Exo en direct le mercredi 10 janvier à 21 H

Bluewitch : Flou, oui. Joli, aussi, quand même. Bon, ça sent les contraintes à plein nez, m'enfin... difficile de pondre un chef-d'oeuvre en une heure.

jonjon21 a écrit:Bluewitch : Flou, oui. Joli, aussi, quand même. Bon, ça sent les contraintes à plein nez, m'enfin... difficile de pondre un chef-d'oeuvre en une heure.

En toute franchise, Jonjon, je trouve qu'il est déjà difficile de pondre un chef d'oeuvre tout court. ;-)))

Sahkti a écrit:Suis en train d'écouter Bono en duo avec Chris Martin, hmmmmmmmmmm

Voilà un duo qui doit plaire à tes oreilles. ;-)


Bon, je le dis plus. Bonne nuit à tous!!

vous commente plus tard, faut que je m'absente un moment et vous serez sans doute plus là à mon retour, belle nuit et merci Chris pour l'exo!

Rolalala superbe texte Sahkti ! un grand sourire aux lèvres!
Bluewitch : pourquoi flou ? c'est plein d'images et de rythmes!
bon désolé mais je peux pas faire mieux que ça pour le mien!! héhé je vais au dodo c'est pas raisonnable avec les exams le lendemain!
merci de m'avoir fait participer à l'exo:)
Il parait qu'il faut tourner plusieurs fois sa langue dans sa bouche avant de parler : plus précisément 7 fois.
7 fois...6...5...4...
J'ai essayé ! Je vous jure ! C'est pas facile... Je suis pas la seule à en être déçue.
Le colosse en a même quitté le port de Rhodes, la coupe flamboyante à la main. Voulant protéger sa ville lumière en tant que gardien des secrets. Et cette mer turquoise, elle qui danse près du port sous le socle de la statue. Déchaînée, elle entraîne les bateaux vers les rochers crochus.
Les marins, grincheux, ne peuvent accéder à la Fa-buleuse merveille du monde :
"Mer..de..credi !!"
Fini matelos, les rêves de trésors, le géant veille. Sur vous. S'alliant à l'océan. Tissant des pièges contre vos rames.
Parcourant les sept mers, les hommes enragent : même le péché de luxure ne peut les rassasier d'une telle soif.

J’ai commencé par compter les moutons. Et puis, quand il y en a eu assez, j’ai tricoté un pull. Puis un autre. Et un manteau aussi.
A deux heures du matin, j’étais habillée pour l’hiver.
C’est comme ça, parfois, on perd le sommeil, un peu comme on perd ses clés. Peut-être que ça se retrouve aussi sous le canapé. Ou ailleurs.
Sept nuits que je n’ai pas dormi.
Sept nuits… ça en fait un paquet de moutons, de manteaux, d’écharpes, de pulls, de moufles.
Et j’en étais à ma troisième paire de chaussettes quand le énième mouton a refusé de se laisser tondre. Je sais pas pourquoi, ça lui a pris comme ça. Et puis tout est parti en vrille.
Grincheux s’est pointé, il m’a annoncé l’arrivée imminente de sa Majesté Mon Amour. Faut que je vous dise, sa Majesté Mon Amour, je l’ai pas vu depuis mercredi dernier. Sept jours, ça fait quelque chose…
J’ai pas su quoi lui dire, j’avais pas préparé de discours alors j’ai récité l’alphabet. Et puis, comme il parlait toujours pas, j’ai décliné la gamme : Do, ré, mi, fa…
Bien sûr, j’aurais pu lui raconter pour les moutons, les nuits sans sommeil, les « Je t’aime » qui trébuchent, se cognent contre les murs, les fantômes de nos nuits de luxure qui dansent là haut, dans la chambre. Bien sûr, j’aurais pu lui dire tout ça, la douleur et le manque. Sauf que c’était pas tout à fait lui. Il était là, fier, droit, froid. Un colosse de silence. Et on dit pas ces choses-là à un homme au cœur de pierre.
J’ai demandé à Grincheux de le raccompagner et je suis retournée à mes moutons.
J’ai tricoté encore, des écharpes, des chaussettes, des moufles ; des jaunes, des vertes et des turquoises. Je les ai pliées et rangées dans l’armoire.
Un peu plus tard, je me suis penchée sous le canapé et j’ai retrouvé le sommeil.

krystelle est ce que par hasard t'aurais des pulls ou chaussettes en trop, il fait frisquette par chez moi?! excellent comme idée! d'ailleurs en parlant de moutons... ça marche vraiment ?! non mais je veux dire ... c'est entêtant ?!

