'être, ce poème d'un lyrisme maitrisé possède la force d'une incantation tragique.
Hellian- Nombre de messages : 1858
Age : 74
Localisation : Normandie
Date d'inscription : 14/02/2009
Re: Danse
C'est du beau boulot, la rime est translucide, discrète, instable.
Plaisir sur toute la ligne, de mon coté.
Plaisir sur toute la ligne, de mon coté.
Invité- Invité
Re: Danse
Musical, virevoltant de manière noire, amère, avec une tristesse en toile de fond et aussi beaucoup de sensibilité, de l'humanité. Comme une longue plainte solennelle que l'on entendrait en lisant ton texte. Un texte beau et réussi, dans lequel fond et forme se marient en harmonie pour dépeindre un sombre tableau, envoûtant.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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