C'est toute

Fais-moi tes étincelles
Illumine mon corridor
Frappe
Déchire et Arrache
Mords et Déshydrate
Crève mes balloons
Salis ton karma
Fais toi plaisir...

Fais moi mal.
Point et point final
Sans suspension
Pas de mais et pas de pourquoi
Fais moi mal.

Fais moi crier
À m'en éclater le poumon
Le gauche, le drette pour survivre
Survivre et me faire mal.
Fais moi crier.

Crac et Frappe
Sssssss-slap
Frime et Frame
Sssssss-slap

Sors les pas.
Je veux pas les voir.
Sssssss-scram
Nous,
on se fuckfriend pis c'est toute.
C'est toute.

Une envolée intimiste aux portes de la fuckfriendisation, peinture efficace d'un capitalisme qui vient mouiller jusque dans les pratiques sexuelles ses cotes de galion implacable. Réalisme qui sous ses dehors outrancier développe une pudeur très touchante, une espèce de droit à être au milieu du bordel ambiant reprenant en chair l'amertume des gangrènes contemporaines. Après, je suis moins sensible, mais peut-être est-ce là pruderie, à certaines images "illumine mon corridor", "déchire et arrache"... que je trouve trop empruntes de follitude.

Trop d'impératif(s) !

J'aime la violence des premières strophes, alors que les deux dernières me laissent de marbre, en raison des onomatopées mais aussi de ce détail explicatif qui vient gâcher le plaisir suggestif du lecteur. Dommage, car le reste me paraît plutôt bien mené.

C'est droit, c'est net, dérangeant et salubre !
Mais je suis d'accord avec Sahkti, les onomatopées n'apportent rien.