Argh, désolé, petit contre-temps, je poste un peu plus tard !

Désolé pour le retard.

Douce nuit herbes d'écrivain.

Je vous lis demain.
Belle nuit à tous.

- C’est toi ?
- Ben oui qui crois-tu que ce soit, le colosse de Rhodes ?
- Pas de risque avec ton mètre soixante cinq, talonnettes comprises ! Note que ça m’arrangerait, lui au moins il a crevé à 50 ans d’un infarctus du genou !
- Evidemment toi ça risque pas de t’arriver, t’es déjà prothésée de là aussi !
- Moi, vieux grincheux, c’est autre chose. Maladie professionnelle, ce que tu ne risquais pas d’attraper du reste vu que t’as été pensionné avant même d’avoir jamais travaillé
- Ah oui ! J’oubliais ! Madâme a été petit rat ! Laisse moi rire, je n’ai jamais été dupe, tu sais. Ton genou tu te l’es usé en te baissant pour nettoyer les cuvettes des wc de l’Opéra.
- C’est ça, c’est ça, ! T’as jamais voulu venir me voir ! Pas ma faute si tu préférais passer tes mercredis et tous les autres jours de la semaine a.. a… fa.. Atchoum ! Affalé au bistrot avec tes potes pendant que je me produisais
- Tiens voilà un mouchoir, tu t’en es mise partout ! C’est frais ! Te produisais ! Hahaha vaut mieux être sourd que d’entendre ça ! Te reproduisais à la limite, je veux bien, quoique t’as même jamais été foutue de me faire un bâtard.. Pourtant c’est pas que tu te vautrais pas dans la luxure avec le Julien. Tu te rappelles bien de lui, hein ? Fais pas ton innocente. Julien ! Ouais, Julien ! Le chef machiniste.
- Pauv’ cloche, Julien était homo !
- C’est ça et moi je suis l’émir du Qatar sans doute. Et puis fous moi la paix. J’en ai marre d’être ta tête de turc, quoi !
- D’accord ! Time !
- Déjà ?
- Le thérapeute a dit pas plus de 7 minutes par jour de toute façon.
- Dommage, j’étais bien échauffé.
- Ca tombe bien le lave vaisselle est en panne et après promis, on se fait des mamours !
- Tu vas me tuer toi ! C’est plus de notre âge.
- Quand on aime on a toujours vingt ans, tu sais, mon colosse…

PS: on ne change pas les mauvaises habitudes :-(((
donc erratum:: dans le texte il faut lire "il lança son cri de détresse. Et l’univers se figea." Donc retirer "de triomphe"

Aaaaaaaaaaaaaaaah j'ai oublié la "luxure" :-((((((((((((((

Aegis a écrit:PS: on ne change pas les mauvaises habitudes :-(((
donc erratum:: dans le texte il faut lire "il lança son cri de détresse. Et l’univers se figea." Donc retirer "de triomphe"

C'est ok.

Je remets le texte!!!! Si un de nos modos sublimes et sur-compétents pauvait effacer les égarements de mon esprit débile...?

aaaaaaah
encore: le titre a buggé, je comprends pas!!!

Au septième jour de la création, las, Dieu révoqua sa conscience et créa le songe. Brassant le crime et l’atmosphère, le jour enfanta d’un monstre, fantasme et effroi des imaginations. Bouc émissaire d’une engeance percluse d’amour. Lorsque le rêve prît fin, le géant, bien avant Adam et Eve, quitta le paradis avec pour seul avenir l’œil fermé du cyclone et le poids des maux des hommes. Alors, lui, parjure et avorton de Dieu, esclave des hommes, pleura. Et de ses larmes naquît l’enfant.
Pendant 6 ans, ils s’éloignèrent de l’Eden, lui portant, elle dormant ou dansant, dessinant des arcs-en-ciel de ses épaules jusqu’à ses mains. Pour ne pas la blesser, il apprenait à ses gestes la délicatesse de son amour, à ses mots la danse sans retour.
A l’aube de la septième année, voyant que la mort par ondulations gagnait son esprit, le Colosse la posa à terre. Lorsqu’elle le regarda, il vit dans le rouge turquoise de ses yeux une question sans détour. Il sut qu’elle était le songe. Il sut qu’il emporterait la réponse, loin des appeaux des images et de la luxure.
Il traça d’elle à lui la ligne d’un fa cherchant le la.
Ayant accompli ce qu’il se devait d’accomplir, vers le ciel et les continents il lança son cri de détresse. L’univers se figea.
L’enfant appela Rhodes le cri et le monde à cet instant là. Du mot on changea le sens qu’on érigea en mythe

Là c'est bon ouffff!!

Merci krys!!!!

- Choisis un chiffre entre 1 et 10 !
- Un quoi ?
- Un chiffre ! Allez, vite, sans réfléchir, tu choisis un chiffre entre un et dix !
- Un nombre alors ?
- Oui, un nombre si tu veux...
- Parce que si je prends 10, c'est pas un chiffre, c'est un nombre.
- Mais me dis pas quel nombre tu as choisi !!!
- Mais j'ai pas choisis 10 ! 10, c'est un nombre, c'est pas un chiffre, tu m'as dis "choisis un chiffre"...

D'après les meilleurs manuels américains, les filles, quand on leur demande, répondent 7. Dans 77% des cas, au moins. Les plus naïves à cause des sept nains, les plus mutines à cause du septième ciel, les plus tordues, à cause des sept doigts de la main. Ils ne disent rien sur les blondes tatillones aux yeux turquoise qui attendent le RER, sur le quai, le mercredi soir. Les blondes pas si jolies, mais qui ont les yeux qui dansent, et l'esprit qui vous renvoit les coups façon jujitsu quand on essaie trop de les impressionner. Moi, je me bats selon les sept vertus du Bushido. La courage surtout, parce qu'il en faut pour vaincre cette moue moqueuse.

- Un fa dièse, c'est un fa dièse.
- Quoi ?
- La sonnerie de la rame. C'est un fa dièse !
- Tu as l'oreille absolue toi ?
- Oui.
- Tu fais de la musique ?
- J'écoute siffler les trains...
- Tu devrais en faire, de la musique.
- Pourquoi tu dis ça ?
- Parce que si tu faisais de la musique, t'arrêterais peut-être un peu de me balancer tes pipeaux !

Je dis plus rien. C'est peut-être pas le bon jour, le mercredi. Je lui tourne la tête, façon Grincheux.

C'est à ce moment qu'un mec arrive, genre lourdingue, qui se met à alpaguer ma blonde, et la tripoter de ses grosses mains.

- Allez mademoiselle, sans rire vous êtes trop mignonne, ça vous tente pas ?!

C'est un géant, taillé façon colosse de Rhodes. Il parait tellement massif, que sans les caténaires, il pourrait presque poser un pied sur chaque quai et laisser le RER passer entre ses cuisses. Mais il y a deux yeux turquoises qui me supplient.
Moi, je me bats selon les sept vertus du Bushido. Et mes sept semaines de karaté. Sept et sept quatorze, ça fait pas bézef. J'ai du mal à avaler, mais je vais pas le laisser lui mettre sa paluche poilue n'importe où. On peut bien risquer une luxation pour éviter la luxure. Je ferme les yeux, et : grand coup de tatane dans le genou. Histoire de lui régler son compte.

- Tu te bats comme une fille !

Elle me charrie gentiment un peu plus tard dans le wagon.

- Tu connais les sept merveilles du monde ?
- Oui
- Et le Colosse de Rhodes, tu connais ?
- Oui, je connais.
- Le colosse de Rhodes, des merveilles du monde, c'est celle qui a duré le moins longtemps. Et tu vois, c'est parce qu'il paraît qu'il y a eu un tremblement de terre et que la statue a pété au niveau du genou.

Je compte, ça me fait sept doigt à la main droite, et même un peu plus, parce qu'elle a mis la sienne dans la mienne.
N'empêche que je sais toujours pas quel chiffre elle avait choisi...

Et voilà !
Toutes mes excuses pour le retard !
Merci Krys pour l'exo de ce soir, c'était super chouette :-)
Merci à tous pour la participation !

Jonjon : Rapide sur ce coup là, Jonjon ! Un texte sonore et visuel à la fois - et j'aime bien celà - malgré quelques longeurs sur le "la" et une chute un peu facile.

Mya : Jolie l'histoire des marins et j'ai préféré le second jet.

Sahkti : J'ai adoré ton dimanche ! Du grand Sahkti en exo ! Me le relirai les jours gris ;-)

Blue : Poétique comme souvent et plein d'émotions

Krys : J'ai beaucoup aimé l'association "moutons de nuit" et tricot. Très fin. Décalé comme j'aime. Et tout se tient parfaitement bien.

Aegis : Du relire et pas certaine d'avoir tout compris mais néanmoins de très jolies images poétiques et même de l'émotion.

Loup : Tu postes quand tu veux ! ;-)

Loup : Ah ben j'ai rien dit ! Te lis de suite ;-)

Re Loup donc : Fraîcheur et fausse naïveté. Et l'originalité du texte réside aussi pour moi en ce que l'on pourrait le lire en autant de petits textes qui tiendraient la route même séparés. Très chouette Loup ;-)

Belle nuit à tous. Merci MC Krys ;-)

Jonjon : de l’humour, quelques passages font sourire… Mais je ne sais pas, l’introduction du thème de la luxure et le kamasoutra me semblent tomber un peu comme un cheveu sur la soupe. Il aurait peut-être fallu prendre plus de temps pour lier davantage le dialogue.

Mya : un exercice un peu particulier… C’est un peu comme si tu avais posé les 7 mots sur papier et simplement cherché à les enchaîner dans un petit texte cohérent. Ça tient la route, c’est sûr, mais du coup, ça manque de vie. Le seconde version est déjà plus réussie.

Sahkti : C’est plus drôle que Nietzsche et l’esthétique de l’existence ! Quelques pointes d’humour qui font sourire, je regrette quand même le dernier paragraphe sur la luxure, je me serai bien arrêtée au dimanche qu’emmanche !

Blue : Ce texte dégage de la douceur. Tu poses en quelques mots une atmosphère tendre et nostalgique et ça fonctionne bien.

Zou : un dialogue vif et pimenté. Là encore, plein d’humour, avec quelques accents cyniques qui me plaisent bien.

Aegis : Pas facile de s’immerger dans ces lignes, c’est comme si tu faisais des mots une barrière, du langage un mur à franchir. Et j’avoue que si ce texte me plait par la poésie qu’il suggère et l’harmonie des sons, son hermétisme me laisse sur le côté.

Loup : Les contraintes coulent d’elles même et on se laisse porter avec plaisir par la tendresse de ce texte. Il me plait bien.

Aegis, il faut virer des textes ou pas ?

oui, je veux bien que tu retires les 2 premiers! merci!!!

Aegis a écrit:oui, je veux bien que tu retires les 2 premiers! merci!!!

Ok, là ça va ?

Krys, et Zou, pour répondre à votre commentaire: encore une fois, les mots ne sont pas gratuits, mais choisis délibérémment... Je ne crois pas que tout langage doive être limpide, surtout lorsqu'il se veut poétique. Toute la poésie du XXe est fondée sur ce choix. Je ne prétends pas me comparer aux écrivains, ni que mon texte ne soit de qualité (ce qui n'est pas le cas sans doute), mais il y a un ou plusieurs sens. Seulement le sens ne s'érige pas de manière linéaire, direct, imparable. Il est dispersé, cyclique, détourné, multiple. Les textes de ce genre (et je parle toujours là aussi des pratiques poétiques du XXe et début XXIe siècles) qui demande en effet un effort, une appropriation, une "violence", une activité de la lecture. Le(s) sens ne s'offre(nt) pas d'eux-mêmes.
J'ai une question alors, et c'est une vraie question innocente, et pas une provocation: lisez-vous Char, Artaud, Jouve, Prigeant, Damas, Bonnefoy, Ponge.. grands créateurs s'il en est? avez-vous essayé? aimez-vous?

Ne pas se méprendre: je ne prône pas la difficulté. Comme vous le dîtes tous souvent, un texte doit aussi "toucher", susciter une émotion. Pourtant il y a des textes qui, s'ils se dérobent aux premières lectures, semblent inépuisables, éternellement enrichissants. Ce qui est différent, incompréhensible au premier abord (peinture, musique, littérature... personnes aussi) est parfois ce qui est le plus riche au final.

Krystelle a écrit:

Aegis a écrit:oui, je veux bien que tu retires les 2 premiers! merci!!!

Ok, là ça va ?

C'est la perfection même!

Jonjon : Le sujet est plus le « fa » que le « sept », mais peu importe : ton texte est simple, agréable. Le personnage du prof est entre deux-eaux : soit trop pervers, soit pas assez étoffé.

Mya : je ne trouve pas ton texte trop dense (au sens négatif). Peu me chaut qu’il soit peu compréhensible. Ce qui me perturbe plus, c’est son hétérogénéité : pour moi le début et la fin du texte ne collent pas avec « Les marins, grincheux, ne peuvent accéder à la Fa-buleuse merveille du monde:
"Mer..de..credi !!" » :
l’un est plutôt épique, l’autre parodique

Sakhti : Le Jeannôt, soit qu’il parle bien pour son âge, soit qu’il est plus agé et en retard (dans une classe où ils en sont encore à l’apprentissage des jours de la semaine).
Texte inventif et très plaisant !

Bluewitch : façon assez bien tournée de parler de l’amour. La mise en forme permet d’échapper à la niaiserie du thème éternellement rabâché. Ce n’est pas très net dans l’écriture, mais prometteur dans la perspective d’une réécriture
« Il y a sept lettres dans « Je t’aime ». » Et il y a deux lettres cachées/tronquées…

Krystelle : c’est original, et avec ce ton qui t’est particulier et que j’aime tant !

Zou : C’est amusant, peut-être un peu artificiel parfois ??? (les limites peut-être d’un texte construit surtout sur de la réplique assassine, sur de la dispute).

Loup : la phrase que j’aime beaucoup : « Je compte, ça me fait sept doigt à la main droite, et même un peu plus, parce qu'elle a mis la sienne dans la mienne. »

Aegis, il me semble que nous avons déjà eu cette discussion. Et il me semble même que je t’ai déjà dit ceci : je crois que tu as du talent (ce n’est que mon avis). Tu manies les sons, les mots avec beaucoup de technique et d’habileté. Et je reconnais la valeur de tes textes, néanmoins, la qualité est une chose, le plaisir en est une autre.
L’art c’est une question de goût, et moi, j’aime la simplicité du beau et il me semble que le vrai n’a pas besoin de mille fioritures. Cela n’empêche qu’il peut aussi en avoir…
Je ne suis pas pour un sens qui s’érige de manière linéaire, directe, imparable. Au contraire, j’aime quand les sens se mêlent, se croisent ou se confondent. Seulement je ne crois pas que seul le vocabulaire puisse créer cela. Les plus belles images ne naissent pas nécessairement d’un champ lexical soutenu ou peu couru. Encore une fois, ce n’est pas la préciosité qui fait la beauté, pas davantage que la complexité.
Tu parles des textes qui demandent « un effort », « une appropriation », mais tout texte demande cela, et ça n’a rien à voir avec le choix des mots. Lire c’est toujours, ou presque, se faire violence. Mais l’idée que le plaisir de la lecture ne peut naître qu’au prix d’une douleur cérébrale intense m’agace un peu. Ça me fait penser à ce proverbe « tout travail mérite salaire » : tu as lu, tu as étudié, tu t’es torturé et puis tu as fini par comprendre. Le salaire, c’est la satisfaction de la compréhension…
J’ai lu Ponge, une fois, je n’ai pas renouvelé. La poésie en prose de Bonnefoy me parle davantage, à dose homéopathique !
Mais qu’importe qu’on aime Bonnefoy, Nothomb, Proust, Dan Brawn ou Sim…
La question est juste de savoir si telle œuvre, tel texte, tel auteur nous a apporté quelque chose à un moment ou un autre de la lecture.
La complexité n’est pas un critère d’appréciation pour moi, elle ne me rebute pas, mais ne m’apporte rien de plus. Et quoiqu’il en soit, elle ne saurait suffire.

oui, nous avons déjà eu une conversation ou deux, mais pas exactement dans les mêmes termes.
Quant tu dis "La question est juste de savoir si telle œuvre, tel texte, tel auteur nous a apporté quelque chose à un moment ou un autre de la lecture.
La complexité n’est pas un critère d’appréciation pour moi, elle ne me rebute pas, mais ne m’apporte rien de plus" je suis d'accord. A ceci près que la facilité ou la complexité se situe du point de vue du lecteur, pas du créateur. Ce serait très vain de choisir de "faire complexe"...
La différence avec nos autres discussions, c'est que là je n'ai fait ni de fioritures, et n'ai pas mis de termes savants, incompréhensibles etc.

Oui, c’est vrai que pour ce texte-ci tu as été plus sobre dans la recherche lexicale (encore qu’on a pas tous recasé « engeance percluse » :-)) mais c’est toi qui parlais du choix des mots et de la limpidité du langage...

A ceci près que la facilité ou la complexité se situe du point de vue du lecteur, pas du créateur ?

Il est évident qu’en matière de littérature, tout se situe toujours du point de vue du lecteur !
L’œuvre appartient à celui qui la lit et qui, ce-faisant, lui donne un sens. Ou pas. Parce que qu’il n’en reste pas moins vrai que certaines œuvres sont plus accessibles que d’autres... Le fait est que si la compréhension est déterminée par une certaine culture littéraire, un savoir particulier, un niveau d’étude précis ou que sais-je, bref, si elle ne tend pas vers une certaine universalité... alors, ce n’est plus de l’art mais de la private joke !

JONJON: tu t'es concentré plus sur le fa que sur l'idée du sept, mais bon, pas grave :-) Une idée intéressante mais je trouve ton dialogue un peu trop léger et décousu. Le professeur si sévère ne l'est en fait pas vraiment et du coup, ça sonne un peu faux.

MYA: contrairement à Jonjon, toi tu axes tout sur le sept et décide donc d'en faire des jeux elliptiques. Pas mal comme idée mais ça ne va pas assez loin à mon goût, tu aurais pu davantage poursuivre le délire ou l'accentuer.

BLUE: j'aime bien la sensibilité à fleur de peau qu'il y a dans ton texte, que je ne trouve pas si flou que ça. Juste un petit bémol sur la répétition du sept, parfois un peu lourde.

KRYS: que te dire, si ce n'est que je trouve ton texte dur et touchant à la fois, avec tout ce qu'il ne dit pas et qui saute pourtant aux yeux. Beaucoup de force là-dedans, j'aime ce genre de textes!

ZOU: Hé hé le gros bluff! Je trouvais ton dialogue pas top top, trop artificiel, puis le coup de la thérapie, ça change évidemment complètement les choses et ça en devient très drôle!

AEGIS: Pas mal du tout, j'aime beaucoup! Poétique, symbolique, bien écrit. Tu vois que tu y es arrivé! C'est intense cette recomposition de l'Eden. A multi-sens. Un texte à lire, certes, mais surtout à fouiller et torturer pour en extraire tellement de choses.

LOUP:Super ton texte. De l'humour, de la tendresse, pas mal d'autodérision et un ton très juste pour parler des choses de la vie, bravo!

Aegis a écrit:Sakhti : Le Jeannôt, soit qu’il parle bien pour son âge, soit qu’il est plus agé et en retard (dans une classe où ils en sont encore à l’apprentissage des jours de la semaine).

option prise pour la première solution, je cotoie des exemples du genre (surtout un !) tous les jours à l'école du marsu :-)

Sahkti a écrit:

Aegis a écrit:Sakhti : Le Jeannôt, soit qu’il parle bien pour son âge, soit qu’il est plus agé et en retard (dans une classe où ils en sont encore à l’apprentissage des jours de la semaine).

option prise pour la première solution, je cotoie des exemples du genre (surtout un !) tous les jours à l'école du marsu :-)

Perso, j'ai pensé au Marsu himself ;-)))